Le Pape.
Henri Jaspar
Instantanés.
L'Allemagne, l'Italie,
la Belgique
et l'Afrique.
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tUhànmmàmn*
DMAMCUE 10 FEVRIER 1030
Four qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se
cristallise dans la volonté du pouvoir.
19,
ABONNEMENT, I AN 20 FRANCS.
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèque postaux 1003.43.
Nos aînés liquident Je passe pendant
que nous construisons l'avenir.
La nouvelle de la mort de Sa Sain
teté Pie XI nous est parvenue au mo
ment où LE SUD était sous presse. Et
depuis l'annonce de cette pénible nou
velle, les quotidiens ont offert nos lec
teurs une documentation si abondante
et si détaillée, qu'il nous paraît superflu
de la reprendre.
Mais cependant il ne manque pas
d'opportunité d'insister sur toute la si
gnification que revêt l'hommage du
monde devant la dépouille du succes
seur de Saint-Pierre. Ce qui ne veut pas
dire que nous partagions la naïveté de
ceux, qui se sentent transporter d'aise
en lisant dans les colonnes de leur jour
nal, que tel sectaire, ou tel homme de
gauche, ennemi acharné de l'enseigne
ment catholique, vient d'adresser ses
condoléances au Vatican. Bien au con
traire, nous avons été péniblement im
pressionné, en constatant que, même de
vant ce mort auguste, des hommes po
litiques profitaient de la circonstance
pour souligner leur haine l'égard des
régimes totalitaires. N'avez-vous pas eu
un serrement du cœur en voyant ces
politiciens exploiter la dépouille du
Saint-Père, pour l'annexer leur idéo
logie dite démocratique Comme ils
eussent été plus dignes en s'abstenant
Car les éloges funèbres ne compensent
pas les articles odieux et les caricatures
sacrilèges qui ont paru, notamment en
Belgique, contre le Pape Pie XI dans
les journaux de gauche, dans le Peu
ple dans La Dernière Heure et
surtout dans le moniteur des organisa
tions socialistes flamandes Voor Al
len Il est vrai que la mesure a été
comble au moment où l'ancien dentiste
de l'aristocratie soviétique, M. Negrin
envoyé par Staline en Espagne pour y
provoquer la guerre civile, et mettre le
feu l'Europe, et qui a sur la conscience
la mort de milliers de prêtres espagnols,
a eu F audace d'adresser au Vatican ses
condoléances bien sincères.
Tous ceux qui appartiennent l'Egli
se catholique ont ressenti avec émotion
l'emprise de la puissance spirituelle de
Rome sur le monde. Certains qui eus
sent voulu éteindre les étoiles se re
tournent avec un geste suppliant vers la
dernière valeur morale l'Eglise. Nous
supposons qu'ils seront logiques avec
eux-mêmes, et qu'après avoir prononcé
un émouvant éloge funèbre du Pape
Pie XI. après avoir reconnu la primauté
du spirituel, ils encourageront dans 1 en
seignement l'étude de la .doctrine évan-
gélique. Ils ouvriront larges les portes
de la France l'enseignement chrétien.
Il est fort bon que M. Herriot, Prési
dent de la Chambre française, prononce
un discours émouvant, les larmes dans
la voix, et qu'il fasse lever la séance en
signe de deuil. Mais comme M. Herriot
est un homme plein de logique, nous at
tendons le moment où il demandera de
remettre la place d'honneur, le cru
cifix dans toutes les écoles de France.
La mort soudaine dp Ministre d'E
tat, M. Henri Jaspar, a fait de ses dé
clarations aux journalistes, lorsqu'il re
nonça former le gouvernement, un
véritable testament politique. Ne nous
attardons pas décrire les soubresauts
d'un système politique qui agonise. Don
nons simplement la déclaration claire
que fit M. Henri Jaspar, au début de
cette semaine. Que cette déclaration
serve ceux qui prendront la direction
des affaires du pays, et qu'elle soit en
même temps le témoignage de la loyau
té, du sens civique, de la rectitude de
pensée de l'homme d'Etat qui vient de
mourir.
M. Henri Jaspar déclarait lundi aux
journalistes
Je considérais qu'il y avait trois con
ditions préalables et essentielles dans
les circonstances présentes la consti
tution d'un gouvernement qui pût être
stable et gouverner
1 La limitation du nombre des mi
nistres
2) Le respect de la constitution qui dit
que le Roi nomme ses ministres
3) La répartition des portefeuilles en
portefeuilles particulièrement politiques
réservés des parlementaires, et en por
tefeuilles spécialement techniques soit
pour la défense du territoire soit pour
les besoins économiques et financiers du
pays.
J'estimais que le nombre des ministres
devait être limité dix, plus le chef du
gouvernement, et que de ces dix minis
tres. cinq devaient être des parlementai
res pour gérer les portefeuilles des Af
faires étrangères, de la Justice, de l'In
térieur, de la Prévoyance sociale et de
l'Instruction publique et traiter ainsi des
question relatives la réforme de l'Etat,
et aux lois linguistiques, et les cinq au
tres, c'est-à-dire la Défense nationale,
les Finances, les Affaires économiques
et l'Agriculture, les Transports et les
Travaux publics, ainsi que les Colonies,
devaient être conTiès des hommes
choisis en dehors du Parlement pour leur
compétence éprouvée et leur valeur
technique.
(Voir suite page 8j
Le Pape Pie XI, grand savant, intel
lectuel accompli, travailleur infatigable,
fut le Pape de toute l'humanité qui
croit et qui souffre. Dans toutes les pa
roles de Paix, dans tous ses actes, il tra
duisait la doctrine de charité et de bonté
du Christ, afin que l'humanité toute en
tière comprenne l'œuvre de la Rédemp
tion, et y participe. Il fut le Pape de la
Paix pour tous les hommes de bonne
volonté, et pour tous les peuples. Il n'en
est point qui aient le droit d'annexer la
dépouille de Pie XI, et de ternir sa mé
moire, en faisant du Chef de l'Eglise
Universelle, un acolyte, ou un partisan.
C. v. R.
(Suite)
par Louis HABRAN
Les déclarations que M. Hitler a fai
tes le 30 janvier 1939, devant le Reichs-
tag, propos du problème colonial, sont
comme l'écho de celles que M. Musso
lini adressait déjà 20 ans plus tôt, le
23 mars 1919, la réunion historique
de la Place San Sepolcro, Milan, qui
marque comme la genèse du fascisme
Nous disons ou tous idéalistes, ou
personne. Que chacun suive son in-
térêt. On ne comprend pas que ceux
qui sont l'aise prêchent l'idéalisme
ceux qui souffrent ce serait trop com-
mode. Nous voulons notre place dans
le monde, parce que nous y avons
droit. J'approuve ici, de nouveau, dans
cet ordre du jour, la thèse de la So-
ciété des Nations. Cette thèse nous
appartient en fin de compte, mais il
faut s'entendre si la Société des Na-
tions doit n'être qu'une solennelle
duperie exercée par les nations ri-
ches au détriment des nations prolé-
taîres pour fixer et éterniser les con-
dirions actuelles de l'équilibre mon-
dial, regardons-nous bien les yeux
dans les yeux. Je comprends parfaite-
ment que les nations arrivées puis-
sent constituer ces espèces de primes
d'assurance pour sauvegarder leur
opulence et leur suprématie actuelles.
Mais cela n'est pas de l'idéalisme
c'est du lucre et du calcul
Et ceci nous amène aux paroles que
le Fuehrer a dites, le 30 janvier, sur la
solidarité de l'Allemagne et de l'Italie.
Dans la première partie de son dis
cours, il a rendu l'homme d'Etat ita
lien cet hommage essentiel Le sau
vetage de l'Europe a commencé avec
Mussolini et le fascisme italien. Le
fascisme, en 1935-1936, a repoussé l'as
saut des sanctions éthiopiennes. Le na
tional-socialisme l'y a aidé, puis, aidé
par le fascisme en 1938, il l'a imité dans
l'œuvre de libération et d'expansion.
Ainsi enchaîne le Fuehrer, si on coor
donne les parties de son discours. Puis,
sans citer les revendications italiennes
touchant l'Afrique du Nord et la Soma
lie elles avaient suffisamment retenu
l'attention internationale les jours pré
cédents et la retenaient encore tandis
qu'il parlait M. Hitler, nouant tou
jours la solidarité de l'Allemagne et de
l'Italie, déclare
(Voir suite en page 8)
dans l'espoir de provoquer un conflit
mondial. La position morale des socia
listes belges de la vieille école se trouve
fort compromise. La masse ouvrière
comprendra-t-elle combien elle a été
trompée par ses dirigeants Résistera-t-
elle au bourrage de crânes de la presse
rouge Cependant le nombre des mili
ciens rouges qui demandent passer en
Espagne nationaliste Suffirait éclairer
la masse ouvrière.
Dans le SUPPLEMENT ILLUSTRA
de ce numéro paraît un historique (ris
intéressant des Missions belges en Mon
golie, que nous devons l'obligeance
du R. P. SEYS.
Une page est consacrée une artiste
que nos lecteurs connaissent Madame
P. van der Meersch.
Et en page 4 côté d'un commen
taire et de deux clichés qui signalent le
talent du peintre Louis HALFLANTS,
nos lecteurs trouveront une documenta
tion intéressante sur les réfugiés belges
Paris-Plage.
VOIR EN PAGE 3 NOTRE AMU
SANT CONCOURS DE MOTS D'ES
PRIT... DOTE DE PRIX
ENVOYEZ VOS REPONSES AVANT
LE 4 MARS.
LE DORYPHORE.
Ne confondons pas il s'agit de l'in
secte qui commit dans notre pays des
ravages économiques et non agricoles.
En effet le doryphore, ce mal qui sème
la terreur, fut ce point inoffensif que
jamais la récolte de la pomme de terre
ne fut aussi abondante que l'an dernier.
Mais la crainte du doryphore étant le
commencement de la sagesse, la propa
gande bruyante menée en Belgique dans
la lutte anti-doryphorique, a eu comme
résultat de provoquer dans de nombreux
pays des mesures de protection, qui ont
entravé fortement l'exportation de nos
produits agricoles et horticoles vers ces
pays. Si ce pauvre coléoptère n'a pu
manger que fort peu de patates, il a
causé un grave préjudice économique
au pays, par le manque de modestie de
ceux qui étaient devenus les chevaliers
modernes de cette croisade scientifique
Croisade internationale et mobilisa
tion de capitaux ont eu comme consé
quences, que, le doryphore étant vain
cu, il reste dépenser les crédits qui ont
été alloués pour le combattre, Ce poste
est prévu au budget, il faut donc le dé
penser. Et n'arrivez pas avec cette idée
saugrenue de mettre la somme prévue
dans un spaarpotje», pour combattre
une éventuelle offensive du doryphore.
Non, Messieurs et Dames, la Belgi
que doit remplir dignement sa mission
internationale. En effet des agapes mé
morables ont réuni autour d'une table
somptueuse les fonctionnaires anti-do-
ryphoriques. Les crédits ont été déclarés
indispensables il faut les gaspiller. Et,
tenez-vous bien... il s'agit de QUATRE
MILLIONS Aussi cherche-t-on les
moyens de nantir quelques fonctionnai
res de missions spéciales, afin de gri
gnoter ce pactole. Voilà comment on
gaspille les deniers des contribuables.
EN ESPAGNE.
M. Negrin est obligé de continuer le
massacre des Espagnols sur ordre for
mel de son chef direct, M. Staline. Ain
si l'étranger continue cette guerre civile.