Cela peut durer qnelque temps ainsi, lors- que les mailles dn réseau sont serréesei mê- lées très-habilement; mais la reaction vient, souvent plulót qti'on ne pensail.et d'atilanl plus sürement que Ie peuple est reslé plus sain et ressent davantage l'injure laite a sou honnèleté naturelle et a son bon sens. Nos anciens maitres en savent quelque ebose. Surpris au milieu de leurs prospéri- tés, et congédiés nous nous servonsd'un mot trés doux après avoir fait immensé- ment de mal a la Belgique. ils out vainement essayé de ressaisir leur própondérance per due. Violence, calumnies montées en grand conlre lopinon conservatrice, parades bruy- antes et douceiireux appels, tout a écboué el Ie sentiment public reste aussi insensible a leurs avances que Ie premier jour. Le passé pése sur eux; il leur a valu coup sur coup trois impiloyables verdiets de l'opinion, et il j le COf do, vous qui avez auginenté de 2.000 min du pouvoir. A ce comple les démolis- seurs sont quelquefois blesses par la chute des pans de mur qui s'éeroulent. Pour réussir dans leurs attaques contre les conservateurs, ils compte.m, non pas sur le bon sens du corps électorul, mais sur I igno rance de lout ce qui est arrivé. Par la plus inconcevable des aberrations, ils se flattent de n'avoir qu'a ouvrir la bouche pour tour nee l'opinion publique de leur cóté. La lecon, pardon ia double lecon de 1870, n'a done pas été salutaire? Fauclra- t-i 1 une troisième édition de eette déroule éleclorale saus exemple? La question militaire. De quel droit, se demandera le public, osez-vous toucher ccl- le coup de foudrea été ajourné indéfinimerit. G'est le moment pour les devins liberaux de consulter le vol des oiseaux, les entrailles des victimes, voire les tables tournantes el parlantes. D'aucuns disent qu'on s'en occupe deja et (]ue les presages ue laissent pas que d etre inquiétanls. faudrait n'avoir jamais observe les sympló- mes pour ne pas êlre convaincu qu'ils vont au devant de la qualrième épreuve avec le pressentiment d'une défaite. Nous la leur souhaifons du plus- profond de nolre cceur. Les tapageurs libéraux vont faire une nouvelle tentative pour surexciter Ie pavs qui, malgré- l'approche des elections, ne sort pas de son calme. VEtoile beige nons annonce de nouveaux débals irritants en ces lermes: La discussion politique de fin de session, annoneée par M. Frére-Orhan, s'engagera j probablement sur le budget des Iravanx publics, leqtiel est al'ordre du jour de la séance de rentrée de la Chambre après le projet de loi relatifa la caisse de prévoyance des instituteurs primaires qui sera le premier objet dont la Chambre aura a s'occuper. On avait pensé d'abord que la gauche attendrait la mise en discussion du projet de loi sur la remuneration du service de la milice. Mais el Ie craint qu'on ne puisse plus retenir la droile lorsque tons les budgets seront volés, et I'occasion qui sera offerte de s'énquérir des raisons qui ont amené la retraite de M. Moncheur el son remplace ment par M. Bcrnaert sera trés-favorable pour provoqner le débat politique. Si la majorilé el le ministre le veulenl, les débals ne seront pas longs. Quelques explications doivenl suffire pour fermer la bouche aux chicaneurs de la gauche. LA F1CFLLF DU MILITARISME. L'organisation militaire sera la grande ar me que le faux libéralisme dit igera contre le parti conservateur aux proehaines éleclions législatives. 'Mais avanl tont se pose la question: qui done a aggravé, dans une proportion nota ble, les charges militaires du pays? Qui, si ce n'est ce cabinet Frère Rata dont nous avons eu Ie malheur de subir In domination pen dant treize ans, humble sei viteur de la loge ct inspirateur des associations assermentées! Les libéraux disons plutót les retro grades, les doctrinaires, se préparent a nous dormer l'élrange spectacle d'un parti s'acharnant a délruire ses pauvres ceuvres, non par amour de la chose publique, mais en haine des hommes qui lui bar rent le che- botnmes le contingent annuel de l'armée, porie l'armée a 11)0,000 hommes el rendu le remplacement beaucotip plus onéreux en supprimant la substitution par voire loi de 1870; Vous qui jetiez plus de quarante millions dans le gouffre des fortifications d'Anvers; Vous qui vouiez réunir eitadins el ruratix dans une immense landxvehr, avec vacances au camp de Beverloo, apparemmenl paree que les charges acluelies vous parais'seut encore trop légères? Voila comment raisonnent nos populations et vous aurez beau ergoter et meutir comme Voltaire, YAgence /lavas ou le Piogrès WYpres, vous ne réussirez pas a dunner le change a l'opinion. Les families savent combien les conserva teurs out été loyaux dans leur resistance a toute aggravation des charges militaires et dans la recherche des moyens propres a alléger le poids de ces charges. Les miliciens onl été l'objet d'une sóllicitude efficace el l'on s'attache consciencieusernenl a atnéliorer la condition du soldat. Messieurs les doctrinaires se figurenl-ils, par hasard, que la rémunération mcnsuelle de dix francs, allouée aux families des mili ciens, n'esl pas considérée comme une mesti- re d'équité, de bonne el libérale administra tion? Pensenl-ils faire oublier que le gouverne ment conservateur a pris a la charge del'E- tat le casernement, dans le hut précisément d'adoucir le sort du milicien? Supposent-ils que l'on a perdu le souvenir des paroles de certains représentanls libéraux qui décla- raient en pleine Chambre quedans les grands centres, ciladelles du doclrinarisme, les soldats étaient plus mal logés que les prisonniers qui peuplent nos maisons de force? Tréve de phrases done. Fn fait de sympa thies lo peuple eroira a la sincérité de celle qui se manifeste par des actes. Nos doctrinaires se hereenl volontiers d'il- lusions sur le succes de leurs tromperies éleclorales. Ils se croienl loujours an temps oü ils exploilaient avec succès les fantómes de la dime, de la main-morte, des convents. En 1870 encore leur Krupp était chargé de vieilles munitions jusqu'a la guetile; on allait tout foudroyer, mais hélas! I'engin a ralé el NOTARIAT. Les membres de la Chambre viennent de reoevoir le rapport fait, au nom de la section centrale, par M. Smolders, député de Lou- vaiii, sur le proje.l de loi, presente par M. Üeichaye el lenuaiila reviser la legislation oiganique du notarial. Voici les conclusions de ce document: La section centrale a été unaninicmenl d'a- vis qu'aucMii inoiil peremptoire d ordre public ne réclame le mamüen de la classifi cation de la loi de ventQ.se, mais qu'il y a des considerations puissanles de justice et d'è- quile pour en pronoucer I',abolition. Elle s'est done ralliqe a la proposition de loi présentée par M. Delehaye, en sebornant a en modifier quelques details. Le projel de la section centrale supprime la classification de la loi de vcnlóse. II adopte le sysiénie de l'uuite de ressort par arrondissement judieiaire, sans adineltre avec la proposition de lot les oxr piion> spé- ctalemeiil aulorisees par le premier president de la Cour d'appel. La section centrale estime qu'avec la cir- conscription canlouale le choix du notaire serail trop liinite poür le public. Larf lr de la proposition De Lehaye eon- sacrant Fobjigation de residence, prevöyail les contraventions relatives au ressort, et punissait d'une amende le notaire qui auiait instrurnenté hors de sou ressort. ^'infraction a la' défense d'inslrumenter hors du ressort 'étant ré.primée par l'art. 6 de la lol de. ventóse qui est mamlenu, la sec- non centrale li'applique 1'amende qu'aux contraventions qui pouri'iiient être commises quant a la residence. Elle' se hortte a delên- dre au notaire, sous peine d'une amende de 100 a 1,000 francs, el sous peine de suspen sion ou de destitution en cas de récidive, d'avoir, soil par lui-mème, soil par personne interposée, un bureau ou une étude ailleurs qu'au lieu de sa residence. L'art. 3 de la proposition de loi portait que les actes notariès seraient légalisés lors- qu'on s'en servirail hors de arrondisse ment La section centrale maintient le principe de la lui de vemóse qui n'exige la legalisa tion des actes des notaires d'arrondissement que lors'qu'ón veul s'en servir hors de ia province Elle ne voit pas la nécessité de réimpri- mer la loi de veritöse modifiêe. Elle est d'avis que la suppression du res sort différent iel des notaires ne doit pasen- trainer la suppression de la tarification dil'fé- rentielle de leurs emoluments. L'cnsemble du projet de loi a été adopte parcinq voix conlre deux abstentions. sements et l'influence de ce pouvoir occulte désigné sous le uotn de seplième ministère. L'intcrvention prépondérante de la Cama rilla dans les nominations judiciaires et ['administration supérieure, soulevait dans la pressedes protestations indignées. Ces polémiques n'avaient pas l'heur de plaire aux Chambellans, secrétaires inlimes, et autres sphinx ejusdem fartnee. Le mouvement d'ailleurs devenait bien quelque pen inquiélanl: On criait, a bas les mast/iiesel ces MM. u avaienl nnHe en vie de s'en débarasser. On eut recours a M. Malou. M. Ie ministre des finances annonca a un anti en villégiature, que M. Van Pragt était son meilleur ami, et la perle des hommes, que le septiéme ministère el sou ingérenco nefaste dans les affaires publiques, étaient des mythes mventès par Fimigination fanlus- qne des journalistes. L'Épitre de M. Malou ne cónvainqjnit per sonne. Les journalistes cathohques avaient signalé fapparition du spectre, ils continué- rent a dévoiler ses trames en toute occasion. La récente nomination de M. Dèsoeren qualité de siibslitul du procureur-géneral a Liégè. justifie plcinemenl leur attitude. M. Désöer, condamné |iour duel. noloire- rnent connti comme redacteur du Journul de Liége, écho des loges, femporte sur le can didal miitistériel, par la volonté des trés- hauts, el tre<-puissants intrigants du pa-la is. Les intrigues de ces MM., ne sanraienl plus ètre contesiéeS. ei ne doivenl pas d'ailleurs nons étonner a la veille des elections. Toutefms M. Malou ferait bien de prendre aujourdhtii la plume pour confesser au pays 1'err.eur dans laquelle il a versé en 1872. Tont Ie monde le comprend; la nomina tion de M. D 'soer, excite d'autant [ilus de mécohtentement qu'elje est l'oeuvre avouée du septiéme ministère. Elle ;itleste jusqu'oü ces obscurs employés des antichambre roya- les, poussenl leurs exigences el leur audace. Nous protestons contre cetle indigne no mination, et nous espérons que lorsqu'il s'agira de nos Flandres le mini-are dépulé de Dixmude saura inontrer plus d'ènergie el de fermeté. Une concession, il est vrai appelle une concession, el eertes les Chambellans s'autoriseront de ce précédent, pour propo ser les nominations les plus inavouables. Lorsqn'a l'avenir, des candidatures sur- giiont sous la protection de la Camarilla, nous detnandons que M. le ministre de la justice rappelle les bureaucrates du palais, au respect de la responsabilité ministérielle, et leur fasse coniprendre que leur élrangeel inconstilutionnelle attitude, est trième une offense, pour ce pouvoir constitutionnelle- 5,000 ames; pour autant que ces communes ne soienl pas chefs-lieux d arrondissement.» Le journal officiel contient encore un ar- rétè royal qui approuve le tableau des com munes sur lesquclles ne s'étendenl pas les attributions des comtnissaires d arrondisse ment. Voici les communes de rtolre province qui sont classées dans cetle calégorie: Arrondissement de Bruges. Bruges 47,015 habitants. Thourout 7,902 Oostcainp 5,002 Arrondissement de Cour trui. Court ra i 22.945 habitants. Metiin 9.550 Mouscron 7,044 Waereghem 7,116 Arrondissement de Dixmude. Dixmude 3,905 habitants (chef-lieu). A rrondissemenl de Fumes. Furnes. 4,548 habitants (chef-lieu). A rrondissemenl d Osleude Osfende. 15,843 habitants. Arrondissement de Routers. LE SEPTIEME MINISTERS. En 1872, la presse catholique élevait un Tolle unanime el persistant contre les agis- et de servir en soignant Roulers 13.674 habitants lseghem 8.085 Ardoye 6,296 Moorslede 6.120 Lichtervelde 5.726 Rutohoke. 5.475 Ingelmunster 5.379 Arrondissement de Thielt. Tbielt 10,108 habitants. Meulebuke lez-Tbiell 8,544 Wyugbene 7,073 Ruysselede 6. 502 Arrondissement d1 Ypres. 16.4.44 habitants. 10.915 0.747 6,148 La maladie qui met les directeurs de thea tre! en déconfiture, sévit loujours: celui de Gand a été mis, il y a quelques jours, en faillite; a Mons el' a Verviers il y a aussi du grabuge, le directeur élant menacé d'avoir le sort de celui de Gand, faule de payer les artistes. Les conseils communaux, qui subsidient les theatres, ne taillent done que de la be sogne aux Irihunaux de commerce et des déceptions améres aux artistes dramatiques et aux musiciens. Quand done compren- dronl-ils que la justice ei Péquilé leur prés- crivent de laisser payer les plaisirs a ceux qui les goütenl. (Pulrie.) Le Moniteur de ce matin public le texle de la loi modifiant Partiele 132 de la loi pro vinciale. II sera remplacé par la disposition suivanle: II y a, ponr cbaque arrondissement ad- ministratif, un commissairedugouvernement porlant le litre de commissaire d'arrondisse ment. Ses attributions s'étendenl sur les com munes dont la population est inférieure a La Germania du 31 Mars contient. au milieu de se.s Atutvelles localesl'iniéressant récil qui suil. Elle reinprunle au Bairsen- Courant, mais elle ajoule que ses informa tions particuhères lui permeltent de le dé- clarer parfailement exact: Nous laissons a nos lecteurs lesoinde deviner les personnages de l'bisloire suivan le, celui de chercher si le héros principal ne serail pas un écrivain, un députè, un homme d'Elat. Nous nous bornons a leur apprendre que sou nom est de ceux qu'on prononce le plus fréquemment aujourd'hiii, el qu'il est lui-mème un des hommes les plus célèbres de ce lemps. Sa fille est depuis plusieurs anriées en age de se marier. Elle est gracieuse, elle est entourée d'honimages son père l'aime el lui consacre lous les mo ments de loisir qu'il peut dérober a sa vie laborieuse, et s'il s'éloignedu lieu oü l'atta- che le devoir de ses fonctions, e'est pour passer avec elle le temps de sa liberté. Le pére voyait avec peine que sa fille repoussal ohstinément toutes les propositions de mariage qu'on lui soumeltait et cepen- dant parmi ces candidats-maris se rencon- traient les plus riches héritiers, des jeunes gens de la plus vieille noblesse, des plus hautes positions, voire mème un prince. La jeune fille reslait inexorable. Le père s'était longtemps lourmenté a deviner la cause de cetle obslinalionenfin il crut l'a- voir Irouvée el en paria a cceur ouverl avec sa fille. II lui dit qu'elle avail sans douteune inclination cacliée et profonde, que c'était cela qui la faisail paraitresi froide, et même parfois si dédaigneuse pour les autres hom mes; qu'elle pouvait lui nommer l'objet de celte inclination, car n'imporle qui il put être, lui, le père, élail assez riche et assez puissant pour I'elever en pen de temps a la hauteur de sa fille. La jeune personne avoua, les larmes aux veux, qu'elle avail en effet une inclination inclination parlagée mais que Ie jeune homme qu'elle aimait était un simple lieutenant. Si vous continue/, d'abord je m'rn vais. Grace au devourment de Joseph qui s'épuisa de veilles et de fatigues nu clmvct du mnlade, tont en donnnnt, des que celui-ei rrposait, un coup de main a l'infirnierie, le lieutenant, au bouf d'une quinzaine, entrait en convalescence. Après quel ques jours, il put se lever et faire quelques pas dans la chambre. Et avec quelle effusion de cceur, avec quelles vives expressions il reinerciait Joseph obstiné a ne pas l'écoulcr. il n'est pas liesoin de le dire. Aussi l'on peul juger de sa douleur, quand un matin Joseph se réveilla avec la fièvre, el que le médecin, appel,anssilót, consiala la presence de la redoulable maladie. Ou voulait cm-porter le soldat a l'infirmerie, mais le lieutenant s'v opposa énergiquement, declarant qu'il se senlait assez bien pour céder sou liamac et se contenter de celui qu'on avait disposé pour Joseph. Sculemcnt trop faible encore pour donner a celui-ci tons les soins qu'exigeait sou élat, il consenlit ii ce qii'un mate lot vint le suppléer. Mais, par suite de lepuisement, resultant de fatigues excessives. le mal fit en pen de temps des progrès terribles, et bienlót Ie pauvre soldat fut en péril de mort. I! ne se dbsimulail pas a lui- même la gravité de la position, etsejugeait perdu. Aussi. profitant d'un moment oh il se trouvait seul avec le lieutenant, il lui dit Mon lieutenant, j'aurais quelque chose a vous demander? Parle, mon hrave gareon. Tu n'en doutes pas, quoi que ce soit, c'esl accordé d'avance. Mon lieutenant, voyez vous. je sens mon état et que je n'en reviendrai pas. Comme on dit, je suis a mon dernier écheveau. Allons done! jeune et robuste.... Mon lieutenant, ne noirs flallons point. Je suis sur que le doeteur est de eet avis: avant pen, j'irai servir de pature aux requins. Après lout, mietix vaul mort que vivant. A la volonté du bon Dien! Une chose pourtant me fait peine. Laquelle, mon ami? II n'y a malheureusement pas d'aumönier a bord, et outre que cela me fait bien défaut en ce moment, je me vois en perspective d'etrejeté par dessus le bord sans eau bénite rii prière. comme le terre-neuve du capitaine, il v a quelques jours, el cela me rhagrine. Mais enfin, puisqu'il n'en peul être autrementSettlement, mon officier, en arrivan! la-bas, avez la bonté de faire dire one messe en noir pour moi. Voila cinq francs que j'ai mis de cóté a celte intention, dit le soldal en tiranl la pièce de dessous son cltevel. V penses-tu. mon anti. garde ton argent, si jamais une malheur arrive. cruis-Ie bien, il sera dit pour loi, non pas une messe. mais dix messes. Mon lieutenant, vous éles vraimer.t trop hou. Eli bien alors, je joindrai les cinq francs a une vinglaine d'autres que j'avais économisés sur ma pave, et que je vous prierai de faire passer ii mes pauvres ehers parents, en leur annoneanl la t istc nouvelle, doucement, doucenientdu mieux que vous pottrrez. J'éct'it', i moi menie et comme pour nioi, lu 51 EXT INVIOLABLE ET 1BP.ESPONSABLE, qil'ils Ollt mission d'honorer uniquement sa correspondance. pcux y compter. A la lettre el a I'argent vons joindrez encore ceci, quand je n'y serai pins, ajoirta le malade en monlrant trois petiles médailles suspendues a son con par un cordon. Je te le prompts, mon ami, scnlemenl a mon lour je le deinandcrai quelque chose. A moi, inon lieutenant Otii, la permission de garder l'une des mé dailles comme bon souvenir. All! de lout cceur, mon lieutenant, repon- dit Joseph dont le visage semblail radicux. Voila qui me I'ait un piaisir, un plaisir.... el me rendra la mort plus douce encore. Plus que jamais j'ai confiance que noils noiis'rctrouverons la-hant. J'y laclierai, mon ami, et je ferai pour cela lout ce qu'il faut. Mon lieutenant, oil tlénez, j'ai la joie an cceur! Permellez que je voiis scire encore une lois la main pour cetle bonne parole. L officier lui lendit sa main que le monrant ser- ra avec affection en la purl.int jusqu'a ses lèvres. Pendant la nuit. il expira. Ee lendemain. dans l'après-midi, on procéda aux funérailies; le lieutenant se traina stir Ie pont poHr y assister, et ce ne fut point les yens sees qu'il vil la Ingiibre cérémonie. Le bJtimenl arrivé a la Martinique, Tofficier se rendit aussitót qu'il lui fut possible chez le cure de la p iroisse, el commanda, a I'intention du défunt, un service soltnnel auqiiel il assisla avec les soldats de la compagnie. A la sortie de l'église, il annon^a V[ircs Poperinghe Wervicq Langemarck que tons les mois une messe serail elite puur le pauvre Joseph, et qu'il serail reconnaissant ii ceux qui voudraient bien ne pas l'oublier. En voila dn changement, dit tin soldat, lorsque l'öfficier se fut éloigné; décidement, le lien- tenant n'est plus Ie mèine, voila qu'il se fait dévot mainlenant. El il nons parle d'un air paternel comme il parlerait a ses meilleurs amis. Je crois bien qu'il a dit Mes enfants II a dit: Mes enfants. Des lors, en elTet, le lieutenant devinl un père pour ses soldats, sans d'ailleurs que sa bonté) qui n'élait point une lache complaisance nuisit ii la discipline. Au hesoiri, quand il le fallait, il savait pnnir; mais par l'affeclibü qu'on lui portait, on le forcait rarement a celte extrémité qui mainlenant lui scmblait si pénible. Bien eritendii qu tl avait écrit aux parents de Joseph pour leur annoncer la fatale nouvelle el dans des lermes qiie le cceur seul pouvait inspirer. II leur envovail en même temps e dernier cadeau du bon fils, li savoir les petiles médailles et les 20 francs qu'il avait quadrupiés. II écrivii aussi au curé de la commune pour s'informer de la posi tion de ces pauvres geus. La réponse qu'il recut quelques mois après lui apprit que dans leur situa tion, voisine de l'indigence, des secours leur se raient fort utiles. Et le lieutenant dès lors écono- misa presqne nn tiers de sa paye pour l'envoyer aux parents de Joseph, dont la vieillessè fut ainsi a l'abri du besoin.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 2