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Mercredi 30 Octobre 1895.
10 centimes le N°.
30 Année. IN 3093
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si
Association Catholique
d'Ypres.
Au Volkshuis.
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Oil s'abonne rue du Beurre, 36, A Ypres, et A tous les bureaux tie poste clu royaurae.
Dimanche 3 Novembre, A SIX
heures dusoir, assemblee générale
au Volkshuis.
Election communale.
Le Président,
B°n Surmont de Volsberghe.
Le Secrétaire,
C. Boone.
iléunion électorale de Dimanche
passé.
La seconde asseinhlée de l'Association
catholique a réuni encore plus de monde
que la première. Quand on voit une affluence
aussi eonsidérable d'électeurs calholiquss,
c'est réeliement le cas de se demander avcc
M. Siruye oü sont les libéraux. On dit cepen-
dant que leur salie était pleine également:
il est vrai qu'elle contient k peine le tiers de
celle du Volksbuis.
Com me nous venons de le dire, c'est M.
Siruye qui a ouvert le feu. L'honorable
Sénateur a lenu pendant trois quarts d'heure
l'auditoire sous le charme de sa male parole.
Ceux qui appartiennent k l'opinion adverse
ne sont pas ici dit M. Siruye, ceux !k, pat
excmple, qui se font les insulteurs de ces
anges de cbarité qu'on nomme les soeui s de
ia Providence, (cris Vivent les sceurs de la
Providence);jeconstatecependantla présenca
dans cette salie de la grande majoritédes
électeurs Yprois Nest-ce pas un signe
manifeste que la ville d'Ypres est catholique
et qu'elle entend le rester
Celui qui a travaillé pour le bien mérite
d'obtenir ia récoropense de ses actions; or,
que n'ont pas fail les ealhoiiques pour le
bien-êite des uavailleurs Puur les pauvres,
pour tous les des hérités de la terre Voyez
ces admirables inslilutions charitables, ces
hospices, ces établissements de bienfaisance
de toute sorte qui foissonnent en ville: qui a
inspiré k nos ancêtres.la généreuse pensée de
les tonder si ce nest ces principes
reügieux que nous aimons, pratiquons et
défendons comme eux i Et dans le trième
ordre d'idées, ces autres créations catho-
liques de nos jours, ces écoles de gargous,
et deülles, ne sont ce pas les mêtnes prin
cipes qui en ont dicté la création aux catho-
liques actuels, afin de défendre l'ame de
l'erffant, contre les tendances antireligieuses
de certains enseignements
Ces écoles lk, les catholiques les soutien-
nent de leurs propres deniers, sans qu'il en
coüte un liard aux contribuables,
A colé de ces oeuvres émanant de l'esprit
d'amour pour le peuple, qui a toujours
guidé les Catholiques, qu'ont produit les
libéraux?
Ce qu'ils ont produit Us ont créé une
musique qu'ils font sorlir de temps en temps
pour engager les électeurs k voter pour eux
et pour faire danser les gens, en attendant
qu'ils fassent danser nos écus.
Ont-ils jamais fait construire n'importe
quel batiment d'utilité pubiique de leur
argent dans 1'intenlion do procurer du
travail aux ouvriers
Voyez les écoles et les salles que nous
avons fait balir. Qui a érigé cette magnifique
Iweiiiszaal est ce un libéral
Combien d'autres travaux encore n'ont-pas
fails les catholiques? Passez le long des
rues et voyez ce grand nombre de trottoirs
qui les bordent. Allez k la campagne et re-
gardez les belles routes qui remplacent celles
dans lesquelles autre fois bêtesetgens ris-
quaient cbaque hiver de se casser le cou.
A qui sommes nous redevables de toutes
ces excellents améliorations, si ce n'est k
l'administration Catholique?
Tout nest pas fait encore, loin de lk, rnais
petit k petit, tout sera fait avec le temps.
Les libéraux n'ont jamais qu'une idéé et
qu un seul but; le plaisir et i'amusement.Les
graves intéi êts du peuple, son bien être
moral et matérie! ils s'en soucient fort peu.
Nous en avons eu la preuve il y a peu de
temps, quanü nous avons vu donnet' une
soirée dansante au lieu d'une messe pour les
ames.
Cette inconcevable légèreté se fait jour
encote dans les vantardises de nos adversai-
res sur le résultat des elections.lts triom-
pheront, disent-iïs. Autant en emporte le
vent. Soyez en sürs, meschers amis, nous y
sommes et nous y resterons. Mais li faut tra -
vailler et ne rieti négliger, ne laisser surtout
s'accréditer dans le peuple les bruits men
songers colportés par les libéraux, comme
celui par exen.pie que les Catholiques au-
raient gaspillé 25.000 fr. dans les travaux
fails pour la distribution des eaux.
Ne vaut-il pas mieux prendre, quand il en
est encore temps, les mesures oécesscires
afin d'empêchér que tous les sacrifices ne
lussent fails en pure perte
La question k résoudre est de procurer en
abondance de la bonne eau aux Yprois et nul
doute que ce bui ne soit atteinl, et ceia saus
que l'administration communale ait riü do-
martder un sou de plus aux contribuables.
Ponr arriver k ce résultat, nous avons élé
obligés de supprimer l'inutile collége com
munal oil ehaque élève coütait mille francs
aux contribuables. C'est le seul grief qu'on
puisse aniculer contre nous. En regard de
cela, nous pouvons rappeler lepoque néfaste
de la guerre scolaire passée, quand il n'exis-
tait ni liberté ra justice pour le bourgeois'et
l'ouvrier. Quar.d celui qui voulait envoyer
ses enfanis aux écoles de son choix était
courbé sous le joug du plus tyrannique des
potisme.
Si jamais les libéraux pouvaient resaisir
le pouvoir, nous verrions plus fort que cela.
lis ne laisseraient plus une seule liberté de-
bout mais on ne nous y precdrait plus si
vite, nous savons par expérience ce qui en
est. lis ne nous feront plus si vite danser
comme ils sifflent.
Malgré la jactance et les hableries de nos
adversaires, nous remporterons une magni
fique victoire, qui leur enlèvera pour long-
j teoips le gout de recommencer car Dieu
est avec nous! (Longs applaudissements.)
M. Fraeijs se léve k son tour, salué par
les bravos enthousiastes des assistants.
L'orateur commence par remercier les
électeurs de la candidature qu'ils lui ont
offerte. Quand M. le Bourgmestre me pro-
clama dimanche passé, dit M. Fraeijs, je
croyais d'abord ne pas accepter de candida
ture, vu que j'ai dejk suffisammeut de be
sogne comme conseiller Provincial et admi
nistrateur des Hospices, mais la nuit porte
conseil et j'ai cru qu'il ne m'était pas permis
de refuser ia place qu'on m'oftrait pour com-
battre, sous le drapeau de l'ordre, contre les
ennemis de la religion et de la patrie.
J'ai encore k prendre la défense des inté
réts de l'ouvrier. Comme administrateur de
l'école industrielle et de l'école de musique
comme membre de la Commission adminis
trative des hospices, j'ai l'occasion de don-
ner les preuves de ma sollicitude pour les
besoins du peuple. Nous avons, aux hospi
ces, montré aux indigents, ce que nous vou-
lons faire dans leur intérêt. Ils sont beaucoup
mieux traités k présent qu'k lepoque oü
tami du peuple, qui se nomme Wydooghe, y
était. cris hou hou
Nous avons déjk fait plusieurs améliora-
tions imporiantes aux établissements: a l'hö-
pital, aux orphelinals etc. Au Nazareth, le
directeur actuel avait été l'objet de bruits
calomnieux qui avaient couru en Aoüt et
Septembre derniers, et après enquête neus
avons constaté avec plaisir que ces bruits
étaient faux.
Nous avons fait tra vailler également k la
maison de santé et k l'école des orphelins.
I)e cette facon, nous avons pu procurer du
travail aux ouvriers Nous ferons travailler
encore davantage, entr'autres nous rendrous
leur caractère primitif aux superbes facades
de nos-établissements.
Dans un autre genre, une amelioration
notable a été faite aussi. Désormais les
orphelins recevront l'éducation et l'mstruc-
tion k l'établissement tnême.
En ce qui regarde la campagne, nous
avons fait également tout ce qui nous était
possible pour améliorer ie sort de nos fer-
rniers Des fermages ont été abaissés, des
conditions de baü rendues plus douces et
nous avons la conviction que les cultivateurs
sont satisfaits et que le Commissaire des
chenilles n'effacera pas cette bonne impres
sion. Rites
L'A Jministration a done donné la preuve
de sa bonne volonié, Messieurs, dit M.
Fraeijs, et on peut le dire, le passé est une
garantie ponr l'avenir. Dans peu de temps
on commencera la construction du grand
établissement qui sera fondé k ['Hoornwerk
et qui coutera un million. Deux aulre-s tra
vaux importants seront fails bientót, égale
ment.
Nous voyez done, chers électeurs, de quel
cóté sont les Volksvrienden. Aussi est-ce
pleins de confiance que nous voyons appro-
cher ce jour du 17 Novembre qui sera un
jour de triomphe éclatant pour nous tous.
Bravos répétés).
M. Breyne-Devos prend la parole k son
tour. 11 remercie les électeurs des applaudis
sements qui ont accueilli la nouvelle qu'il se
représentait. II curait préféré se reposer,
mais Ia vie est une lutte continuelle et il ne
se croit pas lib re de reluser la candidature
qu'on lui a offerte.
J'ai eniendu avec étonnement. Di nche
passé, M. Bouquet se plai; dre de son gra d
age. Moi, dit M Breyne, j'ai dix --is d pius
que lui et je tie suis pas ene-.re au N *z tb.
Je serai done ie doyeu da-e du Conseil.
Cela ne me va que tout juste et je ne m'en
vante pas; j'aimerais bien mieux être doyen
de St- Martin. Rires
Je suis le candidat de la campagne comme
M. Decaestecker dont je ne suis pas jsloux,
malgré qu'il prenne tout pour lui, en fait de
travail électoral. 11 est vrai qu'il n'y a pour
ainsi dire pas uti électeur rural qu'il ne eon-
naisse pas.
(M. Breyne se verse un verre d'eau et. ait:
ce n'est pas fameux, je croyais que c'était du
meilleur champagne. Rires prolong és
L'orateur passe en revue les nombreux
travaux d'utilité générale faits par l'admi
nistration communale, sans que les contri
buables aient eus la moindre augmentation
de contributions.
(11 s'assied en disant mes jambes ne
sont plus comme il y a 30 ans.
11 entame ensuite la question de l'échenil-
lage. Je puis en parler en connaissance de
cause, dit-il, puisque j'ai été une des vic-
times. I! est absurde de prétendre, dit M.
Breyne, que c'est M. le Bourgmestre qui a
donné l'ordre d'exercer ces poursuites,
puisque je suis un de ses meilleurs amis et
que j'ai eu également un procés. II m'aurait
certainement au moins prévenu.
Ce qu'il y a de singulier dans cette ques
tion, c'est qu'il n'y a jamais eu moins de
chenilles que cette année ainsi je suisper-
suadé que je n'ai pas eu plus de trois
chenilles sur ma haie et j'ai du payer 3 fr.
C'est done 1 fr. par chenille que j'ai d.u
payer. (Rires) 11 est du reste impossible de
détruire complétement cette engeance ainsi
il en tombe des arbres.
M. Bené Begerem se léve k son tour
et dit que bien qu'il ne soit pas orateur il
veut cependant dire aussi queiques paroles.
Ou ne peut pas dire que je suis ua ïncon-
nu.Jesuisun ancien lutteur, car, avaat de
triompher j'avais obteuu déjk sept buses.
C'est la vériié ce qu'on a dit de moi, que
j'étais le représentant du .commerce et de
i'industrie. En eftet, '1900 ouvriers travail-
ient pour moi; je crois que sous ce rapport
M. Wydooghe aurait de la peine k eoncourir.
J'ai une bonne nouvelle k annoncer, c'est
qu'il y a une tendance k la hausse pour les
denteiles. Je ferai toujours tout ce qui m'est
possible pour aider l'ouvrier. (Bravos.)
M. Berghtnan prononce alors un beau dis
cours nourri de fails précis et irréfutables.
II y a quatre ans, je me présentai, dit l'no-
norable échevin, pour ia première fois.
Nous étions alors dans la petite salie St
Laurent et nous avions l'espoh de vaincie.
Aujourd'hui nous sommes dans cette vaste
salie du Volkshuisque je vois cependant
combie aussi. Ceci est ie pröiiostie certain
de notre victoire.
Pourquoi devez vous nous renvoyer a
l'hotel de ville Pourquoi y enverrez vous de
j nouveaux conseiliers Afin que nous puis-
sions empêcher les libéraux de dissiper
voire argent et ensuite afin de nous permet-
tre de contiuuer les travaux que nous avons
commences.
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