tju'un autre individu montrait une pancarte
ainsi congue:
Hyacinthe et consorts tolérés,
Cavalié, Jour de, Hirsch expulsés.
Trois cavaliers bleus représentant la trilo
gie de la presse de trottoir précédaient cette
Liberté de carnaval.
L'individu qui représentait la feuillc en
question avait véritablement l'air d'un gibier
de potence. Nous ne savons pourquoi les or-
ganisateurs de la inascarade lui avaient don-
né ;i lui aussi uue pbysionomie odieuse.
Les lazzis du public ont fait justice de cette
exhibition prétentieusc.
Discussion du budget des travaux
publics.
Discours de M. Berten.
Le general Gapiaumont.
Le 16 de ce mois est mort a Bruxelles,
dans un age avancé, l'une des gloires du
parti catholique, le général Gapiaumont.
Ses derniers moments ont été ceux d'un chré-
tien fidéle pendant toute sa vie aux lois de la
religion, du patriotisme et de l'honneur.
Nous reproduisons le discours que le géné
ral Bartels a prononcé sur la tombe de son
frère d'armes.
Autrichc.
Suite.
Cette dernière pótition réclame aussi l'achève-
ment du canal de jonction de la Lys a l'Yperlée,
dont la construction a été autorisée par la loi du
2 Juin 1861 et octroyée par arrêté royal du 31
janvier 1863. J'ai fait valoir a plusieurs reprises
tous les motifs qui rnilitent en faveur de l'achè-
vement de ce canal, qui complètera le grand
eercle de voies navigables traversant les deux
Flandres et qui sera d'une utilité incontestable
aux habitants de ces provinces et notamment a
ceux de l'arrondissement d'Ypres; il en résultera
un triple avantage, d'abord la reduction notable
du coüt de transport des marchandises pondé-
reuses, ensuite la suppression probable, sinon
certaine, du minimum d'intórét que l'Etat est
tenu de payer annuellement au canal de Bossuyt;
enfln l'avantage de la concurrence que ce canal
fera au chemin de fer de la Flandre occidentale
cette concurrence amènera nécessairement une
diminution des produits du chemin de fer, et,
comme conséquence, une reduction des preten
tions exagérées de la société.
J'ose espórer que l'Etat ne tardera plus a ache-
ver le canal de jonction, aujourd'tiui que les
voies navigables sont mieux appréciées et qu'il
est reconnu qu'elles sont indispensables a la
prospérité du commerce et de l'industrie, et par
conséquent au bien-être du pays.
J'observerai enfln que l'achèvement du canal
jirocurerait du travail a un grand nombre d'ou-
vriers, qui en manquent en ce moment. Si je
n'obtiens de M. le ministre l'assurance de l'achè-
vement de ce travail, je me réserve de revenir
sur eet objet a la discussion des articles.
J'ai encore un mot a dire quant a une troisième
categorie de voies de transport, tout aussi utile
au commerce, a l'industrie et a l'agriculture.
l.'Etat a décidé la construction d'une route pavée
de Eeninghelst a Kemmel, par le hameau la
Clytte. Lors de la discussion du budget des tra
vaux publics de 1877, M. le ministre annongait
qu'eile s'exécuterait dés cette année, et, en 187S,
qu'il serait procédé incessamment a l'ehquête
próalable aux expropriations.
La mise en adjudication, qui me fut promise
depuis lors a plusieurs reprises, n a pas encore
eu lieu; je sais qu'eile a élé retardée par des
difflcultés survenues quant au tracé dans l'agglo-
méré de Kemmel; on m'a assuré qu'elles viennent
d'etre aplanies récemment.
Pour le cas oü l'adjudication de la route en
entier ne pourrait se faire immédiatement, je me
trouve forcé quoique je ne sois pas partisan
des adjudications de routes en plusieurs sections
de réclarner la mise en adjudication de la sec
tion de Reninghelst a la Clytte. Aucune dirticulté
n'existant pour cette partie, rien ne peutjusti-
lier les retards tres-préjudiciables qu'éprouve
l'exécution de cette nouvelle voie de communi
cation, laquelle, reliant trois routes de l'Etat,
augmentera la prospérité des populations, le
développement de l'agriculture et la richesse da
pay's.
Je prie M. le ministre de me donneruneré-
ponse de nature a satisfaire la .juste impatience
des habitants.
Avant de me rasseoir, il me reste a parler de
la concession d'un service de messagerie.
Par requète, en date du 21 mai 1878, le sieur
Herkelbout, voiturier a Rousbrugge, a deman-
dé l'autorisation d'établir un service journalier
de messagerie de Rousbrugge par Crombeke,
a Poperinghe; n'obtenant pas de decision, il
rappela cette affaire a M. le ministre, qui lui
ócrivit le 5 décembre dernier: - En róponse a
vos lettres, en date des 7 aoüt et 21 septembre
écoulés, j'ai l'honneur de vous faire connaitre
qu'sn suite de l'instruction a laquelle il a été
procédé, il n'y a pas lieu d'accueillir votre de-
mande, tendant a obtenir la concession d'un ser
vice de messagerie entre Rousbrugge et Pope
ringhe.
La cause de ce refus ne s'expliquant pas, les
populations intéressées a 1'ótablissenient d'une
voiture publique engagèrent le demandeur en
concession a renouveler sademande. Une secon
de requéte, appuyée par les administrations
communales de Rousbrugge, Crombeke, Pope
ringhe, Stavele et Westvleteren, fut présentée a
M. le ministre; cette requéte se fonde sur ce qu'il
n'existe sur cette route aucun autre service pu
blic. Cette messagerie serait utile non-seulement
aux habitants des communes situées sur sou
parcours, mais aussi a une grande partie de la
population des communes environnantes, pour
se rendre, d'une part, a Rousbrugge, chef-lieu de
leur canton, et, d'autre part, a la station du che:
min de fer a Poperinghe.
Malgró mes instances réitéróes, la concession
n'est pas encore accordéo. Je dois avouer que je
ne puis trouver aucun motif plausible a ce refus.
La route a parcourir est communale, elle a été
construite et elle est entretenue aux frais des
communes, qui so trouvent privóes d'un des
avantages qu'elles sont en droit d'attendre, en
compensation des sacrifices qu'elles se sont im
poses pour la construction de la route.
On objecte, me dit-on, qu'un service de mes
sagerie existe entre Rcusbrugge et Poperinghe,
mais il est a remarquer qu'il est établi sur une
autre chaussée, reliant directement ces deux
localités; il n'y a done aucune concurrence; au
surplus le service n'est pas demandé pour la
même heure, et en füt-il ainsi, rien ne s'oppose-
rait a son obtention, l'article lr de l'arröté régle
mentaire du 31 Janvier 1838, autorisant, sur les
routes aboutissant au chemin de fer, l'établisse-
ment de plusieurs concessions de messageries
pour la même heure, en rapport avec le même
convoi de voyageurs.
J'attends la róponse de M. le ministre et j'espè-
re qu'eile satisfera aux exigences légitimes des
populations intéressées.
Aujourd'hui, a onze heures, ont été cólébrées,
dans la paroisse Saint-Boniface, a Ixellesau
milieu d'un grand concours d'assistants et avec
tousles honneurs militaires dus au rang du dó-
funt, les funérailles solennelles de M. le lieute-
nant-général comte Alexis-Adolphe Capiaumont.
Les troupes de la garnison, infanterie, cavale
rie, artillerie, et génie, en grande tenue, for-
maient l'escorte, sous le commandement en chef
du lieutenant-génóral De Moor, commandant la
2' circonscription militaire a Bruxelles.
Leclergó paroissial s'est rendu processionnel-
lement a la maison mortuaire, 29, rue des Dra-
piers, pour y proceder a la levée du corps. A ce
moment trois discours ont été prononcés, le pre
mier par le général Bartels, le second par le co
lonel Daudenart, chef d'état-major de la lre cir
conscription militaire a Anvers, et le troisième
par M. Amand Neut, rédacteur en chef du jour
nal la Po,trie de Bruges.
Le cercueil a été porté a bras dans le cortége
pour se rendre a l'église par des sous-officiers de
ia garnison. Les coins du poóle étaient tenus par
MM. leslieutenants-générauxBrialmont, inspec-
teur-général des fortifications et du corps du
génie, Kesseis, commandant la lre division de
cavalerie, a Bruxelles, De Puydt, inspecteur-
générai de l'artillerie, et Bartels, général retrai-
té.
La maison militaire du Roi était représentée
par le lieutenant-général de Villiers, aide de
camp et le major d'infanterie van Rode, officier
d'ordonnance de Sa Majesté.
La maison du comte de Flandre avait pour re
présentant le comte Theodore d'Oultremont, capi-
taine de cavalerie.
Aprös la familie du défunt on remarquait dans
le cortége des officiers générauxde la résidence,
des officiers supérieurs en activitó de service et
beaucoup d'autresretraités, des notabilités catho-
liques du pays, etc.
Les troupes de l'escorte, après avoir accom-
pagné la dépouille mortelle jusqu'a l'église et
execute une dernière salve de mousqueterie, se
sont retirées.
A Tissue du service célébré le corps présent,
le convoi funèbre s'est dirigé vers la station du
chemin de fer du Nord, l'inhumation devant se
faire a Brasschaet (Anvers) dans le caveau de
familie.
Voici le discours qu'a prononcé M. le général
Bartels
Contemporains d'une époque glorieuse dont
bientöt un demi-siècle nous séparera, préparons-
nous a mourirNos rangs s eclaircissent tons
lesjours; le plus grand nombre d'entre nous ont
déjapayó leur tribut a la nature, et l'heure su
prème des derniers ne tardera pas a sonner,
l'heure a laquelle nous dirons adieu a ce monde
pour retrouver dans la patrie céleste nos anciens
camarades qui nous y auront précédés. Et alors
notre pensee dernière sera pour notre Belgique
tant aimée; notre dernière aspiration se formule-
ra par un voeu ardent pour sa prospérité.
A peine la tombe du digne et si regrettó géné
ral Arend, ce soldat modèle, est-elle fermée, que
déja s'en ouvro une nouvelle pour recevoir les
ï'estes mortels d'un des officiers qui ont le plus
honoré l'armée beige. Permettez-moi, messieurs,
de vous retracer en pe'u de mots cette carrière
si brillamment parcourue
- Alexis Adolphe comte Capiaumont, naquit a
Mons, le 14 novembre 1798. Eatré au service le
1" janvier 1S15, il combattit vaillammenta Wa
terloo comme cadet sous-officier au bataillon de
chasseurs beiges, n° 36 de la 3e division d'infan
terie du corps d'armée anglo-belge de lord Hil.
Le 9juillet 1815, lors de la prise de Paris par les
alliés, un brevet de sous-lieutenant lui fut décer-
né en récompensede sa belle conduite au feu.
Capiaumont, a qui le grade de lieutenant fut
conféré le28 décembre 1826, servit avec honneur
dans l'armée des Pays-Bas aimé et estimé de ses
camarades et de ses chefs, jusqu'en 1830, époque
a laquelle il eüta subir une épreuve bien doulou-
reuse faisant partie des troupes qui envahirent
Bruxelles, lui, Beige dans l'ame et patriote s'il
en fut, souffrit cruellement de la lutte fratricide
a laquelle il se voyait forcé de prendre part, car
il n'aurait pu s'y soustraire sans déshonneur,
sans faillir a la fldélité jurée au drapeau. Aussi
iit-il bravement son devoirmais dès la première
des journées de septembre, le 23, les sentiments
qui Tanimaient se révélèrent d'une manière bien I
significative, alors que, s'étant, a la tête d'un
détachement de 200 hommes dont il avait le com
mandement, emparé de l'Observatoire, il sauva
la vie a 17 patriotes, presque tous Liégeois, en
les laisant évader par les souterrains et gagner
la campagne.
Le lieutenant Capiaumont avait, le 23 Septem
bre, été blessé très-grièvement; il était encore
alité dans les derniers jours d'Octobre. Sa de-
mande de démission honorable ayant alors été
agréée, et sa liberté d'action lui étant ainsi ren-
due, aspirant avec ardeur a se ranger sous le
drapeau de son pays, il n'attendit même pas pour
lui offrir ses services que sa blessure fut entière-
rnent cicatrisée. Nommé le 7 Décembre 1830 ca-
pitaine aide de camp du lieutenant général Dame,
et chargé par eet officier général de plusieurs
missions et de plusieurs commandements impor
tants, en dehors de ses fonctions d'aide de camp,
il se distingua d'une manière toute particulière i»
1 armée de la Meuse et fut nommé officier d'or
donnance du Roi le 5 Septembre 1831major le
20 Octobre 1831, il créa et organisa le bataillon
de partisans qui porta son non; et fut si populaire
dans 1 armée et dans le pays. Lieutenant colonel
le 7 Aoüt 1836, il prit le commandement du 1"
régiment de chasseurs a pied, dans lequel son
beau bataillon de partisans avait été versé et qui
plus tard prit la denomination de régiment des
earabiniers. Le lieutenant colonel Capiaumont
avait donné a ce corps une allure et un cachet
militaire tont particuliere qui le distinguaient
©litre tous et qu ont su lui conserver intacts les
chefs qui lui ont succédé dans le commande
ment dece magniflque régiment.
- Colonel le 9 Avril 1841, général major le 18
Juillet 1845 lieutenant-général le 20 Décembre
1854, il fut admis a la retraite a latin de 1863. Le
général Capiaumont avait été nommé dans l'or
dre de Leopold chevalier le 15 Décembre 1833;
officier le 8 Avril 1847; commandeur en 1856. II
était dócoré des croix commémoratives de 1856 et
de 1830, ainsi que de la croix de Waterloo. II était
grand oordon de l'ordre da St-Stanislas de Rus.
sie, commandeur de l'ordre de Pie IX, officier de
l'ordre de la Tour et Epée de Portugal, chevalier
de l'ordre de la Branche Ernestine de S«xe.
Le général Capiaumont jouit longtemps d'un
bonheur sans mélange; heureux époux, heureux
père, rien ne manquait a sa félicité. Mais, hélas
en est-il de durable ici-bas Les dernières air
nées de sa vie furent désolées par la perte la
plus cruelle qui put Tatteindre, celle de son fffi
excellent jeune homme enlevé a la fleur de IVe'
a son affection et a celle de sa mère bien aimée
de cette épouse accomplie dont les soins inces-
sants ont été prodigués avec une si touchante
tondresse a l'homme dont elle fut ia fidéle com-
pagne. En recueillant son dernier soupir, cette
femme d'élite a pu se rendre le consolant té-
moignage d'avoir adouci les souffrancès endu-
rées pendant une cruelle maladie par celui que
la mort vient de lui ravir. Ces souffrancès étaient
bien vives, parfois intolórables même, mais le
général sut les supporter avec une résignation
parfaite aux volontés de son Créateur. C'était un
grand coeur, un noble caractère, un esprit che-
valeresque. 11 a vécu en chrétien; homme de foi,
il est mort en chrétien! Puissions-nous tous flnir
de même
Et a présent, adieu, mon brave, mon digne
général; ton ame s'est envolée vers les regions
éthéróes, mais le souvenir de tas vertus vivra
dans nos coeurs, ta mómoire nous restera chère.
Adieu adieu 1
Un désastre terrible, par son étendue et sa
soudaineté, vient de frapper la partie centrale
de la Hongrie. Cette immense plaine, bordée au
nord par les Carpathes et a Torient par les Alpes
de q'ransylvanie, n'olïre qu'une pente très-faibl#
vers le Danube qui la limite a l'ouest et au sud.
Les eaux qui descendent des plaines de eet
immense amphithéatre de montagnes ont géné-
ralement un cours paresseux et, chose a remar
quer, elles se déversent dans le danube a angle
droit. Dès que les pluies et la fonte des neiges
angmentent le volumes des rivières, celles-ci
de viennent des torrents qui renversent les digues
et inondent les plaines.
Les travaux d'art tels que les dérivations des
cours d'eau a certains passages de canaux, les
levées des routes et des chemins de fer ainsi que
les digues qui protégent les terres les plus expo-
sées deviennent alors de véritables obstacles;»
l'écoulement rapide des masses liquides et en
augmentent Teffet destructeur.
L'inondation actuelle, qui vient de produire
des désastres contre lesquels toute lutte est im-
puissante, a pris, depuis los dernières dépêches
de Szegedin, ville populeuse au centre de la
plaine magyare, des proportions effrayantes.
Les populations n'ont pas seulement a lutter
contre les éléments; des bandes pillardes infes-
tent le pays, au point qu'il y a fallu proclamer
une loi martiale.
Les per.tes seront énormes, mais elles auront
du moins pour résultat de forcer le gouverne
ment hongrois a faire étudier plus sérieusement
le régime des fleuves et rivières du royaume et
d'arracher, a Tavenir, par un systéme de deriva
tion et de canalisation bien combiné, ces riches
contrées aux catastrophes périodiques qui les
désolent.
Un télégramme de Vienne, ajoute:
La nuit dernière, après un orage des plus
violents, le fieuve a rompu la digue de la route
de Alfold, prés de Szegedin, vers une heure et
demie, et a inondé avec une impétuosité ef-
rayante les deux tiers de la ville. La synagogue
ot plusieurs maisons se sont effondrées, enseve-
lissant les habitants sous les dócombres. L'ob-
scurité donnait a ce spectacle un caractère d'hor-
reur indescriptible. Le nombre des victimes est
encore inconnu. On craint qu'une grande partie
de cette ville florissante ne disparaisse. Les
pionniers travaillent sans rolache pour sauver le
plus de choses possible.
La ville de Szegedin, chef-lieu du comité
hongrois d'Esougrad, est située sur la rive droito
de la Theiss, sur le chemin de fer do Pesth a
lemesvar. Elle a 70,000 habitants, un grand ma-
gas in de sel, des fabriques de tabac et de soda,
des chantiersc'est a Szegedin que sont con-
struits les principaux navires a glace. On y fait
aussi le commerce de bois et de céréales. La vil
le de Szegedin est très-ancienne et était autrefois
une grande forteresse.