I
I
Toussaint. A Bruxelles!
„AUSUD
Le Congrès
Socialiste
l'Agriculture
et la Finance.
ABONNEZ-VOUS
3« ANNEE No 44 Hebdomadaire 50 cent, le numéro. DIMANCHE 1 NOVEMBRE 1936
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
•olidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
DiracÀoo-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Hkourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nos ainés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Au seuil du Printemps nous fêtons les
Pâques de la vie. et de la Résurrection. Au
seuil de l'hiver nous portons notre esprit,
tout naturellement, vers ceux qui se sont dé
tachés de la vie comme les feuilles dorées
qui tombent en tourbillons des arbres.
La fête de tous les Saints et le jour de
tous les Morts De toute l'humanité qui
vécut jusqu'à ce jour sur la terre. De tous
les hommes de bonne volonté, qui traversè
rent avec plus de peines que de joies notre
•c vallée de larmes De tous ceux qui firent
leur petit bonhomme de chemin, dans leur
simple et modeste petite vie. De tous ceux
qui se retrouvent également, sans distinc
tion, sans orgueil, sans forfanterie devant la
Mort.
Il y en eut de riches et de puissants. Il y
en eut d'audacieux et de glorieux. Il y en
eut de pauvres, de misérables, opprimés,
écrasés par le poids de la vie. Maintenant
ils n'ont qu'une richesse, qu'une puissance,
qu'une gloire leur bonté.
La seule noblesse est celle du cœur. La
seule richesse est celle de l'esprit. Croyant
ou incroyants vous ne laissez de vous sur la
terre que vos œuvres, que le bien que vous
avez accompli. Et vous qui croyez l'au-delà
comprenez qu'il n'est qu'une richessela
seule qui ne périsse pas l'esprit de cha
rité.
L'esprit de charité ne consiste pas donner
l'aumône, et surtout pas cette aumône vi
sible et ostentatrice, cette aumône orgueil
leuse, et qui rapporte. L'esprit de charité
n'est pas une question d'argent. Ce n'est
pas ce que vous donnez qui importe c'est
l'esprit dans lequel vous donnez.
Chassez l'ennemi qui occupe -votre cœur
et votre esprit l'égoîsme. C'est là que se
trouve toute la clé de la vie en société. C'est
l'égoîsme qui provoque les haines, c'est l'égo
îsme qui entretient partout ce poison hor
rible la jalousie. Dans toutes les relations
sociales les hommes travaillent obstinément
rendre leur prochain malheureux, et souf
frent de le voir heureux.
C'est la haine sociale. C'est la lutte des
classes. C'est le division au sein des peuples.
C'est l'homme qui passe sa vie entière for
ger le malheur de l'homme.
Et par définition l'homme est une créa
ture raisonnable
Mais n'est-ce pas pour vous une conso
lation en cette fête de Toussaint et en ce four
des Morts, si, vous reportant vers les dis
parus de l'armée, vous pouvez vous dire que
ces hommes ont connu dans la vie quelques
joies grâce vous, foie du cœur, foie de
l'esprit. Oue vous avez contribué les ren
dre meilleurs, et leur faire apprécier, avec
plus de finesse et plus d'élévation, les splen
deurs de ce qui les entoure.
Les morts ont fait la société bien impar
faite dans laquelle nous vivons. Que notre
idéal en songeant eux soit de rendre cette
société un peu meilleure, et de nous rendre
meilleurs en accomplissant cette œuvre.
ff
Il n'y aurait qu'une solution ne plus lire
les journaux. Car ceux d'entre nos lecteurs
qui ont assisté la manifestation du 25 oc
tobre Bruxelles, et qui ont lu le lende
main les comptes rendus de la presse doivent
se dire, que si dans tous les domaines ils sont
informés de la même manière, il vaut infini
ment mieux acquérir du papier hygiénique
que du papier de journaL
Certans ont battu des records. Ne citons
pas le Peuple c'est son métier de men
tir. Mais cette pauvre Dernière Heure
et ce lamentable ex-grand journal d'informa
tion Le Soir Quelle rage quels men
songes. Mais chez les catholiques ils ont de
rudes concurrents en reportage tendancieux,
dont le chef de file et, certes, le Ving
tième Siècle
Que fut la journée de dimanche malgré
la pluie, les gendarmes très corrects et la
brutale police du bourgmestre Max, ce fut
une journée vibrante, de bonne humeur
rexiste, de joie rexiste, de patriotisme. De
puis l'ovation enthousiaste aux anciens com
battants. jusqu'au»innombrables cris de
Vive le Roi en passant par les chants
patriotiques sans cesse repris, pendant toute
la journée, par des milliers de rexistes occu
pant le centre de la ville et tous les cafés,
ce fut une grande journée de réconcilitation
nationale et de foi patriotique. Cela les poli
ticiens et leurs journaux ne le comprendront
pas.
On a reproché aux rexistes cette joie dé
bordante. Fallait-il qu'ils prennent des airs
tragiques de député socialiste, ou qu'ils aient
des mines déconfites de secrétaires de
syndicats-chrétiens Le rexisme est vie, joie
et santé. On reproche aux rexistes d'être jeu
nes. Jalousie ou coquetterie des vieux rata
tinés du régime Jeunes ces anciens combat
tants, jeunes tous ces hommes de cinquante
et soixante ans qui criaient partout Rex
vaincra Non, non pas jeunes, mais conquis
par la vitalité et le dynamisme de Rex et y
trouvant la source d'un enthousiasme débor
dant.
Mais redisons-le encore un coup ils ne
peuvent pas comprendre cela, tous ces bons
hommes en faux-cols et en pantoufles, qui
combattent le rexisme comme ils déplorent
les excès du sport comme ils trou
vent horrible tout ce qui est moderne, com
me ils redisent avec des larmes dans la voix
ce n'est plus comme avant le guerre.
Les temps ont changé. Les sociétés évo
luent. Les hommes demeurent semblables
eux-mêmes, immobilisés, pétrifiés. Ils ap
partiennent au passé. Rex regarde bien en
l'avenir âpre, rude, mais dans lequel il veut
que régnent l'ordre, l'autorité, la justice so
ciale.
Rex veut cet avenir lumineux, aéré, vi
brant. Ils se contentent d'un ventilateur don
nant de l'air artificiel, la lumière artificielle
pour des hommes conformistes et aux senti
ments artificiels.
Ruptures, disent les uns Fossés, disent
les autres En tout cas incompréhension fa
tale et totale.
C. v. R.
III.
LA BETTERAVE SUCRIERE
Nous avons vu que l'industrie sucrière
en Belgique était entre les mains d'un trust
qui contrôlait quasi toute la production. Cet
te puissance ne lui suffisait pas. TJn problème
complexe se posait après guerre. Le sucre
de canne produit aux Indes revenait infi
niment moins cher que le sucre de bette
raves. Si une société parvenait se procurer
du sucre de canne, en s'assurant de gros
bénéfices et sans craindre des droits protec
teurs, devait-on s'arrêter aux besoins de l'a
griculture nationale
Comment introduire du sucre de canne en
Belgique, si ce n'est pas en le faisant prove
nir du Congo. La métropole acceptant li
brement les produits de la Colonie. Ainsi
on s'assurerait un planturettx bénéfice en
jouant sur les deux tableuax sucre de bet
teraves protégé par le gouvernement et su
cre de cannes pénétrant sans droits.
Comment obtenir les concessions nécessai
res au Congo A quoi cela pourrait-il bien
servir d'être gouverneur de la Colonie, si
ce n'est pour fonder des Sociétés anonymes,
n'est-ce pas Monsieur Lippens. Le Gouver
neur général honoraire du Congo a jalouse
ment veillé ce que l'on ne puisse pas lui
reprocher d'avoir fait coïncider son mandat
avec ces appétits capitalistes, et c'est pour
cela qu'il s'est contenté de n'être Président
ou Vice-Président qu'une bonne de vingtaine
de sociétés congolaises.
Les grands sucriers belges se sont tournés
vers M. Lippens, qui a humblement accepté
d'utiliser sa très faible influence pour obtenir
en 1927 une petite concession de 30.000
hectares au Congo. Quand vous lisez les rap
ports de cette société les larmes vous viennent
aux yeux en apprenant toute la beauté de
cette œuvre profondément humanitaire, qui
révèle aux nègres les bienfaits de «-cet ali
ment d'une haute valeur nutritive. Tous les
efforts de la Société tendront en généraliser
l'usage parmi toute la population congolaise
qui compte plus de dix millions de noirs.
Aussi est-ce par hasard, évidemment, que
du sucre de la Sucrière Congolaise est arri
vé Anvers. Aussi est-ce par distraction
que le Président du Conseil de la Sucrière
Congolaise proteste contre les mesures du
Gouvernement qui tentent d'enrayer l'en
trée en Belgique du sucre du Congo.
Où se trouve l'erreur Est-ce de produire
du sucre de canne au Congo. Mais non,
n'est-il pas vrai. L'erreur c'est cette mégalo
manie hypercapitaliste' qui fabrique des so
ciétés coups de millions sans que le be-
(Voir suite page 16)
LA PRESSE FOLLE
Nous trouvons dans la motion du Con
grès socialiste lue par Emile Vandervelde
Le Congrès félicite le gouvernement d'avoir
appliqué les lois de police sur les rassem-
blements en plein air la farce ridi-
cule d'une prétendue réunion privée où
les rexistes se vantaient de réunir 250.1 00
hommes pour balayer le gouvernement van
Zeeland
Si cette réunion était une farce ridicule,
pourquoi l'interdire Comment les socia
listes n'ont-ils pas laissé sombrer les rexistes
dans ce ridicule. Nous leur sommes, en fait,
très reconnaissants d'avoir évité aux rexistes
de devoir se réunir sous une pluie battante
dans des prairies. Cela aurait manqué de
charme. Merci.
Et d'autre part, rappelons après ces pa
roles indignées du Congrès socialiste, ces
quelques phrases, vieilles d'à peine dix-huk
mois et qui ont mené leurs auteurs au
pouvoir.
Du jeune révolutionnaire Spaak Nous
voulons, le 24 février, cent cinquante, deux
cent mille travailleurs Bruxelles. Pas de
meetings. Pas de manifestation ordinaire
Un fleuve humain, inondant et balayant
tout
Du très honorable Père du Plan, de Man
Un fleuve humain droit tout inonder, dé»
truire toute la pourriture. Si vous le von-
lez ce sera fait bientôt. Le Plan au pou-
voir
Du très vénérable Emile Vandervelde, an
micro, où seuls les hommes de gauche peu
vent parler librement La manifestation
du 24 février sera le rassemblement, la
mobilisation générale de tous ceux qui en
ont assez, qui réclament, qui exigent nn
changement radical et profond dans les
méthodes gouvernementales, dans les
mœurs politiques et parlementaires, plus
encore et surtout dans la structure même
de l'Etat
Un mois après ces Messieurs avaient mis
leurs petits derrières dans de bons fauteuils
ministériels, et le bon peuple de Belgique
devrait encore croire tous leurs discours.
Tartuffes, hypocrites et exploiteurs, les so
cialistes après avoir soulevé l'opinion du
pays autour du plan de Man, ont achevé
le régime par des combines ministérielles
(Voir suite page 16)
LIBERTE LIBERALE
Midi-Journal, le Matin d'Anvers et
le Peuple annoncent que Degrelle a
rencontré Goebbels Berlin le 27 sep
tembre.
Hélas le 2 7 septembre Goebbels
était Athènes
Pauvres lecteurs de ces journaux,
êtes-vous satisfaits 7
Les défenseurs de la liberté d'opinion
sont des drôles de cocos. Voici ce que pro
pose la Flandre Libérale Le gouvernement
a pour devoir
1) d'appliquer préventivement M. De
grelle et sa clique les méthodes que M.
Chiappe mettait en vigueur chaque fois que
l'ordre était menacé dans Paris arresta
tions préventives
2) de déférer immédiatement aux tribu
naux. en réclamant la procédure d'urgence
les gaillards qui se dressent contre les pou
voirs constitués en provoquant la désobéis
sance, la rébellion, l'insurrection.
Et vive la liberté libérale