I
Une Enquête du "SUD" Les Fêtes du "3„
N° 100
les Balais
Les manœuvres
des dévaluateurs
3e ANNEE No 5.
Hebdomadaire 50 cent le numéro.
DIMANCHE 2 FEVRIER 1836.
Po.'.r qu'une nation soit, i! faut qu'une
solio.i: nationale existe et qu'elle se cris
tallise dafis la volonté du pouvoir.
ABONNEMENT 1 AN 20 FRANCS
Direction-Admiinstration Ch. van RENYNGHE,
19, rue Longue de Thourout, YPRES. Compte-chèques postaux 1003.43.
Nos aînés liquident le passé pencùutv
que nous construisons l'aven:r
L'enquête judiciaire se termine par un
aveu d impuissance. La justice renonce
découvrir des coupables. Le plus étonnant
est qu'on ait tant attendu pour arriver
un résultat aussi facile prévoir.
Néanmoins, si demain le franc français
est dévalué, en verra au Palais Bourbon
les mêmes scènes qu'au Parlement belge en
mars dernier. On voudra trouver tout
prix des spéculateurs responsables de la
chute du franc. On expliquera universelle-
ment la catastrophe par une conjuration...
Nous ne pouvons admettre cette manière
tapageuse d'esquiver, les responsabilités
réelles. S'il faut blâmer ceux qui ont spé
culé la baisse du franc belge, s'il faut
condamner ceux qui ont contribué délibéré
ment provoquer une panique, il ne faut
pas faire trop d'honneur ce menu fretin.
S'ils ont peut-être précipité la crise, il ne
l'ont pas provoquée.
Il importe de le dire parce qu'on finirait
par s'imaginer l'abri d'une nouvelle dé
valuation en prenant des mesures aussi in
efficaces que des restrictions la spécula
tion ou des peines sévères contre les gens
coupables d'avoir compris un peu tôt ou
un peu plus clairement que leur voisin l'im
minence d'une crise monétaire.
La chute du franc belge a été la consé
quence^ fatale de la politique suivie par
l"Etat belge et, pour mieux dire, par la
communauté belge pendant les années qui
ont précédé la catastrophe. Les Belges ont
dévoré leurs réserves, consommé ou laissé
détruire une partie de leur capital. Un jour
devait venir où cette perte devrait s'inscrire
au bilan du pays, ou elle devrait être com
pensée par une grande opération d'amor
tissement. Voilà ce qu'a été la dévalua
tion. Une réduction massive des créances
des particuliers sur la collectivité belge, la
constatation que l'actif n'était plus suffisant
pour faire face aux dettes.
Pour éviter le retour d'accidents de ce
genre et plus ils se répètent, plus ils
sont graves une seule méthode La
Belgique doit s'appliquer ne plus vivre
au-dessus de ses moyens. Elle ne doit dé
penser que ce qu'elle peut gagner et n'em
prunter que ce qu'elle est assurée de pou
voir rembourser dans un délai raisonnable.
Si la campagne électorale s'ouvre pro
chainement, que le corps électoral en pro
fite pour exiger cela de ses mandataires et
qu'il refuse de se laisser berner par la co
médie de commission d'enquête, qui n'est
qu'un moyen d'amuser le public et de le
distraire des réalités.
Etienne de la Vallée-Poussin.
USEZ DANS LE SUD
Page 2 Chronique aéronautique.
Billet de Bruxelles.
Page 3 Chronique horticole.
Page 4 Le Sud dam le Nord.
Pages 5, 6, 7, 10, 11 et 13 Chroni-
niques de la région.
Page 8 Au Littoral.
Page 9 Bruges.
Page 13. Les Sports. Marchés.
Pages 14 et 15 Pour la Femme.
Page 16 Petites annonces. An
nonces notariales. Cinéma.
On parle beaucoup de la case de
tête et du nombre de députés. En
toute logique il faut croire que le pays
ne s'en soucie guère, puisqu'avec séré
nité les mandataires publics maintien
nent la case de tête, et ont l'intention
de maintenir, si pas d'augmenter leur
bataillon. Plus on est de fous et
mieux on s'amuse
Mais le pays ^l'apprécie guère ce
genre d'amusement. Malheureuse
ment les comités interceptent l'opinion
du pays. Et, tout aussi malheureuse
ment, le citoyen s'habitue être ainsi
mené ou malmené. Les Belges sont-
ils donc capables d'exprimer nettement
leur opinion Vont-ils s'enliser dans
cette inertie mortelle
Tentons une expérience. Le
Sud pose deux questions ses lec
teurs. Vont-ils répondre, et vont-ils
motiver énergiquement leurs répon
ses Ou bien les exploitants du ré
gime sont-ils arrivés leurs fins Ont-
ils dégoûté le pays au point qu'il n'ait
plus le courage de réagir.
Les deux questions que nous posons
nos lecteurs sont très simples
1) ETES-VOUS PARTISAN DE
MAINTENIR LA CASE DE TETE
2) FAUT-IL AUGMENTER OU
DIMINUER LE NOMBRE DES DÉ
PUTÉS
Nous attendons les réponses, et nous
insérerons les plus intéressantes d'entre
elles. Prouvez, amis du Sud
que vous êtes encore capables d'avoir
une opinion, d'être des citoyens indé
pendants et clairvoyants, et non de
ces pauvres et dociles êtres qui por
tent le doux nom d'électeurs
LE SUD.
C'est sous ce nom que passera la
postérité le Cabinet Sarraut, centième
gouvernement de la Troisième Répu
blique.
On a renversé Laval pour prendre
Sarraut et Flandin. On avait renversé
Flandin pour prendre Laval, et avant
cela Laval pour Flandin et Sarraut
pour Laval. Si cette histoire vous
amuse... Et après cela ne venez pas
dire, que la France manque de con
tinuité dans sa politique, puisque Sar
raut a fait partie d'une quinzaine de
ministères depuis quinze fins. Il a
commencé par les Colonies, ce qui
était assez indiqué puisqu'on discutait
âprement sa gestion de l'Indochine
Et voyez la logique au Ministère
de l'Air il y avait une compétence
Laurent-Eymac qui pouvait prendre en
même temps les P. T. T., et devenir
ainsi un parfait ministre Aéro-Postal.
On préféra Déat. Pourquoi Déat, jus
tes cieux
Nous savions que Déat était néo
socialiste, mais nous ignorions que cela
avait quelque rapport avec l'aviation.
Flandin reprend les Affaires Etran
gères est-ce une injonction de l'In
telligence Service
Et, la Belgique montrant l'exemple,
ce grand gouvernement national a éga
lement sa belle-mère Paul-Boncour,
Ministre d'Etat. Mille grâces, du
chesse, et comme Genève ce sera
charmant de voir les deux toupets
blancs de nos deux Paul nationaux
Boncour et Hymans.
Allo Allo Sans nouvelles de notre ju
ge Silence éloquent de la part de la
presse politicaille.
Où sont vos professionnels redresseurs
de tort, qui découvrent partout des vo
leurs des magistrats partiaux, et qui avec
une mauvaise foi et une mufflerie qui les
caractérisent attaquent toutes les personnes
honorables Où sont-ils ces bons anges
gardiens de l'intégrité
Les tribunaux condamnent un magistrat,
et le jugement n'est pas exécuté. Bien au
contraire, le magistrat se voit l'objet de
faveurs illégales de la part du Ministère.
Tel est le problème posé dans toute sa
simplicité devant l'opinion.
Où en est la séparation des pouvoirs
Et nous soulignons ce fait cette affaire
est toute l'honneur de la magistrature qui
a jugé arec impartialité un magistrat dé
faillant, et la honte des politiciens qui
ne permettent pas que ce jugement soit
exécuté.
En attendant on ne nomme pas de juge
au tribunal d'Ypres, quoiqu'il existe un
candidat excellent qui ne pourrait que don
ner du prestige la magistrature. Ce candi
dat de valeur n'a qu'un défaut, qui pour
le Ministère de la Justice est paraît-il pé-
remptoire il est catholique pratiquant et
indépendant de tout comité politique.
Cela ne se pardonne pas.
C. v. R.
I.1SF.Z en page de Courtrai nos ren
seignements sur le commissariat au
chômage
Il se mêle un peu d'amertume la
joie que les anciens du 3 éprouveront
en assistant tous aux fêtes des 29 et 30 juil
let Ostende, et dont nous parlons en
page du littoral. La question de la
Garnison d'Ypres est définitivetnent réglée,
hélas par la démolition de la caserne.
Et cependant les anciens mandataires de
l'arrondissement avaient âprement défendu
ce privilège pour Ypres. Nous ne pou
vons mieux le rappeler qu'en citant cet ar
ticle que nous écrivions précisément dans
la Région d'Ypres du 29 novembre
1924, ...il y a douze ans
C.
R.
Ce n'est pas la première fois que la ville
d'Ypres se voit menacée dans sa prospérité
par la suppression de sa garnison. Liée vis-
à-vis des autres puissances, la Belgique avait
dû procéder au démantèlement de ses pla
ces fortes. Ce qui n'alla pas sans entraîner
de vives protestations au sein des admi
nistrations dont les villes étaient menacées.
Et pour Ypres on alla même plus fort;
on voulut retirer la garnison. Mais ceux
qui représentaient de ce temps-là les inté
rêts de l'arrondissement protestèrent avec
une telle énergie, que gain de cause leur
fut donné. Différence d'efficacité entre
l'énergie et l'inertie.
Nous ne pouvons que citer les paroles
de nos représentants. M. Vandenpeereboom
disait le 9 juin 1853 Retirer subite
ment les garnisons aux villes qui en sont
en possession depuis longtemps, c'est les
exposer une ruine certaine. Je suis con
vaincu que le gouvernement ne voudra pas
que, dans un moment où le pays entier
n'attend de l'avenir que bonheur et pros
périté, quelques contrées déshéritées seules
vivent se préoccuper tristement du sort
fatal qui leur semble réservé
Dans la séance du 21 décembre 1853,
avec modération, mais vigueur, M. Charles
van Renynghe défendait notre garnison,
propos de la même question du déman
tèlement. La suppression des fortifications
enlevait la ville une sécurité dont, de ce
temps-là autant que maintenant, elle pou
vait apprécier la valeur. Les vieux avaient
encore la mémoire les actes de bandi
tisme des armées de la Révolution, qui ap
portaient la liberté aux nations J A cette
question de sécurité s'ajoutait celle de l'oc
troi dont la perception était facilitée par
les pores, et le chemin de ronde, celle de
l'eau potable, dont la ville était privée par
la suppression des fossés. Et magré tous
ces inconvénients provoqués par la sup
pression de l'enceinte fortifiée, M. van Re
nynghe s'inclinait devant le fait, condi
tion qu'Ypres conserve sa garnison. C'est
une garnison qui doit faire vivre la ville
et faisant appel aux membres de la Cham
bre, M. van Renynghe les adjurait en ces
termes, qui revêtent une actualité doulou
reuse et que l'on voudrait réentendre aux
Chambres en 1924 Messieurs, je crois
opportun de faire observer ici que cette
ville doit vivre en grande partie de sa gar
nison et que, jadis si animée, elle menace
de devenir une solitude. Les habitants sont
dans la plus vive consternation, et, je dirai