35' Année. N°. 3559.
Mercredi 27 Juin 1900
!0 centimes le N
POUR LES AFFAMES
DES INDES
La manifestation
catholique a Anvers
Le devoir des catholiques
a Ypres comme ailleurs
Suffrage Universel et
Agitation Socialist e
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Listes précédentes fr. 1429.00
Eerw. Heei Ryckeboer, pastor
van Si Niklaais 20.00
E. H. Ide, pastor Westoutre 10.00
V. K. B. S.00
Ditnanche, ta grande familie catholique
beige était appelée fêter le triomphe de ses
enfants. Quatre cents vaillants, accourus k
i'invitation de l'Association conservatrice, se
sont groupés en une fête grandiose autour
deleurs chefs pour communier au banquet
de la joie, pour s'y remettre des luttes pas-
sées et y puiser des forces en vue des c«m-
pagnes futures.
Dans la grande salie de la société 1'Har
moniegrandiose et magnifique sous les
chatoyants décors et les riches tentures qui
l'ornaient, les délégués du pays conviés k
ces traternelles agapes ont écouté religieuse-
ment les nobles paroles sortant de bouches
autorisées, célébrant le triomphe, prêcbant
la constance et l'union dans la gia ide entre-
prise conservatrice.
Tour k tour, des ministres et des députés
ont semé le bon grain dans le vaste champ
dcceseoeurs ouverts k tous les vents d'une
belle et chaude éloquence.
Après avoir exposé l'oeuvre accomplie par
le gouvernement catholique, qui reste plus
fort que jamais après seize ans de pouvoir,
ils ont fondéla route de l'avenir. Trois issues
se présentent aux regards des voyants, a dit
M. de Smet de Naeyer l'uneouvre la voie
au collectivisme, l'autre est battue par les
adeptes de l'école manchestérienne la troi-
sième est celle des catholiques la voie de
la liberté individuelle,- soutenue dans ses
efforts par le concours de la puissance
sociale. Voilk l'expression du vériiable
libéralisme.
Voilk l'oeuvre k accomplir, par étapes
les problèmes sociaux k résoudre au moment
voulu, les solutions k donner, marquées par
la sagesse et la justice. Gar chaque ques
tion se résoud k son heure, comme chaque
fruit se cueille lorsqu'il est mür.
OEuvre grandiose, oeuvre féconde, qui
exigera les forces retrempées de tous les
coeurs, toutes les forces, et avant tout, les
forces unies.
L'union c'est le cri d'en haut dominant
toutes les clameurs d'en bas
L'union, c'est un devoir, c'est la nécessité j pour y arriver.
de demain. j Le libéralisme est atteint k mort. II parait
La situation exige l'entente absolue au destiné k disparaitre bienlót, comme dispa-
sein du parti catholique, comme le disait si raissent des intermédiaires, utiles un jour
justement M. Beernaert, même, au prix de
certains sacrificesmême au sacrifice de
certains amours-propres.
Puissent les sages paroles de nos diri-
geants k ce tournant historique de ..notre
existence politique et sociale, répercuiée en
lasalle du banquet de la grande Harmonie,
trouver écho dans l'kme de tous les catho
liques. Puisse l'exemple de la droite unie, la
droile d'accord, étroitement serrée autour
du drapeau national, consolider les effeciifs
de la grande armée catholique, et contribuer
k réaliser, d'après le mot de M. Beernaert,
l'entente unanime, l'alliance de toutes les
kmes.
L'union fait la force. (La Pali ie
Le plus grand résultat des élections du
27 Mai est incontestablement le maiutien au
pouvoir du gouvernement cathoiique, appuyé
par une majorité assez forte pour résisler k
tous nos ennemis.
Mais ce résultat ne doit pas nous faire
songer aux délices de Capone.
D'autre part, l'échec partial que nous
avons subi k Ypres, grace k ure candidature
dissidente, ne doit pas non plus nous dé-
courager. Si le progrès que nous avons ré-
alisé depuis quatre ans se maintient, nous
saurons vaincre sur toute la ligne dans deux
ans.
Plus que jamais l'union sera nécessaire si
nous voulons arriver k ce résultat.
Nous avons du reste, ici comme ailleurs,
les meilleurs motifs p< ur nous unir plus que
jamais l'affaibiisserar. rit de la majorité, la
certitude d'une coalition libérale-socialiste,
les eflrayants progrès du socialisme, l'intó-
rêt même de notre vieille et sainte cause
catholique.
A la Ghambre mê ne, ia majorité sera
compacte ct une ou ei le ne tardera pas k se
fondre. Le temps de courir des aventures
est passé. Passé le temps des illusions gé-
néreuses mais témérairesEn dehors de
l'unité, ce ne serait que dangers de rixes,
probabilités de séparations. Jamais la Bel
gique n'a eu k traverser une époque aussi
dangereuse. Le suffrage universal a allumé
dans la fournaise populaire 1-s vieilles pas
sions, les apres désirs, les furieuses ei vies,
II y a comme une dislocation sociale.
Les catholiques ont l'insigne, mais péril-
leux honneur de tenfr tête k l'ennemi, de le
refouler, de sauver la patrie et la civilisa
tion. Ge nest pas trop des efforts de tous
seulement, comme se fondent les transitions.
Les catholiques d'un cöté et les socialistes de
l'autre, voilk l'avenir. II y a chez les socia
listes une remarquable cohésion. Le Mal
aussi a, pour un temps, son unité.
Eux, les ennemis de Dieu et de la Patrie,
unis Nous, catholiques, nous serions sim-
plement réunis et préparés aux divisions?
C'est impossible
Pourquoi ceux qui se soul appelés dérno-
crates et qui, en face de l'effrayant dualisme,
ne devraient plus porter d'autre notn quo
celui de catholique, pourquoi iraient ils faire
une campagne d'irréguliers, de francs ti-
reurs On a joué k ce jeu redoutable des
distinctions, des quasi-sépatations avec des
espérances d'union et de réunion. Le jeu a
assez duré. 11 n'a pas produit de bons fruits.
Les circonstances nous imposent le devoir
strict, impérieux, de rétablir la puissante
unité catholique. II faut cette unité dans les
doctrines, dans les tactiques, dans les orga
nisations.
Un des démocrates en vue k Bruxelles, M.
Renkin, a publié dans le Messager de Bru
xelles, ces derniers jours, un article que tous
les catholiques peuvent signer. Est-ce un
indice de pacification entre catholiques
Nous aimoos k le croire.
11 y a aussi une question deloyautéen
jeu. Tous les élus catholiques, sauf le dé-
puté daensiste élu k Alost, doivent leur no
mination aux catholiques. Ils ont liguré sur
les mêmes listes. Pendant la lutte l'unité a
été rétablie et elle a été ia cause du succès.
Les démocrates scissionnaires ont été partout
éerasés. Pourquoi rallumer des fenx éteints
Raviver dos querelles apaisées? Pourquoi
s'exposer k de nouyeaux déchiremems
Ne pourrait-on reprocher k ceux qui
tenteraient de former an groupe, d'avoir
trompé les catholiques pour décrocher une
timbale parlementaire Unis dans la lutte,
déjk séparés le lendemain de la victoire
Gela ne sera pas. Ceux qui feraient cela ne
seraient pas des galants hommes.
Que ceux qui seraient hantés par cette
idéé de la formation d'un groupe particulier,
dans la droite, y réfléchissent bien, ils po-
seraient un précédent, ils seraient un mau-
vais exemple.
Après les députés k tendance ou k passé
et appellation démocrates, qui empêcherait
les anlimilitaristes de former un groupe
antimilitarisle, les partisans du service
personnel un autre groupe on finirait par
voir l'ensemble disparaitre. Au lieu d'etre
une pierre, la droite serait un petit tas de
sable.
Neus sommes done persuadé, confiant
dans le patriotisme, la prudence et le dé-
vouement k l'Eglise de tous, que i'unité
règnera k la Ghambre parmi les catholiques
et, grkce k ce haut exemple, quelle triom-
phera dans le pays parmi tous les catholiques.
Briser l'unité a été une faute, rempêcher
de se rétablir serait une félonie.
Le Conseil du parti ouvrier a décidé
d'ouvrir une nouvelle campagne en faveur
du suffrage universel pur et simple. Le 3
Juillet aura lieu k Bruxelles un meeting mon-
stre auquel assisteront tous les députés et
sénateurs rouges. A ia Ghambre, les députés
socialistes besogne utileferont de
l'obstruction tant que le vote plural ne sera
pas aboli. Bref, l'agitation va recommencer.
Gependant, le gouvernement a été aussi
loin que possible dans la voie des conces
sions. Grace k la revision de la Constitution,
il g étendu k lous le droit de vote, puis il a
réalisé une réforme réelamée par les hom
mes les plus éminents de divers partis, la
R. P.
Celle-ci permet k tout parti constitué d'être
représenté selon sa force réelle et effective.
Aussi les gueux et les rouges ne se sen-
taieni-ils plus de joie et, sans doule pour
montrer leor belle voix, clamaient-ils aux
quatre vents du Giel que, grace k la grande
justicière la R. P., le peuple et les opprimés
par i'inique régime majoritaire, allaient
prendre une éclatante revanche et rentree k
la Ghambre. avec une non moins éclatante
majorité. Les assemblées catholiques n'é-
taient plus que des veillées funèbres précé-
dant l'enterrement déflnitif du parti. Rève
enohauteur qui a duré ce que durent les
roses... cruolle disillusion chez nos adver-
saires, le lendemain du scrutin, scrutin qui
nous remettait au pouvoir avec une majorité
de 18 voix.
Le parti de l'ordre triomphant, et cette
fois définitivement aussi, grand désarroi et
grand remue-ménage dans le Landerneau
j rouge. Le vote plural est la seule chose
qu'il reste k attaquer. Un homme, une voix
j unique, telle est la revendication nouvelle
j sansdou'e, en principe, nous sommes tous
I égaux, et nous, catholiques, sommes les
l premiers k affirmer cette confraternelle éga-
lité. Mais, en fait, que les circonstances
I nous ont différenciés Et au point de vue
de la bonne politique parlementaire, de la
bonne gestion gouvernementale, n'est-il pas
nécessaire qu'un choix sérieux puisse être
fait des mandataires du pouvoir.
Comment cette élection pourra-t-elle être
judicieuse, si elle est faite sans aucun cor-
rectif, par la prépondérance d'une masse
souvent ignorante
N'a-t-on pas compté parmi les élus socia
listes des Gavrot, des Bastien, des Wittinck,
aux capacités nulles, grossiers et ignorants,
incapables de gouverner et d'administrer