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LE COURONNEMENT
ft Gc A IV
Samedi 16 Mars 1878.
13® année. N° 1,274.
bruxeui.es, courtrai.
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Courtrai dép. 6-42
Gand arr. 8,01
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!,e Journal pa rait Ie Mercredi et le Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligne. Les réclames et annonces jndiciaires se paient 30 centimes la iigne. On traite a forfait poor les insertions par année.
Un numero flu journal, pris au Bureau. 10 centimes. Les numéros supplémentaires commandos pour articles. Réclames on Annonces, content 10 fr. les 100 exemplairos.
lï E M IV K
Poperinghe- Ypres, 5-15, 7-00, 9-28, 11-00, 2-15, 5-05, 9-20. Ypres-PopefMghe, 6-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. Pone-
ringhe-Hazebreuck, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperinghè-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25.
Ypres-Roulers, 7-50, 12-25, 6-30. Roulers-Ypres, 9-10, 1-50, 7-50.
Roulers-Bruges, 8-45, 11-34, 1-15, 5-16, 7-20 (9-55 Thourout.) Bruges - Routers, 8-05, 12-45, 5-05, 0-42. Thourout- Courtrai
5-15 mat.'
Ypres,-Courtrai, 5-34, 9-46, 11-20, 2-35, 5-25. Courtrai-Ypres, 8-08, 11-03, 2-56, 5-40, 8-49.
Ypres-Thourout, 7-00, 12-06, 6-07, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langemarek.) Thourout-Ypres, 9-00 1-05 7-45 (le
Samedi a 6-20 du matin de Langemarclc a Ypres).
Gomines-Warnêtou-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Armentières-Houplines-Le Tonquet- Wamêton-
Comines, 7-25, 2-00, 4-45. Confines-Warnèton, 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi 6-30.) War'ttëton-Gomineê, 5 30 11-10 (le
Lundi :6-50.)
Gand-Terneuzen (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porte d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Terneuzen-Gand' Ö-00, 10-30, 5-30.
Selzaete-Lokeren, 9-04, 1,25, 9-03 (le Mercredi, 3-10 matin). Lokeren-Selzaete, 6-04, 10-25, 5-25 (le Mardi, 10-00).
CORRWSPOWX) A. IV C SJ
Heyst-Blankenberghe-Bru-
41.
Bruges-Blankenberghe-Heyst (Station) 7-22, 11-27, 2-30, 7-33. (Bassin)'7-28, 11-33,2-56 7-41
ges, 5-45, 8-,40 1-25, 5-30.
(ngelmünèter-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15. Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58 11-20 4
7-21. Deynze-Ingelmunster, 12-00.
Ingelmunster-Anseghem, 6-05, 12-55, 6-13. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20 7-45
Lichtervelde-Dixmudë-Furnes et Dunkerque, 7-10, 9-08, 1-35, 7-50. Dunkerque-Furnes-Dixmude et Lichtervelde 6-15
11-05, 3-40, 5-00.
Dixmude-Nieuport, 9-50,2-20, 8-35. Nieuport-Dixmude, 7-15, 11-55, 4-20.
Thourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Ostende-Tliourout, 7-35, 10-10, 12-20 6-15
Selzaete-Eecloo, 9-05,1,25, 9-03. Eecloo-Selzaete, 5-35, 10-20, 5-05.
COURTRAI, BRUXELLES.
Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,42 6,35.
Bruxelles arr. 8,50 1,3.5 2,25 6,10 8,54.
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
5,22 8,28
8,0010,46
12,21
2,44
5,35
7,56
6,47.
8,44.
COURTRAI, TOURNAJ, LILLÉ.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
Courtrai dép.
Tournai arr.
I/ifle
6,37
7,28
7,42
9-37
10,15
10-42
10,56
11,47
12,08
2,54
3,48
4,00
5.34
6,39
6,37 10,04. i
8,47.
9,41.
I.ille dép.
Tournai
Courtrai arr.
5,10
5,42
6,42
8,12
8,56
9,49
11,05
11,32
12,31
2,21 4,10
2,40 5,26
3,44 6,40
8,10
8,50
9.32
COURTRAI, GAND.
GAND, COURTRAI.
9,49
11,08
12,31,
1,51,
3,44
5,04
6,40
8,00
9-32.
10,20.
Gand dép.
Courtrai arr.
5,15
6,37
8,45
9,37
9.34 1,28
10,50 2,54
4,20
5,34
7,21.
8,47.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 Bruxelles dêps,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 5,55 5,01 8,10 8,20.
Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. Gand' arr. 5,55 8,29 9,31 10,22 1,17 3,59 4,11 7.17 7,02 9,19 10,26.
Bruxelles 8,50.10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges 7,15 9,23 i0,.51 11,20 2,38 5,01 8,38
Recu pour les affamés de Ja Mongolië
M. le ehanoine Boone, Curé-Doyen de
St-Martin, 5 00
M. Del va, curé, Zuidschote, 5 00
M. Deleu, vicaire, Boesinghe, 5 oo
J. Baert, 3 oo
Anonym e, 7 oo
Total 25 00
LE CARNAVAL DES GÜEÜX.
La scandaleuse exhibition qui a déshouoté.
Dirnanche dernier, le carnaval ganlois, a
excité une repulsion générale. Disons a
rhonneur de la population gantoise que le
char sur lequel Mgr Bracq était exposé en
effigie aux outrages du libéralisme, a provo
qué tout d'abord un mouvement de stupeur
anquel ont succédé ensuite plusieurs protes
tations indignées. A divers endroils du cours,
l'omnibus pour Lourdes a éléaccueilli
par des sifflels.
Le sentiment qui dominail en général les
spectateurs était Pétqunemenl de voir de pa-
reils scandales se produire avec l'aide et sous
la protection complaisante de Pautorilé, com
plice volontaire et aveugle de la violation du
reglement d.e police stir le carnaval.
La police de M. Ie comte de Kercbove avait
même mts une certaine eoquetlerie a entou-
rerd'une protection spéciale le char oü était
représenté Mgr l'Evèque de Gand. Tandis que
les aulres chars élaient escortes par uri ou
deux agents de ville, celui-ei était protégé
par unc escouade de huil ou dix policiers.
M. le bourgrnestre avail - il donné ces ordres?
Ou bien agissait-on avec la certitude de lui
plaire el de répondrea ses intentions?...
La prolestation suivante, arrëtée Lundi en
séance extraordinaire du Cercle catholique.
S. S. liéott XIII.
Suite. Voir le numéro précédent.
Le prince Ruspoli et les deux prélats se sont
avancés, et Sa Sainteté a lavó les mains. Puis le
cardinal Borromeo lui ayant enlevó la mitre, il a
cemmencé, avec l'assistanee de Son Eminence,
a se revêtii' des ornements pontilïcaux pour la
messe. Le cortege s'est róformó clans le même
ordre qu'au sortir de la salie des parements et
s'est dirigé vers la chapelle Pauline, en traver
sant la Salie Ducale et la Salie Royale, oü les
garde-nobles, les gardes-suisses et les gardes-
palatins formaient la liaie. Sa Sainteté étant
descendue de sou tróue, est montée sur la sedia
gestatoria et a été aiasi portee solennellement.
Deux prélats tenaient les grands óventaiis, et
buit autres soutenaient le dais. A la porte de la
chapelle Pauline, le Saint-Père a été descendu
de sa chaise, et il est allé S'agenoulller devant le
Saint-Sacrement. Après une courte prière, le
cortége a repris sa marehe, et Sa Sainteté est. de
nouveau remontóe sur la sedia gestatoria.
Un chapelain pontifical, portant de l'étoupe
sur un coussin brodé, en a placé un morceau au
sommot d'une sorte de fpurcj.ie triangulaire un
maitre des cérémonies y a mis le feu et, s'age-
nouillant, il a ehanté ces parolesPater scande,
sic transit gloria imundi. Cette même cérémonie
s'est reuouvelóe trois fois pendant le parcours
a été adressée au bourgrnestre de Gand el
affichée en rrième temps par toute la ville:
PROTESTATION.
Monsieur le bonrgmeslre,
Un régiment sur la police du Carnaval,
afficbé. ces jours derniers, par vos ordres,
inierd.il aux masques les costumes propres
aux ministres des cubes, et cetie interdiction
protégé aussi bien la religion catholique que
les confessions dissidentes.
Ce reglement rï'exisiat-iï |iasj que Pautori
lé, gardienne de l'ordre, aurait encore pour
devoir d'assurer le respect des convenances
sociales el religieuses.
Cependant, M. Ie bonrgmeslre, au mépris
de cé devoir, vous avez lolérê el protégé,
Dirnanche dernier, mie exhibition carnava-
lesque, ouvertemenl iujurieuse pour l'épisco-
pat catholique el s'pécialement dirigée conire
nolre révérendissime évêque, Mgr Bracq.
Sur un véhicule grotesque, destine a ridi-
culiser la dévotion a Nolre Dame de Lour
des, a cólé d'aulres individus dont Puri re-
préseiilail un bonrgmeslre votre collégue. et
un second, une dame appartenant a urie des
families les plus disiinguées de nolre pays,
figurail un persormage, affublé du costume
episcopal, et le visage couvert d'un masque
qui reproduisait fidèlement les trails de Mgr
PÈvéque de Gand.
II ne rious apparlient pas de relever l'in-
jure ainsi faiteaux personries livrëes'aux in-
suIles, aux ricaiiements et aux huées' de la
populace; mais, comine ciloyens caiholi-
ques, nous protestons énergiquemenl contre
l'ouir'ëge que nous avons tons essuyé par la
parodie des rites de noire cube el par la re
presentation dérisoife de nolre premier pas
teur.
Cello protestation, nous l'adressonsa vous,
Monsieur Ie bonrgmeslre, paree que, com-
me chef de la police, vous avez toléréet pro
tégé les manifestations scandaleuses dont
nous avons a nous plaindre.
II est possible que ces parades et ces gros-
siéres personnalilés répondènt aux aspira
tions d'un parti politique; mais ces aspira
tie la salie Royale, qui va de la chapelle Pauline
a la chapelle Sixtine. Arrivés dans cetto dernière
chapelle, tons ceux qui f'aisaient partie du cortége
out pris les places qui leur appartenaient. Le
Samt-Père, étant descendu de la spdia, est raonté
sur son tróne et la messe pontificale solenaelle
a commence. Kile a dure prés de deux heures.
La chapelle Sixtine était reniplie do monde. A la
tribune royale, en remarquait Leürs Altesses
Royales le duo et la ducliesse de Parme avec les
personnes de leur suite. Sur les estrades de
droite ótaient toutes les dames de l'aristocratie
romaine et du corps diplomatique.
Sur celles de gauche étaieut les ambassadeurs
et ministres en grand uniforme, les patriejens
ïxmuiinsd illustres personnages étrangers et
to'us ceux qui faisaient partie de la cour du
Poutifè dél'unt en qualité de camériers. La salie
Ducale et la salie Royale étaieut également
remplies du plus beau ifionde qui n'avait pu
trouver place dans la chapelle Sixtine. La messe
tenninóe, la cérémonie du eouronnement a eti
Ijeu avec toute la sajennité et les rites habituels,
puis a commence l'adoration. Les prélats out
baisé le pied de Sa Sainteté, les óvêques le pied
et le gen'óu. Les cardinaux, après avoir baisé le
pied et la main, ont recu Taccolade du Saint-
Père. Le Souverain-Pontile, la tiare en tête, a
donné ensuito la bónédiotion solennéile. Le cor
tége s'est i'éformé une quatrième fois et a défilé
le long de la chapelle Sixtine, de la salie Royale,
de la salie Ducale et de la première sallë des
parements.
Le Saint-Pore était porte solennellement sur
la Sedia. Ou ne saurait rien imaginer de plus
beau, de plus grandiose, de plus solennel et de
hikiim tm 3 fr!llUllll^ l5TUrfBI 911- lup ilRïTB!
tions ne devraient jamais renconlrer le con
cours de I'autorité publique.
Vous avez rnanqué' gravemeril, a vos de
voirs.
Vous avez oublié que si vous avez le droit
de réserver vos sympathies pour vos amis,
vous devez ia même protection a tons vos
concitoyehs', y compns ceux qui sont fiers
de se proelamer toojours fidèles a la religion
catholique, appsjoliquè et romaine.
Nous sommes rësolus. Monsieur Ie bonrg
meslre, a donner a la présenté protestation
toute la publicbé possible.
Elle n'est pas sëulement la revendication
de notie droit, elle est aussi le lémoignage
public de no!re respect filial pour Ie prélat
que vous avez laissé oiilrager dans nos rues.
Nous voulons accomplir ainsi un acte de
reparationbien du au venerable Evéque
qui, par l'élévaiion de son caraclère et par
l'exemple de louies les vertus, autanl que
par son éminente digniié, a cónquis reslime
et Taffection de tous ses diocésains.
Gand, le 11 Mars 1878.
Le Gonseil d'Administration du
Cercle catholique
Le Présidenl Baron Delia Faille d'Huysse,
Le Vice-Prés1': V. Cooreman,
Le Secrétaire: Th. Léger, avocat,
Le TrésorierC. Vandeweyer, nolaire,
J. Casiër, sénateur,
All'. De Kerchove,
Paul Van Biervliet, avocat,
D. Casier Legrand,
Jules Lammens,
J. Vanderschelden,
Ed. Braet, nolaire,
G. Verspeyen, avocat,
Chev. (ieGhell inck d'Elsegem
H. Vanderschelden,
J. Vanloo,
E. Destaercke,
P. Vanden Kerckhove,
Bon Maurice Vander Bruggen,
Aug. Van Assche,
J.-A. Tibbaul,
E. Schoorman.
plus touchant que la vue de ce magnifique et
imposant cortége. Ces trente évêqués, ces cin-
quante-cinq cardinaux portant tous la mitre
blanche sur la tête et s'avancaut deux a deux,
puis le Pontife bien-aimé, tiare eu tête, porté
sur le sedia gestatoria en velours rouge brode
d'or au-dessous d'un grand dais blanc. Non, ou
ne saurait rien imaginer de plus majestueus, et
après huit ans de deuil et d'oubli, il nous sem-
blait le voir pour la première fois et avec une
émotion toute nouvelle. Le Saint-Père est des
cendu de la sedia gestatoria a la porte de la
première salie des parements et s'est rendu
dans la seconde laavec l'aide du cardinal
Borromeo, Sa Sainteté 's'est dépouillée de ses
ornements pontincaux pour revétir de nouveau
la mosette rouge bordée d'hermine.
Les cardinaux ayant alors fait cercle auteur
de son tröne, le cardinal Di Pietro, doyen du
Sacró-Collége, lui a adressó un très-beau com
pliment Trós-Saint Père, a dit Son Eminence,
après quo les votes du Sacré-Collége out fait
retomber leur clioix sur Votre Sainteté et donné
a l'Eglise un nouveau Pasteur, nous sommes
passés de 1 affliction a l'espérance. AuxTarmes
versées sur la mort du grand Pontife Pie IX, si
universellenient regrettó par tous les catholiques
et si aimó par nous tous, ont succédé la joio et'
l'espérance dans l'Eglise de Jésus-Ghrist. En
gouvernant pendant de si longües années le
diocèse de Pérouse et en preuant part comnie
cardinal au gouvernement des affaires de l'E
glise, Votre Sainteté avait donné de si graudes
preuves de vertu, de sagesse, d'liabiletó et de
prudence, qu'il nous futaisé de notis èonvaincre
quel Pasteur vous sèriez pour l'Eglise, si le
Dans one «inference donnée a VAssocia
tion libérale de Charleroi, M. Eudore Pirmez
essayait, il y a quelques jours, d'ahriter Ie
libéralisme sous cette maxime évangéliqne
Ne fa i t es pas a a ut rui. ce que vous ne vou-
driez pis qu'ori vous fit.
Nous avons vu dirnanche, a Gand, com
ment nos gueux interprêtént et appliquént
cette parole sacrèe, et comment le libéra-
lisine n'est pas seulement la liberie dans
Pexercice de son droit, mais la liberie du
droit des autres.
Le droit des libéraux, e'est done d'outra
ger les évêques, el Ie droit des óvêques,
c'esl de servir de point de mire aux irisulles
des libéraux.
Et l'autorité. chargée du rnairilien de l'or
dre, couvre de sa bien veil lance et de son
concours ce reriversemeiit scandaleux de
toute justice
II y a plus une femme, une veuve, que
ses vertus, sa charité, ses malheurs, bien
plus encore'que son oom, eussenldü proté-"
ger contre ces ignominiesla marquise
douairière de Courtebourne, a été livréeen
pature aux injures, aux propos obscènes, aux
huées de la crupul.c libérale.
M. le bourgrnestre de la ville de Gand
s'est fail, par sa tolerance et par Pinterveri-
tion de ses agents le complice de cette
lacheié.
Que dirail cependant M. le comte de Kerc
hove de Denterghem si sa femme et ses filles
élaient ainsi exposées en effigie dans un cor
tége escorté par les agents de Pautorilé
M. le bourgrnestre de Gaud sail fort bien,
il est vrai, qu'il o'a point a redouter, de la
part dés catholiques, de semblables repré
sailles. II n'en est que plus eoupable d'avoir
autorisè ses amis de VAvenir a souiller les
rues de nolre ville par l'immonde bacchanale
H-C
clioix du Saint-Esprit venait a se reposer sur
votre tête. Nous n'eümes .pas a attendro long-
temps, car la volonté divine ne tarda pas a se
manifester et, comnie au rol David, Dièu vous
ditTu pasces populum nieum Israel et tu erts
dux super Israel. A votre election, Très-Saint
Père, a répondu un contontement general, et
tous se sont unis pour vénérer et aimer en vous
le chef suprème de l'Eglise. C'est pourquoi nous
aussi nous devons répéter, en ce jour de conso
lation et de i'ète Iiccc nos os tuum et caro tua
sumus. Fasse le ciel qu'on puiss.e dire un jour
du Ponti-ficat de Votre Sainteté ce que les saints
livres disent de DavidQuadraginta annis
regnadii. Ce sont fa les vceux que nous adressent
en ce jour par ma bouclio tous les membres du
Sacré-Collége. DaignezTrés-Saint Pèreles
accueillir et les fortifier par votre apostolique
benediction.
Le Saint-Père s'est alors levé,'et d'une voix
claire et bien scandée a prononcé un très-élo-
quent et élégant discours que nous avons été
heureux de ponvoir recueiilir dans presque tout
son entier Les nobles et affectueuses paroles,
s'est écriée Sa Sainteté, que vous, monsieur le
cardinal, vous m'avez adressées au nom de tout lé
Sacré Collége ont vivement touché notre camr
dója profonclément ému de l'honneur inopiné de
notre exaltation au Souverain-Pontiflcat. Le poids
des saintes Clefs, déja par lui-même formidable,
nous estimposé dans des moments extrêmement
déplorablesméme notre petitesse en est commo
écrasée. Lc rit sacré lui-même qui vient d'etre
accompli en nous mettant sous les yeux la gran
deur du Siége Apostolique a fait grandir notre
eft'roi, car nótis ponvons répéter les paroles que
oil Mme I a marquise de Courtebourne a été
mise en scène d'une manière si odiense et
si lache.
Nous devons a la vérilé de declarer que la
scandaleuse attitude de M. le comte de Kerc
bove en cette circonsta-nce a été sévèrement.
blamce par plusieurs libéraux. Ceux-la mé-
mes qui cherchaient a alténuer l'outrage
fait li Mgr l'évêque de Gand, qualifiaiënt
d'infarne polissonnerie I'injure faite par
permission des autorités, a une femme
digne de tous les respects.
De telles exhibitions rappellent les mauvais
jours qui précédèrent les sanglantes furettrs
de la Révolution francaise. Alors aiissi les
calolins et les aristos élaient livrés
par les libéraux de cette époque aux avanies
du peuple souverain. Bienlót aux chars
1 des mascarades snccédèrent les charrettes de
la guillotine. Le carnaval était passé la Ré
volution ótait son masque. Mais l'histoire
nous apprend aussi que les maires qui avaient
favorisé les orgies de la place publique, n'é-
chappèrcrit (loint aux fureurs de la démago-
giedéniuselée. Un de ces maires s'appelait,
Pélion, et la cliroriique rapporle qu'il ne
moiirul pas dans son lit.
Tomes les QEuvres eaiholiqnes de la ville
de Gand se sont érnues des laches outrages
prodigtiés a Mgr l'Evèque par les Gueux mas
ques, protégés par la police de M. le bourg
rnestre de Kerchove-Delimon.
A la suite de la protestation lout a la fois
énei'giqtie et digqe du Cercle caloln/ue, une
réunion a eu lieu dans laquelle nos princi
pal es associations ëtaienl representees.
Ori ya décidé unanimefnent d'adliérer a
la protestation du Cercle et d'envoyer en
outre une respectueuse adresse a riotre pre
mier Pasteur, pour lui exprimer toutes les
sympathies des catholiques gantois.
les saints livres placent sur les lèvres du saint
Roi, auquel vous avez tantót fait allusion Quis
ego sum Domino Deus, et quae domus mea, quia
adduxisti me hue usque Toutefois, au milieu
de taut cle justes raisons de crainte, notre ame
est graudement relevóe et consolóe en voyant
quememo dés les premiers jours de notre
Pontiflcat, le monde catholique tout entier avec
une filiale tendresse se serre autour de nous et
nous donne des témoignages publies d'obóissance
et d'attachement. Nous sommes relevós et con
solés par l'affectiou quo nous témoignent tous les
membres a mol si cliers du Sacré-Collége et par
la certitude de leur constante et éclait'ée coopé-
ration.
Nous sommes enfin surtout relevós et con
solés par la certitude de l'assistanee de Dieu
Trés Miséricordieux qui, par des voi'es secrètcs,
a voulu nous appeleï a remplir sa place sur la
terre. Cette assistance, nous ne cesserons jamais
de l'implorer et nous desirous qu'elle soit implo-
rée par tous dans une fervente et constante
prière. OuiDieu soutiendra notre faiblo et
humble personne et fera resplendir en nous
sa puissance. C'est avec ces sentiments quo nous
terminons notre discours et tandis que nous
remercious lo Sacré-Collége des felicitations qu'il
nous a éxpriméès, nous implorous do tout coeur,
sur tous ses membres et surtout ceux qui sont
ici présents1'Apostolique Bénédiction Bene
dict io, etc.'»
Les cardinaux ayant pris congé, Sa Sainteté
est remontóe dans ses appartements. II était un
peu plus de deux heures.