Mercredi 18 Septembre 1895.
10 centimes le
30 Année. N 3081
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Documents pontificaux.
Prophéties et vantardises
de la Lutte.
L
On sV me rue au Bei"~re,
Ypres, et k tous Jes bureaux de poste du royaume.
Le JOURNAL D'YPRES pa
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Deux documents religieux et soci-
aux de la plus haute importance vien-
nent de paraitre
C'est d'abord l'Encyclique annuelle
sur le Rosaire oii lc Souverain Pon-
tife invite instamment les fidèles a
recourir a la puissante auxiliatrice
du peuple chrétien, a la Sle Vierge
Marie, en l'invoquant par la dévotion
du Rosaire qui a remportc déj t de si
grands triomphes.
C'est ensuite une lettre collective
de NN. SS. les Evêques de Belgique
destinée a rétablir l'union entre les
catholiques et a tracer la ligne de
conduite précise qu'ils ont a suivre
dans la situation difficile créée par
Involution sociale.
Nous regrettons que le manque
d'espace ne nous permette pas de
reproduire ces deux documents, sur-
tout la lettre de nos Evêques
Néanmoins nous croyons devoir
extraire de cette lettre le passage oü
nos pasteurs déflnissent Terreur soci-
aliste, dans des termes aussi exacts
que concis
Au début de son glorieux ponctificat,
Léon XIII avait déjk signalé au monde entier
les progrès du socialisme. Ceux qui en
font profession, disait-il réalisent la pa
role des Livres Saints lis roulent leur chair
dans toutes les souillures, méprisent tout ce
qui s'appelle autorité et blasphèment ce quil
y a deplus sacré. Poureux, rien de tout ce
que Irs lois divines ou humaines ont établi
pour la sécurité et le progrès de l'humanité,
ne doit rester debout. lis refusent l'obéissan-
ce aux autorités qui ont recu de Dieu Ie droit
de commander, et auxqueiles il faut, d'après
l'Apöt re, que lout ame soit soumise ils vont
prêchant par tout l'égalité de tous les hom
mes en matière de droits et de devoirs. Ils
déclarent immorale 1'union de l'bomme et de
la femme que les nations barbares elles mê-
mes ont regardée comme sacrée reikcbant
le lien sur lequel se fonde la société domesti-
que, ils le font consister uniquement dans le
caprice ou la passion. Emportés par la cu-
pidité des biens tempcrels, qui est Ir murce
de tous les maux et qui a fait perdre f i a
plusieurs, ils s'attaquent au droit de p pué
té fondé sur la loi naturelle, et, telle es leur
audace, qu'en vue de pourvoir aux besoins
et de donner satisfaction aux désirs de tous
les hommes, ils prétendent ravirel transfor
mer en propriété comune tout ce qui peut
avoir été acquis, soit par droit d'hérédité lé-
gitime, soit par le travail des mains ou de
^intelligence, soit par l'épargne. Ces mons-
treuses tbéories, ils les proclament dans leurs
assemblées, ils cherchent les démontrer
dans leurs écrits, ils les propagent dans le
peuple par une avalanche de journaux.
Tels sont bien, N. T. C. F.les traits pi in-
cipaux du socialisme, et, siquelqu'un osait
taxer d'exagération ce rapide exposé du p o-
gramme dont il poursuit la réalisation, il
suffirait den appeler auxdéclarationsforrru-
lées au sein même de nos Chambres législa-
tives, il suffirait de citer ces journaux, ces
publications, ces discours oü l'on na pas
craint de glorifier les pages les plus sombres
et les plus honteuses de l'histoire de l'huma
nité. La Royauté qui personnifie I'indépen-
dance de notre nation, et qui est le fonde
ment de toutes les institution; auxqueiles la
Belgique est redevable du rang qu'elle occupe
aujourd'hui, ri'est pour le socialisme qu'un
rouage destiné k disparaitre l'Eglise qu'un
odieux fantóme barrant le chemin tous les
progrès, enseignant au peuple une stupide
résignation pour mieux 1 asservir aux capri
ces des grandsl'autre vie, une insondable
problème qu'il ne convient même pas d'abor-
der c'est ici-bas qu'il fautjouir, car demain
nous mourrons.
Excursion de la Grande Fanfare
Wervicq.
La Grande Fanfare s'esl rendu Dimanche
k Wervicq comme nous l'avions annoncé,
pour y donner un Grande concert.
La fête k laquelle elle participait était
donnée en l'honneur de M' Auguste Verhae-
ghe, qui célébrait son jubilé de 25 ans com
me Capitaine Président de l'Harmonie com
munale.
A i'Arrivée, nos fanfaristes furent salués
par les accents de la Brabanponne. Un beau
Cortège attendait nos musicians k la gare et
se mit immédiatement en marche pour se
rendre k la demeure du jubilaire.
Les principales sociétés de Wervicq en
faisaient parti, D'abord cinq cavaliers por-
teurs de drapeaux, un peloton de pompiers,
la musique de Wervicq, la société Chorale
o La renaissance, lesélèvesdes écoles qui
devaient chanter dans la Rubens-Cantate, la
Grande Fanfare d'Ypres et un peloton de
Pompiers.
Devant la maison du jubilaire nous enten-
dimes une première exécution du Choral-
Marsch de Reyns, puis le Cortège se rendit
par la rue Pompe k feu vers la Place et de Ik
au local de l'Harmonie Het Kapittel
Plusieurs arcs de triomphe avaient été
dressé portant des Chronogrammes.
Les rues étaient fort bien décorées et pa-
voisées. Le kiosque de la Place agrandi pour
la circonstance était entouré de guirlandes,
et les piliers couverts de verdure, de festons
et d écussons. L harmonir e Wervicq sous la
direction de M. V. Gabe s ouvrit Ie Con
cert par la Marche et ba i, d'Hamlet et un
Concerto pour clarinette Exécution tout k
fait hors ligne et pour laquelle nous féli-
citons le Directeur et ses artistes, dont la
réputation est faite d'ailleurs.
Puis la société Chorale La renaissance
et les élèves des écoles, avec un accompag
nement de 35 musiciens de l'Harmonie chan-
lèrent, trés bien, sous la direction de M. Am.
Hervent,d'abord le Choral-Marsch de Reyns,
oeuvre k giand effet et une partie de la
Rubens-Cantate de Peter Benoit.
Cette oeuvre magistrale du grand compo
siteur flamand a été rendue aussi bien que
possible par les éléments dont on disposait,
et le public a recu une excellente impression,
dautant plus qu il faut prendre surtout en
considération les difficultés qt-e les profes-
seurs de musique doivent avoir eu sur-
monter, pour apprendre k ces enfants une
musique de cette force. A part quelques
points de détail, c'était parfait, et nous com
plimentons chaleureusement les promoteurs
de l'idée et ceux qui font menée k bonne fin.
La Grande Fanfare a donné ensuite un
Concert d'une heure et demie. Nous n'en
ferons pas de compte rendu détaillê, nous
dirons simplement que des acclamations
sans fin ont accueilli chaque numéro du
programme. La seconde pariie surtout a été
un immense succès. Pendant et après le
Pot-pourri de L. Walpot L'infamie de
Walpotstyle du Progrèseale public
des cafés de la Place monté sur les tables et
les chaises, trépignait de plaisir.
A ce propos nous répéterons la conversa
tion qu'k eue un de nos amis avec un fonc-
tionnaire public d'une des principales com
munes de l'arrondissement, et qui appartient
notoirement k l'opinion libérale.
Est-ce lk cette fanfare dont on écrit
pis que prendre dans le Progrès, disait-il?
Ecoutez, je ne suis pas profond connaisseur,
mais il me semble que c'est une excellente
musique.
Après l'exécution de la seconde partie,
notre ami le rencontre de nouveau et lui
demande son avis.
Mais, dit-il, avez vous aussi bien joué
Courtrai
Tout k fait de même
«Etsont-ce lk les morceaux exécutés k
Courtrai
Evidemment.
Eh bien dit-il, c'est tout simplement dé
goutant alors d'écrire comme le Progrès, et
je ne sais réellement pas ce que ces gens
pensent de tromper de cette tapon leurs
iecteurs.
Nous ne ferons pas de commentaires au
sujet de cette conversation.
Pour cloturer les festivités, un magnifique
feu d'artifice a été tiré.
En somme, cette fête a réussi de tous
points et nous adressons nos sincères félici-
tations d'abord au jubilaire Monsieur Auguste
Verhaeghe et aux organisateurs.
Nous recevons au sujet de cette
belle fête la correspondance suivante
de Wervicq.
Wervïctj. Dimanche dernier,
notre Grande Fanfare s'est rendue en
cette ville, pour y donner, sur l'invitation
amicale et cordiale de la commission orga
nisatrice de la fête une soirée musicale, k la
place St Martin.
Nous tenons avant tout k remercier de
tout coeur, la commission des fêtes et toute
la population Wervicquoise, de l'accueil cor
dial et chaleureux qu'on nous a fait. Jamais,
nous le disons bien haut, nous n'avons été
repus avec autant d'enthousiasme, autant de
courtoisie et autant de cordialité. L'exécu
tion de nos morceanx a été acclamée et
applaudie frénétiquement, et bissée sans fin.
Nous n'avons pas besoin d'insister sur
l'exécution des morceaux donnés par l'Har
monie communale sous l'habile direction de
M. Ad. Gabelles. La léputation de 1 Harmo
nie de Wervicq est faite depuis longtemps,
dans le pays et k l'étranger.
Quelle fête, charmante et splendide k la
fois, et comme tout y a réussi.Gertainement,
Wervicq et la commission de la fête,et avant
tout les exécutants de la Marche chorale et
de la Rubens-cantate ont lieu d'être fiers
de leur exécution. Quelle interprétation
magistrale d'un des chef-d'ceuvre du célèbre
maitre Peter Benoit300 exécutants, comme
les programmes l'annoripaient et (nous ne
pouvions presque pas y croire, avant d'avoir
assisté k l'exécution ont interprêté cette
oeuvre vraiment magistrale, d'une manière
admirable. Honneur aux talenis des Wer-
vicquois; honneur surtout au directeur de la
Cantate, M. Am. Hervent, directeur de la
société chorale La Renaissance honneur
aussi k M. Vanden Broele, le professeur de
l'école catholique, qui avec une patience et
une tenacité inouie est parvenu k apprendre
a 125 enfants les deux parties des sopranis
et des altis d'une oeuvre musicale aussi
grandiose que la Rubens-cantate.
La Marche Chorale de A. Reyns
aussi a été chantée d'une manière admirable.
Dans bien des grandes villes, on n'oserail
pas entreprendre l'exécution d'une oeuvre
aussi grande, aussi majestueuse que la Can
tate.
En un mot, la fête de Wervicq k reussi
de tous points, et nous ne craignon pas de
le dire, au delk de toute prévision et de
toute espérance.
Et quelle cordialité, quel charme, quel
enthousiasme dans cette fête
Aussi, il s'agissait de célébrer le 28' an-
niversaire du dévoué et bien aimé Capitaine
de l'Harmonie communale, M. Aug. Ver
haeghe.
Nous ne voulons pas terminer notre arti-
culet sans adresser encore une fois aux
Wervicquois nos sincères félicitations pour
leur fête et nos plus vifs remerciements,
pour la cordiale réception et le chaleureux
accueil dont notre Grande Fanfare été
l'objet.
Nous n'en finirions pas, si nous devioDS
adresser nos éloges k ctiacun des membres
de la commission organisatrice qui se sont
dévoués pour ce succès de la fête d'une
manière qui mérite tous ces eloges, nous
nous resumons en adressant k Monsieur
l'échevin Deva, le dévoué président de la
commission nos sentiments de gratitude pour
la manière courtoise dont nous avons été
recus k Wervicq et pour les gracieuses pa
roles de remerciement qu'il nous a adres-
sées. Le souvenir de la fête de Wervicq ne
s'effacera pas de si vite il restera gravé
bien longtemps dans la mémoire des Wer
vicquois.
Nous osons espérer qu'on donnera
Dimanche 22Septembreune seconde audition
de la Rubens-cantate et de la Choral-
marsch et nous prédisons le même succès
que Dimanche dernier.
Si nous avions douté un moment du ré-
sultat des futures élections communales,
nous serions désormais fixés. En effet, le
prophéte de Tbuin et d'Oslende se livre k ses
exercices ordinaires k propos d'Ypres.
3D SUS.