ORGANE CATHOLIQUE
D E LA R RON DISSEMEN T,
SAWED! 15 Novembre 1879. 10 centimes le numéro. 14e année. - NH 1448.
El
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Resume politique.
FRANCE. La prochaine reunion
des Charabres tient tous les esprits dans
l'attente. Les questions graves qui doivent
être discutées, la crise ministérielle, qui
est imminente, et tnême la crise présiden-
tielle, qui peut s'ouvrir brusquement, ex-
pliquent trés bien l'anxiété qui règne dans
les cercles politiques. A ces raisons il taut
ajouter le retour des Chambres b Paris, et
cette nouveauté accroit trés justementla
curiosité inquiète de l'opinion publique.
Les discussions ardentes que la politique
du Ministère a si imprudemment provo-
quées, auront un retentissement beaucoup
plus grand qu'b Versailles. Paris est le mi
lieu acoustique le plus vibrant et le plus
sonore, et bientót la France entière reten-
tira du fracas des paroles et du choc tumul-
tueux des passions.
En attendant, Ie Ministère ne fait point
grande figure: d'abord paree qu'il est di-
visé, ensuite (ce qui est une conséquence
de ses divisions) paree qu'il n'a qu'une mé
diocre contiance dans sa force.
II y a en effét des ministres qui ne veu-
lent b aucun prix de l'amnistie; il en est
d'autres qui sont prêts b vouloir tout ce qui
leur couserveraleur portefeuille; il y a aussi
des ministres qui regrettent amèrementla
campagne inique et maladroite de Partiele
7; il en est d'autres qui, dociles au mot
d'ordre des sociétés seerètes et de M. Gam-
betta, ledéfendënt mordicus..
Ces divisions étaat bien eonstalées, il est
trés permis de eroire que le Ministère aura
grand'peine a sortir sain et sauf des rudes
mèlées qui s'apprêtent; a un moment don-
né il sera tiraillé si violemment en sens
contraire, que, pareil b ces meubles mal
ajustés et mal collés que se d sputent des
collatéraux avides, le malheureux Cabinet
se séparera en deux morceaux; ('un restant
aux mains du Centre-Gauche. l'autre aux
mains des Gauches. Dans le désarroi que
causera ce piteux accident, M. Gambetta
interviendra, et, tirant de rongarde-meuble
un Ministère tout neuf, fraichement verni
et gavanti homogène, il mettra tout le mon
de d'accord b la fapon de Raminagrobis.
ANGLEÏERRE. Les journaux bri-
tanniques sont pleins de détails et d'appré-
ciations du banquet inaugural de Guildhall.
Le Daily Telegraph insiste sur la grande
portéfe du langage de lord Beaconsfield re-
latif au danger qui naitrait pour la paix
européenne, si l'Anglelerre pratiquait la po
litique insulaire et non la doctrine d'inter-
vention.
Mais en général, la presse exprime un
certain désappointement. Elle s'étonne de
tant de discretion et de réticences de la
part de lord Beaconsfield, lorsque le mar
quis de Salisbury, b Manchester, avait mis
toutes voiles dehors et parlé avec tant
d'abandon. De lb le mot: l'oracle a parlé
pour ne rien dire. Ce n'est pas l'avis du
Standard. II trouve l'éloquence de lord Bea
consfield patriotique plutót que militante,
mais digne. décisive et pacifique.
Lc Times la trouve judicieuse, mais terne.
Nous sommes convaincus que lord Beacons
field a produit l'effet qu'il voulait produire.
11 a prouvé qu'il savait être sobre et réser
vé. Aussitöt ceux qui le traitaient de politi-
cieu fantasque de se récrier contre la teinte
grise. Elle a du bon parfois, seulement il
ne faut pas en abuser.
PRUSSE. La question financière
domine, en ce.moment, toutes les autres au
sein des Chambres prussiennes. 11 est de
fait que le gouvernement se trouve en pre
sence d'un déficit de 48 millions de marcs
etqu'il n'entrevoit, pour sortirdecette situa
tion peu satisfaisante, d'autre issue que la
promesse d'un ave.nir meilleur qu'il espère,
mais qui n'est rien moins que certain. 11
compte sur l'excédant que doivent lui four
nir les nouveaux impóts et la réforme des
tarifs, defalcation faite des dépenses de
fempire; c'est s'appuyer sur une éventualité
qui n'a rien de certain.
Le ministre des finances estime que les
nouvelles ressources produiront une somme
de 309 millions covenant au trésorde l'em-
pire. C'est done dans le budget de 1880 de
l'empire. qui n'est pas encore dressé, qu'il
fa ud ra it ch :rcher la valeur de eet excédant
problématique avaut de l'escompter comme
ressource nouvelle b la décharge du budget
prussien.
La Gazette de Cologne dit que, d'après les
relevés offioiels, le parti conservateur de la
Chambre des dépuiés de Prusse compte 104
membres, les natiouaux-libéraux 101, le
centre 96, les eouservateurs-libéraux 54, le
parti progressiste 35, les Polonais sont, au
nombfe de 19. Vingt-deux députés ne sont
inscrits dans aucun groupe, et deux sièges
sont vacants
ALTRICHE. Le club des députés
tchèques du Reichsrath Autrichien a insti-
tué, d'après un télégrammede Prague, deux
commissions qui sont chargées delaborer
des mémoires formulatit les demandes tchè
ques par rapport b l'autónomie de la Bo
hème et i'égalité de droits au point de vue
national. Ces mémoires doivent être remis
deputations. La commission qui traite la
question de I'égalité de droits rédige, dit-
on, quatre mémoires concernant: l'univer-
sité, les écoles moyennes, les écoles pri-
maires et le tchèque comme langue offi-
cielle.
RUSSIE. A Saint-Pétersbourg, on
parait fort ému de I'attitude des Anglais
on prétend qu'ils fomentent une revolution
b Constantinople et méditent, b la faveur
du désordre, d'occuper une station navale
dans la mer Noire.
ne oaf
Le projet serail audacieux, la Russie en
supporterait difficilement l'exécution; une
guerre entre Saint-Pétersboufg et Londres sait fonder les écoles qu'avec l'argent que
gnementy est. toujours d mm'
nettes Le Progrès', nu j-
de l'airondissement
lb un étrange mais bel éloge au <v
de ces écoles'congréganistes: on m s'uum-
dait pas b tant de sincérité de sa part.
Comme tout, autre, le tableau du Progrès
a de i'oinbre: c'est la situation de i'ensei-
gnement moyen des filles qui n'est pas
aussi brillante II n'aperpoit que peu de
villes qui possèdent une école moyenne de
filles Rien d'étonnant parbleu! Oublie-t
il qu'il n'y a pas de Ioi sur eet enseigne-
ment et que le libéral, toujours pingrê, ne
pourrait en sortir; aussi pensons-nous que
le ministère Disraeli ne se hasardera pas a
le poursuivre. Si la Russie est faliguée des
nombreuses affaires quelle a eues sur les
bras, ces temps deruiers, l'Angleterre n'est
pas non plus sans éprouver de la fatigue.
Les écoles moyennes de filles.
Le Progrès nous annonce, dans son n°
du 9 courant, que le Gouvernement s'occu-
pera, dans la prochaine session, de l'en-
seignement moyen des filles. Nous n'en
sommes pas peiné pour le Progrèsmais il
développe assez mal un si beau thème.
Impuissant b prouver l'importance d'u
ne pareille organisation, il en déclare la
démonstration superflue.
N'est-ce pas plutót, comme nous le prou-
verons plus loin, l'organisation de eet en-
seignament qui est superflue, tandis que
l'importance en est, par consequent, si mi-
nime que les libëraux s'en sont toujours
passés commodément, grace aux établisse-
ments soutenus par l'argent des catboliques
etdirigés par les corporations religièuses,
par les noruiettes, comme dit le Progrès.
Pour sortir d'embarras, il nous trace,
comme intermède, un tableau imaginaire de
la situation de l'ensêignemënt primaire
des filles grace b ses lunettes a verres
plus opaques que diaphanes, il voit dans
chaque vilie, dans chaque commune, des
écoles spéciales, ou au moins des écoles
mixtes, parfaitement orgamisées, coufiées
aux soitis d'un personnel capable, connais-
sant ses devoirs - et ayant le sentiment de
sa responsabilitë.
La vérité est que, b l'exception de trois
ou quatre, toutes les écoles spéciales de
fiiiêé de 1'arröndissemebt d'Ypivs out été
fondées par des oorporati ms reiigieuses,
étaieut commuuales on adoptees ii y a trois
mois, mais sont aujourd'faui toutes fibres et
la loi arrache aux contribuablês?
Puis, toujours b cause du trouble de ses
verres de lunettes, il n'aperpoit pas, au
haut de l'organisation qu'il cherche et invo-
que, ces brillants pensionnats de demoi
selles, oü se donne un enseignement moyen
très-développé, une education religieuse et
morale très-soignée, appréciée et estimée
par les libéraux, les doctrinaires, voire
même les gueux, et oü, selon le Progrès,.on
élève les demoiselles dans le sentiment
de fervèur religieuse et de fanatique intole
rance
Ces deux derniers mots sont sans doute
b l'adresse des dames de MM. les conseillers
communaux, les membres du bureau de
bienfaisance et de la commission du denier
des écoles la'iques, que ces dames n'autori-
sent pas par motif d'expérience sans
doute- a donnet' b leurs filles, la brillante
education a l'officielte.
Mbl'gré l'absence de loi, le Progrès se
rappelie, qu'avant le soulagemènt universel
de 1870, les libéraux s'étaient vivement
préoccupés de (education des filles mais il
oublie d'ajouter qu'ils ne s'en sont pas occu-
pés, sauf peut-être pour arriver, selon l'es-
prit de cette mauvaise loi de 42, b la sepa
ration des sexes dans l'école primaire
separation que le Progrès deplore aujour-
d'hui; il oublie encore qu'il a failu la pre
sence au pouvoir d'un ministère rétrogra-
de pour que deux ministres catboliques,
les houorables MM. Kervyn et Delcour, aient
pu soccuper de 1'orgauisation des ouvroirs
ou des travaux manurls b l'école primaire
de filies comme a l'éc-«»!e mixte, et tie i'auer-
mentation des écoles u ai s d ist11utri-
ces! it a la ntetuoirc aff.obl.e.'Ie Progrès!
Mais il a le cceur c. em: fort de sou ex
pénei'ittedvt^ygenerai;e-a i,-. i
voit qu'elles echuppcront b la i
tluence du i'ensetgoemcnt du cierge..
Le passage au pouvoir du miiiistère ac-
l'empereur et au gouvernement par des atFranchies de la gueuserie, et que l'ensei- tuel en est une preuve: déjb ii se carac-
a
ITO