Mercredi 19 Septembre 1900 10 centimes ie N° 35s Année. N°. 3581.
Les affaires de Chine
La guerre Anglo-Boer
France
Un appel du Progrès
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume.
Le JOÜKNAL DTPRKS parait le Marcredi et la Samedi.
Le prix da 1'abonnement, payable par anticipation est do 5 fr. 50 c. par an pour tout
lo pays; pour l'étranger, le port en sus.
Los abonnements sont d'un an et se régularisent fin Déeembre.
Les articles et communications doivent être adrossós franc de port a 1'adresso ci-dessus.
Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans ie corps du journal coütent
30 centimes la ligne. Les insertions judiciairas1 fraac la ligne. Las nuraaros suppló-
mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires.
Pour les annonces de France et de Belgique excapté los 2 Flandres) s'adresser a l'Agence
iHavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et 4 Paris, 8, Place de la Bourse.
Nouvelles contradictoires
Li-Hung-Chang est-il parti pour le
nord, ou bien a-t-il été relenu par l'a-
miral Seymour G'est une question de
fait, et il est impossible de savoir si
Li-Hung-Chang est encore a Shanghai
ou n'y est plus.
Les correspondants d'agences et de
journaux font de la politique, travail-
lant a accréditer des opinions favora-
bles a leurs gouvernements ou a chan
ger la face des choses, au lieu de ren-
seigner le public.
Quant aux ministres, consuls, géné-
raux, amiraux, ils s'obstinent dans un
mutisme désespérant ou ils télégra-
phient des choses anciennes. Sans
doute ilséprouvent quelque honte de
la triste figure faite par les puissances
civilisées devant les Chinois barbares.
Les forces alliées
Une dépêche officielle anglaise don-
ne le chiffre des forces alliées a Pekin
comme étant de 62,000 hommes, dont
28,000 Russes, 19,000 Japonais, et
5,000 Anglais.
Le général Linevitch annonce qu'il
a reiju des ordres pour retirer de Pé-
kin une partie seulement des troupes
russes.
M. de Giers et Ie personnel de l'am-
bassade ont quitté la capitale pour
Tien-Tsin hier. L'amiral Alexeïeff est
retourné a Takou.
Le président Krueger
libre de partir
Certains journaux anglais, en leur
inconscience, avaient infligé au gou
vernement portugais un outrage gra
tuit.
Les précautions prises autour du
président Krueger étaient sans doute
dictées par le souci de sa sécurité, car
les deux navires anglais qui louvoient
devant Lourenco-Marqués étaient
peut-être chargés de mauvais des
seins.
Depuis que le gouvernement de M.
Chamberlain a déclaré au droit des
gens une guerre cent fois plus victo-
rieuse que celle entreprise contre les
républiques, on ne sait plus de quoi
les Anglais sont capables. Aprés les
proclamations et les arrêtés de lord
Roberts, tout est possible.
Citons-en, comme preuve, l'occu-
pation militaire du chemin de fer
néerlandais, propriété absolument
privée, qui est un fait accompli. C'est
un acte de pur brigandage, fort me-
naQant pour toutes les Compagnies,
égaiement privées, qui ont des inté
réts au Transvaal. C'est, du reste, la
suite naturelle de l'expulsion violente
des commer^ants et industrials éta-
blis a Prétoria et a Johannesburg,
coupables uiiiquement d'avoir fait
concurrence a leurs confrères britan-
niques.
Lord Roberts n'a pas plus d'égards
pour le droit privé que pour le droit
international.
La crise de Roubaix
Le Temps a recu, de soucorrespon-
dant particulier a Roubaix,la dépêche
suivante
A la réunion qui a eu lieu a la
préfeeture assistaient, outre les
maires de Roubaix et Tourcoing, les
présidents des chambres de commerce
et des tribunaux de commerce des
deux villes. 11 a été donné lecture
d'une lettre du ministre du commerce
au préfet du Nord, dont voici le
résumé
Le ministre rappelle sa lettre de la
semaine derrière aux chambres de
commerce, demandant s'il était vrai
qu'un marché a terme sur les laines
brutes était créé et si les chambres de
commerce avaient été consultées a ce
sujet. Roubaix n'a pas encore répon-
du, mais la chambre de commerce de
Tourcoing, dans sa réponse, déclare
n avoir pas été consultée et s'étonne
que la caisse de liquidation fasse une
telle création sans aviser personne et
passé au-dessus des chambres de com
merce.
Kile se résumé, en demandant la
suppression compléte de toutes les
opérationsa termes, tant sur les laines
brutes que les laines peignées. Mais,
eu attendant cette mesure, elle de-
mande que tous les courtiers soient
admis a la corbeille pour fixer les
cours des laines et non, comme jus-
qu'aujourd'hui, les seuls courtiers
agréés par la caisse de liquidation.
Ensuite la lettre du ministre rap
pelle que la loi autorisant Ia création
des Rourses de commerce de Roubaix
et Tourcoing a été votée sur les de-
mandes des chambres de commerce
de ces deux villes en dates des 30 sep
tembre et 22 novembrs 1875 que
divers projets de loi sur Ia matièrc
sont a letude au Parlement, mais en
attendant le vote de la loi a ce sujet
le ministre demande l'avis des admi
nistrations municipales, des prési
dents des chambres et des tribunaux
de commerce des deux villes concer-
nant Ia suppression provisoire des
Bourse de commerce des deux villes
et sur les consequences que cette
suppression pourrait entrainer.
Les reponses devront parvenir a la
préfeeture dans le plus bref délai.
La fête des Maires k Paris
Par suite d'un conflit entre le Pré
sident de la République et le conseil
municipal de Paris, la fête des Maires
n'aura pas lieu.
k propos de la rentrée des classes
Le Progrès n'a plus rien k envier k la dé-
funte Lutte, sous le rappoit de l'impiété.
Lui, qui disait naguère encore qu'il res-
peclait la Religion de nos pères, suit le pro-
gramme du récent congrès des instituteurs
officiels la Religion hors l'école.
II se joint k la plupart des journaux libé-
raux de Bruxelles en copiant la note, qui a
pour objet et pour but d'engager les chefs de
familie k faire dispenser leurs enfants, qui
fréquentent les écoles officielles, du cours
de Religion.
Voici cette note
Nous atlirons l'attention des chefs de familie
sur la formalité qu'ils ont k remplir d'une
facon absolument précise pour dispenser leurs
enfants du cours de religion.
La dispense doit être demandée «par écrit
au chef de l'établissementau commencement de
l'année scolaire, lors de l'inscription de l'élève
ou au moment de l'ouverture des cours, c'est-
h-dire avant la première lecon de religion
L'élève dispensé reste régulier.
La demande de dispense doit être renou-
velée chaque année dans les mêmes condi
tions.
La demande de dispense n'appartientqu'aux
pères et aux tuteurs i.
C'est-k-dire que toule demande de dispense
faite soit de vive-voix, soit par l'élève lui-
même, soit après la première lecon de religion
est nulle et si la familie persiste k vouloir
exempter l'enfant de ce cours, il devient élève
irrégulier
Suit la formule exigée par la loi pour dis
penser les enfants du cours de Religion.
L'appel du Progrès ne sera entendu ni k
Ypres ni dans les autres communes de l'ar-
rondissement. Nous en avons comme ga
rantie l'inutile effort tenté dans le même but
par la Lutte, les années précédentes.
A Ypres notamment, deux ou trois enfants
ont été dispensés du cours de Religion, le
Collége moderne exepté, oü nous n'avons
pas besoin de le dire tout enseignement
religieux est banni du programme.
Si nous nous oceupons de l'article du
Progrès, c'est pour démontrer une fois de
plus toute l'hypocrisie du journal de I'allian
ce libérale qui, au lieu de laisser agir libre-
mcr.t les parents, les pousse dans une voie
qui est absolument contraire aux enseigae-
ments tant anciens qu'actuels de l'Eglise ca-
tholique, l'Eglise ou la Religion de nos pères.
Cette propagande effrontée en faveur
de l'athéisme, dit le Bien Public, doit ou-
vrir les yeux des catholiques et leur faire
comprendre le devoir qui leur incombe
sur le terrain scolaire. II est évident que
si le mot d'ordre des Loges devait être
suivi par de nombreux adhérents, les éco-
les officielies finiraient par être peuplées
de petits iibres-penseurs et par devenir un
milieu intolérable pour les enfants des fa-
milles chrétiennes.
C'est évident, et combattre l'enseignement
officiel, plus ardemment encore que nous ne
l'avons fait jusqu'ici, serait pour nous un
devoir de conscience.
lien résulterait aussi que la thèsel'Etat
hors de l'école deviendrait celle de tout homme
politique, qui a cure de l'avenir de nos jeu-
nes générations.
Cette thèse, que Jules Malou el Victor
Jacobs proclamaient un idéal, lors de la dis
cussion de la loi scolaire de 1884, devien-
dra la loi de l'avenir. Même en France,
comme le constate Le Bien Public, la ré.
pulsion contre l'Etat enseignant fait des
progrès, malgré les efforts désespérés du
ministère actuel pour étouffer la liberlé
d'enseignement.
La question scolaire reste done k l'ordre
du jour de nos préoccupations politiques. A
la thèse libérale l'Etat maitre de tout
l'enseignementla Religion hors l'école
nous opposerons la thèse de Jules Simon,
qui n'était pourtant pas un clérieall'Etat
hors l'école
L'Etat n'a en effet aucune mission d'en-
seigner. L'expérience aprouvé, d'après les
aveux même d'un grand nombre de nos ad-
versaires, que Ik oü il enseigne, il enseigne
mal.
Ce nest du reste pas par amour de l'ins-
truction que les Loges font leur propagande.
Comme le dit ericore trésbien l'organe ca-
tholique que nous avons cité plus haut
En France, comme en Belgique, c'est la
haine de la Religion et de l'Eglise, qui est
la raison d'être et la seule explication de
toutes les campagnes contre la libei té d'en-