I
Le peuple Souverain. Le Sud et les élections.
Le chômage diminue
dans le sud de la Flandre
3e ANNEE No IX
Hebdomadaire 50 cent, le numéro.
DIMANCHE 29 MARS 1936.
Pour qu'une nation soit, il faut qu'une
solidarité nationale existe et qu'elle se cris
tallise dans la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
Direction-Administration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout. YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pendant
que nous construisons l'avenir.
Léon Degrelle n'est pas gentil Après
un demi-siècle d'efforts les partis tradition
nels de Belgique étaient parvenus cli
cher le corps électoral, et les scrutins dé
plaçâtes des pourcentages infimes d'élec
teurs. On pouvait croire que non seulement
la génération actuelle, mais que mêmes les
générations futures allaient perpétuellement
permettre aux mandataires de vivre et mou
rir en paix l'ombre de la case de tête.
■Cette dictature anonyme et irresponsable
d'une petite oligarchie politique, se camou
flait derrière l'illusion romantique du peu
ple souverain, grâce au suffrage universel.
On ne discutait plus ces Messieurs. Le
troupeau résigné du corps électoral rejoi
gnait tous les quatre ans docilement une
des trois écuries politiques. L'Europe se
transformait, la guerre avait bouleversé notre
pays, l'après-guerre l'avait démoralisé, mais
tous les partis répétaient avec sécuritéCe
n'est qu'une parenthèse jusqu'à la con-
sommation des siècles le gouvernement du
pays de Belgique, malgré les plus violen-
tes transformations politiques de ses voi-
sins, restera immuable. Ni évolution, ni
révolution.
Le peuple souverain ayant assisté aux abus
de cette république des camarades, estime
que tôt ou tard il faudra y mettre fin. Mais
comment Et Léon Degrelle répond Par
Rex Aussitôt la république des camarades
se serre les coudes, et le front unique des
partis au pouvoir oppose au rexisme une
résistance acharnée. Les anciens s'entêtent
les jeunes s'excitent. La polémique devient
un duel, et bientôt une lutte acharnée, sans
compromissions et sans pitié, n'opposera
plus des hommes, mais divisera le pays en
deux clans décidés combattre jusqu'à la
dernière cartouche.
Nous avons toujours été et restons adver
saires de toute dictature. Mais nous n'avons
jamais hésité, depuis dix ans, dénoncer
le péril qu'il y avait mentir l'opinion
publique l'abri des étiquettes des partis
politiques. Depuis dix ans les dirigeants
n'ont résolu aucune difficulté ils n'ont
fait que déplacer les échéances. Envisageant
leurs profits personnels, ils ont eu l'illusion
de gagner du temps. Mais au moment où ils
veulent agir ils constatent que bien au con
traire, ils ont perdu leur temps. Ils se sont
moqués de la souveraineté populaire.
Le peuple est révolté d'avoir été dupé.
Et c'est bien cela qui provoque contre Rex
la furie de tous les démocratessocialistes
ou chrétiens. Ils ont honteusement trahi le
corps électoral en s"attablant au banquet des
prébendes, et en faisant payer par la col
lectivité le pain qu'ils jettaient en pâture
la foule des lois sociales mal faites et des
promesses jamais réalisées.
Et cependant tous ces dirigeants avaient
vu où ils conduisaient leur pays. Nous les
avons entendu dire bien souvent Ça va
mal Qu'ont-ils' fait Des élections
Maintenant ils s'étonnent de ce que le
peuple qu'ils ont trompé s'indigne, se ré
volte et trépigne de rage. Et que font-ils
pour endiguer ce sentiment populaire ils
se cramponnent au pouvoir, ils prétendent
ne rien changer, ils s'obstinent aveuglé
ment. Nous leur demandons sincèrement
allez-vous continuer dans cette voie
Que l'on ne nous dise pas vous semez
lé désordre, vous provoquez la panique.
Nous répondrions ceux qui sont l'ori
gine de ce désordre sont les dirigeants clair
voyants qui réont pas eu le courage d'agir,
qui ont cru que tout arrangerait toujours,
qui ayant perdu tout contact avec leur peu
ple ne méritent plus de le diriger.
Eux, et eux seuls sont les responsables.
Nous détestons l'aventure, mais encore plus
la lâcheté. La fièvre du peuple de Belgique
ne se calmera plus avec de l'aspirine il
faut opérer. Les criminels sont ceux qui
n'ont pas eu le courage de tenter l'opéra
tion, et qui ensuite se coalisent pour faire
échouer le chirurgien.
Ch. van RENYNGHE.
A plusieurs reprises, depuis plus d'un an,
nous avons précisé la position du SUD
devant les élections. Malgré ces affirma
tions répétées des esprits têtus et des adver
saires de mauvaise foi persisterit ne pas
admettre que, suivant une formule nouvelle
et qui correspond la situation politique
actuelle, LE SUD conservera pendant
la campagne électorale une attitude com
plètement indépendante. Nous croyons
qu'en donnant le texte de la lettre que nous
avons adressée au Président de l'Union ca
tholique d'arrondissement, nous dissiperons
toute équivoque, tout en nous résignant
subir malgré tout les attaques inspirées par
la mauvaise foi.
Monsieur le Président,
Ayant assisté en qualité de mem
bre du bureau aux dernières réunions
de l'Union Catholique d'Arrondisse
ment, et ayant constaté l'inutilité de
ces réunions, au cours desquelles on ne
discute aucun des problèmes essentiels
de l'heure, je vous prie de bien véVi-
loir accepter ma démission.
Je me suis efforcé, il y a deux ans,
de réorganiser l'Union Catholique, et
j'ai proposé une méthode de travail
qui correspondait ce que l'opinion
publique est en droit d'exiger de ceux
qui assument le rôle de dirigeants. Je
me suis heurté une inertie ou une
mauvaise volonté systématiques. Au
moment de la préparation électorale
le parti sort de sa torpeur, pour quel
ques mois, quitte retomber dans le
sommeil le lendemain du scrutin. Seul
le souci électoral le préoccupe. J'esti
me que ce jeu a duré assez longtemps,
et que ceux qui assument la tâche de
diriger l'opinion publique, n'ont pas
le droit de laisser croire celle-ci,
qu'un travail sérieux et utile s'accom
plit au sein des comités électoraux, où
L'Office du commissariat spécial de
l'O. R. E. C. poursuit son enquête sut le
chômage dans la région frontalière.
Les chiffres que nous publions ci-dessous
s'entendent pour l'agglomération formée par
la région de Mouscron, Menin, Courtrai et
groupant 48 communes d'une population to
tale de 275.000 habitants au 31 décembre
1935. Comme on le verra, ces statistiques
accusent une régression sérieuse et con
stante du chômage. Voici la moyenne pour
chaque mois de l'année 1935 janvier,
17.166 février, 16.424 mars, 15.313
avril, 12.220 mai, 11.459 juin, 9-923
juillet, 8.692 août, 8.805 septembre,
8.225 octobre, 7.510 novembre, 7.799
décembre, 8.894.
Il est intéressant de suivre le cours du
chômage depuis la fin de 1935. Pour dé
cembre nous trouvons 8.894 chômeurs. En
janvier 1936 la moyenne est remontée jus
qu'à 8.964. La raison de cette légère hausse
l(70 unités) réside dans le mauvais temps
dont nous avons été gratifiés pendant cette
période. En comparant ce chiffre avec celui
de l'année précédente l'on doit malgré tout
conclure que l'industrie a donc résorbé le
chômage dans une proportion considéra
ble. Pour février, la hausse s'est encore ac
centuée de 306 unités. La moyenne atteint
9.270. Ici encore, la raison s'en retrouve
dans le ralentissement de l'industrie du
bâtiment et des travaux publics, provoqué
par les fortes gelées spécialement dans la
première et la deuxième semaine de fé
vrier.
Pour la première semaine de mars 1936
la moyenne est descendue 8.502 chômeurs.
Ce chiffre est sensiblement inférieur la
moyenne de juillet 1935. Pour la deuxième
semaine de mars la moyenne est encore
descendue jusque 8.077 chômeurs, chiffre
que l'on retrouve entre la moyenne de sep
tembre et novembre 1935, la plus basse
moyenne de cette année. La moyenne des
deux premières semaines de mars 1936 est
donc de 8.290, c'est-à-dire une diminution
de 7.023 unités sur le chiffre correspon
dant au mois de mars 1935 alorsque, com
me il est dit plus haut, ce mois a été désa
vantagé cette année par un temps particu
lièrement mauvais.
Comme on le voit, la régression du chô
mage est donc sérieuse et constante. Il est
même fort probable que la troisième se
maine de mars nous donne un chiffre infé
rieur la plus basse moyenne enregistrée
au cours de l'année 1935.
D'après ces données, il semble que l'in
dustrie et le commerce de la région fron
talière connaissent actuellement un regain
d'activité comparativement la même pé
riode de l'année précédente.
USEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique aéronautique.
Page 3 Colombophilie.
Page 4 Le Sud dam le Nord.
Pages 5, 6, 7, 10 et 11 Chroni-
niques de la région.
Page 8 Au Littoral.
Page 13 Les Sports.
Pages 14 et 15 Pour la Femme.
Page 16 Petites annonces. An
nonces notariales. Cinéma.
prédomine la seule préoccupation d'im-'
poser l'influence d'un groupe ou d'une
coterie.
Ceci ne constitue pas un reproche
réservé notre seul arrondissement.
Dans tout le pays, et dans tous les
partis, la déformation du régime a
achevé d'épuiser les forces vives de la
Nation. Depuis près de vingt ans la
génération de la guerre, et celles de
l'après-guerre dénoncent le mal, sans
que le moindre effort de réforme soit
accompli par ceux qui occupent le
pouvoir. Le pays légal, l'oligarchie
des comités s'accroche avec désespoir
des institutions périmées, et la rup
ture entre ces comités politiques et le
pays réel s'accentue chaque jour.
Des réformes qui auraient dû être
préconisées sous l'empire d'un esprit
de justice, sont tentées la veille du
scrutin par les partis politiques, mais
quand il est trop tard. La démocratie
politique postule un contact réel
entre les dirigeants et la masse.
Ce contact n'existe plus malgré les
règles édictées par l'Union Catholique.
Nous vivons, plus spécialement dans
notre arrondissement, sous le régime
de la toute puissance des comités. J'es
time que nous ne pouvons plus long
temps mépriser la volonté du pays
réel, et lui imposer des hommes dont
il ne veut pas, avec des programmes
périmés et désuets.
Le pays sait parfaitement que les
partis politiques et leur presse recher
chent non le triomphe du bien com
mun et de la vérité, mais uniquement
la victoire électorale du parti. Le pays
prétend secouer ce joug, et il est in
dispensable que des hommes se déso
lidarisent d'un régime qui cristallise
toute l'activité du pays dans la course
aux mandats, et qui paralyse toutes les
initiatives par le système hypocrite des
étiquettes politiques.
Chaque chose a son temps. Le régi
me politique parlementaire, tel qu'il
fonctionne actuellement, a vécu. Nous
entrons dans une période de transi
tion, et il faut que l'opinion puisse
trouver des hommes impartiaux et ob
jectifs, qui soient les observateurs de
cette évolution, et qui aident le pays
réel dépister les manœuvres des co
mités, des clubs et de leurs manda
taires. C'est la mission d'une presse
indépendante de tout parti. Les man
dataires ont leurs journaux, qui défen
dent et exaltent toutes leurs actions,
ou couvrent toutes leurs faiblesses. Les
électeurs ont le droit d'avoir égale
ment une presse qui défende les inté
rêts des citoyens, et puisse, impartia
lement, critiquer et juger les actes de
tous les mandataires, sans distinction)
de parti. C'est d'ailleurs de l'essence
même de l'esprit démocratique, et les
mandataires auraient mauvaise grâce
de protester contre pareille attitude.
Le seul grief qu'ils puissent formuler,
c'est que cette presse rendra plus la
borieux l'exercice de leur mandat.
J'estime qu'en qualité de directeur
du SUD, je ne puis assumer, la veillq