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Mercredi 1 Septembre 1897.
10 centimes ie N°.
32e Année. N° 3275.
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Le typhus et La Lutte.
L'alliance franco-russe.
JnSSBiiSiiffl
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Nous disions, dans notre dernier numéro,
que la Lutteau lieu de rétracter ses affir
mations au sujet du typbus rêgnant S Ypres,
ne disait plus rien dans son numéro du 28
Aoüt.
Nous nous sommes trompés, ou plutöt la
Lutte nous a induits en erreur son numéro,
paraissant le Samedi matin, a été suivi, le
soir même, d'un supplément,oil nous lisons,
en tête, un long article iniitulé le typnus
Ypres,» etrépandu profusion dans la vilie.
Le public s'est demandé quel bul pouvait
bien poursuivre l'organe du radicalisme
jprois, en donnant pareille publicité it un ar
ticle, évidemmenl conpu dans un esprit
mauvais.
Dans un précédent aiticle, éciit il y a
quelques semaines, la Lutte avait annoncé
également l'apparition du typhus, alors qu'il
n'existait pas même une ombre de maladie
épidémique h Ypres. Pour s'excuser, lacon-
sceur déclarait qu'il valait mieux faire con-
naitre i'existence de la maladie afin que les
habitants pussent prendre les précautions
bygiéniques nécessaires. Elle trouvait mau
vais que l'on niat l'apparition du typbus,cette
dénégation pouvant placer noire population
dans une quiéiude dangereuse.
L'on peut discuter cette théorie et préten-
dre, non sans raison, que s'il est mauvais de
placer ses concitoyens dans une fausse sécu-
rité, il est plus dangereux encore de les alar-
mer outre mesure.
Mais alors il n'y avail lieu de recourir ni
l'un ni k i'autre procédé, puisqu'il n'y avait
en vilie aucune épidémie de fièvre typhoïde.
M. le Bourgmestre a donrié.dans la séance
du Gonseil communal du 21 Juin dernier,
des explications qui n'ont pas été contredites
pur la Lutteei qui étuient basées sur les
fenseiguemenls fournis, l'administration
communale, par ie corps médical de la ville.
Aujourd'hui la théorie de la Lutte n'est
Pas mieux justifiée.
11 y a dans le bataillon nous l'avons dit
précédemment quelques cas de fièvre
iyphoide. Un seul soldat a succombé, Thorn-
Ie plus fort du bataillon. 11 a été enterré
hier. Les autres sont en voie de guérison.
Nous avons dit que la fièvre qui règnait
dans le bataillon n'était point due l'eau de
'a ville, mais au séjour de nos soldats h
Charleroi. Ce qui est prouvé par cette cir-
c°nsiance que d'autres bataillors, et notam-
®ent celui de Liége, ont subi le même sort.
Nous pounions citer un bataillon d'une
aut*e ville, mais nous ne voulons pas nuire
cnelocalité même étrangère, en donnant
e 'a publicité une maladie qui se renferme
ans une garnison. Nous donnons en cela
ane lepon dont la Lutte aurait dü profiler
ans 'intéiêt de la ville d'Ypres.
Mais c'est bien de cela que la feuille radi
cale se soucie. Elle créerait elle-même et
répandrcit le typhus pour les besoins de sa
cause.
11 y a du typhus daas le civil, s'écrie
la Lutte, toute joyeuse, comme il y en a
eu il y a quelques semaines. Le public le
sail et cite des noms...
Nous avons pris de nouveaux renseigne-
menls, et nous venons d'apprendre, de source
autorisée, qu'il existe, en ce moment, a Ypres
Ypres.
Estce lh une épidémie de fièvre typhoïde
N'y a-t-il pas chaque année, depuis des
siècles, et presque constamment, b Ypres
comme ailleurs, quelques cas de typhus, de
même qu'il y a des cas isolés de variole
Est ce l'eau qui occasionne ces maladies?
Si oui, la ville d'Ypres devialt avoir élé, de
tout temps, le centre, le siège même des
maladies contagieuses
Avons nous jamais, sous l'administration
libérale,fait état de cas rares de, typhus etde
variole pour accuser nos adversaires d'incu-
rie.et de vouloir sciemment tronquer la vérité,
comme la Lutte reproche hM.le Bourgmestre
de le faire en ce moment
La Lulte nous pose deux questions
Si le typhus ne provient pas, au moins en
pariie,de l'eau alimentaire.pourquoi ïautorilé
militaire a-t elle placé des sentinelles auprès
des robinels de la caserne pour empêcher les
soldats d'en consommtr Pourquoi a t elle
oblige les soldats a boire de la tisane
Si le fait est exact, nous ne pouvons
qu'approuver l'autorité militaire, conseillée
sans doute par nos dévoués médecins rni 1 i-
taires, faire usage de tisane plutót que
d'eau non bouillie,quelque bonne ou inoffen
sive que puisse être l'eau de la ville. Mais
cctte prescription rentre dans les prescrip
lions générales auxquelles les médecins ont
recours, et n'est pas spéciale pour l'eau de la
ville.
Au demrurant, nous sommons la Lulte de
nous indiquer le moyen de procurer la
ville, une eau autre que celle que nous pos-
sédons.
L'administration communale nous a
fourni, depuis un an,une eau plus abondante
et incontestablement meilleure que celle qui
existait avant. A moins de prétendre, avec
M. Vermeulen qui est reslé seul de son avis,
qu'il existe, dans nos environs, une eau
excellente que la vilie aurait pu nous faire
arriver de soi-disaot galeries souterraines.
Mais on sail ce que vaut pareil système. II
vient de faire banquerouie a Laeken, malgré
les ifforts de M, Francois, dont l'ancien con-
seiller communal nous a tant vanté la com-
pétence et les succès.... futurs. A cela
la Lutte ne nous a point répondu, quand
nous l'avons interrogée h ce sujet.
La Lutte nous demande encore: s'il n'y
a point d'épidémiepourquoi le bataillon
a-t-il reen défense du ministère de la
guerre de partir, Samedi dernier,pour
les gratides manoeuvres 9
Nous répondons pourquoi d'autres ba-
taillons qui ont séjourné k Charleroi lors
des grèves, ont-ils recu la même défense
Encore une fois, mesure de précautions
que nous approuvons et dans laquelle la
Lutte ne voit qu'un moyen de nuire h la ville
d'Ypres, en empêchant les touristes de venir
visiter nos monuments et nos objets d'art, et
de faire quelque bénéfice au commerce local.
Dans un mois nous en faisons la ga-
geure la Lutte écrira, sans sourciller,
que jamais les étrangers n'ont été plus rares
k Ypres que cette année.
Quand, il y a quelques semaines, la Lutte
annoncait l'apparition du typhus, les fêtes
communales approchaient. Aujourd'hui les
vacances sont lh. II faut fournir h ses amis
l'occasion de dire que nos fêtes ne sont plus
fréqueniées et que l'étranger s'abstient de
visiter la ville.
A quoi servent alors les efforts de ceux
et notamment des auteurs du Touriste
k Ypres et aux environs quicherchent
ii altirer les étrangers dans nos murs
Enfin, la Lutte attribue au Journal de
Bruxelles la première annonce de l'appari
tion d'une épidémie de typhus, k Ypres, par-
mi les soldats de la garnison.
On sail que le Journal de Bruxelles et
plusieurs autres journaux du pays,ajoutèrent
que l'administration communale venait
deplacarder des avis invitant les habi
tants d s'abstenir de boire cette eau.
La Lutte veut bien reconnaitre que cette
dernière information n'était pas exacte. Mais,
comme le correspondant Yprois du
Journal de Bruxelles ne doit pas être
le premier clêrical venu el est d même
de puiser d bonne source, La Lutte s'in
cline d croire c'est elle qui le dit -
qu'un projet de pareilles a ffiches d du
mijoler d l'Hotel de ville, mais que M.
Surmont l'a abandonné de peur de
nuire u la réputation du beau système
d'eau de mare dont il nous a doté.
Comme la Lutte est ingénieuseO i
dirait le Journal des ingénieurs elle a des
explications k tout et pour tout.
M. Surmonttoujours M. Surmont
l'inventeur de l'eau de mare de Dickebusch
L'eau est de l'eau de mare depuis I'existence
du nouveau système. Elle ne l'était pas de
I 300 1896, savez-vous
Finissons le typhus a tort de de pas
règner h Ypres pour 1b plaisir de la Lutte;
et M. Surmont tort de règner comme
Bourgmestre de la ville. Ne cherchez pas
ailleurs, lecteurs. L'eau sera excellente, et il
n'y aura plus de l'eau de mare, mais de l'eau
cristalline, le jour oü le Monsieur de la Lutte
sera Bourgmestre Vous le verrez bien, ou
plutót, non vous ne le verrez jamais;
hettreusement pour tout le monde, même
pour les doctrinaires.
Mieux a même d'apprécier Ia portee
et les consequences de l'alliance franco-
russe, que les journaux francais trop
enclins a s'enthousiasmer de peu de
chose, le Bien Public, cousacre l'arti-
cle suivanta levéuement qui s'est ac
compli, au palais Alexandrie, le 25
Aoüt dernier
Elles sont intéressantes k lire, les appré-
ciations des journaux francais, au lendemain
de la proclamation si longtemps attendue de
l'alliance russe.
C'est presque l'allégresse du noyé qui
couvre de baisers et de larmes la main de
son sauveur ce n'est pas, k coup sur, la sa-
tisfactioa sereine d'un peuple qui est cods-
cient de sa force et qui accepte, comme un
gage de paix, l'étreinte d'un autre peuple.
Cette frénésie prouve, nous semble-t-il,
que la France n'a pas beaucoup grandi sous
le fonctionnarisme libre-penseur de la troi-
ième République. 11 fut un temps oü elle n'é
tait pas épouvantée de se trouver seuie. Elle
se croyait alors une mission dans l'Europe.
Tout au moms y jouait-elle un röle. Au
jourd'hui, ce n'est plus de son cóté que se
touruent les peuples opprimés, comme vers
un vengeur chevaleresque c'est elle-même,
au contraire, qui scrute les profondeurs de
l'horizon, la recherche d'un allié qui soit
uu appui.
Les monarchistes avaient souvent prédit
que la France républieaiue de 1870, comme
celle de '1789 et comme celle de 1848, sc
jetterait, au terme d'une longue série de fau-
tes et d'humüiations, au pied d'un César. Les
républicaius s'en défendaient fort. Et pour-
tant, d'une certaine tacon la prophétie vient
de se réaliser. 11 ne s'agit pas d'un César
francais sans doute, mais d'un César mosco
vite. Seulemem, a t on acclamé avec plus
d'enthousiasme les Bonaparte? Et ne semble-
t-il pas que la nostalgie du prestige imperial
soit pour quelque chose dans co délire de la
France, acclamant Nicolas II?
Après tout, nous n'avons nul sujet de re-
j gretter ce qui vient de se produiie. II vau
mieux, pour l'Europe en général et pour la
DEUX CAS DE TYPHUS, CHEZ DEUX PERSONNES VE
NANT, TOUTES LES DEUX, DE LlÉGE, ET DONT L UNE,
MALADE ET GUÉR1E LA DAS, A FAIT UNE RECHUTE A