Etrennes Pontificates
Le Progrès dit que le problëme électoral
DOIT ÊTRE VIDÉ UNE F01S POUR T0UTES. Mais il
Mercredi 31 Janvier 1900
10 centimes le IS°
35° Annéb. N°. 3518
q^GcA/v^
Grande Fanfare
Le programme de
l'Association libérale
d'Ypres
La question militaire et
le Progrès
Le Journal d'Ypres
et M. Surmont de Volsberghe
La guerre Anglo-Boer
IMv^J
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et
tous les bureaux de poste du royaurae.
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V. K. B. Ypres 5.00
Conférence de Comines (5 curés) 25 00
Samedi 3 Février 1900, a 8 1/2 h.
du soir, 3e Soirée-Tabagie a la salie
Iweins.
M. Albert Van Egroo, violoniste, le j
cercle symphonique Onder ons et j
plusieurs autres musiciens distingués
prêteront leur concours.
Le suffrage universel
Le Progrès nous lépond que le suffrage
universel est inévitable. Ce n'est pas seu-
lement notre opinion, dit ilc'est aussi
celle de notre sénateur, M. le Baron Sur-
mont de Volsberghe. Le Journal cl' Ypres
en convient.
Nous avons déjk convaincu le Proqrès de
Terreur dans laquelle il versait, lorsqu'il
nous mettait en contradiction avec M. le
Baron Surmom de Volsberghe, sur la ques
tion du suffrage universel.
Nous avons ótabii, par le discours de notre
honorable Sénateur, discours dont le
Progrès avait tronqué le sens que M. le
Baron Surmont de Volsberghe n'est pas plus
que nous partisan du suffrage universe!. II
a dit que le S. U. arriverait peut-être par la
faute des libéraux qui s'allieut aux socialistes
pour réclamercette innovation dans le seul
but de renverser le gouvernement catholi
que.
11 est done entendu que notre Sénateur
n'est pas plus porté que le Journal d' Ypres
pour le système «un homme.un vote»;le Pro
grès le reconnait.
Mais, dit notre confrère, si le S, U. est
inévitable, pourquoi entraver plus long-
temps son avènement
La réponse est simple parce que.comme
M. le Baron de Volsberghe l'a dit au Sénat,
le S. U. repose sur un principe erronè, faux,
et que le suffrage plural se justifie par
Nous ne sommes pas de ceux, qui comme
Le Progrès, ne s'opposent pas k l'avènement
d'un mal, sous prétexte qu'il est inévitable.
Le S. U. n'est du reste pas inévitable. Les
catholiques n'en veulenl pas, et ils sont ma-
jorité dans le pays. II dépend d'eux que le
mal n'arrive pas. S'ils restent unis, ils l'em
porteront aux prochaines élections, et leur
triomphe est la défaite du S. U.
oublie qu'il n'y a pas huit ans que ce fameux
problêmea été vidépar une revision consti-
tutionnelle. Ilfaut, pour instaurer le S. U.
pur el simple, une nouvelle revision de notre
pacte fondamental. Nous avons dit que nous
ne voulons pas exposer la constitution k des
modifications nouvelles qui pourraient entrai-
ner sa ruine.
Du reste le suffrage universel est jugé en
France. Les meilleurs esprits lui attribuent
la situation malheureuse dans laquelle se
trouve ce grand et beau pays. Nous avons dit
que les Beiges ne sont guère plus conserva-
teurs que les Francais et nous avons énuméré
les raisons pour lesquelles le suffrage univer
sel mènerait la Belgique k la ruine de ses
institutions.
Le Progrès constate que le Journal d' Ypres
n'a pas de solution. C'est une erreur com
pléte Nous n'avons pas d'autre solution que
le suffrage plural, nous le reconnaissons,
mais c'est précisément lk la vraie solution,
celle quia été acceptée par la chambre en
1893 et k laquelle on ne peut raisonnable-
noent attribuer les vices que le Progrès lui
trouve.
Ce système n'est pas parfait, loin de lk. II
n'y a que bien peu de lois parfaites mais
la meilleure est celle qui offrfe le moins d'in-
convénients et c'est pour cela que nous nous
sommes ralliés au suffrage plural et que nous
restons ses défenseurs.
Le suffrage universel ramènera le calme
dans le pays, dit le Progrès II semble oublier
que le calme règne dans toute la Belgique
et qu'il n'y a d'agités que certains agitateurs.
Ces agitateurs ne seront jamais satisfaits.
S'ils avaient le SUils s'agiteraient pour
avoir la République. Est ce que le Progrès
sejoindra k ces agités-agitateurs pour dire
que la République est inévitable et pour la
réclamer
La question se pose ici comme pour le
S. U. puret simple. C'est toujours la mêrae
question. Que l'on mette une bonne fois les
agiiatews k la raison et il n'y aura plus
d'agités.
Le Progrès est loin detre militariste, dit-
il mais il veut Vcgalité devant les charges
militaires.
Nous n'entendons pas, ajoute t il, que la
défense de la patriesoit confiéeuniquement
aux malheureux et que ceux, qui ont mieux
le temps et qui possèdent de la fortune,
puissent sen dispenser moyennantpaiement
d'une modique somme d'argent.
Le Progrès cherche done k justifier le
service personnel ou l'abolition du rempla
cement.
N'en déplaise k notre confrère, nous
sommes partisans du remplacement et nous
prétendons qu'il se justifie parfaitemenï dans
le système de notre législation actuelle. Mais
nous proclamons que le volontariat nie
mand gedwongen soldaat a nos pré-
férences.
II sera peut-être difficile d'ici longtemps
encore d'arriver au volontariat absolu mais
nous y marchons. Le succès du système sera
assuré le jour oil tous les volontaires rece-
vront la rémunération de trente francs par
mois que le gouvernement et la majorité
catholique ont adoptée en 1895.
En attendant nous voulons le système
actuel du remplacement.
On se dispense, dit le Progrès, du service
militaire moyennant paiement d'une modique
somme d'argent. Cette somme n'est rnodique
ni pour le bourgeois qui doit la payer, ni
pour le remplapant qui la touche. Mais il
faut ajouter les 30 francs par mois qui, en
défioitive, sont payés par le eontribuable
bourgeois. Le malheureux, dont parte le
Progrès, ne paie guère d'impóts le bour
geois les paie pour lui, et il est done vrai de
dire que toutes les charges sont pour la
bourgeoisie qui, aux dires du Progrès, ne
remplit pas ses devoirs vis k-vis du pays.
Le Progrès finit son article en disant
Le Journal a préconisé dans le temps le
volontariat. Les déboires que l'Angleterre
rencontre en ce moment dans le Sud de
l'Afrique auront peut-être changé ses idéés
k eet égard.
Non pas, confrère. L'Angleterre a une
armée de mercenaires et non de volontaires.
Ce sont les soldats boers qui sont de vrais
volontaires comme nos ancêtres flamands
qui battirent les Frangais k la bataille de
Groeninghe. Ne confondez pas, s'il vous
plait.
Sous ce titre le Progrès écrit
Le Journal, sauf sur la question de la
R. P. a toujours marché d'accord avec M.
Surmont. 11 était done avec lui lorsque M.
Surmont traitait les députés flamands de
flamendiants
Le Progrès lit toujours fort mal les discours
de notre honorable Sénateur. Nous l'avons
prouvé, la semaine dernière,pour la question
du S. U. Faut-il rappeler au Progrès la dis
cussionque nous avons eue avec La Lutte au
sujet du mot flamendiants, prétenduement
employé parM. Surmont?
Et le Progrès d'alors donnait raison au
Sénateur d'Ypres
Nous reviendrons sur la question que nous
pose le Progrès.
La semaine dernière a été fertile en evè-
nemenls au Transvaal.
La bataille décisive au Natal, si impatiem-
ment et si anxieusement attendue en Angle-
terre, a eu lieu. En miniature,c'est une répé-
tion de la bataille de Leipsick, dans laquelle
la fortune de Napoleon I sombra. Comme k
Leipsick, la lutte k la Tugela, a duré
plusieurs jours. Comme k Leipsick, la puis
sance dominatrice de l'oppresseur de peuples
plus faibles que lui, a été brisée, et, comme
cette célèbre bataille a été le signal de la
décadence et de la chute de Napoleon I, la
bataille de Spioenskop pourrait fort bien être
celui de la chute de la domination Anglaise
sur une quantité de petits peuples, courbés
sous le joug dur et cruel souvent, de l'altière
Albion.
Voyez 1'Irlande l'Hindoustan et ses 250
millions d'habitants, divisé en une quantité
de nations,qui tremblent devant une poignée
de soldats Anglais Voyez le Canada, l'E-
gypte etc. etc. L'Angleterre k toujours pris
son bien partout oü elie le trouvait bon k
prendre.
Quand une guerre surgissait entre deux
puissances, elle en profitait pour s'emparer
de l'un ou l'autre territoire, soi-disant pour
sauvegarder ses intéréts mais, la guerre
terminée, elle gardait le pays, et pendant
que les deux combattants pansaient leurs
plaies, tkchaient de boucher les trous béants
de leur caisse.c'était elle qui n'ayant dépensé
ni un homme ni un Hard, pour les frais de
la guerre, réalisait le bénéfice. Voyez la con-
quète de l'ile de Chypre.
Quand d'autres peuples avaient colonisé,
amélioré un pays inculte et sauvage, fait les
frais de la mise en vaieur, l'Angleterre trou
vait le moyen de chercher une querelle qu'k
lort, on appelle communément d'Allemand,
il faudrait dire d'Anglais, pour pouvoir s'em
parer de la proie devenue bonne k prendre.
L'affaire d'Afrique avec la France, l'Abys-
sinie, le Transvaal etc. sont lk pour le prou-
ver.
C'étaient les mines d'or trouvées dans leur
pays par les Boers, qui excitèrent la convoi-
tise, la cupidité, des financiers corrompus
de Londres, comme les journaux Anglais
eux mêmes les nomment.
Aidés par des hommes d'Etat comme les
Chamberlain, par des diplomateset soi di
sant explorateurs comme les Cecil Rhodes,
t-*--—
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