Mercredi 25 Mars 1908
10 centimes le N°
88e Année N° 8781
Pour le Pape
Italië
France
Le Houblon
Les emplois communaux
La Ligue contre le duel
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Liste précédente
fr. 1515 44
M. W. Voor de zegening van eene
geheele familie 20 00
Mystérieuses arrestations.
Des arrestations viennent d'etre opéréss, b
Naples, dans des conditions mystérieuses qui
font l'objet des comaientairesdetous les j- ur-
naux italiens.
II s'agit de trois Russes, le père et ses
deux enlants,qui élaient descendus au Gratid
Hótel de Naples.
Les agents de la police italienne qui se
présentèrent au Grand Hö.cl pour les arrêter,
étaient accompagnés du consul de Russie et
de plusieurs agents de la police russe, venus
de Saint Petersbourg.
Les autorités napolitaints du ministère de
l'intérieur gardera encore le plus complet
mutisme au sujet de cette arrestation.
On croit toutefois qu'elle se i attache a un
crime, commis en Russie sur un haut fonc-
tionnaire impérial, et qui aurait posr origine
des fails d'ordre politique.
Dans la discussion que M. Combes a pro
voquée samedi au Sénat, il a voulu prendre
de grands airs en rejetant, dans la question
de la nomination des évêques, tous les torts
surle Vatican toutefois, bon prince, il veut
le mairnien du budget des cultes dans l'inté-
rêtdela République, mais, gare on déchi-
rera le pacte du Concordat si !e clergé s'ob-
stine b faire de la politique.
Dróle de clergé qui ne veut pas se prêter
il laisser le détroqué déehristianiser la Fran
ce b son aise
Fait-il ajouter que tous les acolytes du
gouvernement lui ont donné avec empresse-
ment l'appui de leurs votes d'approbation
Naturellement, les feuilles b la solde du
sieur Combes applaudissent des deux mains
et émaillent leur prose des mots de fran
chise vigueur netteté Verbiage
mensongar que cela
La Libre Parole est absoluraent dans le
vrai, elle, en disanlquele sieur Combes s'est
livré b de veriiables manifestations de chan
tage pour faire tomber les dernières résistan-
ces du Vatican. I! en sera pour ses frais.
M. de Lamarzelle a répondu au norn de la
droite par quelques déclaratious bien nettes,
'bien catégoriques dont uous détachons ces
Hgnes
II est faux, dit l'orateur catholique, de
dire que le Concordat a éié fait dans l'inté-
têt des catholiques. II a été fait dans un in-
térêt politique.
Mais, si le Concordat doit être un instru
ment d'oppression pour les catholiques, je le
dit hautement, pour raon compte personnel,
je préfère la séparation.
Vous pouvez me demander quelle est la
solution que je préfère c't-st le maintien du
Concordat, paree que ieConcordat, bien com-
pris et bien pratiqué, est un instrument de
paix.
Si je n'écoutais que les intéréts de mon
parti, je souhaiterais cette solution, je lasou
haiterais paree que, suivant la propbélie de
Paul Bert, je suis certain que les conséquen-
ces de cette mesure ssront fatales b voire
régime.
Mais si le malheur veut que mon espéran-
cesoit trompée, eh bien sachez ces deux
ehoses dune part nous vous laisserons I'in-
tiative de provoquer la séparation d'autre
part, si elle nous est un jour imposée, nous
ne la rédouterons pas.
A la servitude psyée, le clergé préférera
loujours la pauvreté qui mainlient lea cceurs
purs et les têtes hautes.
Hier, au cours de Ia séance du Séuat.
M Ciémenceau, rappelant le discours pro-
noncé samedi b !.a Chambre par M. Combes,
a réclamé le retrait de l'embassade franpaise
prés du Vatican.
M. Delcassé s'y estopposé, rien dans les
rapports avec la Saint-Siège ne justifiant pa-
reille mesure.
Pour donner une sanction b son discours,
M. Ciémenceau a proposé une réduction de
crédit de un franc, mais sa proposition a été
rejetéö par 182 voix contre 82.
On sait que la Chambre desReprésentants
b regu une petition par laquelledes planteurs
de houblon du pays de Poperinghe, section
de Reninghelst, attirent son attention sur la
situation précaire oü se irouve depuis plu
sieurs années la culture du houblon en Bel
gique, particulièremetH de l'arrondissement
d'Ypres. Les pétitiounaires demandent l'éta-
blisement sur les boublons étrangers d'un
droit d'entrée équivalent b celui dont sont
frappés les produits beiges,
A la suite de cette pétnion le groupe agri-
cole parlementaire de droite a pi is en ce qui
concerne les droits d'entrée sur les houblons
étrangers, la résolution suivante
Considérant que le nouveau tarif allemand
fixe les droils sur les houblons a 87 fr. 30 les
cent kilogs; que la commission extra-parlemen
taire francaise du houblon, d'uccord avec le
ministre de agriculture, a décidé de proposerce
même chiffre au parlement francais
Considérant que l'exportation des houblons
beiges en Allemagne, qui est en moyenne de
100,000 kilogrammes,et celle en France,qui est
de 900,000 kilogrammes, seront rendues impos
sibles par ces droits
Considérant qu'il resuile des débals au
Reichstag que les houblons allemauds exporlés
se composent en grande partie de houblons lé
gers dédaignés pariaconsommationallemande;
qu'un droit même de 75 francs par 100 kilogr.
sur leshoublonsétrangers ue représeuterait qu'
une majoration de 22 fr. 50 par hectolitre (d'a-
près les calculs de M. le prafesseur Leplae).
Considérant les efforts persévérants des
cultivateurs beiges pour améliorer laqualitédes
houblons indigènes, efforts déjb couronnés de
succès; I
Le groupe agrieole.a l'unanimité des mem- j
bres présents,estime qu'il y aurait lieu defrap- j
per les h„ublons étrangers d'un droit d'entrée
de 50 francs.»
Voici les articles du projet de loi présenté
par ie ministère sur la stabilité des emplois
communaux
Art. 1". L'art. 85 de la loi communale
est completé de la manière suivante
La suspension pour un terme de trois
mois ou plus, et la révocation, sont soumises
b l'approbation de la députation permanente
du conseil provincialelles sont exécutées
provisoiremet.
Le conseil communal et l'emplojé peu-
vent se pourvoir auprès du Roi contre la i
décision de la députation permanente, dans
les quinze jours de la notification qui leur j
en sera faite.
Art. 2. La disposition suivante forme
rs l'art 85bis de la loi communale
En cas de réclamation du titulaire d'un
emploi contre la délibération du conseil
communal supprimant eet emploi ou rédui- j
sant le traitement y attaché, cette délibéra
tion sera soumise au controle de la députa-
tion permanente, qui ne pourra l'improuver
que si les mesures qu'elle décide, tendent
manifestement b une révocation déguisée. j
Le conseil communal et le titulaire de
i'eraploi peuvent se pourvoir auprès du Roi
contre la décision de la députation perma-
nente, dans les quinze jours de la notification
qui leur en est faite.
Art. 3. La disposition suivante est
ajoutée b l'art. 93 de la loi communale
Dans les communes oü il existe un ou i
plusieurs emplois de l'état civil, le nombre
t
de ces emplois et le traitement attaché b
chacun deux ne peuvent étre réduits par le
conseil communal que moyennant l'appro
bation de la députation permanente,l'officier
de l'état civil entendu.
Le recours au Roi est -uvert au conseil
communal, b l'officier de l'état civil et aux
employés, dans les quinze jours de la notifi
cation qui leur est faite de la décision de la
Députation permanente.
Art. 4. L'alinéa suivant est ajouté b 1
l'art. 109 de la loi communale
Le couseri communal et le secrétaire
peuvent se pourvoir auprès du Roi contre ia
décision de la députation permanente sta-
tuant sur la révocation, dans les quinze jours
de !a notification qui leur en est faite.
Art. 5. L'article 114 de la loi commu
nale est compiêté par la disposition suivante:
Le conseil communal et le receveur
peuvent se pourvoir auprès du Roi contre la
déc'sion de la députation permanente sta-
iuant sur la révocation, dans l"s quinze jours
de la notification qui leur en est faite.
Art. 6. La disposition suivante est
rujoutée b l'art. 130bis de la loi communale:
Les autorités qui sont investies par la
présente loi du droit de susprendre ou de
révoquer des fonctionnaires et employés
communaux peuvent irifliger b ceux-ci la
peine de l'avertissement ou ceux de la répri
mande.
Au moment oü elle vient de se constituer
b Bruxelles, il n'est na? sans importance de
connaltre faccueii que réservent b la Ligue
éminemment bumanitairecontre le duel, les
personnalités les plus en vue de la Belgique.
Jean Bar, l'interviewer patenté de la Chro-
uique,est aller consulter sur la grave question
b l'ordre du jour M. le général Cousebant
d'Alkemade en personne. Le ministre de la
guerre lui a répondu un peu trop ad usum
Delphini qu'en ce moment le duel est incon-
nu dans l'armée, oü un arrêté royal du 25
avril 1889 institua des conseils d'honneur
et oü l'on est adversaire résolu du duel.
M. le sénateur Edmond Picard, lui, n'est
pas adversaire du duel pour le moment
et jusqu'b l'heure oü il trouvera dans les lois
et la manière de les pratiquer une protection
qui lui paraltra suffisante.
Un autre notabilité, socialiste, M. Vander-
velde estime au contraire que l'initiative de
la Ligue contre le duel est digne d'êtro en-
couragée. II est insensé qu'on se batte,
ajoute le leader de l'extréme gauche parle
mentaire, et j'estime nécessaire qu'il y ait
pour les questions d'honneur des tribunaux
d'arbitrage tranchant les conflits entre les
individus comme entre les nations
Enfin, M. Georges Lorand ne concoit rièn
de plus absurde que le duel, une manie,
dit le député de Virton, qui n'existe pas en
Belgique.
G'est dire que l'heureuse initiative des pro-
moteurs de la Ligue beige contre le duel
et spécialement de M. Jules le Grand,1'bor.o-
rable vice consul de Grèce b Gand, rencontre
dans ie pays un accueil en général chaieureux
et bien digne du noble but que poursuit la
croisade nouvelle contre la barbare coutume
du duel.
Les dispositions favorables des person
nalités les plus marquintes du pays au-
raient suffi b elles seules b lo prouver,
si l'assemblée constitutive de la Ligue con-