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LES CLASSES AGRICOLES
Mereredi 28 Aout 1878.
13eannée. N° 1,321.
v li rc ui I iv s 6» rc
aGAlVr
LEUR CONDITION MATÉRIELLE
REPBÉSENTER.
p Journal parail Ie Mereredi et le Samedi. Les insertions coülent 15 centimes la ligne.Les réclames et annonces jndiciaires se paiènl 30 centimes Ta ligne. On trade a, forfait pour les insertions par année.
Un numéro du journal, pris an Bureau. 10 centimes. Les miméros snpplémenlaires coinmandés pour articles. Réclames on Annonces, content 10 fr. les 100 èxemplaires.
Poperinghe- Ypres, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-Poperinghe, G-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-15, 9-50. Pope-
rWhe-Hazebrouck, 6-53, 12-25, 7-10. tfazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25.
Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-30. Roulers-Ypres, 9-10, 1-50,7-50 mi
Roulers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-15, 5-16, 7-20 (9-55 Thourout.) Bruges-Roulers, 8-Oa, 12-4o, 5-0o, 6-42. rhourout - Gotirtrai,
Ynres-Gourtrai. 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-05, 2-56, 5-40, 8-49.
Ypres-Thourout, 7-00, 12-06, 6-07, (lo Samedi a 5-50 da matin jusqu'a Langemarik.) Thourout-Y pres, 9-00, 1-05, 7-45 (le
Samedi A 6-20'du matin de La'ngetharck A Ypresh
fornines-Warnèton-Le Touquet-Houplines-Armentióres, 6-00, 12-00, 3-35. - Armenttóres-Houphnes-Le Touquet- Warnêton-
Gomines, 7-25, 2-00, 4-45. - Comines-Wariièton, 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi 6-30.) Warneton-Gomines, 5 30, 11-10 (le
Lundi 6-50.)
Gomines-Belgique,
Rille, la Madelaine,
Courtrai-Brqges. 8-05
Bruges-Blankeiibei'ghe-Hey
In^etmunster-Deyuize-Gand, 5-00,9-41,2-15, Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41.
f_2i Devnze-Ingelmunster, 12-00.
In«elmunster-Anseghem, 6-05, 12-55,6-13. - Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-45.
Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerque, 7-10, 9-08, 1-35, 7-50. Dunkerque-1
Lichtervelde
Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-35. Nieuport-Dixmude, 7-15, 11-55, 4-20.
TliouroUt-Ostende, 4-50, 9-15, 1 -50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-35, 10-10. 12-20,6-15.
Sqlzaete-Eecloo, 9-05,1,25, 9-03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05.
Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde, 6-15,
Gand'-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Ternouzen-Gand, 6-00, 10-30, 5-30.
Selzaete-Lokeren, 9-01. 1,25, 9-03 (le Mereredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-00, 10-25, 5-2o (le ftiaiui, lo-ou).
COaRBSPONDAlVCIia.
COÜRTRAt, BRUXELLES. BRUXELLES, COURTRAI.
Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35.
Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,51.
COURTRAI, TOURN5U, LILLE.
Courtrai dép. 6,37 9-37 10,56 2,54 5.34 8,47.
Tournai arr. 7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9;4l.
Lille 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04.
COURTRAI, GAND.
Courtrai dép. 6-42 9,49 12,31, 3,41 6,40 9-32.
Gand arr. 8,01 11,08 1,51, 5,04 8,00 10,20.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
Bruxelles dép. 5,22 S,2S 12,21 5,35 6,17.
Courtrai arr. 8,00 10,46 2,41 7,56 8,44.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
Lille dép. 5,10 8,12 11,05 2,21 4,10 8,10
Tournai - 5,42 8,56 11,32 2,40 5,26 8,50
Courtrai arr. 8,42 9,49 12,31 3,44 6,40 9,32
GAND, COURTRAI.
Gand dép. 5,15 8.45 9.34 1,28 4,20 -7,21.
1 Courtrai ari\ 6,37 9,37 10,50 2,54 5,34 8,47.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 0,43 Bruxelles dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 5,55 5,01 8,10 8,20.
arr. 5,55 8,29 9,31 10,22 1,17 3,59'4,11 7.17 7,02 9,19 10,26.
Gand a. 7^34 8,'l9 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. j Gand
Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges
7,15 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 8,38
LA SITUATION.
La période que la Bolgique traverse en cc
moment est line des plus extraordinaires et
des plus critiques de son existence indépen-
dante.
Arrivé au pouvoir, inopinément, avec une
majorilé de liasard a taquelle il a eu de la
peine a cruire lui-mème, Ie libéralisme s'esl
liaté de prendre des mesures pour suppleer,
par la politique qui lui est propre, a ce qui
lui manque du cöté de l'opinion.
Jamais, on en a fait la remarque, les ins
titutions ifont plus a craindre de lui, que
lorsqu'il les exalte.
Son amour pour la Constitution est sans
bornes, chacun le sailcot amour est mème
tellement exclusif et jalonx nous ne par-
Ions pas des iritransigeants qu'il conieste
chez autrui jusqu'a la possibilité de I'esprit
patriolique. Eh bien, c'esl par les mains du
fils respectueux. par des mains libérules que
ce pauvre papte fondamental est rendu mé*
coimaissable.
Au nom de la liberté on organise le plus
dur despotisme au nom de je ne sais quelle
mission de I'Etal la destitution arbitraire
au nom de l'égalilé devant la loi I'exclusivis-
me qui vise a l'écrasement an nom de
l'botHiételé politique la mutilation du corps
electoral, Ie triomphe de la fraude el la pre
ponderance d'un parti au nom des intéréts
sociaux une centralisation effrénée de redu
ction de la jeunesse, la guerre a I'dnseigne-
ment libre et la funeste secularisation des
écóles.
Pour tons ces abus, el on en verra bien
d'autres, il y a des phrases, des prétextes ti
res de la moralité publique et du bien gene
ral, mais surtout des vole< soumis, rapules,
oii les plus fiers rudicaux sacrifient parfois
sur l'autel du succés les pnneipes el les de
clarations d'autrefois. Le double but, il ne
faul point l'publter, se résumé toujours eu
deux tenues délruire rmfluence de la reli
gion etdominer pour toujours.
Ce soul la, batons-nous de le dire, des
espèiauces insensees. L'Eglise, sur son roc,
a vu lumber devant elie des adversaires
d'autre laille, et quant a la pretention d'im-
mobiliser le pouvoir entre les mains qui le
lienuent aujourd'hui, elle pourrait ètre mise
sur le compie d'uu enthousiasme irréfléchi de
la première heure. Les chefs ne sauraient se
fairedes illusions a eet egard. Toutes les pre
cautions dont lis s'entourent deinonlreni au
contraire qu'ils ne se considèrenl pas trop
coiuiiie solidemenl assis.
It n'esl pas facile, en effet, de faire perse
cution qui dure dans un pays oii les croyan-
cessont demeurées furies et oii le people eut
de tout temps le sentiment trés - développé
de l'indèpendance, du droit et de la justice
dans les relations de la vie publique.
De deux choses Tune on la nation légale,
bientöt mslruile el fatiguée, voudra se dé-
barrasser promplement de ce régime de con-
quête qui n'esl pas fait pour elle, régime
d'autant plus absurde que c'esl, quoi qu'on
dise, le petit noiribre qui impose son jong,
et alors un 1870 élecloral remettra les affai
res en leur veritable situation cl fera revivre
l'ëgalité entre citoyens.
Ou bien le libéralisme doctrinaire, allant
jusqu'au bout, lombera lui-même sous la do
mination des auxiliaires qn'il dut subir dans
ET
A LA FIN DU MOYEN-AGE.
La condition des paysans au moyen-age, voilA
un thème a declamations démocratiques que nous
avons bien des fois entendu varier, dans les jour-
naux et dans les livres d'unecertaine école. Les
hommes les plus modérés, les plus équitables,
sont eux-mèmes jusqu'a un certain point atteints
par le préjugé régnant, et plus d'un parmi eux
serait fort surpris si on les mettait en présence,
des résultats l'ournis par cette étude sórieuse du
passé qui sera l'honneur de notre siècle. Nous
voudrions, pour notre part, faire connaitre, d'a
près des travaux récents, quelques-uns de ces
résultats précis et positifs.' Ge n'est pas, bien
loin de la, un tableau d'ensemble que nous avons
l'intentiou de tracer; mais le petit coin que nous
cherclierons A mettre en lumière suffira, nous
l'espérons, pour inspirer aux esprits réfléehis un
doute salutaire a 1'égard des généralités déni-
grantes si facilement acceptées de la bouche de
prétendus historiens.
C'est en Allemagne, a la fin du moyen-age,
que nous allons conduire nos lecteurs, et notre
guide sera le remarquable volume qu'un historiën
distingué, M. J. Janssen, vient de faire paraitre,
et dans lequel il a condensé d'immenses recher
ches sur la condition sociale, matérielle, morale
de TAilemagne dans le siècle qui précède la Ré-
forme (1).
(I) Hisloire du peuple allemand depuis la fin du moyen-
üge. Premier volume: Situation générale du peuple allemand
a la fin du moyen-age, par J. Janssen (en allemand), Fri-
bourg-en-Brisgau, 1878.
Prenons, en Allemagne, a la lin du quinzième
siècle et dans les dix premières années du seiziè-
me, un ouvrier agricole, valet, servante de
ferme ou simple journalier, et voyons quels
étaient le salaire et la nourriture qu'il recevait
de ses maitres ou patrons.
Au süjet de cette classe de journaliérS dönt le
travail étaitrétrlbüó en partie par la nourriture
prise ehez ceux qui les emp:oyaient, il existait,
dans bon nombre de contrées, des «ordonnances
réglant la maniöre dont ils devaient ètre nourris.
Ainsi, on lit dans une ordonnance de l'archevê-
que de Mayence, Berthold de Henneberg, relati
ve a ses biens du Rheinoau (dans le Naussau) et
datée de 4497
Tout journalier, qu'il travaillë aux champs ou
ailleurs, aura le matin de la soupe et du pain, a
diner une bonne soüpe, de bonne viande, et des
legumes, avec une demi-cruche de vin; le soir,
de la viande et du pain, ou une bonne soupe et
du pain.
Ainsi encore, dans une ordonnance rendue en
1483 au sujet de ses biens situées dans l'Odenwald
(actuellement Ilesse-Darmstadt), Erasme d'Er-
pach s'exprime comme il suit
- Tous les jóurnaliers qui louent leurs services
et de même les gens de corvée, les valets et ser-
vantes, auront deux fois par jour de la viande et
des légumes, et la moitié d'une petite cruche de
vin, excepté.les jours maigres, oü ils auront du
poisson ou d'autres aliments nourrissants. De
même tous ceux qui auront travaillé dans la se
maine devront ètre bien régalés le Dimanciie
après la messe et le sermon. Ils devront avoir
du pain et dé la viande en sutlisance, et la moitié
d'une grande cruche de vin; les jours de grande
fête, du roti en snfflsance. De même on devra
leur donner pour s'en retourner chez eux une
grosse miche de pain, et de la viande autant qu'il
en faut pour deux a diner.
En Bavière, la nourriture était plus plantureu-
un moment de délrossc el dont il n'est déja
()lus3que le inaiue nominal et danscecas
c'est par les convulsions du socialisme que
nous passerons avanl de revemr a noire ctal
normal, a la jouissance paisible de la liberie
dans l'ordre.
Mais, encore une fois, violence n'est pas
force. L'absolutisme gueux ne saurail vivre
de la vie réguliére. Hedmt dés l'origine, par
sa nature et par les conditions de son avéne-
ment, a chereber le salut dans des moyens
mécaniques, signes manifestes desa faibles-
se, il disparaitra devant la volonlé nationale,
ou périra du mal qui le rongeel qu'il aime,
de sa hauie antirehgieuse.
Nous allons au devant d'un avenir incon-
nu, peut-èlre gros de leinpétes et de lultes
inaisnous avons deux bonnes armes, Dieu
merci, el nous nous en servirons notre
loyal patriotisme, qu'on suspece paree que
il n'esl pas aisé d'en venir a bout, el eet
attaehemenl a la foi, dont la force peut se
mesurer aux colères qu'il suscile el a l'iin-
inense effort des aulorilaires de la libre-pen-
sée.
Ce serait une étude trés-curieuse et trés-
instruclive que celle qui donnerait l'analyse
et l'explicalion de tons les mots de notre
dictionnaire constitutionnel. Ils ont singulié-
rement change de signification. II y a, par
exemple, le mol Ilepré'senler qui devrait
bien faire réfléchir quelque pen nos braves
libéraux. II pourrait leur inonlrer que le
systémequi prévaut aujourd'hui est la nega
tion mème de la representation nationale et
se encore. On peut en juger par cette ordonnance
du comte Joachim d'lEttiugen imort en 1520): Les
jóurnaliers, gens de corvée, valets de ferme,
auront parjour
Le matin, soupe ou légumes; du lait pour les
ouvriers; pour les autres, de la soupe. A midi,
soupe et viande; des choux; dupfeffer (sortede
mets épicé) ou de ia viande marinée; des légu
mes ou du lait: en tout, quatre plats. Le soir,
soupo et viande; des rüücn (navets ou carottesj
avec viande, ou de la viande marinée: en tont
trdis plats.
Quand des femmes apportent les coqs, poules
ou osufs des redevances, on devra leur donner
de la soupe et deux portions de pain; si elles
vienuent de plus d'un demi-milie, un plat de
plus et une cruche de vin.
Mais que dire de la Saxe l En 1482, les dues de
Saxe Ernest et Albert rendaient une ordonnance
s'appliquant a tout le pays et décidant que Jes
ouvriers et les l'auchours devaient se eontenter
d'avoir, en dehors de leur salaire, deux fois par
jour, a midi et le soir, quatre platssoupe, deux
plats de viande et légumes; et, les jours maigres,
cinq plats soupe, deux plats de poisson et deux
plats dc légumes
La nourriture des valets et servantes de ferme
était partout la mème que celle des jóurnaliers,
avec lesquels d'ordiuaire ils prenaient leurs re-
pas.
On aura sans doute été frappé de la propor
tion dans laquelle la viaude entrait alors dans
l'alimentation des classes agricoles, ou piutöt,
d'après l'ensemble des documents, de toutes les
classes de la société. Le fait, du reste, n'ótait pas
nouveau, et un écouomiste allemand, cité par M.
Janssen, a calculé qu'au commencement du qua-
torzième siècle, la ville de Francfort-sur-Oder,
comptant alors de six a douze mille habitants,
consommait douze fois plus de viande que cette
même ville au commencement de notre siècle,
que les Gueux tuent el doivent luer la Con
stitution.
Représcnter signifie rendre présent.
La doctrine moderne dn que lout pouvoir
émane de la nation, et que les lots sont l'ex-
pression de la volonlé du peuple. II est im
possible que la nation enliéie aille légiférer
et exercer le pouvoir a Bruxelles. Pour cela
elle y envoie ses représentants.
Les Rep'réséntanls sont done ceux qui
remplacent la nation, ou rendent présent le
peuple, c'est a-dire, qui renden» présenles,
dans le Gouvernement, sa pensee, sa volonlé
el son action.
Aujourd'hui c'est la pensée, la volonté du
peuple beige qui agissent a Bruxelles; cela
est évident pour tout homilie de bon sens.
Le Gouvernement crée (in ministère de
rinslruclion publique et en fait une machine
de guerre conlre le cathoficisine; il proscrit
des mifiiersd'électeurs catholiques'et maiu-
lienl les faux electeurs d'Anvers; il prépare
des lois centre la liberie do la chaire, la liber
ie du confessionnal, la liberie de la sepul
ture chrétienne et des lois conlre les con
vents, en un mot il prépare la guerre conlre
Rome, centre le Syllabus ou conlre l'Eglise
calholique.
Tont le monde comprend que c'est la la
pensée el la volonté du peuple beige.
Le peuple beige préfére évidemment l'en-
seignemenl de l'Etat a l'enseigiiflment libre,
c'est puur cela que les neuf dixiëmes des pa
rents, libéraux comme cathöliques, envoieut
leurs enfants aux écoles dirigées par les
prêlres! Ce qui se fait en faveur de l'ensei-
gnement de I E at cl contre l'enseiguemcnl
libre est done lout a fail selon la volonte de
C'est vers le milieu du seizióme siècle, a la suite
desbouleversements écouomiques et autres qui
sigiialent l'époque si vantée de la Réforme, qu'en
Allemagne ou voit se restreindre partout la cou-
sommatiou de la viaude, qui devieut de plus eu
plusunobjet de luxe. En 1550, uu Souabe, Henri
Muller, se faisait, sur ce point comuie sur d'au
tres, l'é'pho des doléances des populations. Du
temps de mou père, qui était uu paysan,
dit-il, ou vivaitchez les paysans bien autre-
ment qu'aujourd'liui. Ou avait tous les jours de
la viande et des mets de toute sorte eu abon-
dance; aux t'étes patronales et a d'autres jours
de festins, les tables pliaient sous le poids de ce
qu'elles avaient a porter; ou buvait du vin com-
me si c'eüt été de l'eau; on mangeait et oil em-
portalt autant qu'on voulait, car il y avait alors
richesse et abondance. Aujourd'hui, il en est
bien autrement. Les tenqis sont deveuus mau-
vais et, depuis bien des années, il fait cher
- vivre; aujourd'liui, la nourriture des paysans
les plus a leur aise est presque inférieure a
celle des jóurnaliers et des valets d'autrefois.
Venons maintenant au salaire des ouvriers
agricoles. Mais auparavant, pour nous en faire
une idéé juste, ilimporte de lixer, aussi exacte-
ment que possible, le rapport qui existait, a
l'époque dont nous parions, entre l'argent et les
prix des principaux objets nécessaires a la vie.
En Saxe, dans la période qui va de 1455 a 1480,
le prix moven d'une paire de souliers ordinaires
était de 2 a 3 grosehen (le grosclieu aurait au
jourd'hui une valeur de 15 a 20 centimes)un
moutou valait 4 grosclie..vingt-cinq morues
séchees, également 4 groschenune corde de
hois a brüler, transport compris5 groschen;
une aune du meilleur drap du pays, 5 groschen;
un boisseau de seigle, 6 grosclieu 4 pfennig (il
fallait 12 pfennig pour un groschen). Or, a cette
mème époque, le simple journalier gagnait par
semaine de 6 A 8 groschen, par conséquent a peu
la nation et c'est le peuple qui est représenlé
ou présent a Bruxelles.
Le peuple beige ne vent plus de cimeliè-
res catholiques; de la vient que les cimetiéres
gueux ne suffisent plus. Libéraux et catho
liques, tons, a leur mort, veulent y ètre en-
terrés. Aussi si messieurs les libéraux se
prépareot a supprimer ces cimetiéres d'au
trefois, ce n'esl que paree que le peuple
beige le veul ainsi.
Le peuple beige est l'atigué de la liberléde
lachaireet de la liberie du confessionnal.
Voyez, plus personne ici ne fait ses Paques,
et le Diinanche on ne vo'it plus un homme a
la messe. Cependanl les curés abusefit de la
liberie qu'on leur laisse, et ils violenlent la
conscience de ceux qui sont libres de ne pas
les écouier. Cela est impossible, mais cela
est. il faul done que le Gouvernement pren-
ne des mesures, et si les représentants veu
lent mettre en action la pensée et la volonté
non [ias de quelques braillardsmais
de la nation enliére, il faudra qu'ils écrasent
ces damnables libcrlés. Siaprés cela, la Con
stitution crie contre eux, ils répoudront que
c'est par amour pour la liberie qu'ils la tuent,
qu'il faut déchircr ce Syllabus qui dit que
toutos les liberies ne soul pas bonnes, que
c'esl par liame conté le Syllabus qu'ils disent
aussi que toutes les liberies ne sont pas bon
nes, et qu'ils exéëulent aiusi la volonlé du
peuple beige, qui est hostile au Syllabus et
ne vent plus de ces liberies!
Fuiissons: Si a la moitié des bonnes gens
qui volent pour les libéraux, on demandait:
Voulez vous vous-méine soulenir et renfor-
cer les écoles de l'Etat, les athéuées el les
Universités, el vous en servir pour altaquer
l'Eglise?
prés la valeur d'un mouton, plus une paire de
souliers avec son salaire de vingt-quatre jours,
il pouvait acheter, au moins uu boisseau de
seigle, vingt-cinq morues séclié'es, une corde de
bois et deux A trois aunes du meilleur drap du
pays. En 1482, également en Saxe, le salaire des
faueheurs fut fixé A 3 groschen par jour, indé-
pendaniment de la plantureuse nourriture dont
il a été parlé tout A l'lieurè; un journalier gagnait
par semaine 9 groschens'il était nourriet
autrement 16 grosclieu par conséquent, par
semaine, la valeur de quatre moutons.
M. Janssen montre que, dans d'autres pays
d'Allemagne, le salaire des jóurnaliers était au
moins aussi élévé. Ainsi, d'après un registre
des comptes, tenu par le prévöt du chapitre de
Klosterneuburg en Autriche (1-185-1509), le salaire
quotidien des jóurnaliers était tixé dans ce pays
A 14 deniers, indépendanmient de la nourriture,
quand alors une livre de viaude de boeuf était
tarifóe A deux derniers, une paire de souliers
ordinaires A seize deniers, la facon d'un habit de
paysan A vingt-quatre deniers, d'une culotte a
dix deniers.
Quant aux valets et servantes de ferme logés
et nourris voiei quelques indications au sujet
de leurs gages Alors qu'un bosuf gras coütait
de 3 A 4 florins (gulden) le valet-voiturier du
chateau de Dohna, en Saxe, recevait par an 9
florins; l'anier, 7 florins 4 groschen; les servantes
de basse-cour, 3 florins 12 ou 18 groschen. Dans
le baillage de Dresde, une cusinière gagnait par
an 7 florins 4 groschen un marmiton, 2 florins
10 groschen; un porchej?, 4 florins. A Mosbacli
(dans le pays de Bade), en l'au 1483, les gages
d'une rille de basse-cour étaient, par an, de 13
florins 36 kreutser; ceux d'un premier valet, de
23 florins 37 kreutzer, et, de plus, 25 kreutzer
pour acheter un objet d habillement.
(A continuerj.