mSÈm fwmêSëMè
LES ARCHIVES DU FAUX.
;"p.GA N
Samedi 12 Octobre 1878.
N01,334.
13° an nee.
I p Journal parait Ie Mercredi et le Samedi. Les insertions coütent 1:5 centimes la ligne. Les réclames el annonces j ml ic int res se paient 30 centimes la ligne.
Un numéro du journal, pris an Bureau. 10 centimes. Les numéros supplérnentaires commandés nm"' ar,|'eR
On traite forfait pour lés insertions par année.
pour articles. Réclames on Annonces, coütent 10 fr. les 100 e.xemplaires.
C SI: E M S E K 11.
LES ÉLECTIONS COMMUNALES.
Nous entrons en plein dans la période
éleclorale. C'est le moment, pour chacun
de nous, de s'inlerroger avec soin, afin de
bien comprendre le devoir et de le remplir
sans hésilation el sans faiblesse.
Oü le libéralisme veut-il nous mener?
Regardez sculement a la têie; voyez les acies
de ces chefs toujours si servilement obéis.
La destitution arbitraire a été leur don de
joyeuse entrée.
A peine arrivés au pouvoir ils demandaient
déja des lois proteclrices de leurs chéres
positions, des lois de haine et de parti contre
leurs adversaires politiques. On fit ratifier
tout d'abord par la législature la création
iinprovisée de leur ministère de l'itislruction
publique, oeuvre perfide de centralisation,
engin de guerre contre fenseignemenl libre
et religieux.
Et puis il leur fallait bien vile une nouvelle
réforme éleclorale comrne s'il n'en exis-
lait pas assez, mais une réforme qui leur
liviat les calholiques pieds et pomgs liés;
c'étail du moms l'idéal. Aussitót pensé, aussi-
töt fait. On étail on pleine révision des listes
électorales. L'entreprise fut mcnée avec une
telle hate d'en recueillir les fruits, qu'iine
disposition transitoiie de la loi prorogca los
délais de la revision. Jamais encore la poli
tique personelle ne s'élail aflichéeavec autant
d'audace et de désinvolture.
Ecraser les calholiques comme ciloyens,
faire la guerre a leur religion sous le nom
d'ultramonianisme, et séculariser, déchris-
tianiser les écoles, tel est le triple programme
clairement promulgué par les fans aprés a
peine qutlques semaines d'exercice de la
puissance publique.
Eh bien, ce programme doit se réaliser
le prêtre hors de l'école Et celui-la
aussi doit rious l roti ver principalement atten-
tifs. Une prépondérance politique peut se
reconquérir, une oppression être supporlée
avee constance et abrégée par la lutte pour
le droit. Mais qui relévera les jeunes intelli
gences perverties par la négation, les coeurs
viciés par le venin de la morale indépen-
dante? qui les rend ra a la familie, a l'Etat
et a Dieu Qui les empêchera de se ruer
follement vers les fatales doctrines et les
désordres du socialisme? lei cbaque perle
est irrémédiable, cbaque ébranlement se pro
page au loin, et aprés bien des années les
générations alteintesse reccunaissenl encore
aux traces de leurpassage a travers la société,
A I heure qu'il est, c'est la lutte dans la
commune qui doit sauver la situation. La
liberié, réfugiée la, a des biens précieux,
ineslimables a défendre. El n'oublions pas
qu'elle y est toute-pnissante, paree qu'elle
y combat sur lesol natal el sur son veritable
terrain. Par elle, el en volant résolüment
contre les principes, les actes el les hommes
du libéralisme, nous servirons a la fois la
bonne cause et nos plus chers intéréts.
LA QUESTION CONSTITUTIONNELLE.
Une chose nous a toujours frappé dans
1'explosiori des sentiments d'indignation que
Ie libéralisme de toutes eouleurs affecte d'é-
prouver vis-a-visde l'aflirmalion catholique:
celle chose, c'est i'audace.
A entendre les libératres déclamer contre
le catholicisme, on dirait qu'ils aiment la
liberie: la liberie religieuse, méme la liberie
civile. Combicn on se tromperuii! Le libera
lisme, en eflet, n'a dé liberal que le mot
dont il se pare et le tnasque dont il se cou-
vre.
Aujourd'hui, car il n'est plus besoin de
retourner a I'hisloire dn passé, y a-t-il au
monde un fait plus visible, plu's éclatant,
plus évident qtie celui-ci:
Partout ou le libéralisme domino, il op-
prime. Parlout oil les libéraux gouvernent,
ou bien ils ont enlevé aux calholiques la li
berié et les droits qu'ils leur avaient garan-
tis: c'est Ie cas de la Prusse, de la Suisse, du
Brésil, de ITtalie; ou bien, comme en Belgi
que, ils contestent aux calholiques l'usage
de ces mèmes droits, ils déplorent Ia tole
rance qu'ont monlrée leurs prédécesseurs,
ils condamnent le régime de liberié dans le
droit commun glorifiéen 1830, ils aspirent
ouvertement a le changer, füt-ce par la vio
lence, ils y arrivenl pen a pen par des hypo
crisies administrnlives, par des violences
légales on par l'émeute.
Ceci, encore une fois, on ne saurail le
nier, sans manquerde loyaulé, sans mentir.
Non pas qu'il ne puisse se rèneontrer encore
chez nos adversaires quelques rares survi-
vauts atlardés du libéralisme sincère qui
gémissent sur les palinodies et les déporte-
ments des leurs; cenx-la sont radicalement
impuissants contre Ie Hol qui emporte la
masse. Stispeclés par leurs amis, bafoués par
les vo x autorisées de la sectc, accusés de
défaillance avant de l'ètre de trabison, reje-
tés d'autre part par les calholiques qui ont
appris a leurs dépens a se défier des modé-
rés, leur action ei uulle contre le mal,
quand leur lacheté ne eonlnbue pas a ses
progrés.
Les calholiques auraient ils amenés par
leurs exces la réaclion dont nous sommes
les lémoms de la part du libéralisme?
A pat'ler francais, il n'y a pas réaclion.
Le libéralisme ne réagit pas: il marche; il
se développe. Fatalement Terreur devient
contradiction.
Loin de manquer a leur parole et a leur
serment et de porter atleinte aux droits
consiitutionncls de leurs adversaires, les
calholiques ont faibli, cédé, concédé sur
toute la ligne, commetlant trop souvent la
faule de se confier bénévolemenl a la loyatité
civile libérale, et laissant l'opposilion inutiler
dans l'ombre et supprimer parfois en fait la
liberie de l'Eglise.
Le libéralisme le reconnait, foreé par l'é-
vidence. N'ayant pas un acte, pas un fait a
reprocber aux calholiques, il élève contre
eu.x des accusations en l'air, il leur fait un
crime de leurs convictions religieuses et de
Tespril de prosélylisme, il renouvelle contre
nous ies procés de tendances les plus saugre-
nus cl les plus ridicules, arrivanl ainsi a se
monlrer aussi peu liberal que peu chrélien.
Cetie laclique est aujourd'hui dévoilée. Le
malheur est que certains calholiques aveu-
gles et pusillanimes ferment les yeux sur
les déplorables exces du libéralisme, et ob-
servenl vis a vis de lui cette coupable neti-
tralité qui aujourd'hui est une abdication.
L'ÉCOLE ET LE SCRUTIN.
Le mouvement de nos mceurs publiques n
conduit a ce résubat digne deremarque que
les elections de quel'que imporlance se font
presque loules sur une des grandes ques
tions politiques ou soeialesa l'ordre du jour.
Cette année, persorme ne le conteste, olies
porteront sur la question capitale de l'ensei-
gnetnent.
Une éiiiolion facile a comprendre s'est
emparée du pays. L'école clirélienne est en
dangerle radicalisme va leuter un suprème
\J èivniffis
Poperinghe- Ypres, 5,15 7,15 9,33 11,00 11,30 2,20 5,05 5,30 9,30. Ypres-Poperinghe, 0.20 9,07 10,05 12,07 2,45 3,57 6,47 8,45 9,50
Poperinghe-Hazebrouck, 6,40 12,25 7,04 Hazebrouek-Poperinglie-Ypres, 8,25 4,00 8,25.
Ypres-Roulers, 7,50 12,25 6,30. Roulers-Ypres, 9,10 1,50 7,50.
Houlers-Bruges, 8,45 11,34 1,15 5,16 7,20 (10,00 Thourout.) Bruges-:
-Roulers, 8,05 12,40 5,05 6,42. Thourout - Courtrai,
Gand-ïerneuzen (station), 8-17, 12-25, 3-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, '8-25. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 12,30 5,55
J Selzaete-Lokeren, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-io matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-25 (leMardi, 10-09).
COtVRB3PONDAlVCES.
COURTRAI, ERUXELLES. BRUXELLES, COURTRAI.
5,15 mat.
Ypres-Courtrai, 5,34
52 11,20 2,40 5,25. Courtrai-Ypres, 8,08 11,05 2,56 5,40 8,49.
Ypres-Thourout, 7,20 12,06 6,07, (le Samedi a 5,50 du matin jusqu'a Lan
Samedi k 6,20 du matin de Langemarck a Ypres).
imines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentiéi
Comines, 7,25 2,00 4,45. Comines- Warnèton, 8,45 mat. 9,30 soir, (le Lundi 6,:
Langemariik.)Thourout-Ypres, 9,00 1,25 7,45 (le
Comines-Warnêton-Le Touquet-Houplines-Armentiéres, 6,00 12,00 3,35. Armentières-Houplines-Le Touquet- Warnèton
- 6,30.) -
Lundi 6,50.)
Warnêton-Comines, 5,30 11,10 (le
Lille,
Coiulnes-Belgique, Comines-France, Quesnoy-sur-Deüle, Wambrechies, la Madelaine, Lille, 7,20, 11,45,6,43,9,30.
la Madelaine, Wambrechies, Quesnoy-sur-Deüle, Comines-France, Comines-Belgique, 5,55, 10,35, 4,37, 8,15.
Courtrai-Bruges, 8,05 11,00 12,35 4,40 6,37 9,00 soir. (Thourout.)— Bruges-Courtrai, 8,05 12,40 5,05 6,42.
Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7,229,50 11,27 12,40 2,272,50 5,35 6,40 7,35. (Bassin) 7,28 9,56 11,33 12,46 2,31 2,56 5,41
6 46 7,41 9,02. Heyst-Blankenbergtie-Bruges, 5,45 8,20 10,10 11,25 1,25 2,45 4,10 5,30 7,35 8,45.
Ing'elmunster-Deynze-Gand,5-00,9-41', 2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41.
Deynze-Ingelmunster, 12,00 8,20.
Ingelmunster-Ahseghem, 6,05 9,40 12,35 6,13. Anseghem-Ingelmunster, 7,42 11,20 2,20 7,45.
Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7,10 9,08 1,35 7.50 Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6,15
11,05 3,40 5,00.
Dixmude-Nieuport, 9,50 12,35 2,20 5,10 8,35 10,10. Nieuport-Dixmude, 7,15 11,55 4,20 5,566,50.
Thourout-Ostende, 4,50 9,15 1,50 8,05 10,15. Ostende-Thourout, 7-35, 10,16 12,20 6-15 9,15.
Selzaete-Eecloo, 9,05 1,25, 9,03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05.
Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35.
Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,25 6,10 8,54.
COURTRAr, TOURNAI, LILLE.
Courtrai dép. 6,37 9-37 10,56 2,54 5,27 8,47.
Tournai arr. 7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lille 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04.
COURTRAI, GAND.
Courtrai dép. 6,32 6,42 9,49 12,31, 3,44 6,40 9-32.
Gand arr. 8,01 7,21 11,08 1,51, 5,04 8,00 10,20.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
Bruxelles dép. 5,22 8,28 12,21 5,35 G,47.
j Courtrai arr. 8,00 10,46 2,46 7,56 8,44.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
Lille dép. 5,10 8,12 11,05 2,21 4,10
Tournai 5,42 8,56 11,32 2,40 5,21
Courtrai arr. 6,34 9,17 12,26 3,38 6,33
GAND, COURTRAI.
8,10
8,50
9,28
Gand dép. 5,15 8,45 9.24 1,28 4,14 7,21.
Courtrai arr. 6,34 9,33 10,51 2,49 5,23 8,12.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 3,59 6,43 8,43 Bruxelles dëp.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 4,53 5,55 5,01,
Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 4,44 7,58 9,28. Gand arr. 6,00 8,38 9,36 10,27 1,23 3,25 4,16 6,13'7.23 7,35.
Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 5,58 9,31 10,42. j Bruges - 7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 6,50 8,15 8,50.
Suite. Voir le numéro précédent.
Bien meilleur, le billet de 20 fr. que nous trou-
vons ensuite. 11 a étó obtenu par le report sur
pierre d'un vrai billet. L'auteur de ce beau tra
vail, Popineau, graveur typographe, a été con-
damné en 1874, dans l'Isère, a vingt ans de tra-
vaux forces. Son complice, Biette, arrêté en
Belgique et condamnó a sept ans de réclusion
par la Cour d'assises du Brabant, s'est suicidé
dans la prison en 1876.
Encore une association qui exploite le billet de
20 fr. Gravure sur cuivre très-bonne. Le jury de
la Seine n'en a étó que plus sévère, et il a eu
raison. Le 15 avril 1874, Becai dy, Tefler, Bou-
teiller, auteurs principaux, sont punis des tra-
vaux forces a perpétuité; Van Baer, le graveur,
a quinze ans. Marie Witt, la complice, cinq ans
de réclusion.
Nous n'avions pas encore trouvé de billets de
5 fr. En voila deux ou trois. Sont-ils tous de
même fabrique Nous n'oserions Tafflrmer. La
Banque, operant le retrait de ces coupures, s'est
moins préoccupée de leur falsification que de
celle des autres. Cepén'dant, voici Buscati, Mel-
chio et Barraco, trois Italiens qui out passé pour
ce fait devant le jury de Montpellier et qui ont
eu buit, six et cinq ans de réclusion (19 mai 1874).
Unjoli travail, dont l'auteur ne s'est pas fait
eonnaitre.
On a pris un billet de 20 fr. On a, avec une
/légöretó de main inouïe, gratte les mots impri-
més eu noirvingt francs. On a grattó aussi
dans la commune, si le vote du corps élec-
toral n'y met pas énergiquement obstacle.
II serail presqne puéril de vonloir démon-
irer la communaulé d'idécs et de projets, les
liens élroils qui nnissent le libéralisme a celui
dont le 11 juin a marqué l'avènement.
Ne devons-nous pas, depuis de longues
années, subir l'odieuse promiscuité désoiant
nolre cimelière a la grande douleur des fa
milies
N'a vons nous pas vu disparaitre, contre
raison el justice, des établissemenis d'instruc-
lion florissants el aimés de la population,
mais condamnés pour cause de cléricalisme,
l'école des Sceurs de la Charité et Ic collége
patronnée de Pitzembourg
Est-ee que le laïcisme ne s'introduit point
graduellement dans tout notre sysiéme d'édu-
calion publique
Esl-ce que, dans les demonstrations les
plus justement populaires, une froide absten
tion, one hostililé sourde ne se manifeslent
pas cbaque fois qu'un élément quelconque
réveille de piloyables rancunes anti-reli-
gieuses
Est-ce que Tespril d'exclusivisme ne porte
pas a sysiémaliquemenl lout liberaliser?
N'insistons pas davantage pour le moment.
Nos hommes ofliciels, avec la presse qui les
exalte et leurs applaudisseurs de loute condi
tion, out les yeux obséquieusemeut-fixès sur
les délegués dc la loge qui siégenl a bru
xelles. lis les ont appelés de tous leurs \oeux,
acclamés dans leurs clubs et dans leurs
bruyantes parades, et ils mentiraienl a leur
origine comme a tout leur passé si Ie mol
d'ordre rie les trouvait pas bien soumis, s'ils
ne travaillaient pas de loute leur ardeur a
l'accomplissemenl de foeuvre commune.
Or le mot d'ordre favori, nous le savons,
est d'arracker les ames a l'Eglise, au cri de:
les quatre chifïres 20, qui sont aux quatre angles.
Ceci fait, on a, avec un composteur, imprimé
en bleu les mots: vingt-cinq francs, et on a,
avec un pinceau trés-fin, passé au bleu les deux
signatures noires Alf. Mignot et Marsaucl.
Tout cela pour gagner cent sous, en risquant
les travaux forcés Convenez qu'un travail
hounête eüt été plus lucfatif. G'est sans doute ce
qu'a pensé l'auteur, car 11 n'a mis en circulation
que deux ou trois billets de ce genre, et il a pu
garder l'anonyme... Mais nous parierions bien
qu'il figure dans la liste de ceux qui ont été
condamnés pour d'autres fabrications.
Nous trouvons maintenant toute une série de
billets de 20 francs, sans grand intérêt. Quelques-
uns sont de fabrique espagnole. A la faveur des
troubles civils, en eli'et, la contrefacon avait pu,
sans dilficulté, s'établir a Madrid, a Saragosse, a
Pampelune et a Barcelone. Nous reviendrons
sur ces fabriques, bornons-nous a mentionner la
condamnation de ceux qui apportaient les billets
chez nous. Nous trouvons successivement:
5 aoüt 1874 (Hérault). Rigaud, six ans de
réclusion (émission espagnole).
4 septembre 1874 (Saóne-et-Loire). Jean Ri
gaud, travaux forcés a perpétuité (Contrefacon).
8 septembre 1874 (Vosges). Gibert, cinq ans de
réclusion (Gontrefaqon).
23 octobre 1874 (Pyrónées-Orientaleé). Bramon
et Claveria, douze ans de travaux forcés (Emis
sion espagnole).
24 octobre 1874 (Pyrónées-Orientales). Monser-
rat et sa soeur, perpétuité (Contrefacon).
14 décembre 1874 (Ifidre-et-Loire). Femme
Germain, buit ans de réclusion (Contrefacon).
29 janvier 1875 (Pyrénées-Orientales). Bila, six
ans de réclusion (Emission espagnole),
6 février 1875 (Pyrénées-Orientales). Tampion,
dix ans.
4 Mars 1875 (Indre-et-Loire). Germain, litho-
graphe (dont la femme figure plus haut), travaux
forcés a perpétuité.
5 mars 1875 (Gironde). Marie Noël, dix ans.
Potier, cinq ans de réclusion (Emission espa
gnole).
20 mars 1875 (Corrèze). Mignon, quinze ans de
travaux forcés. Crouzier, dix ans. Foury,
cinq ans de réclusion (Contrefacon grossière).
Arrêtons-nous un instant sur ce billet de 20 fr.
II n'olïre par lui-meme aucune particularité cu-
rieuse, mais il a une histoire intéressante.
II a été fabrique par les sieurs Baladiez, père
et Ills, imprimeurs a Cambrai, Baladiez père se
trouvait dans de inauvaises affaires et était tour-
menté de la crainte de faire faillite. Pour sauver
son honneur commercial il se fit faussaire, et
son Ills l'aida dans ce crime. Le pöre fut con
damnó le 13 mai 1875 aux travaux forcés a per
pétuité, le fils a buit ans de réclusion.
Encore une série de billets espagnols. Haute-
Garonne: Lapine et fille Lartigaud, sept ans de
réclusion. Cher: Puel et Dencausse, dix ans
de travaux forcés. Vaucluse, Gorini, 15 ans de
travaux forcés. Haute-Saóne: Balsagut, buit
ans de travaux forcés. Lot-et-Garonne: Rosalie
Figueras, Josefa Figueras, Joseph Saint-Martin,
Mathieu Ardanoni, Francois Ardanoni, Esteban
Agualo, cinq ans de détention. Faoulié, Sibia,
cinq ans de réclusion. Seine: Sapine, six ans
de travaux forcés.
Billets de 20 Ir. d'origine francaise, Puy-de-
Döme: Mignon et Tournadre, sept ans de travaux
forcés. Hérault, Maris, sept ans de réclusion.
Bouches-du-Rhöne: Garein, douze ans de tra
vaux forcés. Basses-Pyrénées: Manuel, buit
ans de réclusion.
Billets italiens de 20 fr. Alpes-Maritimes,
Andró Bastoni, dix ans, Pio Berardi, quinze ans
de travaux forcés.
Aprés tous ces billets qui présentent entre eux
bien peu de difference, nous trouvons un billet
de 50 fr. qui nous intéresse. G'est le type de
l'émission Savary et Michau, dont nous avons
souvent parló.
Lithographie fort bien faite, mais qui était loin
de satisfaire les deux associés, lesquels étaient
en train de faire des planches de 100 fr. au moyen
de l'bélio-gravure, lorsqu'on les arrèta. Ou se
souvient dn débat judiciaire qui fut soulevé par
l'un des accusés, lequel, se prévalant d'aveux
faits avant la signature du mandat d'arrêt, de-
mandait le benefice accordó par la loi au dénon-
ciateur, c'est-a-dire, la mise en libertó immédiate.
11 l'allut que M. Macé, commissaire de police, vint
aöirmer, sous la foi du serment, a l'audience, que
Savary était bien et düment considéró comme
inculpó et en état reel d'arrestation, quand il
avait dénoncó sou complice. Savary eut six ans
et Machau, dix ans de travaux forcés.
Les billets de 100 fr. de la familie Servais nous
sont également connus. Le père et les deux fils
Servaisimprimeurs a Rheimsaprés avoir
inondé la Champagne de leurs faux billets, arri-
vaient a Paris, oü ils croyaient l'émission plus i
facile, lorsqu'une lettre saisie a la poste les fit
prendre. Le père, vu son age, n'a été condamné
qu'a cinq ans de réclusion, les deux fils a douze
ans de travaux forcés.
Ahpar exemple, voici une contrefacon inima-
ginable. Si elle n'était encadrée, classóe, catalo-
guée, on croirait a une mauvaise plaisanterie.
Figurez-vous un morcoau de papier écolier sur
lequel, avec un crayon bleu, on a fait très-bruta-
lement un cadre de hauchures. Do statues du
Commerce, de 1'Agriculture, de l'Industrie, rien;
pas une figure, pas un ornement allégorique; dn
barbouillage bleu, tout bêtement. Au milieu du
cadre, ces mots irrógulièrement tracéscent
francs, avec 1'n de cent, fait a l'envers, et 1'r de
francs dépassant d'un centimètre les autres let
tres. Au-dessousen écriture ordinaire, assez
mauvaise même, Le Caissier principal-. Alf.
Mignotle Secrétaire generalMcirsaud. Pas
de verso.
II y a deux billets dans ce génre, et ils ont
passé... il est vrai que c'était dans le fin fond
d'une campagne. L'auteur de ce chef-d'oeuvre,
Godard, a été condamné par la Cour d'assises do
l'Orne, quinze ans de travaux forcés, le tl jan
vier dernier. 11 parait, nous.a-t-on dit, qu'il était
également faux-inonnayeuril fabriquait des
sous et des décimes Sans critiquer la condam
nation qui l'a frappé, je me demande s'il ne serait
pas urgent de prendre des mesures de prudence
vis-a-vis de ses victimes.
J'aurais voulu terminer sur ce faux cocasse,
mais un récent jugement a enrichi la collection
d'un billet dans lequel le hasard a singulièrement
été fatal aux faüssaires. C'est un billet de 100 fr.,
très-bien réussi, mais oü la vignette du verso est
placée la tète en bas. 11 n'en a pas faliu davan
tage pour faire arrèter Lepouble et la fille Ma-
lendrez, que la Cour d'assises des Basses-Pyré-