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Mercredi 3 Octobre Ü900
10 centimes ie N°
W Année. N°. 3584.
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En Chine
Krueger en Hollande
Les élections anglaises
Le manage du prince Albert
Remise de peines a l'occasion
du mariage de Prince Albert
L'harmonie socialiste
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Serait-ce bientót la paix P
Une lettre de l'empereur Kouang-
Su a l'empereur d'AlIemagne, conte-
nant des excuses formelles au sujet de
l'assassinat du baron de Ketteler un
edit imperial, dit une dépêche adres-
séc a Berlin, décidant que les auteurs
de l'insurrection contre les élrangers
seront punis ceci prouve du moins
que la cour chinoise sent la gravité de
la situation et manifeste par des écrits
quelle a reconnu la nécessité de se
soumettre aux justes exigences des
puissances alliées. II faut maintenant
que les faits suivent la lettre dcs
écrits.
Voici le texte de la lettre que l'em
pereur de Chine vient d'adresser a
l'empereur d' Ulemagne
L'empereur de Chine présente ses
salutations a l'empereur d'Allcmagne.
Un soulèvement soudain en Chine a
eu pour consequence l'a sassinat de
votre ministro. Mes sujets ont mal agi
et ont rompu toutes relationsamicales
entre nous, ce queje regrette profon-
dément.
J'ai ordonné aujourd'hui que le
grand conseiller Koun-Kang rende des
honneurs funèbres aux restes du mi
nistro mort et que Li-Huug-Chang et
Liou-Koun Yi facilitent de tont leur
pouvoir le retour du cercueil en Alle-
magne. J'ai, en outre, ordonné a mon
ministre a Berlin derendre, lui aussi,
des honneurs funèbres aii cercueil a
son arrivée en Allemagne.
Je veux par la vous témoigner
mon profond regret.
Autrefois, uos deux pays vivaient
en paix. Je fais maintenant appel a
vous, en considération de nos intéréts
communs, pour permettre que des
négociations s'ouvrent promptemeut
afin d'assurer une paix perpétuelle.
C'est avec laplus grande insistance
queje vous adresse eet appel.
Un article paru dans le Matin de
Paris, sous la signature de M. Charles
Laurent, fait un vif étoge de la rei ie
de Hollande qui, alors que les nations
européennes laissaient l'Angleterre
agir a sa guise, offrait l'hospitaiité au
président Krueger. La petite Wilhel-
mine a fait le geste attendu. Eile a j j0U!'s, de toute amende, non conditionnelie,
envoyé au vieux président un navire Ge dépassant pas cinquante trancs et de la
de guerre hollandais pour l'amener en P0"10 d'emprisonnement subsidiaire qui la
Europe.
Elle n'a pas osé cela saus s'être as-
surée que toutes les nations l'approu-
vaient, mais tout de même il n'y a
qu elle qui l'ait fait. On a vu ce spec
tacle a Ia fois charmant et altristant
du monde entier ayant peur de l'An
gleterre tandis qu'line petite reine
offrait l'hospitaiité au vieux président.
Cet article n'est pas une vaine flat-
terie c'est un hommage du a unésou-
veraine qui s'est inspirée des tradi
tions les plus glorieuses de ses prédé-
cesseurs au tróne des Pays-Bas.
C'est hier, 2 Octobre, que s'est célébré
Munich le manage de S. A. R. le prince
Albert de Belgique avec S. A. IL la duchesse
Elisabeth en Bavière.
Puissent les prières et les vceux qui ont
accompagné Ia bénédiction nuptiale et aux-
quels nous joignons les nótres, se réaliser
pour le couple royal, leur familie et notre
chère patrie
LEOPOLD II, Roi des Beiges,
A tous présents et h venir, Salut.
Voulant consacrer par des actes de clé-
mence la célébration du mariage de Notre
Nevue bien-aimé S. A. R. le Prince Albert
de Belgique
Vu Particle 73 de la Constitution
Sur la proposition de Nos Ministres des
finances et des travaux publics.de la justice,
des affaires étrangères, ds l'intérieur ei de
1'instruction publique, de l'agriculture, de
l'industrie et du travail, -de la guerre, des
chemins de ter, postes et télégraphes.
Nous avons arrêté et arrêtons
Art. 1". Remise est accordée de toute
peine principale d'emprisonnement, non
conditionnelle, ne dépassant pas quinze
on
L°s premières élections anglaises
sait qu'outre-Manche une consultation géné- j
rale s'échelonne sur prés de trois semaines j
ont eu lieu samedi. Elles portaient sur 66
siéges, qui se sont départagés ainsi 59 aux
unionistes conservateurs qui soutiennent le
cabinet Salisbury Chamberlain 7h l'oppo-
sition.
remplace, prononcées, soit ensemble, soit
séparément par les cours et tribunaux ou par
les conseils de discipline de la garde civique
avant le 2 Octobre 1900.
Art. 2. Remise est pareillement accordée
de toule peine principale d'emprisonnement,
non conditionnelie, ne dépassant pas un
mois, de toute amende, non conditionnelie,
ne dépassant pas deux cents francs et de la
peine d'emprisonnement subsidiaire qui la
remplace, prononcées contre des inculpés
n'ayant encouru auparavant ni condamnalion
criminelle ou correctionnelle, ni, depuis le
1 Octobre 1895, aucune condamnalion de
police.
Art.3. Les mêmes remises sont accordées:
1° Pour toutes peines réduites aux taux
fixés par les articles 1 et 2 en verlu d'arrêtés
do/gfacé intérieurs
ff0 Pour toutes amendes supérieures h
cinquante ou deux cents francs en lesquel-
les auraient été commuées, pour tout ou
par lis, des peines d'emprisonnement n'exeé-
dant pas respeetivement quinze jours ou un
mois.
Art. 4. Les peines, soit d'emprisonne
ment, soit d'amende, encourues du chef de
plusieurs infractions, et cumulées par le
même arrêt ou jugement, sont considérées,
pour l'application du présent arrêté, comme
constituant une peine unique.
Art. 5. Le présent arrêté n'est pas appli
cable aux condamnés fugitifs ou latitants au
moment de sa publication.
Nos Ministres sont chargés, chacun en ce
qui Ie concerne, de l'exécution du présent
arrêté.
Lonné Laeken, le 1 Octobre 1900.
LÉOPOLD.
D'après certaines feuilles, le Congrès in
ternational socialiste, par le gachis dont il a
fourni le spectacle, nous donnerait une idéé
assez exacte de l'anarchie qui règnerait dans
la scciété réformée selon le plan collectiviste
ou communiste.
La eomparaison témoigne d'un certain op
timisme. Le régime socialiste nous en ferait
voir de plus grises,
Autre chose est d'organiser un congrès,
autre chose de réorganiser le corps social.
Ghaque jour, se tennent des Congrès dont
l'ordonnance ne prête h aacuns critique. Les
personnages qui y participent, appartienrient
souvent aux poles opposés du monde reli-
gieux, social,scientifique.lis échangent leurs
idéés en termes vifs parfois, mais sans que
sévisse nul désordre. lis ne se flattent pas
d'avoir réalisé un tour de force parce qu'ils
ne sont pas jeté mutuellement des injures et
des encriers la tête. Surtout, ils ne se pré
valent point de la dignité de leurs délibéra-
tions pour démontrer qu'ils seraient h même
d'établir la société sur des bases nouvelies.
Nos socialistes, eux, se jugent capables
d'extirper tous les abus dont le prolétariat se
plaint, et de faire régner l'égalité, le bien-
être, la justice, la paix et le progrès dans
l'univers entier. L'ordre sera maintenu sans
gendarmes; l'industrie prospèrera sans in
dustrials; la criminalité sera combattue sans
tribunaux la paix internationale sera respec-
tée sans armée, ia vertu se développera sans
religion. On n'aura plus besoin ni d'agents
de police, ni de capitalistes, ni de commer-
pants, ni de prêtres, ni de religieuses. II n'y
aura plus ni paresseux, ni ivrognes, ni misd-
rables, ni criminels.Tout le monde sera bon,
charitable pour le prochain, exempt de pré-
occupations intéressées, passiormé pour le
bien général, travailleur et intelligent.
II est vrai que les réformateurs, quand on
les presse un peu, ajournent deux eu trois
sièoles d'ici la réalisation de leur chimère.
Le coeur de i'hornme doit se transformer
pour que Lidéal collectiviste puisse y fonc-
tionner, diserit-ils. Et, si on leur demande
comment cette transformation du cceur de
l'homme s'opèrera,ils vous répondent quelle
sera le résultat de Involution collectiviste.
Le résultat, c'est h dire la fin de l'expérience,
est done, aux yeux da ces logiciens, la con
dition du succes, c'est h-dire le préliminaire
indispensable de l'expérience.... N'insistons
pas.
Au moins pourrait-on attendre de ces
novateurs que, par leur désiiiléressement,
par leur modération, par le bon ordre de
leurs assembles, ils nous donnent un avant-
goüt de l'harmonie qui présidera aux mou-
vements du monde renouvelé par eux. Mais
quoi 1 M. Vander Velde lui-même n'a t-il pas
constaté cue le Congrès socialiste interna
tional avail été trés mal préparé? Les grands
chefs qui y ont joué un röle, et qui sont des
capitalistes vivant du labeur d'autrui, des
rentiers dont plusieurs richissimes, sont-ils
bien qualifiés pour prêcher l'abnégation?
Pourquoi ne renoncent-ils pas au superflu
que le hasard des successions leur a procuré,
avant de recommander Impropriation des
industriels et des commerc-ants qui travail-
lent? Ne pourraient ils, au moins, vider
leurs dilférends par une discussion calme?
Et n est-il pas d une ironie ineffable, ce poste
de police établi a proximité du Congrès,
seule fin de protéger les congressistes contre
leurs amis
Dans une des réuniens du Congrès, un
partisan deJaurès a lancé M. J. Guesde
l'apostropbe suivante: Si Guesde devenait
MMS