Samedi 18 Aout 1900
10 centimes Ie IV0
3S9 Annêe. N°. 8572.
Fête Communale d'Ypres
Concours de pêche a la ligne
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HÏÏK BEHAERre 21
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La Ttiuydag de 1900 aurait manqué k
toutes ses traditions, si pour l'óndoyer, le
ciel n'eüt largement ouvert ses écluses.
Hatons nous de dire toutefois pour sa
justification, que l'éclusier du ciel a fait les
clioses avec discernement. En effet, il a laissé
passer, sous les échappées des rayons d'or
du soleil, les fêtes principales, pour n'usper-
ger, libéralement ii est vrai, que les moios
importantes.
Toute la journée du Satnedi, veille de la
fête, il faisait uri temps affreux, k ne pas
meltre un chien dehors, dit le dicton popu
laire mais vers le soir, une accalmie per
mit le concert, trés réussi, de notre harmo
nie communale, qui, avec les joyeuses notes
du séculaire carillon de notre beffroi, annon-
ga les festivités des jours suivants.
Le letidemain, de trés grand matin, alors
que l'aurore entr'ouvre k peine les portes de
l'orient de ses doigts de rose, les chants
criards, mais gais, d'une quantité depinsons
se firent concurrence sur l'esplanade. G'est
lk une vieiile coutume yproise, qu'il serait
de mauvais goüt de laisser tomber en
désuétude.
A l'aube du premier jour de la Thuyndag,
un concours de chant de pinsons est de tra
dition; et les yprois, artistes dans l'kme, sont
tellement affamés de musique, qu'ils veulenl
que les oiseaux même s'en mêlent, quand ils
sont tout k la joie.
A neuf tieures, la brillante procession
annuelle fit sa sortie de la collégiale de St
Martin, honorée de la présencede Mgr.
Pelckmans, évéque de Lahore, dans l'Hin
doustan.
Sa Grandeur,da ii s une allocution tou
chante, a remué les coeurs charitables de
nos concitoyens, en faveur des pauvres en
fants de ses ouailles, moins favonsés sous
tous les points de vue, que les heureux fils
des habitants de nos belies coutrees,
La procession de N. D. de Thuyne, on peut
je dire avec assurance, tout ordinaire, usu-
elie, anauellequ'elle soit, on ne sail quelle
expression employer, pour dire le mot
exact, par son ordre, sa distinction, la
richesse des costumes, le cachet artistique
de sa composition, peut rivaliseret laisserait
bien souvent loin derrière elle, les cortèges
que d'uutres villes, de l'importance de la
noire, organised k l'occasion d'un jubilé ou
d'une autre festivite extraordinaire
Et, ce n est pas uu orgueii déplacé qui
nous le fail due, tous, étrangers cornme con
citoyens, sont d'accord lk dessus.
Les divers concours, tir k l'arc, k l'arba-
lèle, jeux de boules etc. etc., ont en lieu
comme tous les ans, k l'entière satisfaction
de leurs amateurs.
Le ballon une Thuyndag sans ballon
serait une soupe sans sel est monté
majestueusement k la Place Vanden Peere-
boom.Enpassant devant notre antique tourde
St Martin, il prit la direction du Nord Est,
pour descendre du cöté de Zarren,
La course des cbiens, qui attire tant de
monde tous les ans, fut la seule des fêtes
principales de noire Thuyndag, que le mau
vais temps fit rater en partie.
159 chietis prirent part k la course, mais
après le premier tour, vu le temps de chien
qu'il faisait, la commission prit la sage déci-
sion, dans l'intérêt des hommes comme des
bêtes, de tirer au sort les divers prix.
Si les gagnants eurent aitisi une somme
moindre que dans le cas oü le concours
avait eu lieu sans encombre, parconire, ils
lurent plus nombreux et il y eüt plus d'heu-
reux, qui célébrèrent, le verre en mains, les
bonnes qualités de leurs fidèles animaux. De
cette fagon, tout est bien, dit le proverbe,
qui finit bien.
Les diverses distributions de prix aux
colléges et écoles de notre ville, rehaussées
par la présence de nos autorités civiles et
religieuses, aitirèrent, comme chaque fois,
une toule notnbreuse et sympat'hique.eompo-
sée des parents et amis des lauréats, espoir
de la cité et de la patrie.
Une mention spéciale doit être faiie k la
fête organisée par ies sociétés de gymnasti-
que de St Michel et des Orphelins.
Ges jeunes geus, plusieurs sont oncore
des enfants travaillent avec une sürelé et
un brio,qui excitè; ent l'udmiration des hom
mes compétents. Plusieurs officiers, experts
dans eet art, ne dissimulc. ent pas leur satis
faction.
Honneur aux excellents professeursMM.
Flor. Meyskens et Garios Dewaele.
Ghaqua sociélé, costumée avec un goüt
exquis, possède une musique pour cadeneer
le pas. Ge n'est pas un défaut, évidemment.
Et ces musiques jouent bien, on peut le dire.
Le Goncours d'Ordre et de Propreté, dont
la distribution des prix fut honorée de ia
présence de MM. Golaert, bourgmestre,
Gtianoine De Brouwer, curé doyen de St
Martin el d'une foule de notabilités, fut un
nouveau succès pour notre administration
communale, qui, en protégeantet subsidiant
des oeuvres, aussi sensées que prolitables
aux intéréts de la classe laborieuse.témuigne
une fois de plus toute sa sollitude pour le
bienréele du peuple.
Le discours que M le bourgmestre Colaert
prononga pour félicitor les heureux vain-
queurs de eet excellent et paeifique tournoi
et aussi pour rernercier le Gomité des Mai-
sons Ouvrières,et principalement ses infati-
gables chefs, MM, Rabau de Roriff, président
etWerbrouck,secrétaire,deleur déveuement,
fit une profonde et trés salutaire impression.
La journée de Dimanche dernier, le grand
jour des fêtes, jouit de nouveau d'un temps
splendide.
De midi k 1 heure la musique des Orphe
lins donna un beau concert au Kiosque de la
Grand'Place.
Nous avions eu déjk souvent le plaisir de
constater les progrès de cette jeune pépinière
de musiciens. en l'entendant jouer des mar
ches religieuses, des pas-redoublés, voire de
petits morceaux de sénérade. Gette fois nous
avons eu la grande satisfaction de constater
quelle peut affronter avec assurance des
morceaux de plus grande allure.
Honneur k son vaillant chef M.Ern. Wenes!
Et puisque nous parions musique, disons une
fois pour toutes que nos excellentes phalan
ges musicales, l'Harmonie Communale et la
Grande Fanfare, ont été, dans les divers
concerts qu'ils ont donnés pendant la K r-
messe, k la hauteur de leur réputatioii, trop
établie dorénavant pour la constater une fois
de plus et surtout pour répondre aux mes-
quines et niaises injures que le Progrès lance
contre l'une ou l'autre.
G'est tellement vrai, qu'il n'est pas éion-
nant, dans ces conditions, si les magnifiques
concerts donnés par les brillantes musiques
de Poperinghe, Rouiers et Wervicq n'ont
surpris personae ici. Nous sommes habitués
k entendre de si bonne musique. Aussi, paur
une société musicale étrangère. ia laeim de
venir donner concert, dans notre viiie, n'est
pas un jeu d'enfants. Chaque auditeur a des
oreilles de dilettante.
üisons tout de suite, pourlant, que les
concerts donnés par nos amis dePoperinghe,
Rouiers etWervicqont admirablement réussi.
Ges excellentes musiques peuvent marcher
depairavec ies nótres, et c'est beaucuup dire.
La fête organisée par leCercleLaFaugère,
le concours de pêche k la ligne, étaru la
première de ce genre, k Ypres, qui ait eu
autant d'importance, nous en do tneroriS un
compte rendu spécial.
Le feu d'arlifico liré k la plaine d'amour
ressemble k l'ascension d'un ballon. Plus
o'est vieux, usé, disons le mot, plus c'est
neuf. On dit k chaque fois, en lisant le
programme: Un ballon encore une fois!
Un feu d'artifice de nouveau Et quand la
fête en question a lieu, il y a tant de monde,
que c'est une vraie cohue.
Puisqu'il en est ainsi, c'est le cas d'appl
quer l'humoristique refrain Si cette
histoire vous amuse, nous allons la recom-
meneer. Au Revoir.
Manifestation en l'honneur
de M. Golaert
Le concours de pêche, qui était jusqu'ici
une des fêtes assez secondaires de la Ker-
messe Yproise, en est devenu une des plus
importantes, et, ayant eu lieu le second
dimanohes de la Thuydag, le jour principal,
il a été loin d'y faire mauvaise figure.
Les pêcheurs doivent en être surtout re-
connaissants k notre sympathique bourgmes
tre, M. Golaert, qui, lorsqu'il n'était encore
qu'Echevin, avait déjk graudement augmenté
l'importance de leur fête, d'abord en leur
faisant accorder l'Harmonie Communale
pour rehausser le cortège, et, ensuite, en
nvitant les chefs des sociétés k boire le vin
d'bonneur k l'Hótel de ville.
Cette fois, toutes les société ontété mussées
avec leurs drapeaux et cartels dans la salie
Pauwels. Et le coup d'oeil offert par cette
armée de pêcheurs dans cette sp! uidide
salie, était vraiment grandiose. On avait
comme une reminiscence du glorieux passé
de eet antique monument, alors que les naar-
chand:venus de tous les points du monde
connu, s'y pressaient pour leur négoce.
M. le Bourgmestre Golaert prononga en
francais et en flamand un petit discours pour
souhaiter,en termes excellents, la bie ïvenue
aux iiombreuses sociétés étraugères. II fit
des vceux pour Ia réussite de leur pêche
dans ies eauxdela ville, que l'Administration
Gommunanaie Yproise avait exclusivement
abandonnées aux amateurs de la ligne.
Les paroles empreintes d'une ch irmante
bonhommice de notre premier Magistral tu-
rent acclamés par i'assistance.
Puis M. Ketelers prit la parole k son tour
pour rernercier M. Golaert de tout ce qu'ii
avait fait en faveur des pêcheurs, comme
bourgmestre aussi bien que comme député.
Après lui M. Huts, secrétaire de la sociélé
d'Ixelles, La Garpe d'or, prononga également
un autre discours dans la même intention.
Nous publions plus loin ces deux discours.
Ensuite le présideut de la Garpe d'or
oftrit,comme témoignage de reconnaissance,
une magnifique gerbe de tleurs artificielles
k M. Golaert.
L'honorable Magistrat, visiblement touché
par ces marques de gratitude, qui prouvent
que les pêcheurs ont le coeur buut plaeé, ré-
pondit en piotestantde nouveau de tout son
dévouement, soit comme bourgmestre, soit
comme représentant du peuple,k la cause des
pêcheurs.
A
te