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Samedi 22 Décembre f900
10 centimes Ie N°
Grande Fanfare
Concert
Au Transvaal
Espagne
France
Le manifeste libéral
NOEL
Salie Iweins
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Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et Paris, 8, Place de la Bourse.
La seconde soirée-tabagie aura lieu
a la Salle Iweins, Samedi 12 Janvier
prochain.
Nous apprenons qu'un Concert sera
donné aux Halles (Marché au Beurre)
le31 Décembre, de 8 10 h. du soir,
par l'Harmonie Communale, la Gran
de Fanfare et i'Orphéon.
II se confirme que plusieurs détachements
Boers opèrent en ce moment dans le nord de
la colonie du Gap et que les troupes britan-
niques, chargées de les poursuivre, n'ont pu
lesatteindre encore, ou, peut-étre, ont été
obligées de battre en retraite. Quoi qu'il en
©oil, le fait seul que les Boers en armes
aient pu pénétrer dans le nord du Gap oü ils
seront certainement rejcints par les Afri-
kaanders du sud qui ont décidé de lulter
contre la domination anglaise, est d'une
gravité exceptionnelle et prouve une fois de
plus que lord Roberts, Jans son discours
d'adieuau Cap, avait tort d'affirraer, aussi
énergiquement qu'il l'a fait, que la guerre
était terminée.
La guerre est si peu terminée que lord
Kitchener, le nouveau commandant en chef,
a demandé k Londres 40,000 hommes de
renforts Des corps coliniaux, qui devaient
être rapatriés, seront retenus dans l'Afrique
du Sud et l'on fait les plus vives instances
auprès des volontaires pour qu'ils prolon-
gent leurs engagements de dix mois. On ne
sait comment s'y prendre, k Londres, pour
envoyer a lord Kitchener les renforts deman-
dés et l'on s'y voit contraint d'augmenter
encore dans des proportions considérables
les sacrifices financiers nécessaires pour
maintenir la conquête des deux républiques
sud-africaines, car ce n'est pas seulement au
nord du Cap qu'il faut agir, c'est dans tout
l'Orange, oü De Wet menace de tenter un
coup de main contre Wynburg, c'est dans
tout le Transvaal oil Botha et De la Rey
menacent de s'emparer des lignes de chemin
de fer. La situation est tellement sérieuse
qu'un journal anglais, hier, rapportait que,
dans certains cercles militaires, on parlait
de la nécessité oü se trouvait peut être lord
Kitchener de devoir ordonner, k un moment
donné, l'évgcuation de Prétoria
Se sentant soutenus par la sympathie
du peuple franpais, ayant confiance dans la
justice de leur cause et remettant leur sort
entre les mains de Dieu qui est un Dieu de
justice,les Républiques sud-africaines conti-
nueront la lutte jusqu'au bout, C'est ainsi
que parle le président Krueger, en réponse
k une adresse de la mun icipalité d'Albi. La
confiance que ténaoigne ce langage est jus-
tifiée par les hauls faits par lesquels les
Boers continuent a inériter l'admiration du
monde.
Madrid, 20 décembre.
Chambre. Le message relatif au ma
nage de la princesse des Asturies est adopté
par 184 voix contre 84.
Paris, 21 décembre.
Le commandant Cuignet
L'affaire Dreyfus menace de revenir sur le
tapis. Le commandant Cuignet quia décou-
vert le faux Henry, déclare qu'il y en a un
autre. II n'est pas seul k le déclarer comme
il résulte du procés verbal suivant qui vient
d'être mis au jour
Les soussignés, général Chamoin et
commandat Cuignet, ont opéré le déchiffre-
ment du télégramme du 2 novembre 1894,
en présetice de M. Paléologue, sur une
copie conforme au calque de l'original
déposéau bureau de poste de la rue Mon
taigne par M. ie lieutenant colonel Paniz
zardi ou par son ordre.
Ce caique a été remis k la cour par
l'administration des posies et des télé-
graphes. II est signé Panizzardi. L'examen
de l'écriture du texte et de la signature
permet de reconnaitre que ladite écriture
n'est pas de la main de M. Panizzardi.
Nous avons fait part de cette consta
te tation k M. Paléologue.
Signé général Chamoin.
«Commandant Cuignet.
Cette communication a fait une profonde
impression et a permis aux adversaires du
gouvernement de dire qu'il existait des
preuves que le ministère avait pratiqué au
faux.
De suite, le commandant Cuignet a été
I'objet de violentes attaques de la part d'amis
du gouvernement k tel point que, vilipendé
par le Siècle et la Petite République, il a
demandé au ministre de la guerre l'autori-
sation de venger son honneur en assignant
ses détracteurs devant la justice.
Le général André, ministre de la guerre,
a répondu k cette demande en envoyant le
commandant Cuignet au fort du Mont Valé-
rien.
Leur manifeste peut se résumer comme
suit
I. Réorganisation de l'enseignement.
L'instruction obligatoire est une nécessité
politique et sociale indispensable.
L'enseignement public k tous les degrés
doit être affranchi de toute influence con-
fessionnelle.
II doit relever exclusivement de l'autorité
civile.
II. Réorganisation de la défense na
tionale Nul ne peut s'afïranchir k prix
d'argent du devoir civique de concourir k la
défense nationale.
III. Réforme électorale. Les gauches
libérales estiment qu'il y a lieu de poursuivre
simultanément la réalisalion du principe de
l'égalité politique par Ia suppression du vote
plural et la réalisation du principe de la
réprésentation proportionnelle k tous les
degrés de l'électorat, dans la Constitution et
les lois électorales.
Les gauches, poursuivent un but d'union
et d'action commune, et, désirant respecter
des divergences de vues que l'avenir pourra
dissiper, réservent la liberté de ceux
de leurs membres qui, ne partageant
pas l'avis de la majorité, ne croyent pas
pouvoir se rallier k un système électoral
uniquement basé sur le S. U. puret simple.
IV. Lutte contre la main-morte. Des
mesures législatives s'imposent pour arrêter
l'extension de la main-morte.
j V. Mesures en vue de l'amélioration du
sort des classes laborieuses. L'améliora
tion malérielle et morale du sort des travail-
leurs doit être plus que jamais I'objet des
efforts du parti libéral.
Enfin les gauches du Sénat et de la Cham
bre ont pu se mettre d'accord sur la rédac-
tion d'un programme.
56 membres étaient présents sur les 72
39 sénateurs et33députés qui composent
les groupes.
Aujourd'hui pas de neige ni de givre ni de
bise ni de brillantes étoiles au ciei, mais une
nuit noire, profonde compléte.
De loin l'église toute éclairée apparait
comme un phare lumineux vers lequei se
dirigent en bate des groupes silencieux.
Les cloches, joyeusement mises en branie
ont fait entendre de toutes parts leurs notes
graves et sonores Noël Noël chantaient-
elles. Réjouissez vous cbrétiens Venez k
l'église, venez adorer Lieu qui s'est fait
Homme pour sauver les hommes,venez célé-
brer l'heureux et touchant anniversaire de sa
naissance
Et les chrétiens, répondant k eet appel,
se pressent en foule aux abords de la maison
de Dieu.
La vaste église s'emplit peu k peu. Sur les
habits des derniers arrivants on voit briller
des gouttelettes d'eau qui scintillent comme
des perles sous le reflet des lumières. Mais
qu'importe maintenant, si au dehors la pluie
fait rage nous sommes k l'église el Jésus est
lk.
Bientót la voix puissante de l'orgue résonne
sous les voütes de la cathédrale, la sainte
messe commence. La foule est k genoux et
prie dans un recueillement profond. Su
toute l'assistance semble planer un souffle
bienfaisant de calme et de paix. Des nuées
d'encens nous dérobent parfois la vue du
tabernacle oü réside Jesus. Autour de ce ta
bernacle tout parle d'amour, d'immense,
d'infinie bonté.
Venez k moi, dit le Divin Sauveur, vous
tous qui êtes accablés, je vous soulagerai.
O la bonne parole, qui bannit de mon coeur
toute crainte, qui y fait naitre une douce
confiance.
Jésus, mon Dieu, ce coeur oü vous daig-
nez descendre est plus misérable que l'étable
oü Vous êtes né mes fautes sont nombreu-
ses, mais votre miserécorde est infiinie. Je
suis pauvre, dépourvu de tout mérite, mais
Vous pouvez suppléer k tout ce qui me man
que, o Jésus. Transformez ce coeur qui se
donne tout k Vous
Et quand l'instant est venu de m'approcher
de la Table Sainte, je vais avec Foi, Es-
pérance, et Amour k ce Dieu de bonté, et
Jésus inonde mon aaie d'une joie suave et
céleste qui lui fait oublier la terre pour ne
penser qu'au Ciel.
Longtemps après, quand je relève enfin la
tête, j'aperQois le prêtre qui, debout devant
l'autel, appelle sur les chrétiens rassemblés
autour de lui la bénédiction du Père, du Fils
et du Saint-Esprit.
La Sainte messe finit, l'orgue se tait, les
lumières s'éteignent, et les fidèles, lentement
quittent l'église.
O mon Dieu, je pars moi aussi, mais je
reviendrai souvent chercher auprès de Vous
le courage et la force pour lutter, vaincre et
triompher.
Violette WERVYN
Les fêtes d'hiver, k la Salie Iweins, se
sont ouvertes samedi soir, par une char
mante soirée-tabagie.
La Grande Fanfare ajoué: Uue fantaisie
sur l'opéra d'Auber Le premier jour de
bonheur et une de C. FaustAu Sud.
j Ces deux beaux morceaux ont été enlevés
avec beaucoup de douceur et de distinction.
Deux Yprois et deux artistes étrangers
complétaient le programme.
La réputation de M. Gust. Verhaeghen,
comme virtuose, est faite depuis longtemps.
Le meilleur éloge qu'on puisse faire de son
jeu, c'est de dire que l'excellent cor solo de
la Grande Fanfare est resté digne de cette
réputation, samedi soir. II a jouéen artiste,
comme toujours, le solo du premier jour de
bonheur l'accompagnement de la mélodie
chantée par M. J. Dondeyne et surtout
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