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QHSONIQUE
Mercredi 5 Septembre 1900
10 centimes Ie N
3 59 Annêe
En Chine
TRANSVAAL
La famine aux Indes
Le bêtisicr du Progrès
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dant le télégramme que voici
Saint Pétersbourg, 3 septembre.
Les négociations continuent au
sujet de Ia proposition russe concer-
nant 1 evacuation de Pékin eettepro
position découlait naturellement du
programme arrêté en commun dès la
première heure entre les cabinets do
St-Péterbourg et de Paris.
La déiivrancedes legations étant un
ait accompli, ii s'agit désormais d'ob-
tenir des reparations pour lo passé et
des garanties pour lavenir, ce qui.
suppose I'ouverture do négociations
avec le gouvernement cbinois.
Or, les gouvernem mts russê et
francais out été amenés a penser
qu'crn ramenant leurs legations et
leurs iroupes a Tien-Tsin, i'hcure
(I'ouverture des pourparlers scrait
d'autant rapprochéo.
Les États Uuis et ie Japon parlage-
raienl cette manière de voir a laqueile
l'Angleterre ne serait pas éloignée de
se rallier.
11 est probable que le prince Thing
et Li [luDg-Changseront chargés d'ou-
vrir les négociations ave les puissan
ces.
Le vice-roi de Nankin, L u Kun Yi,
et Ie vice-roi de Han-Kéou, Chang
Chith Tong, leur seront probablement
adjoints.
Tien-Tsin, 29 aoüt.
En raison du grand uombre de
troupes aliemandes qui arrivent con-
stamment, les Aliemands ont deman-
dé que tons les batimeats et emplace
ments des Américains qui sont dans
la concession allemande leur soient
livrés. Ii sera probablement fait droit
a cette requète.
ün nouveau camp a été
dehors de la vilio.
Shanghai, 3 septembre.
La nouvelle que la Russie a decide
de reiirer ses troupes de Pékin a cause
e son correspoa- iel une profonde sensation et donne
lieu aux commcntaires les plus varies.
Deux pre tres francais venant de
l'intérieur sont-arrivés hier a Iviao-
Tchéou. lis ont été escortes pendant
leur voyage par des soldats chinois
fournis par Yan Chi Kaï, gouverneur
du Chaii-Tounn.
Les pretres déclarentque Yuan-Chi-
Kai dispose de 20.000 hommes au
dela cle Kiao Théou et qu'ils sont ap-
paremment decides a s'opposcr a
toute tentative dexpansion de la part
des Allömands.
Le Times d'hier matin, dans un
lil
ar-
mmtaire,
établi en
licie consacré a la situation
s'exprime ainsi qu'il snit
Les engagements couronnés de
succes des 26 et 27 aoüt ont fait ac-
eomplir quelqucs progrès aux troupes
anglaises. Mais Ia situation reste tou-
jours obscure et il n'y a aucun signe,
a I'hcure aeluelie, de cette reddition
générale qu'on nous annoccait devoir
suivrc ia première défaite boer. Aussi,
jugeant d'après 1'experience du passé,
ferons-nous bien de tenir en suspicion
toni.es les rumours relatives au moral
de l'ennemi.
Ce qui est certain, e'est que les
forces qui se trouvaieut devant le
I général French et devant sir Redvers
Duller out dispara. Ces forcesnetaient
i vide mm ent pas considerables eiles
i ne doivent pas avoir soullerl de gran-
des pertes et eiles ont réussi a emmener
toute leur artillerie. Les trois i Long-
Toms ont complètement disparu
ont-ils été enterrés ou transférés dans
d'autres parages It est impossible de
le savoir.
Un missionnaire qui a résidé long-
temps aux Indes anglaises,a été tómoin
des scenes horribles que provoquent
Ia famine et les innombrables ópidé-
mics qui se sont abattues sur ce pau-
vre peuple.
Voici comment il décrit sa visite
dans une maison de refuge de Barodg,
la capitalo de la province de ce nom:
C'élait d'uhe horreur indescripti-
ble que ces maïheureux gisant la au
milieu de ces places, squelettes
vivants, tortués par le cholera ou la
petite vérole. Les Hts, de pauvres 1 its,
sont rangés a Ia file l'un de l'autre, ct
q u el qu es- u n s con ti en n en i j u sq ue deu x,
trois pers onnes. Ces places exhalent
une odeur nauséabonde et degagent
une chaleur suffocante. C'est en vain
qu'on cherche un médecin, il n'y en
a paset je ne trouvai a oarlor qu'a
un interne, qui n'avait pas plus de
science mcdicale qu'un aide pharma-
cien. Et combien y en a-t-il qui
guórissent ici, demandai-je a kinter
ne? Uhaussales cpaules et répon-
ditlis viennent ici pour mourir!
A la porie du refuge, il y avait plu -
sieurs vieillards, émaciós par les pri
vations. couverts de plaies et d'ulcö-
res. Une vieille iemme attira surtout
n.onattention.EIleétaitcomplètement
l n
M. Conger insisterait pour que Li-
Hung-Chaug soit autorisé a se rendre
a Pékin afin de conférer avcc les re
présentauts des puissances.
Des instructions ont été recues de
Washington pour Ia repartition de
b.000 hommes entrè Pékin, Tien-Tsin
et Ta-Kou durant 1'hiver. Degrandes
quantitcs d'approvisionnements arri
vent journellement et sont ex
a Pékin.
dessóchée. Les yeux s'ctaient
dans leurs orbites, et des centaines
de mouches versaient se rassasier de
cette pourriture! Pius loin, dans 1c
jar din qui cntoui e ie refuge, gisaient
un groupe de femmes demi-nues, cx-
posées aux rayons impifcoyablas d'un
solcil do plomb. Ces pauvres ctres sc
tordaient dans les derniers spasmes
du cholera.
Dans un petit pare séparé du jardin
par une palissade en bambous, je vis
Le pays, en lout cas, dans lequel j environ trois cents enfants, tous comu
les operations militaires vont désor- ciósjusqrua la plus simple expression,
mais se dérouler est dos plus propices - malades et aff.dblis; Ie plus grand
a la guerilla et il est des plus défen- j nombre d'entre eux étaient aveugles.
j dables par un petit nombre d'hommos Des millions de mouches venaient se
s contre des forces de beaucoup supe-
rieures. Ainsi, a moins de supposer
que les Boers ont été saisis d'une de
moralisation compléte, serait-il peu
sage de croire que les troupes anglai
ses ne rencontreront désormais
aucune resistances sur leur route.
gorger üe la pourriture des plaies qui
secancóraient ousugaient l'exudation
qui coulait de leurs yeux. A les voir
inci tes, on aurait dit que ces peliots
étaient sans vie. Tous les jours, un
Hindou vient avec deux cruches
picines de lait pour les pius faibles
des enfants. En vérité, il n'y en a pas
assez pour donner une tasse au quart
d'entre eux, ct ce sont les plus forts
qui prennent les portions. Les faibles
ne recoivent riem Jene puis résister
a ce spectacle profondóment écoeranl;
si j'étais restó dix minutes de plus, je
meserais óvanoui. Jem'enfuis de ce
lieu de souffrances, poursuivi par de
pauvres femmes qui me demandaient
l'aumöneen me montrant leurs pau
vres petits enfants rnourants do faim
et de maladie.
Et tous ces rccits atroces a faire
dresser les clieveux sur la tête ne
parviennent pas a cmouvoir les Ang
lais. Dója deux fois, a la Ciiambre
des communes, sous uu prétexte fu
tile, on a repoussé des credits pour
venir en aide i ces maïheureux. Pau
vres llindous et pauvres Anglais
Lorsque, le T Janvier dernier, le Progrès
s'est trausformé en entrant dans la peau de
ladéfuntc Lutle, nous espérions que lo jour
nal de la coalition deviendrait sérieux.
De fait, ses premiers articles étaient con-
venables, au point de vue de la polémique et
du style. Ii écrivait pour dire quelque chose
et force nous était de lui répondre et de le
réfuter.
Mais cela n'a guère duré que jusqu'it 1 elec
tion législative. Depuis !ors, l'organe radical
a décliné considerable ment. Sa chronique
locale et surtout son «choses et autres» ont
tellement baissé que l'on peut dire, sans
crainte d etre contiedit par l'opinion publi-
que, que jamais l'ancien Progrès, quelque
inepte qu'il fut d'ordinaire, n'est tombé aussi
bas que son successeur.
Un loustic raconte it la lédaction du jour
nal, composée en partic do blancs bees, une
historiettc comme celle de la défense it l'au-
torité communale dc faire usage, pour les
fêtes, des plaines d'exercices. Vitc, le Progrès
prend sa plume el, sans aucun souci do la
véiité, s'en prend it M. lc Bourgmestre, qiq
est cause d'un con-flit ent re les autorités ci
vile et militaire.
Nous pourrions multiplier les exemples et
montrer que le Progrès, qui a voulu se ra-
j unir en s'afïubiapt de la peau de La Lulie,
est tombé dans l'enfance.
Voici un seul spécimcn. Nous faisons
gutce it nos lecteurs des autres articles oü la
sottisoetle mensongese.donnent librc car-
carrière. Nous copions textuelletnent
Notre msïeur deviendra encore (sic) fou
do gloriole.
4-asa^j
is.
LMS NÉGOCIATIONS POUR LA PAIX
Lo Temps a recu d