Fort bienMais voioi que ce mème reli gieux apostasie, concubine civilemenni el prétend batir sur I'arpent de terre en ques tion le nid de ses amours. II en a le droit, reprend la tribti Lanrent.il est proprié- taire. Propriélaire?... Maiss'ilne l'était pas en vertu de son litre d'acquisition comment l'est-il devenu? Et quel article du Code civil range l'aposlasie parmi les modes d'acquérir la propriété? Tout cela n'a pas le sens cominun. Aussi, en désespoir de cause la Flandre libérale déserte le terrain du droit moderne pour se refugier dans I'ancien droit. Cest dans notre ancienne legislation, dit-elle, dans celle de la catholique Marie-Thérése, que la sociélé civile trouvera des armes contre l'envahissement de la main-morle. 11 est assez piquant de voir ainsi «les champions du progrès exhumer de I'arse- nal d'une legislation rouillée les véritables «abus d'un autre age. Rappelons done a la Flandre que nous ne vivons ni sous le régime de Marie-Thérése, ni sous celui de Joseph II. A cetle époque, ilyavaitde véri tables mains-mortes, et la personnalité civile des religieux disparaissait absolumenl dans la communauté légalement reconnue dont ils faisaienl partie. Autre temps, aulres lois, aulres meeurs. Nous n'avons plus de mains- mortes con ventuelles; et, par Ie mèmemotif, nous n'avons plus de lois contre l'envahis sement, des susdites mains-mortes. La Flandre voudrail bien adapter au régime actuel du droit cominun les sévérités de I'ancien droit contre l'extensionde la proprié té écclésiastique. C'esl rationnellementet juri- diquement impossible; ralionellement par ee que les deux situations s'excluentjuridi- quemeotparce que les religieux étant aujourd'hui «descitoyenscommeles aulres,» on ne peut les bannir du droit commun sans violer l'égalité civile, la propriété, la liberté de conscience, en un mot toutes les bases du pacte social qui nous régit. II ne resle doncaux jacobins de la Flandre que les armes traditionnelles de leur secte 1'arbilraire et la violence. Elles sont bien dignes d'eux, tnais, grace an Ciel, elles ue sont pas encore assez puissantes en Belgique pour avoir raison de la justice et de la vraie liberté! En dehors du sentiment religieux, l'espril conservaleur lui-même est intéressé a défendre le droit des congregations monas- liques et a s'opposeraux annexions libérales qui ouvriraient logiquement la voie aux annexions socialisms. Nous l'avons dit enco re la propriété du R. P. Philippe de Ker- chove de Denterghem, jésuile de cceur el d'ame, est aussi réguliére, aussi légitime, aussi inviolable que celle de M. le comle Charles deKerchovedeDenterghem,gueux de cceur et d'ame. Porter at leinle aux droits du premier, e'est ratifier d'avance les entre- prises qui menaceraient les droits du second. Cela est clair de toutes les clartés de l'éviden- ce et peut se voir mème a travers les lunettes bleues du père Laurent. LETTRE D'UN PAYSAN. La question de la réforme électorale n'a pas produit ce qu'en attendait le libéralisme. Ses espérances assez semblables a celle du bandit qui surprend l'honnète hom me a l'improviste et lui demande la bourse ou la vie ontété en partie décues. Pour lui, la bourse c'étaient les portefeuil les minislériels; la vie, la religion dc la ma jorité. Le coup a raté, el le libéralisme fu- rieux de sa défaite, honleux du mépris qu'il recueille, s'écrie comme le bandit qui part les mains vides: c'esl a recommencer! Les gueux vonten effel préparer quelque nouveau coup de main: les complices d'An- vers, apres a la curée, reviennent a la char ge el demandent la réunion d'un congrés oü toule la bande solidaire dressera en commun, et a hais clos, le plan d'une nouvelle agres sion. Dans cetie prochaine attaque, le libéra lisme ne dirigera pas settlement ses trails contre le ministère; le roi lui-même sera personnellemenl mis en cause. Aussi, tenons- nous dés aujourd'hui a protester énergique- medt contre les projets anti-dynastiques que nédile le libéralisme auquel le pays honnête hissera toule la responsabilité de sa mauvai- se action. Expliquons-nous: Depuis que la réforme électorale est votée, (o is les journaux libéraux, et parliculiére- inont I'Eloile, inèlent chaquejour le nom du roi a leur polémique incendiairo. Ce pro cédé, fort inconvenant en lui-même, renfer- me plus d'un danger; il amoindrit le pres tige de la couronne el habitue le peuple a disculer ses acles, en attendant de la rendre impopulaire. A l'heure présente, et par suite de la po litique anli-religieuse de nos adversaires, il n'y a plus qu'un seul lien entre les libéraux et les catholiques. Ce lien, c'est le Roi; ce dernier trail-d'union géne le libéralisme, il s'agit pour lui d'enlever a Sa Majesté le légi time prestige dont elle jouit. La séparation serait alors compléte entre les Beiges, et bien lol les pouvoirs réels émaneraienl des loges, ou se revendiqueraient au milieu du sang et de la guerre civile. La Royauté ne serait plus dans le pays qu'un pouvoir ficlif et aléatoire, dans l'élat d'amoindrissement et d'impopularité que lui aurail créé le libé ralisme. Ce plan nous semble tellement odieux, que nous voudrions ne point y croire; mal- heureusement, l'allilude des chefs du parti gueux, la polémique et les espérances de la presse du Kulturkampf ne nous laissent pas le momdre doule a cel égard. Le recours au Roi annoncé avec emphase pour demander le refus de sanction de la loi électorale réguliérement votée, est le pre mier pas vers ces coupables desseins. Cette démarche inconséquente, injurieuse mérne pour le Roi, va se produire au milieu d'une mise en scène inusitée. Tous les libéraux militants el huppés du pays seronl sur pied et s'il faut en croire les on dit, jamais mani festation semblable n'aura abordé le palais. Enfin les enfants terribles du libéralisme vont jusqu'a oser dire qu'on saura bien forcer la main du Roi! Celle manifestation a première vue, sem ble légale, personne, en effet, ne pent con- tesler a un parti le droit de manifester paci- fiquemenl; mais si Ton descend au fond des choses, si Ton scrute la conscience du libé ralisme, on reste effrayé de la malignité de ses intentions et de la perversité qu'elles tc- moignent. Un seul mot fera compréndre. Une fois le recours adressé, ou Sa Majesté refusera de sanctionner la loi, ou elle la maintiendra. Cedilemme posé, que reslera- t-il de la coupable démarche du libéralisme? Si le Roi sanctionne la loi malgré les efforts des libéraux, ce qui n'est pas douleux, un mécontentement général se fera sentir dans le parti et nous n'hésitons pas a prédire qu'en sorlant du palais on entendra dans la foule plus d'un cri sédilieux. Si au contraire et par impossible, la couronne, sous la pres- sion libérale, refusait de signer cette loi, la confiance des catholiques dans le pouvoir royal serait fort compromise, lis se diraient avec raison que si les adversaires sont assez puissanls dans l'opposition pour forcer la main dn roi au sujet d'un fait semblable, leurs exigences seraient sans bornes s'ils étaient au pouvoir, Ainsi, de quelque cölé que l'on envisage la démarche projetée par le libéralisme, elle doit êtra préjudiciable a la royauté, qu'il place dans une position extrèmement déli cate. Nous comprendrions l'attitude du libéra lisme si le gouvernement catholique portait alteinte a ses libertés; si le gouvernement catholique, en vertu d'une loi, enlevait des priviléges ou des droits sanctionnés par nos institutions constitutionnelles. Mais rien de semblable n'a lieu. Impuissanls a renverser le gouvernement par lejeu régulier de nos institutions, les gueux veulent l'abaltre révo- Intionnairement. lis onblient trop qu'il y a encore en Belgique un parti ami de l'ordre sous la lianniére duquei se grouperont de plus en plus ceux qui ont a cceur l'honneur national et la véritable prospérité du pays. Un pay aan du canton de Celles. Malmené a la Chambrepar les doctrinaires, flagellé par les catholiques qui lui opposent ses antécédanls compromeltants, M. Janson n'estguére mieux traité parses anciens amis socialisms et inlernationalistes: ils trouvent qu'il ne répond pas le moins du monde a leur attente. C'est ce que constate on des derniers Nosdu Werker. En voici un exlrait: Defuisseaux fut aussi excellent, clair et vigoureux que Janson fut mesquin, mau- vais et équivoque. Le moment élailce- pendant favorable pour défendre avec force et franchise le droit des nelils; les circon- stances auxqnellés il doit son élection l'y obligeaient en quelque sorte, el cependant son discours fut aussi incolore qu'une vieil- le loque dedrapeau détrempé. (Zoo kleur- loos als 'n oud afgegaan vlaggendoek.) II répète ce que mille fois on a deja dit a la Chambre et que le doctrinaire Orts eüt pu dire aussi bien que lui. La petite bour- geoisie de Bruxelles qui monlra, par la derniére élection, que le jong doctrinaire lui pesait, ne se trouvera pas peu leurrée. Le Kleine GazeldAnvers, qui avail exal- té l'homme bouletle jusqu'aux nues, lui adminislre aussi une verte correction. Elle écrit entre autres: Le radical, socialism, républicain Jan- son, dont nous avons salué el soutenusi cordialement la candidature, dont nous avons célébré si joyeusemenl el si pleins d'espérance ('election, Janson est a peine encore un anti-clérical, libéral et qui sait, peul-être sous peu un représentant doctri- naire, qui, a la grande joie de la gauche, est rentré dans ses rangs et qui, au grand mécompte du parti radical, lequel espérait trouver en lui un premier représentant plein de talent, fait mainleriant cause com- mune avec les meneurs du mouvement sur place, avec le parti des écrivisses. Et plus loin: «Sur beaucoup, les déclarations deJan- son ont produit un pénible effet; a moi ils ont arraché l'aveu que, pour la cause, a laquelle il consacra ses meilleures années el dut sa renommée la plus pure, pour la cause du peuple, Janson est perdu. La persistance avec laquelle la presse gueuse s'efforce de donner le change a l'opi- nion sur Ia portée réelle de la réforme élec torale, est vraiment incroyable. Hier encore, la Flandre libérale avail l'au- dace d'imprimer La réforme électorale votée par la droite consacre le principe que le prétre ne ré- pond pas devant la loi pénale des délits commis dans l'exercice de son ministère. Aussi bien que nous, la Flandre sail que cette affirmation est parfailement fausse. Le prétre répond devant la loi pénale des délits commis dans l'exercice de son minis tère; seuleinent les membres de Ia droite ont refusé d'ériger l'exercice du ministère sacer dotal en délit, ce qui est tout différent. Cette distinction élémentaire est accessible mème a des intelligences libéralesinais s'il n'y a pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre, il n'y a pires imbéciles que ceux qui ne veulent pas comprendre. LACORDAIRE ET L'INFAILLIBILITÉ PONTIFICALE. Nous croyons que nos lecteurs liront avec inlerètet profit la lettre suivante écrile par Lacordaire a M. de Monlalembert, aprés la chute dc Lammennais (1 Paris, 2 Décembre 1833. II est impossible de prévoir ou cette affaire deplorable selerminera; mais il est toujours temps de se retirer du mal. Je l'ai fail il y a un an, aprés avoir lutté, autant qu'il élait en moi. contre la tendance de M. de Lamen- nais, qui ne pouvait et qui ne peul aboulir qu'a des abiines. Ton tort, cher atni, a été de suivre un homme au lieu de l'autorité, de croire au talent plus qu a l'Esprit-Saint; lues tombé sur celte pierre qui doit écraser, selon la parole de Jésus-Christ, quiconque l'atta- quera. Le malheur de M. de Lamennais n'est pas lant dans son caractère aUier, dans son peu d'instinct des affaires humaines et divines, que dans son mépris pour l'autorité pontifi cale, et pour la situation douloureuse duSaint- Siége. II a blasphémé Rome malheureuse c'esl le crime de Cham, le crime qui a été puni sur la terre de la inaniére la plus visi ble et la plus durable, aprés le déicide. De ce jour-la, M. de Lamennais a été perdu. Je ne désespére de lui qu'a cause de cela, quoi- qu'il y ait beaucoup d'autres causes appa- renlesde sa mine. Pour toi, inon ami lu es beaucoup moins coupable, parce que tu es jeune, parce que tu as été ébloui par un hom- me supérieur a ioi de loules facons. Mais les yenx doivent s'ouvrir. II ne s'agit pas pour loi de juger Ie successeur de saint Pierre, de lui opposer tes pelits raisonnements, mais de i'humilier sincérement, de faire pénilen- ce, de demander pardon a Dieu de n'avoir pas écouté docilemenl les paroles de son vi- caire. Tu voudraisque Ie Souverain-Ponlife sorlit de la voie de resignation aux événe- ments, qui a fait, depuis dix-huil siècles, toule la politique divine de l'Eglise. Tu vou- drais que, sans forces humaines, sans nul appni que la Providence, qui se manifeste (i) Extraite dulivre quivient deparaüre sous ce titreGraudes questions du jour, de la veille et du lendemainParis, ches Tolra; prix: 3 fr. 50 c. franco. par les événemenis, il se ruidil contre cette Providence, el qu'au lieu de tirer parti, com me i! le peul, du bien qui resle encore au fond des choses perdues, il joual le róle du capuaine-malamore, ou le róle d'un simple individu qui n'a rien a perdre que lui-mê me. Sais-lu ce qui arrivera demain? Conuais- tu les destinées de l'Europe? Sais-lu si de ce libéralisme qui le pluil lant, il ne doit pas sortir le plus épuuvanlable esclavage qui ail jamais pesé sur la race humaine? Sais-lu si la servitude antique ne sera pas rétabhe par lui, si tes fds ne gémironl pas sous le fouel impie du républicain victorieux Ah tu blasphémes peul-être ce qui sauve les en- fan Is de l'opprobre el de la misère Sur des persuasions d'un jour, dont tu auras peut- èlre pilié dans dix ans, tu t'élèves conlre la plus haute autorité qui soit au monde, conlre le vase de l'Esprit-Saint? Tu l'appuies sur des distinctions frivoles entre cequi est spirituel et temporel, pour te souslraire aux conséquences de ta foi! Ah! si l'on pouvait satisfaire pour au- trui, si ton sort dépendail de ma pénitence, j'irais la corde au cou me jeter aux pieds du Souverain-Ponlife, je jeünerais des années au pain et a l'eau, je me couvrirais d'un cilice, je me ferais déchirer a coups de verges, et je nj'eslimerais trop heureux si, aprés lout cela, Dieu avail pitié de toi. Vois ou M. de Lamennais en est arrivé: il appelle les ceu- vres si paternelles du vicaire de Dieu des in jures! Je reconnais celui qui appelait derniè- ment le Saint-Pére, dans une maison, un inbécile. Cela sera puni, Monlalembert, cela sera puni, ou la religion n'est qu'un vain mot. Mais je l'en conjure a genoux aie pitié de Ion ame el de tant d'autres ames dont la foi périra dans ces exécrables dissensions. Tu sais si je t'aime. Tu sais si j'ai honte de rien quand il s'agit de foi; eh bienje baise la poussière de tes pieds, je ne veux pas d'autre sort éternellement que celui de te servir comme le plus vil esclave; mais accor- de-moi, pour prix de mes humiliations de te dire la vérilé tout entiére. De ce mo- ment-ci dépend ta vie el peut-ètre ton éter- nité. Si tu resles dans les routes de la ré volte, le monde el Dieu te repousseront a ja mais. Le repentir seul, la retraite, l'étude, une religion moins politique et plus réelle, la séparation la plus explicite d'avec le passé; voila ce qui peut te sauver. Tu dois écrire au Saint-Pére et te soumettre a lui. C'est le pre mier acte d'humilité quiapaisera Dieu, et qui commencera a te reconciliera vee les hommes. La suite de ta vie, d'une vie calme, modérée, studieuse, achévera le resle. Bien loin de son ger a revenir en France dans ce moment, tu dois rendre graces a Dieu d'en être absent, et de ce qu'on ne peut t'imputer les acles qui viennent de paraiire. C'est celte absence qui me prouveque Dieu veut être miséricordieux pour toi, si tu fais le moindre effort pour le mériler. Vois comme il a été bon pour moi quelle difference aujourd'hui de mon sort et de ce qu'il eüt été si je n'a- vais pas eu le courage de rompre mes liens Quel bien ne puis-je pas faire? Quel bien aurais-je pu auparavanlTout le monde, mème les laïcs, mème les incrédules, me Iouent aujourd'hui. L'abbé de Lamennais, au contraire, n'a rencontré que la plus pro- fonde indifference partout, parce que person ne ne peut comprendre sa conduite, ni amis, ni ennemis. Ah laisse-moi espérer que tu reviendras loi-même, que tu abjureras un vain orgueil, que tu seras bon et saint, que tu ne contribueras pas a l'affliclion de l'Egli se, la seule sociélé subsislanle aujourd'hui dans Ie monde, puisqu'il n'y a plus de liens nulle part. Mon cceur se fend en te parianl, je sens que je t'aime jusqu'a mourir pour toi. Eeoule celte voix que tu as trop dédaignée, et qui l'a tant averti de ce que lu verrais arriver. Mon Charles, mon doux ami, puissé-je souf- frir pour toi tous les tourmenls de la Pas sion Puissé-je èlre fouetté devant tout le monde, crucifié entre des voleurs, abreuvé de fiel, percéau cóté! Si ce n'est pas assez, puissé-je comme les suppliciés de Cronstad, recevoir huit mille coups de verges! Et que sais-je?Tout sera doux, tout sera délicieux, tout sera le Paradis, pourvu que lu te sauves, que lu te recconnaisses! Vois oü méne l'orgueil. La preuve que tes idéés sont fausses, c'est que tu ne peux les admeltre qu'en ruinant dans ton esprit la nolion de l'Eglise, c'est-a-dire ce qu'il y a de plus solidemenl élabli sur la terre.... J'ai inontré a M,ne Swelehine ma lettre précé- dente, qui n'était que sévére, mais celle-ci, je ne la confie qu'a Dieu et a loi. C'est le plus intime de mon être, le fond de mes entrailles. II n'yia que devant Dieu qu'on puisse aimer ainsi sans rotigir. Et encore Dieu voit ce que tu ne vois paslui seul sail combien ma pas sion est violente, combien tu es pour moi. Tu as été bien ingrat envers moi, tu m'as bien sacrifié el méconnu c'est le moment de réparer les torts. Si lu ne le fais pas, si lu ne sais pas reconnaitre quand Dieu nous parle par Ie cceur de nos amis, par eet oracle doux et sacré. il te pariera plus lard par des chatiments qui frapperont ta chair et tori esprit. Tu verras deschoses qui terempliront d'un remords éternel et d'une honte égale. Malheur a qui trouble l'EgliseMalheur a qui blasphèrnc les apótres! La destinéede l'Egli se est d'étre viclorieuse encore; les temps de l'Antechrist ne sont pas venus. M. de Lamen nais n'arrètera pas par sa chute ce mouve ment formidable de la vérilé; cette chute mème y servira. Et toi, qu'elles seronl alors les pensées! Tu retrouveras dans ton esprit celle lamentable hisloire; lu ne trouveras aulour de loi que honte. regrets, mépris de loi-méme, pitié de ton propre jugemenl qui l'aiira égaré a ce point.... Je ne puis croire qu'il en'sera ainsi. Tu profiteras de celle lecon de la Providence pourdevcnir meilleur. Tu' as le cceur bon. tend re, chrélien, sois toi- méme, sois mon ami. Jelle-toi aux pieds de ton crucifix aprés avoir lu ma letire, el écris au Pape comme luaurais fait a saint Pierre, car c'esl saint Pierre lui-même. Je t'en conjure encore une fois a genoux, dans le plus violent transporl d'amour qu'une créature puisse éprouver pour une créature, dans le plus profond oubli de moi-mème; je baise les pieds, je les mouille de mes pleurs, je rassemble en une seule fois toules mes caresses de irois ans, tous mes chagrins pour loi, toutes mes joies, toules mes humiliations, que je préfére a tout; je te liens sur ma poi - trinc enivré d'amitié et du désir de ton salut, et je l'ordonne de m'obéir, el si lu ne m'o- béis pas, il faut qu'il y ait une grande male diction sur ta lêle. Adieu, je veux que tu écrives sur le champ au Saint-Pére, et que tu m'envoies une copie de la lettre. Ce qui doit allirer l'attention du lecleur dans cette lettre, c'est d'abord celte admira ble parole qui résumé lout l'espril de l'Egli se catholique: Ecris au Pape, comme tu aurais fait a saint Pierre, car c'est saint Pierre lui-même! C'est ensuile celte apostrophe a foccasion de M. de Lamenais, blasphémanl Rome mal heureuse, osant trailer le Pape d'imbécile et renouvelant le crime de Cham: Cela sera puni. Montalembert, cela sera puni, ou la religion n'est qu'un vain mot! C'est enfin et surtoul ce passage d'une énergie sublime el prophétique, oü, prenant a partie et nommant par son nom Ie libéra lisme, ce libéralisme si cher a son jeune ami eta lant d'autres nobles coeurs, il prédit et maudit par avance les germes horribles dc servitude, de dissolution et de mort qu'il porie en son sein. Oui, on les entend, au jourd'hui surtout les claquements de ce fouet impie du républicain victorieux. Ce fouet vil et sanglant sous lequel ont gémi et gémi ronl encore les fils de la France chrétienne, c'est le libéralisme qui l'a mis aux mains de ces tyrans hypocrites. Ce n'est pas nous qui le disons, c'esl Lacordaire qui l'écrit a Mon lalembert, en 18B3, quinze ans avant la re volution de Février, dix-huit ans avanl l'Em- pire, trenle-sept ans avant le 4 Septembreet la Commune, comme si la suite de cette histoire se füt déja déroulée devant lui et que l'image lamentable de sa patrie mulilée et de Paris en feu eüt par avance épouvanlé ses yeux. BULLETIN POLITIQUE. La journée de samedi a eu a Versailles une importance extréme. Le gouvernement est résolu d'en finir. de Broglie s'est décidé pour une dissolution immédiale. Un message présidentiel; porlé par lui au Sénat, a demandé a cette assemblée son avis conforme, cn mème temps que le ministrede l'intérieur informait la Chambre des dépulés des résolutions du chef du gou vernement. Le Sénat a remis a aujourd'hui la nomina tion de la commission chargéede statuersur le message. A la Chambre, aprés la lecture de 13 de claration gouvernementale el le vole de IV- gence pour les crédils que la commission dn budget consent a accorder, ('interpellation déposée a la séance du 16 mai, a été déve- loppéepar M. Bethmont. M. de Fouriou yi répondu par un acte d'accusation en régl< contre la majorité. II a fait ressortir l'impuis sance de la majorité acluelle et la stérilit gouvernementale du parti radical dont I' triomphe aurait pour effet immédiat et iné vitable la déchéance irrémédiable de I France. M. Gambetta a essayé de repondre. II péroré pendant deux heures, et son langage d'une violence incroyable, l'a tellement épui sé lui-même qu'il a été pris d'une faiblessj en finissant sa harangue. II serait inutile de se le dissimulerla I"11 que le gouvernement vip.nt d'entamer est un partie suprème, d'oü doit sortir logiquenie- le salut ou la mort. Le radicalisme, apr< cerlaines'hésitation-s, reléve le ganti' défendra a oulrance, et ce ne sera pas de toules les forces conservatrices pour eraser. Ce qui, cependant, ressort en dernie analyse de l'attitude des gauches, c'esl colère qn'inspirent aux républicains la Pe peclive de se présenter de nouveau a 'e

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1877 | | pagina 2