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LE GOK CLAYE.
N^j
Mercredi 20 Février 1878.
amice.
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N" 1,267. P'
S
7:
Journal parail le Mercredi et Ie Samedl. Les insertions content 15 centimes la ligne. Les réclames et annoncesjudicia!res se patent 30 oeuühwK Ja Dgne, On traite d forfait pour les insertions par année.
Les numéros supplémentaires coinmandés pour articles, Réclames ou Annonces, content 10 !r. les 100 cxemplaires.
V ffl SC m 8 K 19 BC F K ifi.
LE SERPENT ET LA LIME.
C'est toujours la même hislöire
Depuis la mort de Pie IX les scribes gneux
cherchent a rongen Ie eefcueil du vénéró
défunt, le futur conclave et le roe her. de
Saint-Pierre.
La division.est dans le oatnp des oardi*
naux, disent-ils; la rétVolution délniira la
loi des garanties, la nomination d'un non-
vean Pape souffrira de grandes, d'iosurmon-
lables difficultés.
On ne doi'ttpas1 attaifhtT la moitidre im
portance a ces nWivelte iiivenuéès par les
ennemis de TLgHse; mrilgré les menaces de
la revolution el quoi qu'èn-diSenl lesgueux;
ce qui doit arriver arrivefa; rien de1 plus*
rien de moins.
Celui qui fonda l'Eglise Rotnaine est tou
jours le mème Dieu tout-puissant et inimita
ble. II a promis d'ètre avec l'Eglise jusqu'a
la consommation des siécles et les impies en
seront pour leurs imprecations et leurs vceux
insensés. Dcsldéiitim peh'èdtóititH peribil
La liaine et l'envie se monlrenl dans les
écri'ts des feuiIles gueuses; rnais on y voil
aussi la rage impuissante. La mort du Pape
n'esl pas suivie des événemenls espérés par
les ennemis du catholieisme.
Pie IX ne sera pas le dernier Pape conune
l'avaient prédit les impies. Au contraire, el
ce serail un crime d'en douler: la puissance
des Papes durera longtemps encore après
que Ie libéralisme-sera morl et enterré.
PARALLÈLËS ET CONTRASTES.
Après bien des distinctions de procureur,
les libéraux de la Chambre ont vqté tons en
seinble cortl re la proposition de 11e point
siéger le jour du service funèBre pour le
Saint-Père. lis en sont la ce que les radi-
caux de la Chambre franchise ne röl'usent
point ne peul se concilier avec les principes
de nos puis de Belgique; O petitesse d'espril!
Des subtililês conslitutionnerles, des ergote-
jries politiques devant une telle question!
I Comment un llomme de l'expérience de M.
Frère n'awLil pas compris qu'il ya des devoirs
de convenance-graves qui s'iinposent, et que
les partis qui manquenl de tact sönl dés
partis qui ski foilrvoieril Ladt-oite catbo-
lique était en mesure de se passer de ce'
concours dispute avec taut d'aigreur; ellé
s'esl iiionirée Irés-modérèe, Hop modérée
peut-èlre dans sa formule, el la maladrnsse
de cenx qui ont ètè rogues n'en ressort que
plus vivenient. Que vonlez voais Nsbsides-
cendons la pen te; le radical déteint sur le
doctrinaire et l'espril parlementaire ne s'en
embellil point.
Le président de la république francaise
assiste en persohne au service pour le Pape
el le radicalisme dominant n'y trouve rien
a redire. En Alleinagne, le gouvernement
donne ordre aux chefs de corps d'exempter
du service tous les soldals calboliques le jour
de la solennité. En Belgique le corps diplo
matique n'éprouve pas l'ombie d'uri scru
pule, et l'on y voit un diplomate protestant,
le représentant dè la constitutiounelle Angle-
terre, se rend re ostensibletnent au service de
S',c Gudtile, sans pa ra it re avoir rencontré Ié
inoindre principe sur son cbeuiin. Seulé,
notie gauclie parlementaire a Pair de ne
rien compreridre a cc niouvefncrit irresistible
qui incline en ce iiiomerit tous les fronts de-
vartt la majestueuse figure de Pie IX, mème
les fronts de ceux que la priére n'appelle
pasau pied des aulels. Mals Popinion n'a
pas Phabitude de se laisser mener ainsi. Elle
s'esl exprimée résoltiment pal" utle manifes
tation éclatante, et comme sans voir cetle
piteuse minorilé qui ergote et s'abstienl. La
lecon esl assez verle pour qu'011 s'en morde
les doigits quand on a la conscience de l'avoir
si bien mèrilée.
Nous avons dit que Ie Parlement beige sera
le seul ew- Europe ou il ail fallu aller aux
voix pour oblenir qn'on ne tint pas séance
le jour des funérailles du Saint Pére.
Ajoulons que nes libéraux, fralernellement
guidèS en cefle affaire par les représentants
du radicalisme le plus débraiIIé et par M.
Fiére Qrban, seront les seuls aussi a porter
la bonte d'avoir refuse de se joindre a ceile
manifest ion.
Au Parlement porlugais, assembfée libérale
el maconnique s'il en fut, c'esl le président
qui a tenu a retidre liolninage a Pie IX, et
c'esl pour trois jours qif'en signe de deuil on
a levé la séance.
On comiail les sentiments de la majorilé
du Parlement allemand, les mesures persé-
culrices prises par ces protestants et ees juifs,
tont a la dévotión de M. de Bismark, la li'ai-
ne quïli ont votièe a la Papauté: ilsn'en
vienneiU pas moins de decider qu'ils ne sié-
gerorit pas le jour des funérailles du Pape.
Nuls ennemis de 1'Eglise. nuls fanatiques ne
poussóroiH, 011 le voit, Tmeotivënauce et la
fureur de l'lAüStilité contre l'Eglise aussi loin
que le parti prétendueiiient beige dont M.
Frère est le elief. (Gazelle de Liége.)
Les ordres religieus tanl combat lus par
les juifs et les protestants, ont pourtant du
bon pour leurs perséculeurs. Ainsi la staiis-
tique de la rnaison des Frères de Saint-Jean-
de-Dieu de Vienue (Autriche) nous apprend
que, dans le courant de 1877, il n'y avail
pas moins de 1532 protestants, 216 juifs, 11
mahoméians el S patens venus pour se faire
soigner par eux.
Si ces Frères avaient adoplè les erremeuls
que M. Jean "Van lseghem a fail prévaloir a
Oslende, s'ils avaient repoussé ceux qui n'ap-
parlièhnenl pas a la religion catholique, il
y aurail764 mêcréants malheuieu.x qui au-
raieut été ou abandonnés ou exposes a de
cruelles sóuffraucès.
Supposons que ces 764 infortunés se fus-
seni trouvés a Oslende el n'eussent pas en-
voyé leurs enfanls a l'école communale, M.
Van lseghem les aurail traités comme des
lèpreux, ils auraient dit ebereber ailleurs un
refuge pour faire gtièrir leurs plaies,
Le maïeur d'Ostende a cepcndanl été bap-
lisé comme catholique, il a fait sa première
communion avec ses compagnons calboli
ques, on lui a enseigué que la charilé est la
première des vertus, ensetgnemenl que les-
dits religieux pratiquent et M. Jean foulant
aux pieds tout ce que, dans sa jeunesse (car
il a été jeune, M. le inaire.) il appril a véné-
rer et a estiiner, M. Jean, dis-je, prononce
un Vade retro contre tous les malheureux
qui n'envoiunl pas leurs enfants a son école.
Quel homilie impitoyable M. Jean est devenu
en vicillissant! (Patrie.)
ITabond,mee des matières ne nous a point
permis d'insérer en noire dernier numéro,
plusièiirs articles et houvéffes 'du plus haul
inférèt. Nous croyons faire plaisir a nos lec-
leurs en les publiarit aujourd'hni.
PIE IX.
Ou écrit de Rome, 8 février
Les dërniéfés beiircs que le Pape a pas-
sées au milieu des siens ont été si éinonvantes
que la plume ne saursil les décrire.
Les cours du Vatican, les escaliers, la
grande salie des suisses étaienl encombrés
dc fidéfes. La salie qui s'ouvre sur les appar-
teinen'ts de Sa Saintel'é el sur la salie du Con -
sistoire se trouvail reinplic de femmes palri-
ciennes qui avaient ameiié leurs enlants.
Pendant plusieurs lieures, loule celte foule
est reslée a genoux en priant. Des prélats se
relëvaiettl pour reciter les litanies cl les ré-
ponses étaieiit eulrecoupées de sanglots. De
mème dans les chambres qui précédent cello
ou l'auguste poiitife agonlsail. Presque tous
les cardinaux a genoux entouraient le lil de
Sa Sainleté. Les Eiriiuentissimes Bilio el Mar-
tinelli ne l'ont pas quitté une seule minute.
De temps en temps apparaissaienl sur le
seuil de la porte des diplomates, des princes
roinains tous versaient des larmes.
Jamais Pontile plus aimant ne fut plus
ai,mé.
A 5 li. 1/2 le cardinal Bilio a coinmcncé ii
réciter les inystéres douloureux auxquels
rcpoiida11 l'assislance en étouffant les ens
d'une douleur déchirante. Le grand-pénileu-
cier n'avait pas achevé, que le rale du Pontile
s alfaiblissail, deux iarmes descendaienl sur
ses joues a la leinle terreuse, la sueur de la
mort ruisselail de sou from si beau. II reu -
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Un numéro du jödrnal. pris au Bureau. 10 centimes.
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Poperinghe- Ypées, 5-.15, 7-0è, 9-28, 11-00, 2-.15, 5-05,'9-20. Ypres-Poperinghe, G-30, 9-07, 12-07, 3-57, 6-50, 8-45, 9-50. Pope-
ringhe-Hazebrouck, 6-53, 12-25, 7-10. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-25, 4-00, 8-25.
Ypres-Roulérs', 7-50, 12-25, 6-30. Roulers-Ypres, 9-10, 1-50, 7-50.
Röttlers-Bruges, 8*15, 14.-34, 1-15, 5-16, 7-20 (9-55 ïtlourout.) Bruges - Roulors, 84)5, 12-45; 5-05, 6-42. Tliourout - Courtrai,
5-15 mat.
Ypres-Courtrai, 5-34, 9-46, u-20, 2-35, 5-25. Cdurtrai-Ypres, 8-08, 11-05,'2-56, 5-40, 8-49.
Ypres-Thourout, 7-00, 12-06, 6-07, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langemarck.) Thourout-Ypres, 9-00, 1-05, 7-45 (le
Samedi a 0-20 du matin de Langemarclc a Ypres).
Comines-Warnèton-Le Touquet-Houplines-Armentières, 6-00, 12-00, 3-35. Armentières-Houplines-Le Touquet- Warnêton-
Gomines, 7*25,2*00, 4-45. Gömirtes-Warnèton( 8-45 mat. 9-30 soir, (le Lundi 6-30.) Warnêton-Gomines, 5 30, 11-10 (le
Lundi 6-50.) --
Cömfnss-Beigique, Comines-Frahce, Questioy-sür-Deülo, Wambrecliies, la Madelaine, Lille, 7,27, 8,59, 11,45, 6,43, 9,41.
Lille, la 'Madelaine,. Wambrecliies, Quesnoy-snr-ÏJeüle, Gomines-France, Comines-Belgique, 6,13, 7,13, 10,35,4,37,8,15.
Courtrai-Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, 4-40 6-37, 9-00 sbir. (Tliourout.)— Bruges-Courtrai, 8-05, 12-45, 5-05, 6-42.
Bruges-Blankenberghe-Heyst'lStatiori)^^, 11-27, 2-50, 7-35. (Bassin) 7-28, 11-33, 2-56, 7-41. HeysRBlaiik
enberghe-Bru-
Ingelmunster-Deynze, 6-10,7-15. Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-58, 11-20, 4-41.
es, 5-45, 8-,40 1-25, 5-30.
ingeimunster-Deynze-Gand, 5-00,9-41,2-15.
7-21. Deynzé-Ingelmunster, 12-00.
Ingelmunster-Ansqgpem, 6-05, 12-55, 6-13. -Anseghem-Ingelmnnster, 7-42,2:20, 7-45.
Liclitervelde-Dixtïmde-F'urnes'et Dünkdrquë, 7-10, 9-Ó8, 1-35, 7-50. Dunkerque-Furues-DiXmude et Liclitervelde, 6-15,
ll-05,3:40,5-00.
Dixmude-Nieuport, 9-50, 2-20, 8-35. Nieüport-Dixmude, 7-15, 11-55, 4-20.
Thouröut-Ostende, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. -Ostbnde-THourout, 7-35, 10-10, 12-20,6-15.
Selzaete-Eecloo, 9-05,1,25, 9-03. Eeoloo-Selzaetè, 5-35, 10-20, 5-05.
Gand-ïerneuaen
Selzaete-Loker
m (station), 8-17, 12-25, 8-05. (Porto d'Anvers) 8-30, 12-40, 8-25. Ïerneuzen-G'and, 6-00, 10-30, 5-30.
■en, 9-04. 1,25, 9-03 (le Mercredi, 5-10 matin). Lokeren-Selzafete, 6-00, 10-25, 5-25 (leMardi, 10-00).
COH.H.ï)SI»OI!ïr> AN CBS.
COURTRAI, BRUXELLES. BRUXELLES, COURTllAl.
Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 "3,42 6,35.
Bruxelles arc. 8,50 1,35 2,25 6,10 8,54.
COURTRAI, TOURNAI, LILLE.
Courtrai dép. 6,37 9-37 10,56 2,54 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 10,15 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lille 7,42 10-42 12,08 4,00 6,37 10,04.
COURTRAI; GAND-.
Courtrai dép. 6-42 9,49 12,31, 3,44 6,40 9-32.
Gand arr. 8,01 11,08 1,51, 5,04 8,00 10,20.
BRUGES, GAND, BRUXEiLLES.
BwttelWsi&fp. 5,22. 8,28 12,21 5,35 6,47.
j 'Courtrai arr. 8;00-TC,4Ö 2,44 7,56 8,44.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
Lille dép. 5,40 8,12 11,05 2,21 4,10 8,10
j Tournai 5,42 8,56 11,32 2,40 5,26 8,50
I Courtrai arr. 6,42 9,49 '12,31 3,44 6,40 9,32
GAND, COURTRAI.
t Gand dép. 5,13 8.45' 9.31 1,28 4,20 7,21.
j Courtrai arr. 6,37 9,3!7 10,50 2,54 5,34 8,47.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 6,49 7,04 9,39 12,34 2,52 6,43 Bruxellós dép.5,22 7,20 7,25 9,00 11,06 1,35 3,02 5,55 5,01 8,10 S,20Ü
Gand a. 7,34 8,19 10,54 1,49 4,07 7,58 9,33. Gand arr. 5,55 8,29 9,31 10,22 1,17,3,59 4,11 7.17.7,0? 9,19 1,0,26.
Bruxelles 8,50 10,35 12,39 4,00 7,15 9,31 10,42. Bruges 7,i5 9,23 10,51 11,20 2,38 5,01 8,38
Is——
Suite. Voir le iïvtniéro précédent.
Cliaque votant va cliercliei' un bulletin,,y inserit
un nom, y met une.devise et un cachet, le plie
soigneusement et va le déposer a l'autel, sur 1111e
patène qui couvre un grand calice. Le plus ancien
des cardinaux valides fait glisser ostensiblement
le buitetin de la' patehe dans le calice, pendant
qae.le votant pronotïce Ces paroles, la main levée
sur rEvangile J'ën prehds a'téiiiöm, le Christ,
mon raaitfe, qtó me jügèra-: J'élis celui que,
selon Dieu, je juge devoir;Ölwe, etje feraiile
même a 1'accès. Les cardinaux inlirmiers vont
chercher dans un tronc les suffi-ages des malades
en celluie, tous. les votes émis, le premier des
tróïs scrutateurs renverse le calice sur la patène
pour mélanger les bulletins qu'il compte un a un,
a hhute"voix, en l'és rnettant au fur et a mesure
dans tin autre cafiCè. S'il se trouve plus ou moins
dé Votes que de votauts, le scrutin est annulé.
Pour le depouillenient des suffrages, les trols
scrutateurs s'asreyent a une table devant TaütSel
le premier scrutatenr déplie les bulletins sans
rompre l&s cachets, regarde le nom de l'élu,
passé le bulletin au second serutateur qui le lit a
son tour et lè remet au troisième serutateur qui
proclame lo1 nom. Les cardiiiaux présents noten.t
les suffrages' de cliaque nom sur les listes impri-
mées. Sont nuls les bulletins doublespliés
corrmie un seul, évidénimeht de la memo main.
Lei scrutin dépouillé, on enflle-les bulletins au
point Kliyio, et 011 les dépose dans un caliceprès
de 1'autel pour les verifications. Si aueun can-
didat 11'a obtenu les deux tiers des suffrages
expriniés, 011 procédé au scrutin d'accés, scrutin
d'adhésión a telle ou telle candidature. Les bulle
tins d'accès ne different des bulletins de simple
sci'utin que pour la formule Ego, cardinalis...
accedó reverend. D. meo. (Moi, cardinal... J'ad-
lière a mon róvérendissimé-..) subS'tituóe ii: Elïgio
in sumnmm.pontifiaem... (J'élis pour souverain
pontile...) Les malades recoivent avec leur bulle-
tin A'aecedo^une des listès du scrutin. Ces biiile-
ti'ivs doivent po4"ter les rnèftï'es sfghes et cachets
que ceux du simple scrutin 011 les -confronte
après le vote, avant et après le dépo-uiUeuidnt.
Dans le vote par accès, on peut remettre un
bulletin nul (Accedo... neminije n'adlière a
përsonne). On ne péui voter pour 1111 candidat
qni 11'a pas eu au moins une voix. Aucun serment
ne précède ce vote le serment de scrutin com-
preiid 1'accès. Si deux candidats ont obtenu
chacun les deux tiers des suffrages, on recom
mence; si un candidat obtient tout juste les deux
tiers, on ouvre son bulletin de vote que l'on
reconnait aux signes et cachets: s'il s'est donnó
sa voix, Télection est annulóe et remise au lèn-
demain. E11 cas de validité, on tire au sort de
nouveaux scrutateurs qni vérillent los operations
L'élu doit être de la religion catholique, aposto-
lique et romaine; n'être ni aiiostat, ni regardé
comme tel. Nous avons vu qu'il peut être clioisi
en dehors du sacré collége. Quand il n'eöt point
prêtre, on lui confère tous les ordres en un jour,
et le lendemain la consècration episcopale.
Lo résultat du scrutin vériflé, approuvé et
proclamé dans le conclave, 011 brüle tous les
bulletins. Pendant touto la durée de Télection,
la foule du dehors a les yeux fixés sur la chemi-
née de la chapelle: la lumée est le premier signal
de la tin des opératioiis. Comment les bulletins
peuvent-ils donner unè fumée visible lis sont
en papier épais, et les ballottages en multiplient
le nombre. Pie IX ne fut élu qu'au quatrième
tour d'accès, ce qui supposait une consommation
d'environ trois cetit8 bulletins.
Tous les cardinaux se lèvent alors, vont baiser
la main et donner la double accolade au pape élu;
le doyen lui met le rochet, le fait asseolr sur un
siége au prés de l'autel, lui-remet Tarmean du
pècheur, et lui deinande le nom qu'il s'est choisi.:
Le premier exemple de ce second baptême fut
donné, dit-on par Sergius II, qui s'appelait Os
Porei, nom d'impossilsilité catholique (1)Jésus
donna lo nom de Pierre a ï'Israélite qui fut son
premier apóire.
Le Pape ayant declare son nouveau nom et
signé les constitutions, règlements, actes' ^ac
ceptation notarió, le charpentier et le maeon du
conclave dómolissent les clotures provisoires;
le doyen des cardinaux diacres -se montre a une
fenêtre, la croix en main, et s'ècrie en latin t Je
vous annonce une grande joie Nous avons pour
Pape Téminentissime et révérendissime Mgr le
cardinal. (Le tltre peut varier, suivant le choix
du candidat)... qui s'est donné lenom do... Pie IX
s'appelait Jean-Marie Mastaï Ferrettiii était
cardinal-pl'ètre, aèbhèVétjuë d'lmola. Aussitöt les
salves de canon du chateau Sairit-Ange semêlent
au bruit des cloches, et les deux plus anciens
cardinaux revêtent le Pape des habits pöntiff-
caux soutane de soie blanche, ceinture de soie
rouge avec agrafes d'or, rochet do batiste, camail
en velours rouge ou en satin incarnat, sandales
de drap rouge a croix dor, barette rouge, sans
étole s'il est sous-diaöre, étole en écharpe s'il
est diacre, étole croisée s'il est évêque. (Pendant
la semaine sainte,. le Pape porte du jeudi au
samedi le- camail blancaux offices ordinaihes
les ornements du prêtre avec la mitre; aux jours
solenriels, la calotte blanche avec la tiare.) L'élu
se place sur un siége a l'autel; pendant qu'il
recoit l'adoration (la vénération) des cardinaux,
toutes les portes s'ouvrent, toutes les barrières
s'abaissentles suisses de garde entrent en
(I) Les Rois do Perse ne gardaient pas leur premier
nom en montant sur le tröne.
tuinulte et pillent qa et la; de son cötó le peuple
pille la maison du nouveau Pape. 11 est parvenu
dïsérit'-ils, au comble des riehessesses bieus
appartiènnent au prem'er occupant. Cé pillage
traditionneltoqjours dófendu n'est jamais
compiètement empêchó. On a mème vu piller
les bieus des cardinaux qu'on supposait devoir
être élük.
Le Pape se rend en litière a Saint-Pierre, aVec
le conclave, les dignitaires de l'Eglise et une
escorte de chantres qui entonaent le Eece sacer-
dos magnus (Voici le grand prêtre). II se pros
terne fait sa prière et monté dans la chaire
pontificale au chant du Té Deumest adoré
(vénéré) par les- cardinaux lest évêques-, les
prêtres et le chapitredonne une absolution
générale, sa béhédicti'on 'urbi et orbi (a la ville
éternelle et au mondé)puis ses serViteurs le
reportent en litière et en procession au Vatican.
I.e couronnement ne se fait que plusieurs jours
api-ès devant le portail de Saint-Pierre, au milieu
de toutes les pompes de l'Eglise et du tröne. En
presence de toute la noblesse de Rome, do tous
les ambassadeurs ordinai-res et extraordinaires
des puissances catholiques, de tons les princes
de l'Eglise, de touto la maison pontificale, d'une
fonle immense de prêtres et de curieux qui
reprêsentent tous les peuples du mondele
premier des diacres pose sur la téte du 1'ape la
tiare ou triple eouronno appelée lo Règne. Si
l'on en croit Sigebert et Airnonius, cette eouronno
enrichie de pierres précieuses, fut offerte pat-
Tem pereur Anastase a Clovis, qui la litpoitera
l'église ^uint-Bierre.
Le diacre, a ce moment, prononce ces paroles
sacramqr telles Recois la tiare, ornée de trois
couronncs, et sache que tu es le pére des princes
et des Ro s, le gouverneur du monde, sur la terre
le vicaire dé notre Sauveur JéSus-Ghrist, auquel
est lionut ar et gloire dans les siècles des siècies.
Ainsi soiü-il.
Gependant lo rnaitre des cérémonies se toume
vers le Pap;-; les deux genoux en terre, il met le
feu a un llocon d'ótoupes lixé au bout d'un baton
d'argent, et il s'écrio a trois reprises en latin:
Saint-Père, ainsi passé la gloiro du monde
toute chair est du föi-n, et toute sa gloire est
comme la lleur dos champs. Jadis la procession,
appelée prise de possession, se l'aisait do Saint-
Pierre a Saint-Jean de Latran; elle se fait au
jourd'hni du Vatican a St-Pierre. La presentation
dela Bible par les Juifs a lieu au Vatican même,
pour éviter les insultes de la populace aux des
cendants d'Abraham. Une deputation de Juifs
vient présenter au Pape une bible en hebreu, et
le prie de révórer leur loi ócrite. Le Pape leur
répond en latin- Nous louons et nous vénérons,
hommes hébreux, la loi sainte comme étant celle
que le Dieu Tout-Puissant a donnóe par les mains
de Moïse a vos pères mais nous coudamnons et
désapprouvons la manière dont vous Tobservez
et la vaine interpretation que vous en faités,
paree que la foi apostolique enseigne que le
Sauveur, vainement attendu par vous, est arrivé
depuis long tempset elle proclame que e'cst
Notre Seigneur Jésus-Clirist qui, Dieu lui-même,
vit et règne avec le l'ère et l'Esprit Saint dans
les siècles. Pendant la inesse du couronnement
le Pape lit 1 Introit, récite le Kyrie et entonne
le Gloria in excelsis TEpitre et TEvangile se
psalmodient en latin et en grec. Les cardinaux
vont Tuil après l'antre baiser to pied et la main
du St-Père; los patriarebes, les archevóques, les
évêques ne lui baisent que legenou; lus abbés
et les simples, prêtres, le pied seulement. V la
benediction apostolique, toutes les troupes pon
tificates sont rangéès eu bataille, confine pour
l-appeler aux lidcles quo lc Pape est a lu fois un
évêque et un Roi, qui a juré dc transmettre a
ses successeiirs les Etats de l'Eglise.