Mercredi 23 Mars 1904
10 centimes le N°
Année 39 N° 3830
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POCH LE PAPE
Ypres artistique
A LA CHAMBRE
Les droits d'au leup
Les nouveaux Ëchevins
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catholiques
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Gilde van 0. L. Vr. vanThuyne, Yper 30.00
LE MUSÊE MERGHELYNCK.
Nous étions venus Ypres lout imprégné
des souvenirs des luttes épiques soutenues
au XV1C siècle par les grands patriotes fli-
mands Jacques et Philippe d'Artevelde: nous
nous trouvions dans ces murs qui avaisnt
tant de fois réperculé l'écho de terribles oris
de guerre, el vo ci que nous tombons en
plein XVUle siècle dans se milieu raffioé et
élégant que l'inlluenee de la Cour de Louis
XV avail répandu au loin. Nous avions lo
vision dt s crêies ajoutées, des ogives fl u
ries, des galeries fineaie it denielées de la
Renaissance et nous trouvons la rocaille si
décorative en ses formes tourmentées. En
plein coeur d'una ville moyannageuse, nous
avous devant les yeux une sorte dévocaiion
de ce mignard XV11 le siècle qui a bien, lui
aussi, son caracière artisiique i.ettrment
accentué. Nous neus y arrêtons, contre u ute
règle de chronologie, quitte h rebri usser
chemin ensuite vers des époques plus éloi-
gnées.
A quoi peut bien aboutir, nous dira-:-on,
cette longue entrée en matière A vous con-
duire, chers lecteurs, h l'Hötel-Musée Mer-
ghelynck, et vous nous saurez gré de vous
l'avoir indiqué comtne but d'excursion.
Le Musée Merghelynck n'est pas un musée
ordinaire et il est peut-être unique en son
genre, dans notre région du moins. 11 appar-
tient h M. Arthur Merghelynck qui, après
avoir agencé, dans un vieil hotel de familie,
les plus préeieuses collections, les met gécé-
reusementè la disposition du public.
Nous n'avons pas l'honneur de connaitre
M. Arthur Merghelynck, mais son oeuvre
parle pour luice doit être un homme de
gouthomme de coeur pour le cults pieux
rendu k la mémoire de ces ancêtres dont il
perpétue le souvenir; homme de goüt pour le
sens esthétique qu'il a apporté dans le choix
des objets qu'il a patiemment recueillis, avec
un grand souci d'art et de vénté.
Le Musée Merghelynck synthétise admira-
blement, h notre avis, l'art du XVIIfi siècle
sous ses formes les plus diverses. Lb, tout y
porte le cachet francais. Construit entre
1774 et 1777, 1'hotel a eu pour archilec'.e un
Francais, un Lillois, Thomas Gombert. G'est
un seulpteur lillois, Antoine Daldicque, qui a
travaillé k l'ornementation inférieure, com
bien belle, nous le verroos bientot. G'est
également un Francais, un Lillois encore,
Fidéle Lutun, qui a taillé les piert es de l'édi-
fice. G'est encore un Francais, Joseph Adam,
de Valenciennes, qui a habileraent modelé les
décorations des plafonds.
Enfin, une pariie dc la propriété sur
laquelle s'élève actuellement l'hötel-musée
Merghelynck, avail appartenu, en 1717, k
Francois Gorneille, neveu de notre grand
Gorneille, qui remplissait alors les fonctions
de trésorier général des domainesau quir-
lier d'Ypres pour le roi de France.
G'est done un petit coin de France sur
cette vieille serre des Flandres.
Le musée Merghelynck n'est pas ui musée
ordinaire, disons-nous. En effetrien tcide
la froide monotonie d'enfilades de galeries et
de vitrines, rien de la désespérante sy t étrie
des objets. Nous sommes dans un somptueus
hö.el du XV11F siècle, et nous vivons par la
pensée la ie intense des habitants de cette
maison donaaniale. C'est toutè une succession
de sa 1 les, boudoir, salon, salie it manger,
chambre k coucher, dans lesquelles cheque
chose se trouve it sa place comtne si ia raai
tresse de la maison venait de l'y poser.
L'inventaire de tous les objets ptécicux
auxquels eet hötel sert en quelque sorte
d'écrin, dépasserait les limites de eet article;
nous devons done nous bomer ii donner une
impression d'eusemble.
L'Hótel a été construit par M. Francns
Ignace-Joseph Merghelynck, t; ésorier héré
ditaire de la ville d'Ypres, it la fin du XV11 le
siècle,c'est it-dire une épcqu de transition
entre le style Louis XV ei le style Louis XVI.
Ainsi l'édifice et le tnobilier tiennent de ces
deux styles.
L'architecture même de l'édifice neus ofire
les lignes pures de Louis XVI rehaussées par
les eapricieux et élégants décors du Louis
XV, ie tout merveilleusement amalgamé.
Entrons darts l'hótel et nous revoyons les
deux époques accolées dans unegtacieuse
promiscuité, tout en conservant leur earao
tére propte dans le Louis XV, le boudoir
prime sur 1 salon d'apparatc'est la femme
qui öomine. La décoration spéciale des pan-
neaux, des tentures, des dessus de porte,
affecte les s. j ts badins les meubles sont
plus légers, plus grêles mais 3ussi plus nom-
breux Le Louis XVI est moins tapageur et
plus intime c'est le régne de la ligne droite
et de la lorrae ovale. Dans la décoration gé
nérale, les attributs pastoraux prédominent,
l'ir fluence de Trianon se fait sentiron sent
un mouvement de retour h la nature chez les
anciens artistes.
Mais tout cela est impression d'ensembie...
place maintenant au cicerone que nous avons
prornis d'etre.
A gauche de la porte d'entrée, l'anticham-
bre avec un dessus de porte Les Vendan-
ges d'un peintre Yprois, Charles Fournier,
puis le Comptoir dont les murs disparais-
sent sous les archives familiales.
A droite, nous pénétrons dans l'hótel pro-
prement dit.
Après le couloir, voici, en son élégance
toutefaite d'un raffinement du gout léminin,
le boudoir et. ses petits meubles,si gracieux
avec leurs incrustations polychromes puts
la salie k manger et, ses porcelaines de Chine
et du Japon c'est ici que se trouvent quel-
ques uns des superbes médaillons du seulp
teur Deldicque, auxquels nous avons fait
allusion plus haut.Le salon de musique, trés
luxueusemeut décoré et mcublé, précède le
grand salon d'apparat, dont l'ornementation
s'inspire en un tout harmonieux des styles
Louts XV et Louis XVI.Nous ne mentionnons
que pourmémoiie les bibelots précieux,tout
de haut goüt artisttque, qui garnissent tables,
meubles, consoles et cheminées.
Un monumental escalier bordé nous trè.-e
au premier étage saluons en passant deux
magnifiques toiles de Van Thuldett dont l'unè
La Vanité du mande aurait été comrnan-
dée par Jansénius.
L'impressiort de la vie intime est plus pro-
fonJe encore quand on pénètre dans ces
ehumbres it coucher aux alcoves profortdes
aux solides armoires encore pleines de ri
ches vêiemsnts de l'époque. Ici encore une
foule d'objets uès curieux, chefs d'ceuvre de
'art appbqué it l'amsublement; chefs d'ceu
vre d'art pur aussi, comme les tableaux de
de Reyu,é!ève de Van Dyck et de Gueramyn,
de Bruges. Ici aussi une quantité de dessins,
d'estampes, de vieux livres (dont quelques
incunables) qui feraient pümer d'aise les ar-
chéologues et les bibliophiles.
II n'est pas jusqu'aux cuisines de l'hótel,
cuisines d'une propreté bien fhmande, qui
n'aient leur attrait de curiosité.
En résumé, l'Hötel-Musée Merghelynck
nous oftre une foule de documents pour
l'histoire de l'habitalion au XVII1e siècle.
L'oeuvre, nous le répétons, p?rlepour celui
qui en a pris la généreuse initiative c'est un
hommage que nous tenons,eh terminant cette
trop rapide exquise, h rendre M. Arthur
Merghelynck.
La commission de revision de la loi sur
les droits d'autsur instituée, il y a quelques
jours, parle gouvernement, teriu sa pre
mière seance, inardi matin au minisièie de
l'intérieur. Les '49 membres, qui la com-
posent, étaient présents.
M. le ministre ds Trooz a installé la Com
mission, en lui rappelant quelle ne peut pas
porter atteinte aux principes sur lesquels est
basée la loi ds 1886. Sur interpellation de
M. Woeste, ('honorable ministre a déclaré
que les travaux ds la Commission doivent
uoiquement viser les droits des auteurs mu-
sicaux, aucune plainte ne s'étant produite en
ce qui concerne la perception des droits
d'autres auteurs.
M. de Borghrave, prenant acte de ce que
le principe de la loi ne peut être mis en dis
cussion, se demande si darts ces conditions,
la Gommission pourra discuter l'article 16 de
la loi qui défend l'exécution dans uo endroit
public d'eeuvres dramatiques ou musicales
sansle consentement des auteurs.
M.de Trooz a répondu que la Commission
avail h examiner elle-même la question.
Après le départ de l'honorable ministre,un
long échange de vue s'est produit sur la ma-
nière dont la Commission conduira ses tra
vaux. Certains membres voudraient restrein-
dre le plus possible le champ des investiga
tions et amener une entente avec le syndi-
cat franpais qui, en fait,a le monopole de la
perception des droits d'auteurs musicsux.
D'autres membres ont ins sté sur la néces-
sité d'examiner la question au point de vue
des intéiêts des auteurs beiges et des sociéiés
d'agrément.
M. Woeste estime que fori ne peut pas dès
k présent dire ce que la commission fera ou
es qu'elle ne fera pas. On examinera s'il y a
lieu de toucher k l'article 16 de la loi et de
préparer le eas échéant un autre texte, ou
bien s'il suffira de préciser ['application de
eet article et de défendre d'une maaière plus
précise l'expression en droit, public Mais
la commission ri'a pas pour devoir de ména-
ger une entente avec le syn'dicat des auteurs
musicaux.
Après une discussion h laquelle ont pris
part MM. Bernaert, Woeste, Wauwermans,
Golaert, H.oyqis, De Borghraeve, Geevaert,
Lepage, Van Overberg et Picard, il a été dé-
cidé qui les défenseurs des deux opinions
tourniront h la commission tous les docu
ments de nature k ï'éc'airer, notsmment les
tequêtes des sociétés musicales et les bulle
tins, statuls, règlements, contratsdu syndicat.
MM. Gaignaux, président de la Société de
la Fédération des sométés'music les, et Poi-
sat, agent général Bruxelles des syndicats
des auteurs, ont éié chargés d'élabiir un tra
vail préparatoire d'ensembie sur les bases
suivantes
4° Quels soatles griefs
2° Qu'a-t-oa répondu aux protsstataires
3° Comment a-t-on résolu la question h
l'étranger.
M. Bernaert a été nommé par le gouverne
ment président de la commission, paree qu'il
remplissait les fonctions de chef de cabinet
it l'époque oü la loi de 1886 a été votée.
Lundi, 5 heures dé relevée, l'Harmonie
communale et la Fanfare royale ont donné
des sérénades MM. Struye et Vanden Boo-
gaèrde, écbevins él us de la ville d'Ypres.
Le conseil communal par l'organe de MM.
Begerem et Fraeijs, a félicité les nouveaux
élus, en l'absence de M. le Bourgmestre,
appe'é h Bruxelles.
Jusqu'iei les forces aatialcooliques catho
liques de Belgique, bieb que trés considé -
rablos 3t tendant toutes au même hut,
n'avaiëïit pas la cohéstonv vou'.ue ;-il rnan-
quait une Federation des Sociéiés de tempé
ra nee.
Cette lacune vfent d'être comblée sur
1'iuitiative de quelques dévoués de l'oeuvre,
neut Ligues reconnu'es par le Gouvernement
ontadhéré k la Fédérytiou.N savoir
Le Bien-E'tre Social Liége la
«Société d'Abstinence de'Bruges», it Bruges;
la Fêdératien des Sociétés antialcoolique s
de la BaSse-Sambre le' Kruisbond k
Berchem Anvers la Régénératriee h
Namur la Santé de l'Ouvrier a Tuuia
la Société-Saint Jeaii-Baptiste h Saint-
Trond la Société Beige de Tempérance
h BruxeL' s la Société Gaatoiso de Tem-
érauce èGand.
P
Ol
SOTOB
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DE l'EpINETTE.