LE SUD DANS LE NORD Flamands de France Le De Automobilistes, (oV- I IBS REGOM PNEUS ABONNEMENT 18 francs français. Dans Cassandre Charles d'Ydewalle donne ces quelques lignes qui intéresseront nos amis du Nord. Cette gâte de Lille est la plus salle, la plus lépreuse de tout le Nord de la France. Elle sent le cambouis, la suie, la pous sière. Le quartier d'alentour est d'un dé braillé aussi remarquable et c'est ainsi de temps immémorial. J'y rencontrai mon ami Herbert Montbaillu, de Saint-André-lez- Bruges, qui, jadis, bêchait et creusait des fossés dans les bois de mon père. Les Mont baillu sont légoin Saint-André. Quand j'étais petit, ils travaillaient tout l'hiver dans les bois, un franc cinquante par jour, et ils trouvaient encore moyen de faire des économies. II est vrai qu'ils avaient le bois et le loyer presque pour rien. L'été, ils partaient. Ils devenaient des Fransch- mannen. Avec leur pantalons-sacs de gros velours, accrochés aux reins, et sans cesse remontés d'un coup de hanche vigoureux, ils envahissaient les trains ouvriers. Leurs sabots, sur le pavé des gares, faisaient un grand claquement sourd et puissant d'émi gration. Herbert Montbaillu en rapportait régu lièrement un vocabulaire enrichi de mots d'Artois ou du Cambraisis, un mélange où les expressions c't heure et je t'enquiquine revenaient avec une fré quence particulière. En août 1914, il sauta dans le dernier train ouvrier vers Menin et Courtrai, sous les bravos des Lillois qui criaient «Vivent les Belges...» J'étais un petit gamin alors. Herbert m'expliqua que les Français savaient ce que c'était la guerre, surtout la guerre avec les Prussiens, les plus dangereux des Allemands. En 1919, il re tourna en France, tellement bien qu'il ne la quitta plus... Dans le hall vitré de Lille, il est comme chez lui. Nous voici près des taxis. Des vagabonds errent là, en grillant des mé gots noircis sales, au teint terreux, l'œil clignotant, la moustache filasse la Léon Blum, marmottant des discours de café. Ce sont de vieux habitués, me dit Herbert. Ils sont là depuis 1918 et on les connaît. Gens qui n'aiment pas le travail, et qui, pour l'éviter, font une série de petits métiers pas très recommandables. A Lille, il y a toujours eu ça. C'est com me les nervi de Marseille, moins le soleil. Ils pataugent là tant bien que mal. L'ad ministration Delori, qui était purement socialiste, l'administration conservatrice de M. Delesalle, l'administration socialiste et radicale-socialiste de l'actuel Roger Salen- gro ont essayé de nous débarrasser de cette engeance et de nettoyer les rues. L'engeance est restée et la rue est demeurée sale. Vous savez que les ménagères de Roubaix jettent "leurs ordures aux poubelles qui sont vidées par un service public. Ce service public a dû se débattre Lille pendant des années a-'ant d'obtenir que ces dames renonçassent au tout l'égout. Aussi dans beaucoup de quartiers, le tout l'égout dure toujours. Mon guide parlait d'abondance. Je rem menai dans un petit café. Tout y était fran çais moyen, prodigieusement français moyen, jusqu'aux recettes d'apéritifs, aux allumettes qu on craque même le plancher et dont les fumeurs ne peuvent aspirer la flamme qu'au bout de trente secondes, quand elle a passé du bleu au jaune. Aussi les Flamands l'appellent-ils l'allumette wacht ne beetje. Les garçons portaient des tabliers. On pre nait du café au verre et des marins se com mandaient du rhum en soufflant dans leurs doigts pendant que les soucoupes glissaient sur le marbre des tables avec un bruit mé tallique, comme pour faire valoir le prix de la consommation, soigneusement chiffré sur la faïence. On lisait le Télégramme et l'Echo du Nord. Herbert Montbaillu pour suivit Tout est français ici, n'est-ce pas Eh bien, nous sommes, dans ce département 104.000 Belges résidents, et qui se natura lisent pour un rien. Très souvent, ils sont naturalisés sans le savoir, parce qu ils sont nés en France et qu'ils ont laissé passer l'âge de la majorité en oubliant d'opter. Quand vient l'âge de milice en Belgique, ils vont sagement au Consulat de Belgi que où on leur objecte avec pièces l'ap pui qu'ils sont Français. Ils n'en font pas une maladie, d'ailleurs, et ils oublient le flamand. C'est ainsi que la France se re peuple. Ajoutez cela 40.000 frontaliers. Ajoutez tous les Franschmannen, les hom mes qui font ce que je faisais, jadis, l'été, les betteraves en Artois et par ici la mois son. Nous sortions du bistrot quand l'idée me vint de passer la poste. Herbert me dit Vous voyez ces employés débraillés, ces femmes qui collent des timbres et qui alignent des chiffres avec un air familier et négligé, une odeur de classe primaire pauvre, un bric brac de pupitres décolo rés, de buvards moisis, d'encriers ébréchés, comme si tout cela n'avait plus été lavé et remis neuf depuis Waldeck-Rousseau ou Jules Ferry... Ça, c'est la France officielle, administrative et crasseuse. Ce n'est pas la vraie, mais elle compte tout de même, et toute l'ambition de l'ouvrier français c'est d'entrer là-dedans. Le mineur ou le terras sier, le peigneur de laine et l'homme des hauts fourneaux ne rêvent que de devenir commis, facteur, scribe, fonctionnaire enfin, avec des vacances payées, une pension et un syndicat politique. Les gros travaux ne lui vont plus. Il les laisse aux étrangers. Lui. il s'embourgeoise. Dans ce pays-ci, les vrais travailleurs de France, c'est nous... Mon homme me quitta et monta en tram way. Je le vis s'asseoir, avec un dernier mou vement classique du rein pour remonter son pantalon. Ce geste ne quitte plus son homme, quand celui-ci l'a pratiqué pen dant longtemps. Le député de Menin, De- bunne, la Chambre belge, a gardé ce mouvement-là chaque fois qu'il prend la parole en public. Les tramways mal grais sés faisaient un bruit désagréable. Je sau tai sur l'un d'eux. Vaguement assoupi par les fatigues d'un lever tôt, j'entendais le langage crissant de ses roues. hebdomadaire illustré avec un radio-programme, de l'humour, du cinéma, de» actualités, etc. 1 fr. le n*. Journal illustré, publie un roman complet par semaine. 1 fr. le n°. publiceert wekelijks een volledigen roman. Geïllustreerd. 1 fr. per nr. STATISTIQUES INTERESSANTES. Pour travailler, l'autorisation n'était exi gée des jeunes travailleurs étrangers qu'à partir de l'âge de 15 ans. Depuis la mise en vigueur du décret du 23 octobre 1933, elle est exigée dès qu'ils travaillent, c'est-à- dire en général depuis l'âge de 13 ans. De ce fait, non seulement tous les jeunes étran gers arrivant l'âge de 13 ans ont dû se pourvoir d'une autorisation, mais aussi tous ceux qui, âgés de plus de 13 ans et de moins de 15 ans, travaillent déjà sans autorisation. L'influence exercée pat l'application du décret du 23 octobre 1933 sur l'augmenta tion des autorisations peut être appréciée par ce seul fait 46,5 p. c. des autorisations accordées du 1er janvier au 30 septembre 1934, 1.368 sur 3.101, concernent de jeu nes étrangers. Quant aux 1.733 autres auto risations, elles concernent surtout des étran gers mariés une Française ayant conservé sa nationalité, des étrangers justifiant d'un séjour de plus de cinq ans, des domestiques, des réfugiés politiques, des légionnaires. En réalité, loin d'augmenter, le nombre des travailleurs étrangers dans la Seine, comme dans toute la France, a diminué. Les cartes délivrées aux travailleurs, et non travail leurs étrangers, étaient de 577.000 en 1931, on n'en compte plus que 405.977 en 1934. Dans le seul département de la Seine, cette diminution s'établit pour la même période 171.024 unités. En ce qui concerne les cartes de travail leurs, la statistique établie par les services de la Préfecture de Police fait ressortir que leur nombre qui était de 245.964 au 1er juillet 1933 est passé au 1er juillet 1934 239.080, soit une diminution de 6.884 cartes de travailleurs en un an. Elle serait plus grande si les cartes délivrées aux jeunes étrangers de 13 15 ans ne compensaient pas en partie la diminution des cartes délivrées aux étrangers de plus de 15 ans. H. H. Le Belge de France (Suite Chronique Horticole.) d) La pulvérisation On commence pulvériser partir du mois de juin, la bouillie bordelaise, pour lutter contre le phytophtora infestans. II faut évidemment éviter d'atteindre les fleurs et répéter cette opération deux ou trois fois pendant la période de végétation. Certaines personnes, pour gagner de la place, sèment ou repi quent des laitues, sèment des radis, des épi- nards ou d'autres plantes végétation de courte durée entre les plants de tomates, mais ces entre-cultures ont comme incon vénient, que l'entretien des plantes de to mates est beaucoup plus difficile. La récolte Lorsque les fruits prennent une teinte rouge-orange, on les cueille, puis on les trie en 2 ou 3 catégories, suivant la gros seur. La récolte qui commence en juillet, se termine en octobre. Les fruits qui ne seraient pas encore tout fait mûrs, peu vent être enlevés et mis dans un endroit plus ou moins chauffé et aéré, où ils pour ront atteindre leur complète maturité. Ja. v: LE SUD est en lecture dans plus, de cent hôtels et cafés et vous recom mande DUNKERQUE Hôtel des Arcades. Au Brave Jean Bart. Café-Restaurant du Vingtième Siècle Café du Commerce. BERGUES La Tête d'Or. HONDSCHOOTE 7~ Hôtel-Restaurant Corion. STEENVOORDE Hôtel de Flandre. au MONT-CASSEL Hôtel du Sauvage. Taverne Flamande. HAZEBROUCK Hôtel du Nord. Hôtel St Georges. Café du Centre. Hôtel Gambrinus. BAILLEUL Café-Restaurant de l'Epi de Blé. Café Français. Café de la Paix. Café de Belle-Vue. LILLE Hôtel-Restaurant Alcide. Hôtel Terminus. Hôtel Continental. Hôtel-Restaurant Taverne Lilloise. Grand' Hôtel de Paris. PARIS Hôtel LUTETIA. ARMENTIÈRES A la Douane Française. Café de la Bourse. - ,v Au Coq Gaulois. Café Moderne. Au Prophète. S Estaminet du Bureau. 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Le Sud (1934-1939) | 1935 | | pagina 4