Mort de M. le Comte Charles d'Ursel
f
CRRORIQUE TPRO/SE
Mercredi 1 Juillet 1908
10 centimes Ie N'
S8e Annéi N° S7B8
Gouverneur de la Province
Le compte de la ville de 1902
Très-utile
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De notre correspondant de Bru
ges, le 29.
M. le comte d'Ursel, gouver
neur dela West-Flandre, est mort
hier soir a 9 h. 3/4 a son Chateau
de Gruuthuuse, a Oostcamp lez-
Bruges.
Le comte Charles d'Ursel, en-
voyc extraordinaire et ministre
plénipotentiaireeu non acfivité de
service, fils aiué du comte Ludovic
d'Ursel, le défunt sénateur pour
Malines, naquit a Bruxelles le 20
janvier 1848. Après avoir fait au
collége de Namur d'excellenles
humani'és, couronnées a l'Uni-
versité de Louvain, le jeune comte
s'engagea dans l'armée pontificale.
A la tête d'une compagnie de
zouaves, il fit ses premières armes
sur le champ de bataille de Men-
tana. Prisonnier a Civitavecchia,
la conquêle de la ville Eternelle
le trouva sous-lieutenant sur les
marches du tróne de Pie IX.
Revenu en Belgique en 1870,
le comte d'Ursel entra dans la
diplomatie il fut attaché succes-
sivemenl aux différentes ambas
sades beiges.
Son union a Paris, le 18 avril
1885, avec Mile Geneviève Le
Boux, nee a Paris en 1862, sem-
blait devoir marquer la fin de
cette existence mouvementée. Le
couple se fixa dans le splendiie
chateau de Gruuthuuse, a Oost
camp, iez-Bruges.
En 1889, le comte d'Ursel fut
nommé gouverneur du flainaut
pendant l'exercice de ce mandat,
il se distingua par son tact et sou
énergie au cours des fameuses
grèves charbonnières.
Démissionnaire en 1894, ilren-
tra dans ia diplomatie en qualité
de ministre plénipotentiaire a
Bucharestla santé de Mme d Ur-
sel, de constitution délicate, i'obli-
gea a demander son rappel. En
avril 1898, le Roi chargea ie
comte d'Ursel d'une mission spé
ciale en Chine et au Japon. Ce
voyage eut de trés heureux résul-
tats au point de vue des rélations
commerciales entre la Chine et le
Congo. Rentré sain et sauf de
cette expédition au cours de la-
quelle il l'ailiit tomber entre les
mains des Boxers avec ses com
pagnons de voyage, le colonel
Fivé et l'ingénieur Ledoux, il
1 s'embarqua pour le Congo beige
I oü il accomplit une tournee d'ins-
pectionau nomdu Roi-Souverain.
II a publié de trés intéressantes
études sur plusieurs de ses voya
ges, entre autres sur le Congo et
le Brésil.
11 occupait le poste de gouver
neur de la West-Flandre depuis
le 14 février 1901 a peine. Pen
dant ce cours laps de temps il
s'était acquis une popularité de
bon aloi, par sa bonhomie, son
caractère droit et intègre et son
dévouement aux intéréts de la
province. Aussi la nouvelle de sa
mor! a-t-elle causé une grande
consternation dans toute la con-
trée.
C etait un des premiers et des
plus chaleureux protagonistes de
la marine marchande beige,
l'organisation de iaquelle il a mis
sa longue expérience et son in
contestable talent.
Chretien de vieille roche et ca-
thoiique militant, il donna des
preuves multiples de son amour
pour les humbles. 11 était prési
dent et membre fondateur de ia
caisse Raiffeisen et un des pion-
niers de 1'oeuvre des retraites a
Oostcamp.
Le comte d'Ursel était officier
de i'ordre de Leopold, officier de
la Légion d'honneur, comman
deur des or.lres de la Couronne
de fer d Autriche, de l'Osmanie
de Turquie, d'Isabelle la catho-
lique d'Espagne et de laCouronne
de Roumanie, officier de l'Ordre
de i'Aigle Rouge de Prusse et de
ia Rose du Brésil; chevalier des
Ordres de Vie et de Ste-Anne de
Russie, décoré de la médaille mi
litaire Fidei et Virtuti
Le regretté défunt laisse une
veuve éplorée avec buit enfants
deux tils et six filles, dont
l'ainé a 17 ans et la plus jeune
5 ans.
M. le baron Bethune, membre
de la deputation permanente, a
été délégué pour remplir les fonc-
tions de gouverneur.
Date des Funérailles
Les Funérailles du regretté
Gouverneur auront lieu a Ste-Wal-
burge, Jeudi matin, a 10 heures.
Le compte de 1902 a été déposé dans la
séance de samedi dernier de notre conseil
communal.
En attendant que la commission des Finan
ces fasse rapport sur ce compte, M. le Bourg-
mestre a résumé le document et comparé
quelques chiflfres k ceux des années précé-
dentes.
II rósulte des explications de M. Colaert,
que les recettes ordinaires pour 1902 se sont
élevées it fr. 366.097.19
et les dépenses k 319.010.61
D'oü un excédent de 47.086.68
Les recettes extraordinaires se sont éle
vées k fr. 126.251.58
et les dépenses it 83.478.38
Excédent
42.773.20
47.086.58
42.773.20
ExGédent total 89.859.78
La moyenne des recettes ordinaires des
années 1880 it 1889 incl. était de
268.860.40
La moyenne des années 1890
k 1899 a été de 326.853.75
Les recettes ordinaires de la ville pour
l'année 1902 ont done dépassé la moyenne
des années 1880 k 1889 de 97.236fr. 79
et de 39.243 fr. 44 ceüe des années
1890 it 1899.
Les années 1880 k 1890 présentaient un
excédent moyen (des recettes ordinaires
sur les dépenses de même nature) de
14.643 fr. 31. Les années 1891 k 1902
inclustvement donnaient un excédent de
45.254 fr. 25.
L'excédent de 1902 dépasse done de
32 443 fr. 27 l'excédent moyen des années
1880 k 1890, et de 1832 fr. 33 l'excédent
moyen des années 1891k 1902.
Déjk le compte ordinaire de 1902 attei-
gnait, en recettes, 10.755 fr. de plus que
l'année 1900celui de 1902 croit encore de
11.648 tr. 15 sur celui de 1901.
11 y a douc, en deux années de temps, une
augmentation de recettes ordinaires de
22.403 fr. 15.
Cette situation est incontestablement bril-
lante et, nous croyons pouvoir l'ajouter, elle
est unique.
Nous attendons le rapport de la commis
sion des Finances pour entrer dans de plus
amples détails.
Constatons, avec M. le Bourgmestre, que
les dépenses n'ont pas augmenté dans la
méme proportion que les recettes. Ceia prou-
ve que les aflaires de la ville sont gérées
avec prudence. Nous en félicitens sincère-
ment Ie Collége des Bourgmestre et Eche
vins.
Et si nos adversaires nous parient encere
de l'augmentation des recettes ordinaires par
suite de l'augmentatiou du fonds communal,
et de l'institution du fond spécial, nous leur
montrerons qu'k part ces deux circonstances,
l'augmentation est encore considérable.
Allons, Progrès, au lieu de discuter bout
de trottoir et autres queues de cerises, par
ions finances communales et gestion de
l'administration catholique. Cela sera plus
utile, et notre polémique pourra instruire le
corps électoral.
Le Progrès nous répond enfin et donne
son avis au sujet de l'annonce qu'il publie,
et qu'il continue k publier, sous le titre de
Très-utile.
La rédaction du Progrès avoue ne pas
connnaitre cette étude, et ne pas méme s'être
donné la peine, comme le rédacteur du
Journal d' Ypres, de la lire.
Nous avoas en effet, lu il y a quelques
années, des extraits de l'étuds en question,
par pur devoir professionnel, et, nous l'a-
j vouons, nous en avons gagné des nausées I
Sans doute que le Progrès digérerait mieux
que nous la lecture de la brochure, s'il se
donnait la peine de ia lire.Nous ne le lui con-
seillons pasmais si le peu curieux confrère
veut savoir de quoi il s'agit dans la brochure,
nous lui répèterons la citation de Larousse.
Le Progrès ne l'a pas trouvée dans le
nouveau diclionnaire Larousse. Nous ne
l'avons pas cherchée lk; mais nous l'avons
trouvée dans le tout petit Laurousse.
Le Progrès nous conseille de nous atta-
quer k nos confrères de la sainte presse et
leur défendre l'ïnserlion de cette annonce
car, dit il, si ses renseignements sont exacts,
il y a 27 journaux ltbéraux et 17 journaux
tout confils en dévotion, qui publient cette ré
clame pour compte d une agence de publicité.
Si cela est vrai, les journaux libéraux ont
de loin la palme; mais nous blkmons, autant
et plus, nos confrères catholiques que les
écrivassiers libres-penseurs et autres, qui se
livrent, même dans ieurs annonces, k préco-
niser la lecture d oeuvres qui n'ont d'autre
but que de nuire k l'esprit de familie etk la
société entière. Et nous trouvons que la
simple réclame, en faveur d'ceuvres de la
nature de celle en question, est un acte
bautement reprébensible.
Le Progrès ne partage pas notre manière
de voir. Peut-être les pères de familie hon-
nétes que compte son parti partagent-ils la
nótre.