- voir et de tout dire, ne I'oublons jamais annonce aujourd'hui: 4° Que le cabinet actuel sera araené a présenter aux Chambres un projet d'organi- sation de Ia réserve nationale afin de complé ter les forces défensives du pays. Ce projet est a l'élude. 2° Que le complément de la réforme elec torale par Pinlroduction du vote par orrire alphabétique el d'autres mesvres accessoires est décidé. 3° Que le cabinet est égalemenl d'accord sur les bases de la revision de la loi 1842 que Ton prépare en ce moment au départe ment de l'instruclion publique. On assure mème que, comme conse quence de la réforme électorale complétée, les ininistres el leurs amis envisagent avec une parfaite serénité d'esprit l'éventualité d'une dissolution des deux Chambres comme un neltayage desirable. Donl acte. La sérénité d'esprit avec laquelle l'éven- tualité d'une dissolution est envisagée pat jes ministrcs et leurs amis pourrait bien se troubler. lis ont beau èlre sereins. II y a sereins et serins!... MILITARISME. La correspondance suivante, adrcsséo de Bruxelles a la Gazelle de Liége, mérite d'at- lirer l'attention du lecteur: La nolede I'Echo du Parlement relati ve aux projets ultra-militarisles du ministère est venue nous démontrer l'exactitude de mes renseignements. Le nouveau cabinet se croit sitr de pouvoir lout obtenir en matiére politique, a condition de faire d'énormes concessions en faveur de l'armée. Voila l'explication des destitutions si promptement obtenues, de l'approbation de lois de pros cription si l'acilement données. Nousallons done voirsurgir les exagéra- lions pour ne pas dire les folies mililaires. II s'agit de former une réserve de irenle mille hommes. Cette réserve, le cabinet precedent voulail la trouver dans la garde civique, lé- gèrement modifiée sur les bases actuelles. Le nouveau cabinet vent, lui, créer une armee nouvelle de trente mille hommes et former cette armée par une sorte de service obliga toire. Les détails ne sont pas arrèlés, mais on voudrait aslreindre tous ceux qui se font remplacer et même tout ou partie de ceux qui tirent de bons numéros a entrer dans l'armée spéciale. Messieurs les officiers ne se génent pas pour annoncer a qui vent l'enten- dre que le budget militaire va sjaccroitre d'une douzaine de millions et l'armée d'une trentaine de mille hommes sous cette l'orme de réserve, raltachéepeut étre, pour la forme, a la garde civique. Dans certain monde, lout est sacrifié a l'armée; la, l'armée est lout, on ne voil qu'el- le. Est-ce sage? Evidemment non. Les intéréts moraux ne priment-ils pas tous les aulres et la force morale n'esl-elle pas la première defense de i'Etat A quoi bon une armée de 130,000 hom mes si nos écoles deviennent athées et si les éléves qui y passent en sorteni, en majoriié, socialistes comme cela se voil en Allemagne. Ces écoles corrompraient l'armée et l'armée passerait a ia révolution. Cette perversion militaire peut se faire très-vite, d'autanl plus vile que l'armée serail plus nombreuse. Ne versons dans aucune il lusion. Voyez quels ont été les progrès du socialisme en Allemagne. De 1877 a 1878 le nombre des éleclcurs socialistes a doublé. En 1870 on pouvait en compter les centaines sur les doigtsils sont aujourd'hui un million. Sur dix éléves de qualorze a quinze ans, s'écrient lesjournaux protestants, ciuq sont socialistes, et sur les ciuq aulres trois le de viennent. Done les jeunes geus sont déja so cialistes en bonne partie au moment de leur enlrée dans l'armée. La suppression de la loi de 1S42 dévelop- perait infailliblemenl le socialisme en Belgi- que, et tout fait craindre que si elle est pro- posée, elle sera votée, hélas! et sanclionnée. Les exagéralions mililaires sont, au fond, fort nuisibles a l'armée elle-mème, qu'elles rendent impopulaire. II ne faut pas accabler de charges trop lourdes la nation. - D'un autre cöté, le corps des officiers se recrule difficilemcnt, el son développement ne se produira qu'au détriment de la qualilé, puisqu'il faudra faire monter les sous-ofli- ciers. Le niveau inlellectuel, dans l'iufanlene surloul, baisse très-rapidemeut, el les officiers supérieurs en sont alarinés. Que sera-ce, lorsqu'il faudra créer des cadres pour une trentaine de mille hommes Notre échec du 11 Juin est dü en partie dans les campagnes du moins aux dif- ficultés que rencontre le remplacement el aux sacrifices qu'il impose. La presse libéra le ne manquuil pas de pester conlre le bud get de la guerre el les lois de milice. Que vu - l elie faire, elle qui a mangé son hie en herbe? Comment accueillera-l-elle les pro jets de ses maitres J'avoue que je me réjouis d'entendre les journaux liberaux de Charleroi, d'Anvers el dc Verviet's sur cette question, La chute du ministère d'Anelhan-Jacobs aurait bien pu avoir, sinon pour cause uni que, du moins pour cause importante, l'idée de tenter a nouveau la formation du parli des centres. La politique de M. Malou rend cette explication fort probable et, de fait, M. Malou ne cachaitpasa tous son projet plus ou moins secret. Si la gauche doctrinaire vienl aux catho- liques, c'eslqu'elle a besoin d'eux, soit pour la question militaire, soit pour les affaires extérieures. Mais, le concours oblenu, l'allié serail traité comme les Roumains ont été traités par la Russie. Serions-nous done des- linés a ètre des dupes éternelles? Et quoi! on destilue des gouverneurs uniquement paree que la loyautè civile des calholiques est miseen doute; on supprime des inilliers d'électeurs calholiques par des manoeuvres inqualifiables; on chasse, comme iridignes, des colléges électoraux, les membres du cler- gé; bref, on assure, aulant qu'on le peut, la suprémalie, et puis on vient aux calho liques, la bouche en coenr, leur dire: Unis- sons-nous, messieurs, poursauver la patrie et la royaulé. LES ENTERREMENTS CIVILS. Le Courrier de Bruxelles, voularil dé montrer que le libéralisme beige est descen- du a un degré d'aberration morale et reli- gieuse inconnue jusqu'ici, cite ce fait remar- quable que, dans le cours de deux ou trois ans, cinq membres du Conseil commuual de Bruxelles, parmi lesquels deux échevins, sont morts sans aucun secoors religieux et ont été enlerrés civilement. Notre confrère aurait encore pu alléguer a l'appui de sa these, que l'Association libérale de Bruxelles choisissait naguère, a l'unanimitè, pour un de ses chefs, le ndmmé Fontainas qui, éche- vin chargé de surveiller l'enseignement a l'école Gatti, séduisit la sous-maitresse Le- hembre et tua le fiére de sa viclime. El aucune feuille libérale n'osa blamer ce choix immoral et révoltant! Le Courrier rappelle aussi qu'il ya une dizaine d'années, une loge maconnique affi- hée a l'Orient de Paris avail mis a son ordre du jour l'élude des moyens les plus prati ques de propager les enterremenls civils, et qu'elle fut suspendue par décrel du grand maitre du Grand Orient de France, pour le motif que ce projet élail une alteinte por- tée a la liberie individuelle et a la liberie de conscience et de nature a porter le trouble dans les families. Si dans noire pays, ajoule le Courrier une association gueuse quelconque se per- metlait une semblable censure, on peul ètre certain qu'elle tomberait immédiatement sous la reprobation générale du libéralisme. Cela est trés exact, car le libéralisme qui est au pouvoir favorise de toutes ses forces les associations pour la multiplication des enterrements civils, lesquelles, a dit, Léo- pold I. pousseril la société hors des voies du christianisme au risque certain de la voir tomberdans la barbarie; nous dirons mè me que, plus un libéral favorise cette horri ble pratique de la mort saus Dien, plus il acquiert des litres a la reconnaisance du parli. Et le fait ne sera pas dénié; car voici la preuve a l'appui: C'élait a l'époqne de l'élection de M. Ans pach comme représentant. II fallait faire bien venir sa candidature de lout ce que le libéra lisme a de sauvage et d'irréligieux, et l'avo- cal Verbist invoqua comme un des litres du bourgmestre de Bruxelles a faire partie de la Chainbre, l'énergie qu'il avail moutrée pour faire respecter l'aulorité civile en ma tiére de sépullure. Tenez, s'éci ia-l-il, je puis vous dire une chose que vous semblez iguorer. II y a deux ans, un puissant personuage (Leo- po Id I), ennuyè, lui, le protestant, des succes de la Libre-Pensee, eut l'idee de proléger une société (/Association de Ste- Barbe,) qui, pensait-il, pouvait combaltre ces |irogrés, et it fit sonder M. Anspach pour savoir s'il ne pouvait empècher les promenades des libres-penseurs a travers la ville. M. Anspach fit la sourde oreille. Le puissant personnage lit faire une seconde démarche. La reponse fut claire, M. Anspach lit dire a ce personnage (|u'il n'avait a écouler que sa conscience el la loi. Messieurs, vous commetlriez une injus- liceet une faute grave en ne volant pas pour M. Anspach. Ce fait n'esl il pas éloquent?... Et puisque nous en sommes sur cechapi- tre de la Libre-Perisée, reproduisons ici la belle et noble letlre que S. M. Leopold I lit éerire a M. le doyen deSte Gudule. Elle est de nature a apporter aux cceurs calholiques des consolations dont ils ont bien besoin en ge moment Monsieur le Doyen Le Roi, qui applaudit a toutes les nobles entreprises de la charité, a vu avec grand plaisir la creation récente de l'Association i) de Sainle Barbe, donl le bul est de secon- der leszélés efforts du clergé pour procu- rer aux classes nécessiteuses des secours durant la maladie, et donner, aprés la mort a leurs obséques el a leur enterre- ment, un caraclère religieux, digne de la fraternilé chrétienne. Raviver, dans cette direction, la charité évangéhque, c'est rè- pondre dignemeut a ces hommes insensés qui, sous le prétexle de civilisation el de progrés, voudraienl pousser la société hors des voies du christianisme au risque cer- tam de la voir relomber dans la barbarie. Sa Majesté, voulanl donner un eneoura- gement direct a foeuvre, me charge, Mon- sieur le doyen, de metlre a votre disposi- lion une somme de 1,000 francs, que j'ai l'honneur de vous faire parveniren mème temps que cette letlre. Agréez, etc. L'mtendanl de la liste civile, VlCOMTE DE Co>WAY. La France a pendant des siécles été la pre mière puissance de l'Europe. Alors elle s'ap- pelait la nation chrétienne et la lille uinée de l'Eglise. Aujourd'hui elle a oublié sou passé et eiles'est constiluée en république. Ce qui vient de se passer a San-Stefano montre assez quel rang elle occupe dans l'estime des au lres puissances. Voici la grave nouvelle que recoil de Con stantinople la Correspondance politique Dans le monde diplomatique a Constan tinople, écrit le correspondant, on n'est pas encore revenu de la vive impression produi- le par les incidents sigmfioatifs qui ont ac- cotnpagné la revue de l'armée russe a San- Stefano. Les attachés mililaires des ambassa des avaient été invités tous par le.généra! Tolleben; c'était le prince Lobanoff qui avait aenvoyer les invitations aux chefs de mission; it n'en adressa pas aux chargés d'affaires de France el d Italië, ni au mmistre des Etats- Unis, voulanl marquer l'antipalhie de sou gouvernement conlre la république et la dé mocratie, et, quant a l'llalie, conlre la politi que révoilütionnaire de ce pays. Le comte Monlholon ne broricha pas el resla chez lui; le baron Golvagna, chargé d'affaires d Italië, demanda des explications et obtint une invitation. M. Maynard, ininis- tre américain, arriva a la revue, a cheval, sans la moindre invitation; le général Tot- leben lereconnut et le pria de se joindre a sa suite. Au banquet qui suivil la revue, le prince Lobanoff qui, la veil le, avait annoncé qu'il exclurait la France des toasts, but a la santé des souverains amis du czar, n'wjoutant pas le molde gouvernement qui, dans ces occa sions, serl a designer les républiques. Le gé néral Tolleben, pouratlénuer l'effet de cette démonstration, dit un instant aprés a l'atta- ché militaire francais: Votre souverain, ce n'esl autre que le maréehal de Mac-Ma- hon. AVIS. Caisse des Propriétaires. Agent a Ypres M. A. ¥ouck-Ciciii«iit, Banquier, rtie de l'Etoile, N" 4. iocaic. M. le Bourgmestre d'Ypres a fait, a la dis tribution des prix de l'école gratuite (funda- lion La Motte), un curieux discours. Tout y est, excepié le bon sens. Je ne comprends vraiment pas comment on peut faire sorlir d'une seule tète toutes les contradictions qui ont étédébitées par notre honorable premier Magistral. Vous ne le savez pas peut-èlre, mes bons concitoyens, mais L'époque a laquelle nous vivons est spé- cialenienl caracterisèe par I'iusurrcclion de 1'inlelligence conlre. I'ignorance. et Parloul se dresse, comme un besoin so- cial, la i écessilé de briser l'eiiveloppe qui em pêche lepanotlissemeiii des facultés de l'houime. el «Les principes de liberie el d'égalilé que le tl ra pea u de la Révolution a promenés dans l'Europe, iuiposenl a I'Etat, aux ad- ministrations publiques et a lout bon ci- loyen l'obligalioti d'EN assurer a ciia- x cuu la puissangq QlJicagg,et Cette guerrc contre l'ignorance a com- x inencé en notre ville il y a environ un x denti siècle, x et Ypres, dont les monuments majestueux x rappellenl tous les jours l'ancienne splen- x deur, tie pouvait resler èiraugére a ce mou- x veuient general d'émancipation de la lem- x me. x et Par suite de la vicissitude des temps, x ces vasles Halles soul devenues vides, x el Ou poursuil activement sa restauration x et un pmceau d'artistes reproduit sur ses x inurs des episodes glorieux du notre his- x toire. x et «Du haul du nouveau beffroi le peuple x verra, pataugeant encore dans l'argile du x moyen-age, etc. x Je ne feiai pas retriarquer que cette nêees- sité de briser une enveloppe qui est un besoin sociul est dróle, ui que eet EN du troisiéme alinéa rend la phrase inintelligible, mais comment accorder cette insurrection uctuelle de Cintelligence conlre Cignorance et cette nécesstté de briser cette enveloppeet cette guerre conlre Cignorance qui a com mence en notre ville il y a cinquante ans et cette urgile du moyen dge dans laquelle nous pataugeons. Comment aecorder tout cela avec ces mo numents majestueux qui tous les jours rappellenl notre ancienne splendeur Et avec les épisodes glorieux de notre kis toire? Diles done quelle est cetle ancienne splen deur? Je croyais moi, ignorant que je suis, que c'élait celle du moyen-age; je croyais que ces monuments majestueux dalaient de ce moyen-age! Vous me feriez grand plaisir. M. le Bourgmestre, de m'apprendre le con traire. Je croyais encore que ces épisodes glorieux de notre histoire élaient du pur moyen-age. Si je ne me trompe, une des peintures dont vous parlez rappelle ce qu'onl fail pour l'instruction les moines affreux de ces maudils temps d'ignorance. Dans tous les aulres tableaux on voit d'affreux calotins de ce temps-la tenir la place d'honneur. Les Halles elles-mèmes dalent de ce temps et je gage que l'Eeole La Motte, parson norn, rap pelle un fanatique de la pire espèce. Parlez done, si cela vous plait, de l'igno rance des temps passés, de la science d'au- jourd'hui, de l'argile du moyen-age, mais, je vous en prie, ne dites mot dans voire dis cours, ni de notre ancienne splendeur, ni des épisodes glorieux de notre histoire, ni de nos monuments majestueux. Ne nommez surlout pas les Halles. El les pourraienl vous entendre el, comparant les grandeurs du temps oü el les ont surgi avec les misères d'aujourd'hui, elles pourraient succomber de bonte et éeraser l'insulleur. La Patrie de Bruges a écrit un article conlre notre Commissaire, M. Carton. M. Carton a envoyé sa réponse a la Patrie. La Patrie a légérement démoli M. Carlon et sa réponse. M. Carlon répond une seconde fois, el le Progrés triomphe.... modeslemenl. On point pourlant reste dans l'ombre: M. Carton, dans une troisiéme letlre a la Patrie ne pourrait il dire clairemenl s'il trouvebon et jusle qu'un Commissaire d'arrondissetncnl soit Président d'une Association libérale et s'iladmel toutes les conséquences de celle doctrine? MGR. DE 11AERNE. Un enfant d'Ypres, Mgr De Haerne, le re présentant de Courlrai, a célébré, Mardi der nier, son jubilé de SO ans de prétrise. La fète a été spleridide. Voici ce queraconlent lesjournaux de Courlrai: La Caisse des Propi iéluires émet des obligations aux conditions suivantes Obligations a 5 ans, intérét 4 1|2 id. 10 4 3|4 X id. a primes 4 112 °|0 éqnivalant a 5°|» avec la prime derembóursement. Pour obtenir les litres oil avoir des renseigne ments s'adresser a M. VONCK-CLEMENT, seul agent de ia Société ii "ïpres. Les obligations de la Caisse des Propriétaires ont un double gage les hypolhèques qui garan- tissent les prêls el le capital Je la Société. La journée d'hier a été splendide et émou- vante a la fois. Le soleil nous est revenu a point, avec ses clairs et chauds rayons, pour reliausser de son éclat les joyeuses noces d'or de Mgr De Haerne, membre de la Chambre des Représen- tants. La fête a commence a 10 heures a l'óglise de Saint-Martin, oü Mgr De Haerne a cbantó la Mes- se, en actions de graces. II y a cinquante ans, l'église tenait prosterné sur les dalles du sanc- tuaire lejeune De Haerne, appeló par Dieu au royal sacerdoce. Le nouveau lévite avait prorr. is a Dieu sa f'oi, pris pour unique épouse cette Egli- se du Christ, pauvre, délaissée, lionnie et p^er- sécutée, mais belle toujours et virginale, immor telle. Quand il avait offert sa première Messe, l'aine dans la joie et les yeux dans les larmes, i! avait lait a Jésus-Christ, l'epoux de son ame, le serment de l'atmer d'un amour dévoué, de dé- tendre sou honneur, la vérite, ses droits im- prescriptibles sur les hommes et sur les peuples. Ce serment Mgr De Haerne l'a tenu. Depuis cin quante ans, en offrant tous les jours a Dieu l'auguste sacrifice de la Messe, il a pour sa part opéré le grand rapprochement entre Dieu et 'tiomme qui est la liu dernière de l'apostolat sacerdotal. Dans l'enseignement, dans la presse dans les grands conseils de la nation oü il sié<4 depuis bientót cinquante ans, Mgr De Haerne a rendu a l'Eglise ot a la Patrie les services les plus 'signalés. Et quand hier nous l'entendions entonner le Te Deum d'action de graces, poUr remercier Dieu d'une vie si bien remplie, nous n'avons pu nous défendre d'une vive émotion et d'une reconnaissance plus grande pour l'Eglise catholique qui seule suscite de ces dévouements sans pareils. A midi eut lieu la reception a l'hötel de ville. Mgr De Haerne a fait son entrée au milieu des acclamations enthousiastes d'un nombreux au- ditoire. Quand le silence fut rétabli, M. P. Tack représentant de Courtrai et ancien vice-Prési- dent de la Chambre, adressa a l'honorable jubi- laire un noble etchaleureux discours, dont je ne puis qu'indiquer les idees les plus saillantes .- La ville et l'arrondissement de Courtrai a dit M. Tack, vous doivent une reconnaissance toute particulierevous n'avez pas seulement défendu leurs intéréts rnatériels, mais vous avez été le valeureux champion de ces grauds prin cipes religieux qui sont ancrós dans le coeur de nos populations catholiques. Dans la question de la charité, vous avez par vos écrits, éloquem- ment protesté contre la spoliation. Vous avez mieux fait. La charité, vous l'avez exercée. Sen- tant votre ame émue de compassion pour les plus malheureux des mallieureux de la terre, vous avez consacró vos soins et vos travaux aux pau- vres sourds-muets pour les instruire et faire- pénétrer dans leur intelligence un rayon de la loi qui console et qui sauve. C'est a vous que- 1 Angleterre doit sa première institution des sourds-muets. Dans l'enseignement, vous avez rendu des services non moins grands. C'est vous qui, avec deux autres hommes, qui nous sont chers, M. Verheke et le chanoine Clément, avez fondé notre Collége St-Amand vos éléves, j'en étais, se souviennent avec bonheur de vos lecons si doc- tes et si entrainantes. Je ne dirai pas tout ce que vous avez fait pour l'enseignement comme ins pecteur diocésain mais je veux rappeler les services que vous avez rendus dans votre car rière politique. Pendent prés de cinquante ans, vous avez pris dans les Chambres la defense de l'Eglise et de ses droits, et vous le faites eucore tous les jours. Plus que jamais notre cause a besoin d'hommes énergiques et dévouésun souflie d'in- tolérance a passé sur le pays, nos adversaïres méditent l'éerasement du catholicisme. II faudra réunir tous nos efforts, tous les dévouements et tous les sacrifices pour résister aux déhordements del'impiété et du despotisme; a ce prix seule ment reviendra, comme en 1870, le jour du sou- lagement universel. \ous avez surtout défendu ces grands et chers intéréts comme prêtre du Seigneur. Dès 1820 vous preniez part a la redaction du Journal des Flandresdéputé par les catholiques de Roulers vous avez attaché brillamment votre nom aux travaux du Congrès national. Vous avez été un de ceux qui ontdonnéa notre patrie notre Constitution, qui n est un idéal ni pour vous ni pour moi, qui comme toute oeuvre humaine a ses lacunes et ses imperfections, mais qui, dans nos temps troublés, a pendant cinquante ans servi de rempart pour la defense de nos libertés catho liques... Vous rappelant tous ces services nous avons voulu aujourd'hui vous donner un gage public et affectueux do notre reconnaissance. A ce moment on a óté le voile qui recouvrait le superbe portrait du jubilaire peint par M. Mer- gaert. Toute la salie a éclaté en applaudisse- ments pour coufirmer les sentiments de sympa thie si noblement exprimés par M. Tack. Mgr De Haerne vivement touché a répondu a peu prés en ces termes Mon honorable ami et collègue, M. Tack vient de nous parler des circonstances pénibles du moment, d'une lutteplus vive, d'une jeunesse ardente. II n a oublié qu'une chose, c'est d'ajon- ter qu'il marche a sa tète. II a ótó l'interprête de ces beaux sentiments qui éclatant de toutes parts a Toccasion de mon jubilé do cinquante aus de prétrise. Le jubilé est un usage antique auquet le christianisme a donné une signification spiri- tuelle. J ai voulu rendre grace a Dieu pour les bénédietions dont il m'a comblé, je voulais faire de eet anniversaire une fète privée, mais vous avez désiré que celüt la léte du sacerdoce catho lique honoré en ma personne et aussi la fète de la charité internationale paria part qu'y pren- nent mes amis d Angleterre, mais c'est encore une fète de familie par l'affection cordiale 11 y a a 1 égard des jubilés de cinquante ans «n préjugé assez répandu, c'est qu'ils prédisposent a la mort; mais tout ce que je vois et entend's Suffit pour m'öter toute crainte. Vous avez voulu symboliser vos sentiments et vos voeux dans ce portrait, qui est comme l'ima- ge d'une vie nouvelle que vous semblez vouloir me donner. L artiste a bien voulu me rajeuuir tout en eonservant la ressemblance. Mes amis d'Angleterre ont voulu également donner urn démenti' au préjugé dont je pariais en attachant délicatement, affectueusement mon nom a une fondation de charité et en mettantainsi en re lief les consolations que je rencontre parmi les iniortunes. tout cela aura cei'tes pour effet de prolonger ma vie. Ce qui me réjouit surtout c'est que vos voeux sont adressés a Dieu pour queje puisse obtenir de nou velles forces et ètre longtemps encore utile a mes concitoyens. Nqs convictions sont les mêmes nous défendons la mème cause Le pa triotisme est, au fond de nos coeurs, un senti ment cbrótien qui se fortifie par l'exemple et prolonge la vie. J accepte tout ce qui a été dit de mon patriotisme, car ces sentiments doivent être ceux de tout bon citoyen. Je vous remercie done de toute cette ovation si affectueuse. Merci de tont mon coeurLaissez-moi vous féliciter a mon tour de votre attachement a la cause de la: patrie, de l'ordre et de la vraie liberté, cause qui nous unit tous ici et qui nous tiendra unis sous ce drapeau glorieux dont les défaites mêmes ne sont pas sans gloire et qui doit nous conduire, j'en ai la contiance, aux trigrnplies cte 1'aveuir.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1878 | | pagina 2