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Samedi 7 Décembre 1878
13* année. N° 1,380.
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,p Journal parait Ie Mercredi et le Samedi. Les insertions content 1b centimes la ligne. Les réclames et annonces judidaires se paient 30 centimes la ligne. Ou traite a forfait pour les insertions par année.
Un numéro du journal, pris au Bureau. 10 eenling Les numéros supplémentaires commandés pour articles. Réclames oil Annonces, coütent 10 fr. les 100 exemplaires.
V m E M x W 15 E F E E$.
LES BARBARES SONT A NOS PORTES.
Les menaces que le socialisme fail enten
dre a l'adresse de la Royaulé revèlent chaque
jour une forme plus accentnée et plus mena-
cante. A l'heure oü M. le ininistre des affaires
étrangéres, qui se pique d'ètre l'homme po
litique le plus clairvoyant de son temps, nous
dénonce du haul de la tribune nationale,
comme a provoquant au régicide nous
crayons bon de metlre sous les yeux de M. le
ininistre des affaires étrangéres el de faire
connaitre a nos lecteurs, ce que disent el ce
que pensent les socialistes beiges dont M. Frère
ne s'occupe pas, sans doute afin qu'on puisse
lui poser a son tour le fameux dilemme: ou
aveagle ou complice!
Voici pour l'instruclion spéciale de M.
Frère et pour l'édification du public quelques
exlrails d'une Causerie populaire pu-
bliée par le Mirabeau, organe du socialisme
révolutionnaire, paraissant a Verviers:
Un roi est un fléau; e'est la conservation
des priviléges, des abus, c'est le régne de la
violence el de la terreur, c'est l'exd, la dé-
portalion, le bagne et la mort. La royaulé,
c'est la liberté sous l'élat de siége, c'est le
faible sans protection conlre le fort. Ce sont
les gros traitemenls et les pelils Sdlaires,
c'est le malaise dans le commerce, le chö-
mage et la grève dans l'ateiier.
La royaulé c'est le dèpérissemenl, Ca-
brulissement d'une nulion par l'ignurance
et la corruption des rneeurs.
C'est l'abolition des droits de disculer,
decrire, d'aller, venir, du droit de réunion,
d'association du travail. La royaulé, c'est
ralliance du goupillon a la puissance du
sabre; c'est enfin le peloton d'exécution en
permanence dans la plame deSalory.
Et voici les logiques et régicides conclu
sions que ce frére el ami du citoyen Janson,
ami et compére de M. Frére-Orban, tire de
ces premisses radicates
Pénétrez vous bien qu'«ne nation u le
droit de combattrede vaincre el d'exéculer
un roi.
Est-ce que le despolisme est inviolable?
j» La nation a le droit de suppriirier le
trone et de régner elle-mème par ses propres
lois.
Pouvez-vous hésiler
enlre un roi et un peuple, entre la royaulé
ou la liberie, rasservisseinent ou l'émancipa-
'ion du citoyen? C'est done une Uitte, un
combat, une revolution; si le peuple suc-
combe il est massacré; si c'est le roi il doit
mourir! Un roi vaincu, dépossédé, désarmé,
degrade, aspirera toujours a reconquérir sa
'oute-puissance, il conspirera toujours contre
le suprème pouvoir populaire aveo une haine
implacable. La mort i>u roi c'est la paix,
e'est venger un vasselage bumiliant, c'est
étouffer les divisions qui déchirenl l'Etal.
Les rois rionl rien de sacré, de divin, ce
sont de féroces charlatans. M. de Bismark
la compris, ausst a-t-il dit: Les grandes
questions de nos temps ne doivent pas se
fésoudre par des paroles el des discours,
mais par le fer el le sang.
Puisque nous ne pouvons plus disculer
sur notre asservissement,
Aj.lons-y!
Allons-y?... Vous comprenez, M. Frére-
Orban?
Non? Alors vous éles aveugle ou com
plice. Choisissez.
h°lez que le Mirabeau s'imprime a Ver
viers et que le clan révolnlionnaire dont il
est l'organe a volé comme un seul homme
aux derniéres éleclions législalives pour la
liste libérale.
SYLLABUS LIBERAL.
Les gueux prcclatneiil saus cesse que les
catholiques sont les enneinis de nos institu
tions poliliques. A entendre nos adversaires,
le libéralisme est le seul parti national et
tlévoué a la Constitution.
Les gueux ne font que parler du Syllabus
catholique, duquel ils concluent meusongé-
rement que nous révons la destruction de
l'ceuvre de 1830.
Au lieu de restee sur la defensive, démas-
quons les vrais eunemis de nos inslilulions.
Car il y a un Syl/ubus liberal!
Ce Syllabus éclate dans la presse, dans les
discours, dans les enseignemenls, dans la
propagande des gueux.
Nous allons le résumer.
1. Pour être citoyen beige il fuut élre
libéral. Nul n'a de droits que s'il est libéral.
Sont libéraux: les gueux, les républicains,
les socialistes, les protestants hameux, les
geus de l'mternationale, les hommes qui se
croient fils de singes, ceux qui nienl Dieu,
l'immortaliléde l'ame, les solidaires, les bar-
bares de la libre-pensée, les casseurs de vi-
tres, les assomeurs.
Ne sont pas cilogens: les catholiques et,
en general, toute person ne qui adiriet en
pratique une religion quelconque, basée sur
('existence de la divmiié.
2. La Constitution l/clge doit être rcoisée.
El Ie don proclamer la liberie absolue pour
lous les citoyens beiges; en consequence, le
plus lót possible, on biffera de la charle lout
arliele qui dunne aux catholiques non
citoyens quelque droit ou quelque liberie.
3. Le servage sera réiabli pour lescléri-
canx el les geus de leur sorle.
N ayant pas de droits, iIs n'en seronl pas
moins soumis a tons les devoirs.
lis paieront les unpóts, seront soldats et
gardes-civjques méme les prêtres.
Toutes les charges publiques pèseronl sur
eux.
Ma is ils ne seront admissibles a aucun
emploi, a aucune dignilé dans l'Etat.
4* L'Etat libéral ne reconnail aucune reli
gion. L'idéal, c'est l'absence de tout culle
interieur et extérieur. L'Etal n'autorise que
la morale indépeudante, gardée par les gen
darmes.
Les biens d'église seront pris aux fabri-
ques et livrés a l'Etat.
Eu attendant la fermelure des temples, on
affamera le clergé; on supprimera leurs trai-
lements et on défendra aux fidéles de leur
payer des emoluments.
5. La liberie de la parole sera retirée aux
cléricaux. En chaire, le prèlre sera baillon-
né. Mais les gueux auronl toute latitude pour
dilïamer le prètre et la religion.
6. Les enfants appartiennent a l'Etat en
propriété; les pére et mére n'ont sur eux
aucune puissance. L'Etat fera des écoles oü
les enfants seront forcés d'élre meués enten
dre 1'enseignemenl libéral, qui empèchera
l'idée religieuse de pénélrer dans les intelli
gences.
Les Colléges, les Universilés ne pourront
exister que s'ilsse rangent sous la bannière
de la morale indépendante.
7. Tout le monde sera enterré pêle-mèle
dans un champ, l'assassin a cóté de sa victi-
me. le Roi cóle a cöle avec le régicide.
Les catholiques, qui, pendant leur vie
n'auront eu aucun droit, seront traités, aprés
leur inorl sur le pied d'égalité avec les
gueux et autres citoyens.
8. Le régime représenlalif sera conserve.
Mais les éleclions seront toutes libérales. Les
gens soupconnés de cléricalisme seront dé-
clarés incapableset exclus du vote.
9. La mort civile sera rélablie pour les
prêtres, les religieux, pour tous les catholi
ques.
10. Le droit d'association sera unique-
ment conservé aux gueux, a l'inlernalionale,
el la main-morte rélablie au profit des crè
ches, du Denier des Ecoles, de la Ligue de
l'Enseignemenl, en un mot de toutes les in
stitutions, ayant pour bul dedécbrislianiser
le pays.
11. II sera permis de faire donation de
toute sa fortune au prejudice de ses pa
rents pauvres si la donation est faitea la
main-morte libérale.
12. Liberlé entière sera maintenue aux
pouvoirs coinmunaux qui s'engagérout a
courber le front devant le pouvoir central.
13. Les destitutions seront pratiquées jus
qu'a extinction de fouclionnaires catholiques.
14. Defense sera faite aux catholiques de
faire la charité aux pauvres. Le monopole de
la charité sera remis aux gueux.
Voila le programme qu'affiche l'avant-
garde. Le gros de l'armée libér ale se defend
un peu et trouve cela trop raide. Maïs le
gros suivra Favant-garde; car le gros a der
rière lui l'inlernalionale qui le pousse a la
remorque des gueux.
On comprend que l'on ait inlérèt a désa-
vouer quelques po.nis corsés du programme;
mais que le liberalisme se rebuffe ou non,
il ne musélera pas les gueux.
Le Syllabus est la; et il y assez de gens
determines pour le faire passer dans la pra
tique.
RÉGICIDE
En pleine Chambre des Représentanls, le
journal la Cloche a élé signalé par M. Frère-
Orban comme prècbanl le régicide.
En conséquence le directeur de la Cloche
a adressé a M. le ministre des affaires étrau-
gères, la lettre suivante
LA DISCUSSION DE L'ADRESSE
JUGÉE A LÉTRANGER.
On lit dans le Francais
La discussion de l'adresse a repris mardi
et s'esl poursuivie dans les mêmes conditions
que la semaine prccédente. Du cólé du mi
nistère, refus de s'expiiquer sur le caractère
des rèformes d'enseignement qu'il rnédite et
attaques persisiautes contre l'ultrarnonta-
nisme». Du cólé de la droite, défense des
grands principes sociaux, demonstration de
l'inanité des griefs formulés conlre les ten
dances ullramontaines. Certaiues declara
tions mérilent cependant d'élre relevées. Un
membre de la gauche, constatant que le
gouvernement avail enfin adopté le principe
de l'instruclion laïque, s'est écrié: C'est a
présent que nous remontons a nos traditions,
et nous sommes pour la première fois le vrai
parti liberal. C'est avouer que le parti
libéral avait jusqu'tci porté un masque et
que lót ou lard, pour être lui-mème, il est
condamné a s'effronder dans Ie radicalisme.
Quelques instants aprés, un autre incident,
non moins significalif, s'est produit. M. Cor-
nesse ayant ditII esi évident qua le mi
nistère prend pour drapeau le mol de M.
Gambelta ie cléricalisme, voila l'ennemi
a gauche, on a crié oui oui el M. Frére-
Orban, oubliant qu'il est ministre des affaires
etrangères el tenu, dans la situation de l'Eu-
rope, a une réserve de langage particuliére,
interroinpit a son tour pour s'écrier«Nous
l'avions dit longteinps avanl. Ainsiau
moment ou I'Europe est affrnyée des ravages
que produil la propagande socialiste et que
les gouveriiements, effrayés, s'altachent a
devenir plus conservateurs, le chef du cabi
net beige, Ie représentant du pays vis a vis
des Etats étrangers, s'approprie le cri de
hame qui a retenti au dcla de nos fronlières.
L'impression a èté detestable; elle ne pourra
que grandir.
OEUVRES OUVRIÈRES CATHOLIQUES.
La Federation beige des ceuvres ouvrières
catholiques a tenu bier sa vingt-sixiéme ses
sion dans les locaux du Cercle catholique.
Le bureau se compo>ait de M. le prince
Eng. de Carauian Chunay, président, assisté
de M. Beckers, président du Cercle catholi
que, Ch. Campiom, secréiaire, L. Siruyf,
vicaire a Louvain et trésorier de i'ceurre.
Mgr Dechamps, arclievèque de Malines, s'était
fait représetner par son vicaire général, Mgr
Goossens.
La séance s'est ouverle par une prière et
par un discours de bienvenue adressé par
M. Beckers a tous les membres présents.
L'orateur a monlré que le bul de la Fédéra-
tipn est surtout de résoudre la question socia
le au moven des principes chrétiens. La Fé-
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poperinghe- Ypres, 5,15 7,15 9,33 11,00 11,30 2,20 5,05 5,30 9,30. Ypres-Poperinghe, 6.20 9,07 10,05 12,07 2,45 3,57 6,47 8,45 9,50
- Popermghe-Hazebrouck, 6,40 12,25 7,04 - Hazebrouck-Poperingbe-Ypres, 8,25 4,00 8,25.
Ypres-Roulers, 7,50 12,25 6,30. Roulers-Ypres, 9,10 1,50 7,50.
goulers-Bruges, 8,45 11,34 1,15 5,16 7,20 (10,00 Thourout.) Bruges - Routers, 8,05 12,40 5,05 6,42. Thourout - Gourtrai,
o,1d IïlSt.
Ypres-Courtrai, 5,34 9,52 11,20 2,40 5,25. Coprtrai-Ypres, 8,08 11,05 2,56 5,40 8,49.
Ypres-Thourout, 7,20 12,06 6,07, (le Samedi a 5,50 du matin jusqu'a Langemarek.) Thourout-Ypres, 9,00 1,25 7,45 (le
Samedi a 6,20 du matin de Langemarek a Ypres).
Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armontières, 6,00 12,00 3,35. Armentióres-Houplines-Le Touquet- Warnêton-
Gomines, 7,25 2,00 4,45. Gomines-Warnöton, 8,45 mat. 9,30 soir, (le Lundi 6,30.) Warnêton-Comines, 5,30 11,10 (le
Lundi 6_,50.)_
- Lille,
lgique, 5,55, 10,35,4,37,8,15.
- ,--Oi, 8,05 12,40 5,05 6,42.
Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7,22 9,50 11,27 12,40 2,27 2,50 5,35 6,40 7,35. (Bassin) 7,28 9,56 11,33 12,46 2,31 2,56 5,41
6,46 7,41 9,02. Heyst-Blankenberghe-Bruges, 5,45 8,20 10,10 11,25 1,25 2,45 4,10 5,30 7,35 8,45.
Ingelmunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58,11-20, 4-41.
Deynze-Ingelmunster, 12,00 8,20.
Ingelmunster-Anseghem, 6,05 9,40 12,35 6,13. Anseghem-Ingelmunster, 7,42 11,20 2,20 7,45.
Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7,10 9,08 1,35 7.50 Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6,15
11,05 3,40 5,00. H
Dixmude-Nieuport, 9,50 12,35 2,20 5,10 8,35 10,10. Nieuport-Dixmude, 7,15 11,55 4,20 5,56 6,50.
Thourout-Ostende, 4,50 9,15 1,50 8,05 10,15. Ostende-Thourout, 7-35, 10,16 12,20 6-15 9,15.
Selzaete-Eecloo, 9,05 1,25, 9,03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05.
Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 12,30 5,55
Selzaete-Lokereu, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-25 (le Mardi, 10-09).
C O R H. B
i3r»01VI>^VWr0^3S.
GOURTRAI, BRUXELLES.
Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42
Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,25 6,10
BRUXELLES, COURTRAI.
6,35.
8,54.
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
5,22 8,28
8,00 10,46
12,21
2,46
5,35
7,56
6,47.
8,44.
COURTRAI, TOURNAI, LILLE.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
Courtrai dép.
Tournai arr.
Lille
6,37
7,28
7,42
9-37
10,15
10-42
10,56
11,47
12,08
2,54
3,48
4,00
5,27
6,39
6,37 10,04.
8,47.
9,41.
Lille dép.
Tournai
Courtrai arr.
5,10
5,42
6.34
8,12
8,56
9,17
11,05
11,32
12,20
2,21
2,40
3,38
4,10
5,21
6,33
8,10
8,50
9,28
COURTRAI, 6AND.
GAND, COURTRAI.
Courtrai dép.
Gand arr.
6,32
8,01
6,42
7,21
9,49
11,08
12,31,
1,51,
3,44
5,04
6,40
8,00
9-32.
10,20.
Gand dép.
Courtrai arr.
5,15
6,34
8,45
9,33
9.24
10,51
1,28
2,49
4,14
5,23
7,21.
8,12.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 J3,59 6,43 8,43 Bruxelles dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 4,53 5,55 5,01,
Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 4,44 7,58 9,28. Gand am 6,00 8,38 9,36 10,27 1,23 3,25 4,16 6,13 7.23 7,35.
Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 5,58 9,31 10,42. Bruges 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 6,50 8,15 8,50.
u Monsieur le ministre,
Dans la séance du 28 novembre de la Chambre
des reprósentants, isolant une phrase empruntée
a un article de la Cloche du 24, article portant
mes initiales, vous m'avez reprósenté comme
provoquant au régicideet comme telvous
m'avez désignó a la haine et au mépris de mes
compatriotes
Voici la phrase que vous me reprochez
Faut-il done absolument en Belgique un
coup de poignard ou de pistolet pour faire
ouvrir les yeux au Roi!
Vous avez lu la Cloche, Monsieur le ministre,
et vous l'aviez probabloment sous les yeux quand
vous la citiez dans la séance du 28, a laquelle
j'assistais.
Eu ne citant qu'un passage isolé de mon article,
vous en dénaturez l'esprit, le sens et la portée:
vous me faites dire tout le contraire de ce que
j'y écrivais.
Couvert par rimmunitó parlementaire, vous
n'hésitez pas a attenter a la róputation d'un
simple citoyen qui n'a pas les mêmes armes
pour se défendre. L'opinion publique appréciera
ce procédé.'
Toutdans eet articleproteste contre les
intentions que vous me prêtez.
Tout, dans le n° de la Cloche du 24, prouve
que vous ne pouvez soutenir que, de prés ou de
loin, j'appartienne a l'ócole du régide.
Et c'est le contraire, vous devez le savoir, qui
est la vérité.
Tout, dans mon passé d'ècrivain, et il remonte
a vingt ans, me défend contre de pareilles im
putations.
Ma justification se trouvant tout entióre dans
l'article incriminé, je viens vous prier, Monsieur
le Ministre, de citer eet article en entier a la
Chambre.
Et j'ai le droit d'attendre de votre loyauté que
y ajoutiez ce passage qui se trouve dans le méme
N° quelques lignes plus haut
Sire, la chasse aux rois est ouverte.
En Belgique comme en Allemagne, en Rus-
sie, en Espagne, en Italië, le socialisme réeolte
les semailles du libéralisme.
Le socialisme a fait en 1871 le massacre des
otages. II fait en 187S le massacre des rois.
Qui vous défendra? Qui sera avec vous Qui
écartera de Votre Majesté les tueurs du socialis
me
Ce n'est pas le libéralisme. II n'a su défendre
ni le Roi d'Espagne, ni l'Empereur d'Allema-
gne, ni le Roi d'Italie contre les Frères et
Amis de la Sociale. II n'a pas su défendre votre
personne contre les outrages de la tourbe gueuse.
II a insulté V. M. méme, publiquement, impuné-
ment sous votre balcon
L'Internationale
Qui done vous restera fidéle, Sire
Qui? L'Eglise, le clergé, le peuple cbrétien,
vraiment beige de coeur et d'ame, celui-la
méme a qui l'on vous fait aujourd'hui tournor le
dosDe ce cötó il n'y ani gueux, ni républicains,
ni socialistes, ni atliées. Nous viendrons, nous,
a l'heure du danger, au secours de la Royauté et
de la Patrie, menaces de s'enfoncer dans le banc
de sable dn libéralisme, de s'engloutir dans los
eaux de la barbaric solidaire.
- Fasse Dieu que ce ne soit pas trop tard et que
le Kutturhampf inauguró par vos ministres ne
fasse jamais lever sous vos pas, Sire, la graine
fatale des Hoedeldes Nobiling, des Moncasi,
des Passanente du socialisme régicide
Si vous ne me donnez pas la légitime et néces
saire satisfaction que je vous demande, vous
aurez fallli a un autre devoir plus sacré. Vous ne
pouvez en rester la. Vous, ministre du Roi, si
j'ai écritce que vous dites, dans le sens que vous
dites, avec les intentions que vous dites, com
ment se fait-il que vous me laissiez jouir impu-
nóment des bénéfices de mes incitations régici
des, de mon crime de lèse-majesté? II y a des
lois en Belgique, Monsieur le Ministre, qui pu-
nissent ces crimes-lh. Les pouvoirs publies ne
sont pas désarmés. En Belgique, oü l'on peut
impunéinent blasphemer Dieu et cracher a la
face du Christ, il n'est pas permis d'insulter le
Roi, moins encore de publier des incitations au
régicide. Vous vous devez a vous-même, au Par
lement, au parti que vous reprósentez, a votre
passé, a votre haute position ministérfelle, de me
faire attraire devant la Cour d'assises et d'y exi-
ger contre moi une repression aussi prompte que
sévére.
Car on ne plaisante pas, n'est-ce pas, Monsieur
le Ministre, avec le régicide
Ou bienje suis coupable, et dés lors je dois
tomber sous la vindicte des lois; ou bien.
ayant dénaturó ma pensée et m'ayant signalé au
mépris des bonnêtes gens, vous me devez tout
au moins la reparation que je sollicite de votre
bonne foi.
Permettez-moi, en terminant, Monsieur le Mi
nistre, de croire que vous n ètes pas de ceux qui
disent
Donnez-moi deux lignes de Vécriture d'un
homme, et je me charge de le faire pendre. -
Je vous prie, Monsieur le Miriistre, d'agréer
l'expression de ma haute considération.
G. Lebrocquy,
Homme de lettres, 37, Rue d'Edimbourg,
ci Ixelles.
Ixelles, le 28 Novembre 1878.
P. S. Comme garantie de l'exactitude de mes
citations, je prends la liberté de joindre a la pré
sente un N° de la Cloche du 14 courant.