Samedi 1 Décembre 1900
10 centimes Ie N°
359 Année.
N°. 3601
MoTr
RV!S WflAftj,
Gilde St Michel
Soirée-Tabagie
Fête de Sainte Cécile
Croquis parlementaires
Progrès et Archéologie
"V# 21
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Le JOURNAL D'YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
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Pour les annonces de France et do Belgique oxceptó les 2 Flandres) s'adresser 4 VAgence
Hams Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse.
Nos Turners donneront une fête au
Volkshuis, Dimanche prochain 2 Décembre,
7 heures du soir.
Les membres honoraires, qui désirent se
réserver des places, peuvent s'adresser chez
M. Callewaert-De Meulenaere, 86, rue au
Beurre.
PROGRAMME DE LA FÊTE:
PREMIERE PARTIE
Ouverture Notre Dame de Thuyne, air
éxécuté par l'Harmonie St Michel.
I. Entrée solennelle des 100 gymnastes
marche des Trampettes Light ca
valry 'sJONGERS.
ChantLied der Vlamingen, P. Benoit
II. Mouvements d'ensemble, exécutés par
les pupilles, 8 nouvelles Iegons, mu-
sique Neuray, chef de musique au 13e
de ligne.
Entrée, serpentine, défilé, Gilde-
marsch musique D. G.
III. Duo comique Deux Gongolais k l'ex-
position de Paris.
IV. Mouvements aux Massues 3 nouvelles
lepons, musique Lindley.
Entrée, serpentine, défilé, marche «Le
retour aux foyers musique Linette,
chef de musique au lr régim. de
chasseurs.
SECONDE PARTIE
I. Les cannes en fer, 8 mouvements d'en
semble nouvelles legons, musique
Ludovic.
Entrée, serpentine, défilé, marche
Respect au drapeaumusique
Rogister, chef de musique au Tle de
ligne.
II. Les 4 mouvements d'ensemble, exécutés
k la dernière fête fédérale, k Renaix
(15 Juillet 1900), mus. Lindley.
III. Les jeunes Bohémiens, scène exécutée
par 16 jeunes gymnastes.
IV. Les Croisés devant Jérusalem, oratorio
Concone.
BRABANQONNE.
Nous apprenons que la lrc soirée de la
-Grande Fanfare aura lieu k la Salle Iweins,
le Samedi 15 Décembre prochain.
Plusieurs artistes de mérite y prêteront
leur concours.
La société chorale l'Orphéon se fera
entendre k l Eglise de St Martin, Dimanche
2 Décembre pendant la messe de 11 h. 1/2.
Elle chantera un Hymne et le superflumina
de Ch. Gounod.
M. Nolf, député d'Ypres, tient jusqu'ici le
record des questions.
II y avait k répondre Mardi h 36 questions.
M. Nolf en avait posé plusieurs. Le lende-
main il en posait une nouvelle.
C'est son droit, mais il abuse de son droit.
II est cause, en partie, de ce que la Chambre
sera obligée de modifier son règlement rela-
tif aux questions.
La Métropole d'Anvers signale 1'abus d'une
facon humoristique, sous le titre Croquis
parlementairesque nos lecteurs liront
avec intérêt
Une prochaine seance
Lorsque le président montek son siège vers
1 h. 45, selon la coutume invétérée,les bancs de
la Ghambre sont déserts. Seuls, M. Tuck vissék
son banc songe a ses 46 ans de parlementaris
me, M. De Winter depouille sa correspondance
spéciale du canton de Contich, M. Woeste cor-
rige les épreuves d'une étude sur la situation
politique k paraitre dans la Revue générale et
M. Verhaegen s'en étant apercu, rédige un télé-
gramme k la Revue sociale pour presser 1'appa-
rition de ses avis différents sur la même situa
tion politique.
Mais voici le citoyen Defnet, secrélaire de la
Chambre. Sa bonne peiite bedaine le gènedéja
pour grimper au poulailler présidentieltiré a
quatre épingles, pommadé, il vous a un air
chic, épatant, son aisance est telle qu'il se cure
les dents. M. Segers, un autre secrétaire, l'air
sombre prend place a la droite du président;ses
traits juvénils s'imprègnent de gravilé parle
mentaire.
M. le Président. La séance est ouverte.
Comme tous les mardis, messieurs, il devrait
être répondu aux différents questions, trés
pressantes, posées au gouvernementmais ses
représentanls n'étant point a leurs bancs, la
Ghambre daignera attendee la complaisance
ministérielle.
M. Tack. Que les temps sontchangés
M. le président En attendant done qu'il
soit répondu aux 51 questions en souffrance,
je vais, pour occuperla Chambre, procéder a
l'énumération des 109 questions toujours posées
au gouvernement et auxquelles il sera répondu
dans la séance de mardi proehain.
Citons les plus inleressantes
M. Buyl demande k M. le ministre de la ma
rine, pourquoi son administration persiste k
doter les malles de roues palmées ce qui, k son
avis, évoque les oies pesantes et lentes. M. Nolf
voudrait démèler plusieurs mystèresdu chemin
de ferYpres-Ostende il établitpar des rapports
que les banquettes des troisièmes y sont de bois
plus dur que sur toute autre ligne. M. Borboux
demande pourquoi on chaufïelescompartimens
oü prennent place avec leurs paniers les mar-
chandes de fromage de Herve se rendant au
marché de Liège. M. Nolf se plaint vivement
d'avoir voyagé de Bruxelles k Ypres dans une
voiture non chauffée. Le citoyenTerwagne pour
faire la nique k M. De Winter, demande oü en
sont les travaux d'embellissement du boulevard
de Sint Job-in-'tGoor as'Gravenwezel. M.IIoyois
désire savoir pourquoi M. Cousebant k régle-
menté en 1900 l'instaüation des crachoirs qui
trónent dans les casernes de puis 1870, M. Buyl
craignant une révolution a Zoetenaye, demande
oü en est la construction de Tathenée.Une ques-
tionde M. Davignon serenseignesurles travaux
du pont d'Ensival.
M. Furnémont(faisant son entrée esquisse un
pas gracieux en chantant) Sur le pont Davi
gnon Ton y danse....
Cet intermède, applaudi par les socialistes
présents, permet au président de rependre voix.
Voila une demie heure qu'il lit des questions
il vient d'atteindre le n° 70
Le président continue
M. Terwagne, voulant faire la nique k M.
Vanden Broeck, demande au ministre compé
tent oü en est la grande coupure. M. Tonnelier
exige des explications sur la priorité assignée
au francais dans un document officiel bilingue.
M. Nolf, toujours lui, pleure des interrogations
grosses comme des exclamations a propos de la
route d'Ypres a Elverdinghe, et M. Buyl, son
rival, propose de règlementer l'exploitation des
lapins dans les dunes.
Tandis que le président, presque aphone, dé-
pouille son dossier de questions, plusieurs dé-
putés onl fait leur entrée. lis se décarcassent
la machoire k bailler. On se croirait k un con
cours. Lorsque tout a coup apparait M. Couse
bant d'Alkemade. Tous nos honorables se ré-
veillent. Des Ah s'élancent en bouquet vers le
brave général.
M. Furnément. L'unamité est touchante
M. Termote (solennel). Nous allons faire
l'union des partis sur le dos du sabre
M. le ministre de la guerre, arrivé a sa place,
y trouve un pli cachelé, le dëseelle et demande
la parole.
M. le président. Allez, vous l'avez
M- Demblon. II ne saura jamais plus se
blanchir k vos yeux(M. Brenez rit).
M. le ministrede la guerre. M. le président
on vient de déposer k ma place le texte d'une
question que je vous transmets.
M. Tack. Cela fait 110 oü allons-nous
M. Woeste a M. Bethune. Le faute a la
R. P., mon cher disciple.
M. le président. Voici cette question M.
Cousebant pourrait-il expliquer pourquoi il a
refusé un breack a la Presse lors des dernières
manoeuvres sous prétexte qu'il n'y en avait pas
de disponible tandis qu'il sut en procurer un a
certains curieux de sa suite. Je signale k la
Chambre que cette question est signée Figaret.
M. Defnet. Figaret Ce nom n'existe pas
sur ma liste de controle.
M. Segers. C'est peut-être le raseur de la
Chambre.
M. Anseele. Renseignez-vous chez M. Hy-
mans.
M. Cavrot. Mon ami Hoyois pourrait peut-
être...
M. le président. 11 est établi qu'il n'y a
point de raseur... pardon... de Figaret, ici. La
question ne sera done pas posée. (Emotion sur
tous les bancs).
M. Cousebant (sincère et rayonnant). Merci
une difficultéen moins, mon cher Van den Heu
vel, insinue-t-il au ministre de la justice qui
entre en séance.
M. le président (reprenant sa lecture de ques
tions). M. Buyl...
M. Gillès de Pélichy. Quel gourmand
M. le président. M. Buyl demande pour
quoi le cas de Tilly...
M. Cousebant. Ouff! Ca se gkte de nou
veau
M. le président (continuant). n'est pas
assimilé k celui de Marbais.
M. Cousebant (k part lui). II faudra que je
demande a Ducarmequi est ce Marbais, sa pro
motion, son grade.
M. le président poursuit sa lecture par la
nomenclature des douze dernières questions dc
M. Buyl et des onze deM. Nolf. Celui-ci semble
battu cette semaine, mais il médile une revan
che.
La Chambre finalement est en nombre, le
banc ministériel s'est aussi garni. Les députés
bavardent, le citoyen Demblon compose des
vers idylliques, le citoyen Vandervelde s'amuse
k fabriquer des boulettes de papier dont Furné-
mont bombarde Destrée. M. Hymans, les yeux
neyés dans le vague, évoque les mknes de M.
Frére-Orban. Le ministre de la justice accueille
aimablement les solliciteurs. Les slénographes
liment leurs ongles, les journalistes jouent au
zanzi.
M. le président. Enfin voici la dernière
question que M. Nolf vient de me faire parvenir
k l'instant.
La Chambre en chceur Ah Ah
M. Tack. On va enfin travailler
M. Buyl (par motion d'ordre, rageur).
Pardon M. le président, vous avez oublié ma
question sur la mise en régie...
M. Hymans (du banc de M. Frère-Orban,
impératif, les cheveux hérissés) ...de la Cham
bre par notre manie de pion interrogateur.
M. Buyl. M. Hymans
M. Hymans. M. Buyl
M. Buyl. Voudriez-vous m'en imposer
M. Hymans. Oserez vous continuer toute
la session votre fichue prolixité et nousempê-
cher moi et les differents chefs de la gauche de
placer nos discours.
M. Buyl. Croyez-vous que je tienne beau-
coup a entendre les discours de feu M. Frère-
Orban au filtre de votre phonographe
M. Hymans. M. Buyl vous m'insultez
M. Buyl. Vous, vousm'emb...
Le président (trés paternel). Messieurs, du
calme, je vous prie. Songez qui vous regarde
(M. Brenez fouille de l'ceil les tribunes). D'ail-
leurs it est cinq heures. Ia séance est levée I
M. Van Ryswyck k Terwagne. - Et dire que
certains Anversois prétendaient que je ne sau-
rais pas cumuler l'hótel de ville et la Chambre.
M. Van Brussel a M. Mabille. Oeïe Oeïe 1
Oeïe
M. Mabille. Vous devenez fransquillon,
cher collègue.
M. Delbeke. Encore un déplacement inu*
tile l
M. Béthune (insinuant a M. Woeste). --Voilk
les résultats de la R. P., mon cher maitre.
II ne s'agit point ici du progrès de l'ar-
chéologie, mais bien de l'archéologie du
Progrès (celui qui est sur un coin).
Dans ses vieux jours, le vieux confrère de
la rue de Dixmude a uue marotie trés com.
préhensible les vieiileries.
Depuis prés de trois ans, il donne asile
par interraittences, aux élucubrations de'
quelques archéologues de rencontre.
Rei.