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Etrennes Pontificaies
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Samedi 3 Février 1900
10 centimes ie N°
N0. 3519.
iSii r^ÊÈ
Nomination du minislre
des chemins de fer
L'élection législative
prochaine
La vie future et
les libres penseurs
Éducation
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Listes précédentes 918.50
Onbekende uit Yper 5.00
La nouvelle de ia nomination
definitive de M. Liebaert, comme
ministre des chemins de fer, et de
M. le Baron Surmont de Volsber-
ghe, comme ministre de l'lndus-
trie et du Travail, a couru
Mercredi la Chambre des lle-
présentants et a étè répandue
dans la presse.
Gette nouvelle est pour le
moins prématurèe. Nous croyons
k la combinaison et même sa
realisation. Mais, pour employer
l'expression dont s'est servi l'hono-
rable M. de Smet de Vaeyer lui-
même, Jeudi dernier, en réponse
aux membres de la Chambre qui
lui demandaient des nouvelles au
sujet de la double nomination
rien ne nous autorise a confirmer
cette nouvelle
Nous ajoutons que si nous nous
plains au point de vue de l'inté-
rêt de notre ville, nous exprimons
le voeu de conserver notre eminent
Bourgmestre k la tête de l'admi
nistration communale. Mais, si
nous envisageons les intéréts de
l'arrondissement d'Ypres, la nomi
nation de M. le Baron Surmont de
Volsberghe au ministère de l'ln-
dustrie et du Travail donnerait
évidemment des avantages consi
derables k l'arrondissement qu'il
représente avec tant d'autorité au
Sénat.
et que tous nos amis sont décidés k aller au
combat avec une ardeur et un courage di-
gnesde la cause que nous défendons.
Les catholiques ont, de grands devoirs k
remplir dans les circonstances actuelles, dit
notie confrère, qui place au premier rang
de ces devoirs celui du sacrifice chrétien
En fait de candidatures,il faudra peut êt e
ici, comme ailleurs, certaines modifications,
imposées pat la nécessiié de donner une re-
présentation k tous les intéréts de l'arrondis
sement. Nous savons que nosSénateurs et
Députés ne serorit pas les derniers donner
au pays l'exemple de l'abnégation absolue et
du dévouement le plus complet k la chose
publique.
Habitués k commander, ils sauront au he-
soin entrer dans les rangs comme simples
soldats de la cause cathohque, laissant les
mandats k ceux qui auront été désignés pour
les remplir, par la volonté ou les désirs de
la généralité du corps électoral.
Nous ne pouvons que rendre hommage k
un pareil esprit de sacrifice. Ceux qui savent
se résigner k remplir ainsi leurs devoirs,
sont dignes de notre admiration. Aux, yeux
du public ils grandiront plus encore par leur
résolulion k quitter le pouvoir qu'ils s'é
taient élevés en consentant k y monter, sauf
k remplir de nouveaux devoirs quar.d les
circonstances l'exigeront.
Le Progrès, qui nous a demandé ce qui
se passera chez nous, sera sans doute satis-
fait de cette déciaration, qui sera bientot
faite par tous nos raandataires. Ce sera aux
mandants k se prononcer, et leur jugement,
exprimé par les délégués de ['Association,
sera confirmé par le corps électoral catho-
lique.
Nous espérons que sous peu 1'Association
sera convoquée et que son règlemern sera
modifié dans le sens d'une plus grande ex
tension des droits et du nombre des mem
bres qui la composeront. Après cel a il reste
ra k nommer les délégués et, k ceux ci, de
désigner les candidats.
Notre confrère 't Nieuwsblad, dans un
excellent article, se joint k nous pour re-
commander k nos amis l'union et l'entente
en vue des élections législatives du mois de
Mai prochain.
Nous pouvons dire dès mairitenant que
cette union exists dans les rangs catholiques
(Encore k propos d'un
enterrement civil)
Une phrase d'un discours funèhre;pronon-
cé riaguère sur la tombe d'un libre penseur
enterré civilement,éoiaire d'une lumière nou
veile 'les idéés de ceux qui ont renié la fri
J ctirétienne ,de ceux qui battent eu brèche lts
j idéés religieuses sur la vie future et l'imrnor
talité de l'ame.
L'ami du mort racontait, on pourrait dire
naïvement, que dans leurs entretiens inti
mes, lui et le défunt, causant de ce qui lui
I arrivera après la mort de l'homme, par
tageaient l'opiuion qu'il existe un au de la
de cette vie présente, dans laquelle se per-
fectionne l'humanité.
Ainsi, tout en répudiant l'enseignement
de l'Eglise sur l'kme immortelle de rhomtne,
sur la vie future dans laquelle l'être humain
reeevra la réeomponse ou le cbatiment du
hi.-n ou du mal -les-li bres penseurs admet-
tent p >urln!it qu iout n'esi pas fini quand
l'enveloppe charnelle se bnse et se dissout.
II y a un au-delh. Ce qu'il sera, ils l'igno-
rent ou feignent de l'ignorer. La réuélation
si simple et si naturelle, l'idée d'un Dieu,
créateur de toutes cboses, qui récompense
les Lons et punit les méchants, ils n'en veu-
lent pas. Mais le principe de l'immortalité
de l'kme profondémerit gravé par Dieu dans
l'esprit et le coeur résiste k leur impiété, et
pour expliquer ce sentiment plus fort que
leurs erreurs voulues, ils se lancent dans
toute espèce de thèses, plus absurdes les
unes que les autres.
Cet au-delü, entr'autres, ressemble furieu
sernent k l'idée paienne, vieille «Ie plus de
vingt siècles sur le métempsycos°, sur la
transmission des esprits du corps d'un sni
mal dans un autre.
Si cette idéé sur l'au-delk ne veut pas dire
eela, ii serait fort difficile de l'expliquer
autrecnent. Car pour que le perfectionne-
ment humain puisse se continuer dans utie
vie au delk de la tombe, ce ne peut être que
par suite d'une transfusion de l'ame terrëstre
dans un être plus parfait, supérieur au corps
quelle a animé ici bas. Et de ce principe il
fautdéduire également qu'avant d'afriver k
re un ê.re humain, en raison de cette même
loi de perfectionnötnent, elle doit avoir ha-
bité autrefois un corps, moins perfectiooné,
done un être inférieur, soit un singe per
exemple suivant la théorie Darwinienne, et,
en reculant ainsi les ages, jusqu'aux êtrës
les plus vulgaires.
Ces savants, qui se croient si avancés
dans leurs doctrines, reculent done en réal'ité
d'une quantité de siècles.
Leur science date en somme de centaines
d'années avant l'ère chrétienne.
Ces thèses ne sont pus aeuves Nous lisions
l'autre jour un article, soit disant scienlifi-
que, sur cette même question, écrit il y a 50
ans environ et qui souten ait une chose k peu
piés identique.
Parlant de la mémoire d'une vie antériru-
re, l'auteur conclüait que notre métnoire
trop bornée ne garde pas le souvenir de nos
existences, passées. II comparait les suites de
l'existence successive dans une foule d'êtres
différents, k cos fusées qui montent vers Ie
ciel éclairarit leur route k mesure qu'ils s'é-
lèvent et laissant dans l'obscurité les parties
précédemment éclairées.
Tout cela est fort beau peut-être, mais
laissant l'idée religieuse de eöté pour un mo
ment,ces tbéoriessont bien plus compliquées
et beaucoup moins raisonnables et compré-
hensibles que la simple doctrine évangéll-
que et chrétienne.
Combien de fois, en passant quelques jours
dans une maison amie, entre Monsieur, Madame
et Bebé, l'hóte, peut-être un célibataire endurci
et impénilent, mais n'en aimant pas moins les
enfants n'a-t-il pas euff'occasion de faire, k
part lui, des constatations déconcertantes sur la
fapon dont le père et la mère entendaient l'édu-
cation de leur Jeanne ou de leur René!
Jeanne ne peut tenir en place. Elle gambade
et caracole sans cesse sous la poussée d'une
santé vigoureuse qui met dans ses yeux une
flamme pétillante, sur ses joues fermes les frai-
ches couleurs d'une pomme d'api. Elle galope
un dada imaginaire k travers les méandres du
salon.entre les poufs,les guéridons, les fauteuils
et les socles. L'impétuosité du dada et de son
cocher cause des accrochages. Une bergère vole
les quatre fers en l'air, un jeune Mozart qui,
debout sur une stéle, accorde son violon de
bronze, re$oit une secousse et se livre a des
balancements précurseurs d'une catastrophe. La
mère arrive a temps pour rétablir l'équilibre.
Aussitöt elle gourmande Jeanne qui est trés
méchante, qui doit se tenir tranquille comme
toutes les petites titles sages, qui n'aura pas de
dessert et qui, ajoute gravement !e père, devra
aller a l'école si elle ne se corrige pas.
Le célibataire mettons que ce soit un oncle
risque un plaidoyer en faveur de la délin-
quante. Son intervention est accueillie avec
politesse il a du sucre, l'oncle mais le
sourire un peu goguenard du papa semble dire
Mêle-toi de ce qui te regarde, tu n'v connais
rien aux enfants, soigne ta goulte. Et l'oncle
s'en va réfléchissant. II n'y a pas si longtemps
que lui aussi, k 45 ans encore, sentait parfois
en lui un soudain bouillonnement de vie, qui
lui faisait faire des cabrioles dans son salon,
dans son bureau, trotter aulour de ses plates-
bandes, esquisser desgestes désordonnés, chan-
ter k tue-tête, que sais-je? ouvrir une soupape
de süreté et laisser échapper un peu de cette
surabondance de vie pour ne pas éclater.
II ne lui semblait pas du toulquecette exubé-
rancefütcondamnable. C'est vraiSesgambades
a lui respectaient les meubles, ses ruades mesu-
raient les distances. Mais a 45 ans on sail ce que
coüteun Mozart de bronze etona la religion du
tout puissant dollar, almighty dollar que Jeanne
heureusement n'a pas du tout. Et Jeanne est
punie; a cette enfant pétulante pan nature, em-
porlée parle sang, on impose, si elle veul des
recompenses, l'idéal d'une petite fille chloqo-
tique et rêveuse qui passe ses journées sur un
tabouret k désbabiller et rhabiller sa poupée
Plus fort encore; si elle n'est pas sage de
cette facon somnolente, son père la menace de
l'école, comme si l'école, qu'il faut faire aimer
aux petils, .devenait une sorte d'enfer ffes. en
fants méchants. Résultat certain elle la pren-
dra en grippe avant d'y avoir mis les pieds, elle
n'y apportera que du dégout, et s'y fera difli-
cilement.
Mais voici René. C'est un garqon de buil ans,
volontaire, un peu têtu, impatient de la contra
diction, sacbant pour imposerses petites volon-
tés inventeruu simuler des colères piaffantes.
Le célibataire visiteur, l'oncles'est déjk dit,plus
d'une fois qu'il faudrait pour ce caractère, si ou
v^''.
„JPST.