CONCERT
AVIS
Samedi 30 Juin 1900 10 centimes le 35' Annbb. N°. 3560.
Revision des listes électorales
pour 1901-1902
Les Beiges a Pékin
Les Beiges a Lauren^o-
Marquez
La famine aux Indes
Plutót turcs que papistes
On s'abonne rue au Beurre, 38, k Ypres, et a tons les bureaux de poste du royaume.
Lo JOURNAL D YPRSS parait le Mereredi et le Samedi.
Le prix do l'abormementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout
le pays; pour l'ótranger, le port en sus.
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mentaires coutent to francs les cent exemplaires.
Pour les annonces de France et deBelgique oxcepté les 2 Flanlres) s'adresser A VAgente
Haoas Bruxolles, rue de la Madeleino n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse.
Dimanche 1 «Tuillet
k 8 t/2 b. du soir
donné par
L'llARMOME COMMUNALE
au kiosque du la Grand'place
Programme
1. Aux Armes, allegro militaire A. Bosc.
2. Cortege de ballet Montagne
3. Bouquet des melodies Allart
4. Danse Annamite H. Maquet
5. Les cloches de Corneville,
fantaisie Planquette
6. Boux révs, valse Eilenberg
La revision des listes des électeurs pour
les Charobres, la Province et la Commune,
aura lieu k parur du 1 Juilieten cotisé-
quence les citoyens ayant droit k 1'inscription
sont invités k produire ieurs tares avant
cette date, lis sont priés aussi de produire
les litres de ceux qu'ils estiment y avoir
droit ou qui n'y figurent que pour uu nom-
bre insuffisant de votes. On peui s'adresser
tous les jours de la semai.ie au bureau do
^Association catholique et constitutionnelle
(Cercle Catboiique), rue de Menin.
Pour être électeur générai il faut
1° Etre Beige de naissance ou avoir obtenu
la grande naturalisation
2° Etre kgé de 25 ans accomplis pour la
Chambre des Représentants, de 30 ans ac
complis pour le Séuai (ia condition d'age
doit exister au 1 Mai 1901).
3° Eire domicilié dans la même commune
depuis un an au moins, c'est k dire avoir sa
résidence effective au 1 Juillet 1900 depuis
le 1 Juillet 1899.
Un vote supplémemaire est altnbué k l'é
lecteur agé de 35 ans accomplis («u 1 Mai
1901), marié ou ayant, s'ü est veut, desceu
dance légitime, qui paie, en principal el en
additionnris, au profil de l'Etat, au moins
5 fr. de contributions personnelles.
Un vote supplémentaire est attribué k
l'électeur propriéiaire soit d'immeubles ayant
un revenu cadastral de 48 fr. au moins, ou
d'une inscription au Grand Livre de la detle
publique, donnaut une rente annuelle de
100 fr. La piopnété doit exister depuis un
an avant le 1 Juillet 1900. On doit étre por
leur de I'itiscription au Grand Livre de la
dette publique depuis deux ans avant le
1 Juillet 19U0.
Deux votes supplémentaires sont atlribués
k l'électeur, porteur d'un diplóme universi
taire, d'un certificat de fréquentatioa d'un
cours complet d'enseignemont moyeu du
degré supérieur (humanités anciennes ou
modernes d'un cours professionnel complet)
düment bomologué.
Les families des européens actuellement
en mission en Cbine auront passé des jour-
nées de cruelle anxiété. Les nouvelles aiar-
rnatUes se succèdent et plus effrayanle
encore est l'absence de nouvelles certaines.
Tous ceux qui sont lk bas n'y ont pas élé
attirés par 1 appat du gain missionnaires,
agents diplomatiques, consuls, ils ont aban-
donné en Belgique une situation incompara-
biement plus facile pour se dévouer aux
grands intéréts de la Religion et de la Patne.
C'est k ces vaillants et k ces dévoués que
va l'hommage de notre respect et de notre
reconnaissance.
En ce moment oü la guerre transvaalienne
a mis k l'ordredu jour tout cequi touche k
la Deiagoa-Bay, écrn un correspoi dant par
ticulier de Vienne, un jeune Beige, M. Mi
chel Huisman, a fait dans de vieux manus-
crits une découverte intéressante.
Notre compatriote, qui est en ce moment
k Vienne, a trouvé, dans de vieux documents
conservés aux archives ie ia Hofburg, un
iémoignage que la force d'expansion colo-
riiale des Beiges n'a pas atlendu ie Congo
pour se manifester.
En 1775, un Anglais s'était adressé k
TAutt iche pour entreprendre une expédition
coloniale dans l'intérêt de l'Empire. L'Aun i-
che manqant de fonds elle cut recours k ia
Brigique, soumise aiors k sa domination.
Uue grande banque d'Anvers, la Banque
Proli, donna les sommes nécessaires et une i
expédiiion, patrom.ée par Marie-Thérèse,
siia établir un comptoir dans la baie de
Lagos, autrement dite de Laurent-Marqurz,
aiusi que dit le texte original.
Dès, Mai 1777, un contrat fut passé avec
le rajah de Temi Mobaar Capéll, et
la factorërie érigée permit d'espérer urie
procbaine prospéritó On sail que d'auties
ont récolté ce qui fut alors semé. Mais il
éiaitintéressant, semble-t-il, de rappeleren
ce moment que ce furent des Beiges qui
fournirent les fonds nécessaires k la créaiion
du premier curopéeo établi dans les parages
de la Delogoa-Bay.
li y a bien peu d'années, trois ans k peine,
la famine sévissait aux Indes avec une extré
me violence, Les nouvelles qui nous arri-
vaieni de lk-bas peignaient la situation sous
les plus sombres couleurs. Fonctionnaires
anglais et missionnaires adressaient k l'Eu i
rope des appels pressants. On lui demandait
de sauver des millions d'hommes memcés de
la plus horrible des morts paree que l'agonie
est longue et atroce, de la mort de faim.
L'Europe répondait avec son élan accou-
tumé. On parlait k son coeur, on lui montrait
ces terriioires immenses, autrefois si riches
et si prospères, accablés par le malheur et la
ruine.ori lui indiquait la longue trainée de ces
millions d'hommes aux visages émaciés, k la
démarche hésitanle, aux yeux fiévreux. Et
l'Europe donnait sans compter pour soulager
ses frères soufïrants.
L -s Indes anglaises en sont aussi lk au-
jourd'bui. Le fléau n'a pas la même violence,
il ne frappe pas autatii de vietimes, mais il
frappe encore ei il frappe avec une rigueur
qui épouvante.Ea 1896 97, la famine s'éten-
dait sur 280 000 millescarrés; aujourd'bui,
son champ d'aetion est ds 550,000 milles
carrés. En 1896-1897, elle alteignait 52
millions d'babitants: aujourd'bui, elle sévit
svr 49 millions d'individus. On le voit, le
mal est presque aussi grand cette année qu'il
était, il y a trois ans. On peut imaginer sans
efforts, l'état lamentable de cette population
immense, habitués k obéir, qui a désappris,
sous la tute'.ie anglaise, l'önergie de se res-
saisir et de parer aux difficultés.
Un rapport officiel qui émane du secrétaire
d'Ëiat pour les Indes signals deux sy nptö nes
qu'il faut noter.Tout d'abord, il constate que
partni les districts attaqués, se trouvent les
régions les plus riches de l'Ouest qui, depuis
un siècle, n'avaient presque connu la famine
que de nom. Ensuite, il remarque que les
terriioires accablés par la famine sont ample-
ment pourvus de voies ferrées, et il fait ob
server que cette année, plus que dans les
autrss occasions, les habitants recourent k la
bienfaisance publique.
Ces sympiómes sont désolanls. S'il faut se
féliciter que des voies ferrées permettent de
venir immédiatemerit en aide k ces malbeu-
reux, il semble étrange que les plus eutre-
prenants et les plus v;goureuxde ces affamés
pourraient aisémerit se transporter dans
d'auti es provinces oil lègne l'abondance et
oü il devrail être facile de travailler.On nous
dit, en effet, que les Indes n'auront besoin
de toen importer pour nourir ieurs habitants.
Le fléau est done local, il est dü k la sé-
cheresse persistante. Non loiu des provinces
accablées se trouvent des territDires en pleine
prospériié,oü les récoltes ont éié excellentes.
Les Indes ont produit ca qu'il failait pour
empêcher leurs habitants dei sentir les affres
de la faim. Comment expliquer cette persis-
tance de la population valide, forte, apte au
travail k rester sous le coup du fléau au lieu
de s'en aller vivre au moins dans une aoon-
dance relative dans les districts plus éloignés?
On ne peut comprendre ce pbéaomène que
par les habitudes passives et falalistes ema-
cinées par une longue et puissante domination
étrangère.
La rapidiié des habitants k recourir k la
bienfaisance publique, denote un en.-ourdis-
semerit plus profond, plus incurable. Tendre
la main devient aussi uue habitude. Ge n'est
pas sans raison que le rapport officiel signale
cette particularité. II semble que les autorités
doivent la regretter, paree qu'elle déuoie
sinon un abaissement plus grand, du moins
une tendance k s'en remettre au pouvoir du
soin de nous soulager et k transformer l'É at
en une providence. C'est la remarque que
faisaient naguère pour la Russie, les corres-
pondants étrarigers et ils la considéraierii, k
juste titre, comme une preuve de dépression.
II n'est pas moins évident que l'etivahisse-
ment de régions, depuis un siècle épirgnées,
dénote un appauvrissement plus générai.
Ces contrées riches, les plus riches de
l'Orient, étaient restées indemnes depuis cent
ans. Ge n'est pas que ces provinces n'aient
connu des sécheresses excessives, mais elies
treuvaientdans les ressources accumulées
pendant les années grasses, Es moyens de
lutter victorieuseaientcontre le mal. Aujour
d'bui, elles subissent le sort commun. On
peut croire, c'est la conclusion des études les
plus récentes, que c'est le résultat d'une
administration mauvaise.
On doit d'autant plus aisément le croire
qu on a placé les lades sous un régime ex-
ceptionnel. Son budget sert pour la part la
plus plantureuse k nourrir une légion de
foncdonnaires étrangersrichemebt rétribués,
une armée qui guerroye toujours sur les
frontières pour agrandir le ctomaine de
l'Angleterre, une foule énorme de cadets de
families qui vèulent acquérir rapidement
fortune. Tout ce monde accumule aux Indes
et n'y dépense que Ie nécessaire. II réserve
pour la vieille Angleterre,/ le bénéfice de ses
épargnes.
Les Indes donnent goutte k goutte leur
sang. Elles s'épuisent. Chaque famine les
accable davantage. Un vice-roi intelligent
avait créé un fonds spécial pour la famine.
II i'avait abmenté de diversès manières Son
successeur a puisé dans cette caisse pour
payer les frais de diversesexpéditions. Qu'en
est il résullé? Quand une famine delate, il
faut courir au plus pressé.
L'Etat ouvre ses caisses. S'tl n'a pas d'ar-
gent, i! emprunte. Qui doit rembourcer Le
budget des Indes supporte cette charge En
dernière analyse, ces populations déeimées
par la faim doivent encore dès qu'elles peu-
vent reprendre le travail pourvoir au service
d'une dette de plus en plus accablame. Ge
que nous dison? de la famine est applicable
k toutes les expéditions militaires qui n'onl
d'autre but que d'étendrp l'Empire anglais et
de créer de nouvelles places ou cas e ces
milliers de jeunes gens, plains de sang,
d'énergie et de ressort, qui ne trouvent pas
en Angleterre 1 emploi fructueux de lours
talents.
II n'y a qu'un pays au monde qui puisse
montrer k la fois une Irlande toujours nnsé-
rable et des Indes toujours affamées. Cost
Ik probablement ce qu'un écrivain rail leur
rencontrait la supériorité des Anglos-s ixons.
Ge u'est pas une supériorité que nous puis
sions envier. II reste permis de croire que
les races dites supérieures ont u i role plus
noble k j mer, dans le drame humain.
PlutcuTurcs que Papistes tel est le ré
sumé de la politique prêchée par la presse
et pratiquée par les Associations libérales.
Avec ceux qui conserven! la sociém pas
de relations possibles avac caux qui la
détruisent l'amitié est réservée. D'autres
allant plus loin voudraient l'alliance tout de
suite pour écraser i'infame Folie
Oui, mais elle n'est pas sans précédent.
Eclairons cette aberration par I'histoire,
en recberchant l'origine de ce criminal et
tnsensé dicton plutót Turcs que Papistes.
On croit généralemeat que cette odieuse
phrase est d'origine protestante et du sei-
zième siècle, (in l'aitribue au chtf des
Galvinistes Hollaiidais, le célèbre, la trop
célèbre Guillaume d'Orange. II ne 1'a pas
inventée, mais il était digoe da le fiireet
elle caractérise toute sa vie. II n'est pas
douteux qu'il la connaissait et en usait.