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Samedi 18 Juin 1898. 10 centimes le IV0. 339 Année. IV0 3350.
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France
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La guerre
Hispano-Américaine
Chez nos voisins
Billets d'aller et retour
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On s'aboune rue au Beurre, 3ft, k Ypres, et
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I >iin;niolie 19 J uiu
a. 8 1/2 heures du soir
sur le kiosque de ia Grand'Place,
L'HARMONIE COMMUNALE.
PROGRAMME
4. Le prix d'honneur,
allegro militaire, Canivez.
2. Cortege de Bacchus, L. Delibes
3. Sous le balon, aubade, J. De Brandt.
4. Lecoeurd la main,fantaisie, Lecocq
o. Le forgeron dans le forêt,
idylle, Michaelis.
Grise mioistérielle
La crise gouvernemenfale ouverte
en France menace detre longue et
laborieuse. Ou n'est pas seulement a
la recherche d'un cabine! disposé a
recueillir la succession douteuse et
obéréede MM. Méline-Barfhou-Hano-
taux, mais a celle d'une majorité par
lementaire, le pivot indispensable de
toute administration constitutionnelle
viable. Pour résoudre ces deux pro-
blêmes aussi inseparables que les trois
propositions d'un syllogisme, il parait
avoir été reconnu dans les premières
conférences que M. Félix Faure a eues
tour a tour avec les deux présidents
du Sénat et de la Chambre, que sen 1
un cabinet de conciliation, d'apaise
ment et de concentration pourrait
rallier urie majorité de 40 voix exclu-
sivemenf républicaines sans amalgame
ni alliage de droitiers.
L'exclusion de la droite du pouvoir
est, en efi'et.Ia seule indication précise
et nette qui se dégage du débat de la
nouvelle Chambre, laquelle pour sa
rentrée en scène a commencé par reu-
verser le cabinet.
La Temps fait observer hier soir que
la crise ministérielle ne peut être dé-
noncé que par un appel fait par le
président de la République au parti
des républicains progressistes, le battu
de la séance de Mardi dernier n'était
pas M. Méline, mais M. Léon Bour
geois, qui, avant le vote sur l'ensem-
ble de l'ordre du jour, est venu déch,
rer que le fait qui dominait tout le
débat c'était 1 approbation donnée aux
déclarations du gouvernement.
Or ces déclarations ont été approu-
vées a 12 voix de majorité, et préteu-
dre dans ces conditions que le chef de
1 Etat devrait s'adresser au parti radi
cal serait un véritable défi a l'arithmé-
tique et au bon sens.
Le projet de loi de St. di Rudini
Rome, 10 Juin.
Chambre. M. di Rudini annonce
que le nouveau cabinet est conslitué
et ajoute qu'il est luiauime a trouver
qu'il est nécessaire de déposer au Par
lement plusieurs projets tendant a
mieux assurer la défense de la société
et a améliorer les conditions économi-
ques.
Par tan t, le président du couseil dé-
pose un projet sur les mesures urgen-
tes et temporaires a prendre pour le
maintien de l'ordre public et tendant:
1° A légiliser la faculte d'appliquer
l'état de siége jusqu'a lapplication
d'une loi sociale;
2° A remettre en vigueur la loi de
1894 sur le domicile foreé;
3° A eonfier au gouvernement des
facultés spécialesen matière de police;
4° A interdire la reconstitution des
sociétés dissoutes
S° A renvoyer a 1900 les élections
partielles administralives;
6° A laisser au gouvernement la
faculté de rappeler sous les armes les
militaires employés de chemins de fer
et des postes et télégraphes, ainsi que
de les militariser dans leurs foac-
tions ordinaires.
M. di Rudini dépose en outre
l° Un projet concernant la tutelle
des services publics
2° Des modifications a la loi sur ia
presse comprenant des pénalités, la
suspension desjournaux pouvant aller
jusqu'a un délai de six mois;
3° Un projet sur les associations,
qui devront déposer a ia police leurs
statutset laliste de leurs membres. Les
sociétés dangereuses pour l'ordre pu
blic sont interdites.
4° Des modifications a la loi sur l'in-
struction publique tendant a discipli-
ner les institutions scolaires
5° Des conditions sur les obligations
des militaires appartenant au person
nel des chemins de fer et des postes
et télégraphes
M. di Rudini demaude que tous ces
projets soient examinés par une com
mission composée de 9 dépntés nom-
més par le président de la Chambre.
Le président du conseil dépose en
outre plusieurs projels économiques
et financiers,parmi lesquels l'abolition
de l'octroi remplacé par nu système
de fermeture dans les communes de
3e et 4e classe.
A la reprise de la séance, le renvoi
des projets en commission est voté. La
discussion générale sur les communi
cations du gouvernement est ouverte.
MM. Sonnino et Bacceili, parient con-
tre le ministère. La suite de la discus
sion est renvoyée a demain.
L'attaque du camp espagnol
On télégraphie de Guautanamoque,
Mardi, a six heures du soir, l'attaque
du camp espagnol, situé a cinq milles
des retranchements américains, a été
effectuée avec la cooperation des iu-
surgés cubains.
D'après la dépêche, qui est de source
américaine et que rien n'est venu con-
firmer, les américains auraient détruit
le camp ainsi que le puits qui four-
nissait l'eau aux Espagnols.
On répête qu'un Américain aurait
été blessé et on ajoute que deux Cu
bains auraient été tués et quatre bles-
sés.
On croit que quarante-cinq Espa
gnols auraient péri, et quinze de leurs
cadavres auraient été découverts.
La même dépêche mentionne que
les canons dn Fesuoius lancèrent,
Lundi soir, trois obus sur les fortifi
cations de Santiago, causant des dé-
gats.
Le New-Orléans aurait bombardé
Mardi et partiellement détruit de nou-
veaux retranchements a l'est du fort
Morro.
Un officier espagnol, fait prisonnier
a Caimanera, aurait dit que, pendant
le combat qui aeu lieu Dimanche et
Lundi, la fusillade des Américains et
leur canonnade ont tué cent Espagnols
et blessé deux cents
Sous ce titre, Le Bien Public fait,
au sujet de la crise ministérielle en
France les réflexious suivantes aux-
quelles nous nousrallions absolu aent:
La libre pensée est la même dans tous les
pays. El le prétend affranchir l'esprit bumain
des lisières du despotisme. Elle fait une
consommation copieuse de vocables empha-
tiques sur la tolérance, la moderation, le
respect des convictions sincères En réaliié,
olie ne vise qu'k instaurei la plus irisuppor-
taüle et. la plus ridicule des tyrannies
Elle vient, en France, de donner une fois
de plus sa mesure.
II ne semblait pas qu'elle eüt se plaindre
du cabinet Méline. Pour n'être pas collec-
tivistes, M. Méline et ses collègues ri'en
avaient pas moins suivi, k l egard de l'Eglise,
la politique tracassière du ministère Bour
geois. Its exécutaient k la lettre et avec
rigueur la législation scolaire et fiscale dic-
tée k la République par les Loges Sous leur
gouvernement, l'oeuvre de laïcisation et de
spoliation n'a pas été interrompue un seul
jour.
Qui lui reprochait-on
Uniqut ment ceci Les cathoiiques ralliés
au régime républicain, le considérant comme
un pisaller, le soutenaient contre l'assaut des
socialistes et des radicaux. En aucune cir-
constance, M. Méline n'avait donné de gages
k la Droite bien au contraire, dans toutes
les occasions, afin de désarmer l'extrême
gauche, il avait afiirmé son intention for-
melle de maintenir les lois intangibles
de la République athée. Malgré cela, les
cathoiiques, faute de mieux et crainte de pis,
le seeondaient de leurs votes.
G'était ik son crime Etre appuyé par des
cathoiiques, si mollement que ce tut, et
quoiqu'il n'eüt rien fait pour mériter ce con
cours, voilk ce que les libres-penseurs répu-
blic ins ne pouvaient admettre! Peu importe
que ces cathoiiques soient eux-mêmes des
républicains, peu importe qu'ils aient été
abandonnés par les monarchistes. On ne
peut plus, sansdoute, les dénoncer comme
les ennemis de la Républiques mais ils n'en
sont pas moins l'Eanami Tout gouver
nement qu'ils ménagent devient aussitót
suspect
Telle est la portee de l'ordre du jour par
lequel, Mardi passé, la majorité de la Cham
bre franpaise a invité le gouvernement k
n'accepter pas les appuis qui lui viendraient
do droite.
Depuis deux ans, le radicalisme guettait
une conjoncture propice pour renserver le
cabinet Méline. II avait échoué sur tous les
terrains. Tout de même, il a fini par déeou-
vrir le défaut de la cuirasse il a agité le
spectre clérieal, et cela a suffi pour affoler
les imbéciles, c'est-k dire la majorité.
II y a une le^on k lirer de ces incidents
En Belgique aussi, dans certaines régions,
on croit qu'il pourrait être opportun de
combattre Ie péril révolutionnaire par une
concentration dite conservatrice. Les catho
iiques beiges, fort heureusement, n'en sont
pas réduits k une situation aussi lamentable
que leurs coreligionnaires francais. Ils fer
ment la grande masse dans le pays, et tout
régime électoral sincère leur garantit, au
moins pour de longues années la majorité
au Parlement. Us n'ont pas besoin, pour se
maintenir au pouvoir, de l'appui des antica-
tholiques biens moins encore sont-ils obli-
gés de maintenir les anticathoïiques au pou
voir. Mais qu'ils apprennent de plus en plus
k ne c ampler que sur eux seuls, car ils n'ont
rien k attend re que d'eux-mêmes
C'est lel5 courant qu'entre en vigueur,
sur nos chemins de fer, le nouveau régime
des billets d'aller et retour. La mesure est
excellente.
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