m
<mrw -
e
amomi/i locale
II1 ®H I,tS
s Sr.Êiïj'
Samedi 5 Mars 1898.
10 centimes le N°.
3B0 Aftctêe.
!V° 3324.
asssasse
«fa «w
Le crédit agricole en France.
Les troubles agraires
en Hongrie.
L'anniversaire pontifical
de Léon XIII.
Notre École d'Éqnitation.
La stomatite aphteuse.
NOS MONUMENTS.
mm
On s'aborine rue <tu Berrre, 36., a Yf ei tous les bureaux de poste du royauroe.
Le JOURNAL D'YPRKS paraït lo Mercredi et lo Samedi.
Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout
le pays; pour l'étranger, le port en sus.
Les abonnement» sont d'un an et se régularisent fin Décembre.
Les articles et communications doivent être adressés franc de port k l'adresse ci-dessus.
Les annonces coütent 15 centimes'a ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent
30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne Les numéros supplé-
jmentaires coütent 10 francs les cent exemplaires.
Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser k l'Agence
1 Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse.
Des résolutions définitives ont été prises
Mercredi par la Commission chargée de
l'examen du projet de MM. Méline et Geor
ges Cociiery sur ['organisation du crédit
agricole.
M, Codet, nommé rapporteur,, a regu
mandat de proposer l'adoption d'un texte
aux termes duquel l'avance de 40 millions
de francs ei la redevance annuelle de 2 mil
lions k verser au Trésor par la Banque de
France en vertu de ia convention qui a re-
nouvelé son privilège, seront mises k la dis
position du gouvernement pour être altri-
buées, k titre d'avance sans intérêt, aux
caisses régionales de crédit agricole mutuel.
Les caisses régionales auront pour but de
faciliter les opérations concernant l'industrie
agricole, effectuées pat' les membres de So-
ciétés locales de crédit agricole mutuel de
leur circumscription et garanties par ces cir-
conscriptions. Elles escompteront les effets
souscrits par les membres des sociétés lo
cales et endossés par ces sociétés. Elles
pourront faire k ces sociétés les avances
nécessaires k leur fonds de roulement.
Le montint des avances faites aux caisses
régionales ne pourra excéder le montant du
capital versé en espèces. Les avances ne
pourront être faites pour une durée de plus
deciuqans; elles pourront être renouve-
lées.
La répartition des avances sera faite par
le Ministre de Agriculture sur l'avis d'une
commission spéciale nommée par décret.
Onsaitque M. Méline a eu récemmenl
l'occasion de déclarer qu'il insisterait auprès
de la Chambre pour quale projet sur (or
ganisation du crédit agricole fut voté avant
la fin de la législature.
Des journaux ont publié ce sujet ['in
formation suivante au bal da la Cour, le
Roi a interrogé le ministre de i intérieur sur
le mouvement des paysans M. Perezei a
répondu que le mouvement suit son cours
paisible et qu'il n'y aura pas lieu de recourir
kdes mesures extraordinaires.
En regard de cette appréciation, plafons
le rapport o/Jiciel présenté k M. de Perczel
lui-même sur l'émeute de Czwigatid trois
jours avant le bal de la cour. Dès que les
socialistes, dit le rapport, furent avisés de
l'arrivée du bataillon d'infanterie envoyé sur
les lieux, ïls enfoncèrent, la porte de Téglise
et doiuièrent ralatrne au sou des cloches. La
troupe se posta dans la cour de l'éoole et,
devant l'attitude menagante des socialistes,
croisa la baionnette. Alors les socialistes se
précipiièrent sur les soldats pour leur arra-
cher leurs arraes. La troupe fit feu. Vingt-
sept personnes furent bl'.ssées. Un des aqres-
seurs resta mort sur ploce. L attroupement se
dispersa.
Comme on le voit, l'unique défuut des
écbaufïourées uongroises n'est pas un mythe.
Les militaires exptiqueront comme ils pour
ront qu'un feu de salve de bataillon, k bout
portant, ne tue quuo homme enenatteig
nant vingt-huit. Ge qui serablera curieux aux
étrangers, c'est que les fusillades de ce
genre Ik soient k peu prés passées sous si
lence dans la presse et que le ministre ne les
considère même pas comme mesures extra
ordinaires.
Aujourd'hui, k l'occasion du 20e anniver-
saire du couronnement du Saint-Père, cha-
pelle pupate k la Sixtine.
Le Saint Père est descendu de ses appar-
tements dans la salie des Paramenti oil il a
revêtu les omements sacrés et la tiare sur
la tête, Sa Sainteté a traversé, portée dans
la Sedia gestatoria, la Salie Ducale et la
Salie Royale, au milieu des acclamations
enthousiastes de la foule, qui, n'ayant pu
être admise dans la chapelle, avait obtenu la
faveur de se ranger sur le passage du cor-
tège pontificale.
Arrivé k la chapelle Sixtine, le Saint-Père
est descendu devant I'autel, et, après avoir
prié quelques instants, est monté au tröne,
tandis que tous les autres personnages pre-
naient place, selon leur grade et dignité.
La messe a été chantée par S. Em. le car
dinal Séraphia Vannutelli.
La messe termioée, le Saint-Père, après
avoir chanté, d'une voix claire et forte, la
formule de la bénédiction, s'est rendu de
nouveau dans la salie des Paramenti et de
lk dans ses apoartemerits, dans la Pantatina
rouge, de la même manière et avec le même
cérémonial, salué par de nouveaux applau-
dissetuents et des vivats interminables.
Ont assisté k cette solennité
Le Corps diplomatique au grand complet,
l'aristocratie romaine trés nombreuse, et
beaucoup d'ét-angers, parmi lesquels 250
pèlerins arrivés hier soir.
Enfin nos Députés ont daigné s'occuper
(lu départ de no're École d'Équita'ionil a
fallu l'émotion légitime de toute une popula
tion menacée dans ses intéréls pour les faire
sortir de leur mutisme coupable.
Ainsi débute un article du Progrès au
sujet de l'attitude prise par nos Députés,
MM. Iweins d'E ckhoutte et Colaer is la
question du prétendu transfert k Tervueren
de notre École d Equitation.
Dès que Le Progrès, ap ès d'autres jour
naux, annongait le départ de l'école, il fallait
interpeller le ministre, pour faire plaisir k
l'organe doctrinaire. Nous avous émis l'avis
qu'il valait mieux, k ce moment,ne rien dire,
mais faire les démarches nécessaires pour
obtenir du gouvernement le maintien de
l'École d'Équitation.
C'est ce que nos Députés ont fait, et nous
croyons encore qu'ils ont bien fait.
Mais il était naturel qu'k l'occasion de la
discussion du budget de la guerre, ils posas-
sent au Ministre la question de savoir si
notre école allait ou nou être maintenue k
Ypres. G'est ce que M. Iweins d'Éeckhoutte
a cru devoir faire.
La question étant posée, il fallait une
réponse. M. Golaert a placé cette question
sur son vrai terrain, un terrain auquei sans
doute Le Progrès n'avait jamais songé.
II a prouvé, par les documents législatifs
antérieurs et par les votes de la Chambre,
que le gouvernement s'était enga k complé
ter et améliorer les batiments de l'école. II
a cité le chiffre de 264,000 francs votés k
eet effel. II a ajouté cette déclaration que si
l'école était transférée k Tervueren, malgré
les engagements pris, il ne pourrait donner
un vote approbatif au budget de la guerre et
aux crédits militaires qui seraient encore
demandésk la Chambre.
Le Progrès dit que M. Golaert a déclaré
qu'il ne voterait plus le contingent. Passons
sur cette bévue Le contingent ou les crédits
militaires c'est la même chose pour le
Progrès.
Le journal doctrinaire trouve fiére la dé
claration de M Golaert. Mais hélas les Mi-
nistres et la Chambre se sont mis a rire en
i ntendant cette déclaration. C'est Le Progrès
qui le dit et il faut le croire, puisqu'il dit
toujours la vérité
Et lk dessus une sortie contra l'incurie de
nos députés, leur impuissance etc. etc.
II ressort de l'article du Progrès qae la
question du départ de notre École d'Équita
tion le préoccupe bien moins que son désir
de nuire k notre députation. II est dans son
róle de détracteur, de débineur quand même
et toujours.
Heureusement on peut dire de son article:
autant en emporte le veut.
II sait bien, le Progrès, que rsos Sénateurs
et Députés chercheront l'occasion, saisiront
Ie moment opportun pour faire d'autres dé
marches, s'il le fautet il le faudrait si k
l'avenir notre école était sérieasement mena
cée.
Or, elle ne Test pas pour le moment.
Comme l'a dit M. Golaert, en réponse k la
déclaration du ministre, les batiments de
Tervueren ont regu une autre destination.
Nous ajoutons qu'il ne sera plus question du
transfert dans les quatre premières années
d'ici.
Plustard Nous verrons. Pour créer
l'école k Tervueren il faudra de nouveaux et
importants crédits que les Chambres auront
k voter.
Quant k la réponse du Ministre, elle ne
pouvait être quévasive. Ge n'est pas lui seul
qui déeide la question il ne pouvait done
s'engager ni engager le gouvernement.
Nos Senateurs et Députés auront k veiller.
Le gouvernement sait, dès maintenant, que
notre députation ne pourrait le suivre dans
la question du transfert de l'école k Tervue
ren. II est averti par la fiére déclaration de M.
Colaert.
Or, dans l'état actuel des choses et des
questions militaires, trois voix k la Chambre
nesont pas k négliger. Ges trois voix dé-
placées peuvent faire échouer les crédits. Le
gouvernement, ycompris ceux qui ont k
trancher la question du transfert de l'Ecole
d'équitation y songera k deux tois avant
de s'aliéner l'adtiésion de nos députés k ses
propositions budgétaires et autres.
Un devoir incombe en ce moment k tous les
Yprois, c'est d'appuyer l'admiriistration
communale et nos Députés et Sénateurs. Tout
bon citoyen le fera. Le Progrès fera bande
k part. C'est son droit strict, mais c'est une
maladresse, une faute, que les vrais Yprois
lui reprocheront k bon droit.
Nous conseillons k nos députés de ne tenir
aucun compte des articles du Progrès. Qu'ils
agissent sans s'inspirer de ses conseils qui
sont dictés par la haine. Qu'ils fassent les
démarches nécessaires quaad le besoin d'en
faire se fera sentir.
Et il doit en être ainsi de toutes les ques
tions qui intéressent la vi 11e et l'arrondisse-
ment. Nous le répétons. le Progrès n'a qu'une
préoccupation nuire k la députation par
tous les moyens possibles, même par le dé
part de l'école d'équitation.
La stomatite aphteuse s'est déclarée cette
semaine dans une étable, chez un fermier
d'Ypres. Huit bêtes de l'espèce novine sont
atteintes Toutes les précautions ont été pri
ses pour empêcher la propagation de la
maladie.
M. l'EUteur du a Journal d'Ypres
Vous avez gracieusement admis une pre
mière lettre d'un paroissien de St Martin
(ainsi que je me qualifiais) a propos d'une
étude sur Nos Monuments, parue en vos
colonnes. L'auteur de cette étude préconi-
sait la démolition de la Chapelle du St-Sa-
crement, dans le but de dégager de ce cöté
le vaisseau de Téglise.
J'ai fait valoir les raisons pratiques qui
militent en faveur de la conservation de cette
annexe. II reste k envisager la question au
point de vue de l'eslhétique et de Tart.
Je ne saurais admeitre, disais je, en ma
dernière lettre, que cette construction de
style ogival, sobre de tout motif d'ornecnen-
tation, et congue en de justes et belles pro
portions, soit dépourvue de toute mérite
artistiquesurtoul je n'admets pas quelle
dépare la grande église, en détruise l'unité,
l'ordonnance et la symétrie. Elle lui est
juxtaposée et forme un édifice k part. Les
plus belles églises du pays et de l'étranger
possèdent des annexes de ce genre.
Ses voütes en lambris constituent un rare
et curieux spéciraen de 1'art aux 16" et 17"
siècles. Les démoiir serait un acte de vanda
lisme qui soulèverait un tolle général.
L'autel en marbre de prix n'est pas congu
dans le style de la chapelle et de Téglise
mais c'est une oeuvre d'art qui mérite d'être
conservée. Le bas-relief représentant, la
Nativité et les deux statues en marbre blanc
de la Foi et de TEspérance, de Van Poueke,
sont des oeuvres d'un grand maitre. Tout eet
ensemble est d'une belle venue.
Le confessionnal est une pièce de sculp
ture trés remarquable comme conception,
dessin et main d',oeuvre.
La cloture en style renaissance,qui sépare
la chapelle de la basse-nef,avec ses balustres
en cuivre, ses statuettes et ses élégantes
colonnettes en marbre, est une oeuvre qui
ne manque pas de cachet et qui coutribue
k l'embellissement de Téglise.
v