Mercredi 12 Septembre 1900 10 centimes le N° Année. N°. R579.
REVUE POLITIQUE
En Chine
Au Transvaal
La question du pouvoir
temporel des Papes
Au Volkshuis d'Ypres
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L'entente entre les allies eu Chine
n'est pas faite encore, mals elle est en
train de se rétoblir.
Les petites difficultés, téle'graphie-
t-on de Berlin au Standard, qui
semblent s'être élevées dès que la
Russie a fait connaitre sa proposition,
sont aplanies. L'Allemagne n'a pré
senté aucune contre-proposition a
celle de la Russie. Le gouvernement
allemand s'est contenté d'exposer ses
vues sur les deux points principaux
de cette proposition.
De son cóté, le correspondant du
Daily Mail a Saint-Pétersbourg a fait
une enquête au ministère de la
guerre et y a appris que la réponse
de l'empereur Guillaume a la note du
gouvernement russe, est en accord
absolu avec le principe énoncé dans
la proposition de la Russie. La Russie
cependant serait disposée a laisser a
Pékin un contingent russe d'environ
2.000 hommes.
Dans ces conditions, on le voit, on
n'est pas loin de s'entendre.
Yoici enfin une indication analogue
que le Daily Telegraph dit avoir recue
de Berlin
L'Allemagne et la Russie s'enten-
dentparfaitement au sujet dclaChine.
On croit que la Russie, ne trouvant
pas d'appui chez les Puissances, modi-
fiera ses vues et l'Allemagne fera
quelques concessions de détail, afin
d'assurer le maintien de l'accord entre
les puissances.
A en croire lord Roberts rendant
compte de la prise de Lydenburg et
de la retraite des Boers sur Krügers-
port, on aurait dit que les généraux
anglais ne rencontraient sur leur
route qu une faible opposition.
Une dépêche de Lydenburg du
7 septembre nous a appris cependant
que Botha est concentré a Spitzkop, a
une vingtaine de milles au sud-est dG
Lydenburg, qu'il l'a bombardé, après
avoir tiré sur les deux;, camps établis
de chaque cóté de la ville. Le corres
pondant ajoutait que les Anglais ri-
postaient d'une faQon intermittente et
que les pertes étaient légères.
Aujourd'hui nous apprenons que
Pilgrim's Rest est occupée par environ
2,000 Boers et que quelques escar-
mouches se sont produites entre eux
et les éclaireurs anglais.
Une seconde dépêche du Cap, datée
du 9 septembre, annonce que Bulier
marehe sur Spitzkop, par le Manch-
berg, cbaine de montagnes qui sépare
ce point de Lydenburg.
Ce n'est done pas a tort que l'on
pouvait prélendre que la prise de
Lydenburg n'avait pas une grande
importance.
La diversion des Boers parait avoir
eu de sérieux résultats, si nous en
croyons une dépêche de Laurengo-
Marqnèsau Daily Telegraph, datée du
8 septembre, disant que le bruit court
que les Anglais se sont repliés sur
Watervalboven, c'est-a-dire qu'ils se-
raient revenus a leur point de départ.
Une dépêche du Cap annonce que
le général Methuen s'avance de Mafe-
king sur Lichtenburg et que les Boers
ne lui opposent qu'une faible résis-
tance.
Serait-ce pour dégager Johannes
burg
Le^ opérations au tour de Lady brand
ont eu pour consequence d'après un
télégramme de Ficksburg a la Daily
Mail du 6 septembre, l'évacuation par
les Anglais, depuis le 23 aout, de
Bethlehem, de Senekal et de Fouries-
berg, qu'ils se seraient retires a Fieks-
burg, oü ils s'attendent a être attaqués
par les Boers.
Ce nesont plus les catholiquesseuls
qui demandent que la question
romaine soit tranchée.Les protestants
sensés et sincères estiment, comme
nous, que la Papauté doit être libre
a Rome, dans l'intérêt de l'Italie
même.
Ecoutez le Mcssager de l'Union
protestante, organe ailemand
Quoique nous n'ayons aucune raison de
nous faire les avocats du Pape, nous de-
vons reconnaitre que la question romaine
n'a pas été résolue du tout par l'invasion de
Ia Porta Pia. Et nous partageons absolu-
ment l'opinion du Grentzboten, qui estime
que l'occupatiou italienne de Rome ne se
consolidera jamais au point de perdre son
unique et véritable caractère celui d'un
épisode qui, tót ou tard, fera place k l'an-
cien ordre de choses.
C'est en Allemagne surtout qu'un
mouvement favorable a la reconcilia
tion de la Papauté et de l'Italie se
dessin e.
Nous ne parions pas de la motion
sur la question romaine, proposée au
congrès de Bonn par M. Porsch.dépu-
té au Reichstag allemand.On pourrait
nous rópondre qu'il est tout naturel
qu'un congrès catholique s'occupe
d'une question qui intéresse au plus
haut point les intéréts du catholicis-
me. Le mouvement est général en
Allemagne, et Y^delsbladtt, organe
de la noblesse Allemande, comme le
Grentsbotens'en fait l'écho en écri-
vant
Pour qu'un accord intervint entre le
Pape et la dynastie de Savoie, il faudrait
que celle-ci commenpat par se séparer du
parti révolulionnaire qui l'a poussée b Rome.
Si elle ne le fait pas, elle sera engloutie par
lui.
II n'est pas impossible que le salut
vienne de la protestante Allemagne
salus ex inimicis.
Nombreuse réunion mensuelle dimanche
dernier au Volkshuis
M. Joseph Casier donne lecture du procés-
verbal de la dernière réunion.
Puis M. le Président Sobry donne la pa
role h M. Golaert, Bourgmestre et Représen
tant d'Ypres.
L'orateur, cber aux membres du Volks
buis se léve et dit que M. Sobry, lui ayant
demandé de prendre la parole en ce jour, il
avait exprimé le désir de voir un autre le
faire it sa place. Les dates des élections des
15 Octobre et 27 Mai, avant lesquelles il a
prononcé si souvent des discours, sont en
core si rapprochées Puis de quoi parler
M. Sobry a insisté, dit l'orateur, m'autori-
sant parler de ce que je voulais, fut-ce de
la Chine ou du Transvaal.
Je l'ai pris au mot et je parierai d'abord des
affaires de Chine et du Transvaalpuis de
quelques unes qui intéressent la ville.
M. Colaert donne un aperpu succint des
évènements qui viennent de se passer en
Chine comment les Boxers révolutionnaires
ont voulu chasser les diables étrangers
c'est h dire les missionnaires tout d'abord
et puis les Européens qui vont s'établir li
bas dans l'intérêt du commerce et de fIn
dustrie. Un Yprois, M. Merghelynck y a
couru de grands dangers. La paix, grace h
la prise de Péking, se fera bientót proba-
blement.
Au Transvaal, les Anglais, un puissant
peuple veulent ravir l'indépendance i un
des plus pelils peuplos de la terre qui compte
peine 500.000 habitants, afin de s'emparer
des mines d'or qui existent dans ce pays.
Les Boers, descendants des protestants de
Hollande et de France, qui quittèrent leur
pays lors des guerres de religion, s'adon-
nent h la culture mais ils ont prouvé par
l'héreïsme de leur defense, quo le maniement
des armes leur est aussi familier que celui
des instruments aratoires. Ils ont des géné
raux distingués, tels que Dewet qui donne
tant de fil i rétordre aux Anglais. Ces der-
niers triompheront probablement, écrasant
sous leur nombre les pauvres Boersmais
ils ne l'auront pas eu pour rien, puisque
cette sanglante guerre dure depuis un an,
et d'ailleurs ils ne font pas encore.
Puis M. Colaert parle des affaires Yproises.
II parle avec éloges de l'opuscule que M.
Ryckeboer a fait sur la question des pensions
ouvrières. Puis le sympathique bourgmestre
donne d'excellents avis concernant l'éduca-
tion desenfants el les devoirs sociaux. Beau-
coup de membres du Volkshuis sont
animés d'excellents sentiments eet égard et
comprennent leurs obligations envers Dieu,
la société et eux-raêmes. Ils devraient s'eftor-
cer de convertir b leurs idéés ceux qui ne
partagent pas encore leur raanière de voir.
II ne suffit pas de nourrir et de vêtir les
enfants, de les envoyer b l'écoie, il faut leur
donner une bonne éducation familiale. C'est
une grande responsabilité pour les parents
que l'éducation de leurs enfants. Ils doivent
leur donner de bons exemples. Un ivrogne
aura des enfants ivrognes un voleur, des
enfants voleurs.
Les parents doivent enseigner aux enfants
le respect des personnes et des propriétés
publiques et privées. Quand j'ai été nommé
Bourgmestre, j'ai écrit tous les directeurs
des divers établissements d'instruction, pour
leur recommander de bien inculquer ces
principes h leurs élèves. Une amélioration
notable se constate déjé sous ce rapport.
Mais les parents doivent aider les profes-
seurs et les instituteurs, sans eela rien n'est
fait. II ne faut pas, comme quelqu'un me le
disait encore hier, que les parents prennent
paiti pour leurs méchants enfants. Ils ne
doivent pas ignorer que la justice a le droit,
non seulement de punir les enfants pour
leurs méfaits, mais aussi de rendre les pa
rents responsables desdégais commis par
eux,
C'est un mauvais symptóme pour la socié
té quand le respect de I'autorité s'en va,
J entends par autorité, celle des parents,celle
des pouvoirs publics et I'autorité religieuse.
On a enlevé chez le peuple, d'abord le res
pect de 1 autorité religieuse, puis a suivi la
perle de celui de I'autorité civile. Je ne dis
pas cela pour l'Yprois en général. Ici on
respecte convenablement I'autorité, on est